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mercredi 7 septembre 2011

Chapitre 5: Enfin

Chapitre 5 :

POV Edward

Un dîner de famille, super ! J'allais encore avoir droit aux remarques de mes parents car je ne passais pas assez souvent les voir, aux critiques de ma sœur sur mes choix vestimentaires, à la psychanalyse de mon beau-frère s'inquiétant de mon besoin de solitude ou encore, aux détails très explicites de la vie sexuelle de mon frère. Ruminant ces idées, je sirotai mon apéritif, un œil sur la télévision. Je regardai les images sans vraiment les voir. L'entrée de mon père me fit sursauter lorsqu'il m'adressa la parole.

« Toi, tu n'as pas la conscience tranquille, mon grand, » plaisanta mon père en prenant place dans le fauteuil face au mien.

« Non, j'étais concentré. »

« Ah oui ? Je ne savais pas que tu étais fan de cette vieille série ? »

Surpris de sa remarque, je reportai mon attention sur l'écran pour voir un vieil épisode de Friends. Effectivement, c'était plutôt le style de ma petite sœur que le mien.

« Je ne regardais pas vraiment la télé, Papa. Je réfléchissais. »

« A un nouveau projet ? »

« Tu sais bien que ma tête grouille constamment de nouvelles idées. Et avec ma victoire aux Oscars, j'avoue que ça m'ouvre énormément de possibilité. Il ne me reste plus qu'à faire un choix. »

« Je suis heureux et fier que tu aies réalisé tes rêves. Mais il n'y a pas que ça dans la vie. »

« Papa ! Je suis heureux ainsi pour le moment. On va pas encore aborder le même sujet, » soupirai-je.

« Edward, nous ne voulons pas t'embêter ta mère et moi. Mais nous aimerions te voir vraiment heureux et partager tes rêves avec quelqu'un. Ta séparation avec Irina nous a tellement surpris. »

« Papa ! Pour le moment, je n'ai besoin de personne dans ma vie pour être plus heureux. Quant à ma séparation d'avec Irina, je sais qu'elle a été subite mais nous n'étions plus que des amis depuis longtemps. C'est même à se demander si nous n'avons même jamais été amoureux. Lorsqu'elle est partie en vacances et que je n'ai pas voulu l'accompagner, nous avons bien réfléchi chacun de notre côté. Si nous avions été épris l'un de l'autre, jamais elle ne serait tombée amoureuse de Laurent à Paris. Non, crois-moi, c'est très bien ainsi. Et puis, je ne suis pas si vieux que ça pour me caser. »

« Qui va se caser ? » demanda Emmett en pénétrant dans le salon.

« Personne. »

« J'avais cru comprendre qu'une fille t'avait passé la corde au cou. »

« Emmett, je me sens très bien ainsi pour le moment et je pense que si ça arrivait, tu serais l'un des premiers au courant. »

« J'aime mieux ça ! » répliqua-t-il si bas que je crus avoir mal entendu.

« Qu'as-tu dit ? »

« Que j'espère bien être le premier informé. »

Je gardai les yeux sur mon frère qui sembla mal à l'aise et disparut à la cuisine saluer notre mère. Il revint si rapidement vers nous que mon père n'eut même pas le temps de reprendre son questionnement à mon grand soulagement.

« Je t'ai apporté ceci, Ed, » déclara Emmett en me tendant une grande enveloppe.

« Ne m'appelle pas ainsi. C'est quoi ? »

« C'est un truc à lire de…d'une amie. »

Je saisis l'enveloppe et la déposai sur la table basse devant moi avant de me remettre à siroter ma boisson.

« Tu ne regardes pas ? »

« Emmett, je ne vais pas lire un manuscrit maintenant alors qu'on est en famille. Ca attendra bien lundi. »

Mon frère soupira mais n'insista pas, chose assez inhabituelle pour lui.

« Au fait, ta garce de secrétaire a fait fort aujourd'hui. Il serait plus que temps que tu la remettes à sa place une bonne fois pour toute. »

« Qu'a-t-elle encore fait pour te mettre de si mauvaise humeur ? » ricanai-je. Je connaissais assez pour frère pour savoir qu'il n'appréciait pas du tout Lauren.

« Ce qu'elle a fait ? Ce qu'elle a fait ? Mais c'est la pire mégère que je connaisse. »

« Mais encore ? » M'amusai-je.

« Quand je lui ai demandé qu'elle me remette l'enveloppe à ton attention déposée par mon amie, elle m'a prétendu ne pas l'avoir. Or, elle l'avait jetée dans la corbeille à papier. »

« Tu exagères, elle ne ferait jamais une chose pareille. Je sais qu'elle est spéciale mais de là à… »

« Ed, elle avait jeté l'enveloppe à la poubelle, » répéta-t-il très lentement.

Honnêtement, l'attitude de ma secrétaire me dérangeait depuis un certain temps. Malheureusement je n'avais aucune raison concrète de la virer. Ce qui me déplaisait le plus était sa manière de me faire du rentre dedans à longueur de journée. Surtout depuis ma rupture avec Irina. Mais comme son travail était irréprochable, je devais faire avec. Mais il semblerait que mon frère m'amenait sur une assiette d'argent, le meilleur motif qui soit.

« Tu es bien sur ? »

« Absolument. Je devais te l'apporter ce soir mais cette….elle l'a récupéré dans la corbeille pour me la donner. »

« Je m'occupe d'elle lundi. Merci, tu viens de me donner une super bonne raison de la virer. »

« Tu viens d'égayer ma soirée, frérot. Et, tu ne veux vraiment pas y jeter un œil ? »

Je soupirai et m'apprêtai à lui répondre quand ma tornade de petite sœur entra dans la pièce suivie de près pas son mari. Elle débordait toujours de joie et bonne humeur. Ils nous saluèrent tous et prirent place à nos côtés pour prendre l'apéro. Nous discutâmes de choses et d'autres. Alice critiqua ma tenue comme je m'y étais attendu. Elle trouvait que maintenant que j'avais « réussi », je devais arborer des tenues plus chics alors que moi, je ne me sentais à l'aise qu'en jeans et baskets.

Il était vingt et une heure quand nous sortîmes de table. Ma mère proposa de servir des digestifs au salon. Alice partit à la cuisine l'aider tandis que nous, les hommes, nous prenions place au salon. Mon regard se posa sur l'enveloppe qu'Emmett avait apportée avec lui. Pendant que mon père faisait le service, je l'attrapai et l'ouvris. A l'intérieur se trouvait une liasse de feuilles dactylographiées et reliées. Sur la page de garde, un titre y était inscrit.

« Un soir d'orage »

Malgré le fait que j'avais dit à mon frère ne pas vouloir le lire, ma curiosité l'emporta et je me mis à feuilleter ces pages. Dès les premières lignes, je compris qu'il s'agissait plus d'une nouvelle que d'un scénario mais je continuai à lire de ci de là. Je m'apprêtai à refermer le livre et le ranger dans l'enveloppe quand une phrase attira mon attention. Je revins en arrière et repris ma lecture.

Je me réveillai sur un petit nuage. Je m'étirai et pivotai sur moi-même afin de regarder l'autre côté du lit. Mais il était vide et froid. Mon mystérieux voyageur s'était éclipsé durant mon sommeil. Je sentis mon cœur se serrer à cette idée mais après avoir poussé un soupir, je sortis du lit. J'aurais dû m'en douter, il ne m'avait fait aucune promesse.J'enfilai la nuisette qui trainait sur le sol et me dirigeai vers la cuisine.

Lorsque j'arrivais dans le living, le désordre qui y régnait me fit sourire. Sur la table basse, les restes de notre dîner improvisé s'y trouvait toujours. Je souris en voyant les raisins et je pense même que je rougis à la penser de la manière dont je les avais mangés, nourrie par Anthony.

Une folle envie de café me tirailla quand je vis un bout de papier posé sur mon livre. Anthony y avait laissé un message à mon intention. Les larmes me montèrent aux yeux en lisant ces quelques mots.

Je n'oublierai jamais.

Je t'aime

A

Je me levai d'un bon comme si une force invisible m'avait expulsé du fauteuil. Je remarquai à peine les regards de ma famille se poser sur moi. Je relis plusieurs fois ces derniers mots comme dans un rêve. Je connaissais ces mots. Ils étaient de moi. Je les avais écrits il y avait quelques mois. Un soir d'orage. Non, c'était impossible. Comment ? Tous les regards étaient posés sur moi. Je relevai les yeux et croisai ceux de mon frère qui arborait un magnifique sourire très explicite. Il savait !

« Je vois que tu as quand même décidé de le lire ? Intéressant n'est-ce pas ? »

« Co…comment ? Non c'est pas possible ?... »

« Qu'est ce qui n'est pas possible Edward ? » demanda ma sœur.

« Pourquoi ne le serait-ce pas Ed ? »

J'étais perdu. Complètement perdu. C'était impossible. Cette histoire ne pouvait pas être écrite par Bella ? Mais alors, comment ces mots, si semblables et cette situation, pourraient-ils être si proches du merveilleux souvenir que je gardais de cette nuit ? Je secouai la tête afin de remettre mes idées en place tandis que je restais au centre de toutes les attentions de ma famille.

« Vas-tu nous dire ce qui te met dans cet état ? » insista Alice.

Mais je l'ignorais complètement, mon esprit tourné uniquement sur ces mots que je venais de lire et sur mon frère qui semblait être le lien qui pouvait me mener à elle. Je fis quelques pas dans sa direction et il pivota pour me faire face. Le sourire qui illuminait son visage était ironique mais en même temps, il reflétait son affection pour moi.

« Où est-elle ? »

« Qui ? » répondit-il.

« Tu le sais très bien. »

« Mais nous pas. De qui parles-tu, Edward ? » Questionna ma mère.

« Quelqu'un, » répliquai-je distraitement. Je ne voulais pas perdre de temps à répondre aux autres alors que mon frère me narguait en trainant avant de me donner l'information qui m'intéressait.

« Emmett, où est-elle ? »

« Et pourquoi te le dirais-je ? »

« Parce que je te le demande et que si tu as insisté pour que je lise, c'est bien pour que je la reconnaisse. »

« Si tu sais qui l'a écrit, elle doit bien avoir laissé un message. »

« Non. J'ai juste reconnu un passage de sa nouvelle. »

« Un passage d'un texte ? Waw, il doit vraiment signifier quelque chose pour toi pour la reconnaitre juste en le lisant. »

« Oui très reconnaissable. Alors où est-elle ? » m'énervai-je.

« Elle n'a rien écrit ? »

« Non, rien. Pas de nom, pas d'adresse…Rien. »

« Mais vas-tu enfin nous dire de quoi il s'agit ? » s'écria Alice en se pointant devant moi, les mains sur les hanches.

« Pas le temps Alice, je …. »

« Et bien prends cinq minutes, je suis toute ouïe comme tout le monde je pense. »

Autant lui dire sinon, j'étais encore là demain matin à tergiverser avec elle. Qu'est-ce qu'elle pouvait être agaçante quand elle s'y mettait ?

« C'est une fille que j'ai rencontré il y a un certain temps et que je n'ai plus revu. »

« Et ? »

« Et quoi ? »

« Et le rapport avec Emmett ou cette enveloppe qui semble t'avoir retourné le ciboulot ? »

Je soupirai avant de m'éloigner d'elle et de son regard inquisiteur.

« Et bien, moi aussi j'aimerais connaitre le rapport » m'énervai-je à nouveau.

« Du calme frangin. Mais d'abord, pour un qui depuis des mois, soutient que rien ne te préoccupe, que ta rupture avec Miss Perfect n'a aucune raison particulière, que tu ne ruminais rien lors de notre retour de la Push, tu as bien caché ton jeu. »

« Il n'y avait rien à dire, Em. »

« Durant tout le vol, je t'ai demandé ce qui n'allait pas. Pourquoi ne m'as-tu pas parlé de ta rencontre avec Bella durant le tournage ?»

« Parce qu'il n'y avait rien à dire. »

« Ah, elle s'appelle Bella ? »

« Oui. Mais elle avait sa vie, Em. »

« Rien à dire ? Ah non ? Et c'est pour cela que tu as râlé tout le temps quand tu as su qu'elle ne viendrait pas. »

« Ca n'avait rien à voir. »

« Rien à voir ? Mon cul ! Alors, je ne vois pas de raison de te dire quoi que ce soit sur elle maintenant. »

« EMMETT ! »

« Non, Edward. Tu t'en foutais à ce moment-là alors, je ne vais certainement pas te permettre de la voir, de l'embêter ou de la faire souffrir, » lâcha-t-il avant de tourner les talons et de faire mine de sortir de la pièce.

Alice nous observait attentivement mais ne posait plus de questions. Il est vrai qu'il était très rare de voir Emmett s'énerver et de tenir un discours aussi dénué d'humour. Je fermai les yeux un instant pour faire le point. Si je voulais des réponses, je devais expliquer, devant ma famille, ce que j'avais vécu et ressenti durant ces derniers mois. Tout comme je devais avouer que j'avais trompé Irina. Emmett ne l'aimait pas mais mes parents, eux, n'allaient pas être très heureux d'apprendre mon comportement. Mais je n'avais pas le choix. Si je me taisais, Emmett partirait et je n'aurais plus aucun moyen de la trouver, ici à New York.

« Attends ! »

Il s'arrêta au niveau de la porte mais il ne se retourna pas. Il ne prononça même pas une parole.

« Tu as raison. J'avais espéré en nous rendant à la Push que je la verrais. Que je pourrais lui parler, un peu. Mais elle n'est pas venue et j'avoue que j'ai été fortement déçu. »

Emmett pivota, un sourire aux lèvres. Il pencha légèrement la tête, attendant la suite.

« Elle était déjà dans toutes mes pensées avant mais la soirée fut horrible. Tes questions m'ont obligé à réfléchir, ouvrir les yeux et à prendre des décisions comme celle de me séparer d'Irina. »

« Si je comprends bien, Edward. Tu as connu cette fille durant le tournage dans l'Etat de Washington ? » s'informa mon père.

Je déglutis face à l'aveu que je devais faire mais ce n'était plus le moment de me taire. Le regardant, je leur racontai le début de l'histoire. J'entendis ma mère émettre un hoquet de stupeur lors de mon récit, édulcoré, de notre rencontre et de notre nuit. Alors que je m'attendais à un déferlement de critiques de mes parents, c'est ma sœur qui parla la première.

« Mais c'est génial, Edward. Et c'est si romantique, » s'exclama-t-elle.

« Alice, il a quand même trahi sa fiancé, » s'offusqua ma mère face à sa joie.

« Oh maman ! Tu sais aussi bien que moi, qu'Irina et Edward étaient de très bons amis mais pas de véritables amoureux. »

« Oui mais quand même. Ton attitude Edward n'est pas très …. »

« Très correcte maman ? »

« Oui, je ne veux pas te critiquer mais… »

« Je sais tout cela. Mais c'était plus fort que nous. Et rassure-toi. Irina était bien d'accord avec moi pour notre séparation et je ne lui ai rien caché de ma rencontre avec Bella. »

« En plus, c'est si joli comme prénom. »

« Bon c'est bien beau tout cela. Mais il est près de 22h30 et si tu veux avoir une chance de la voir, il serait temps de partir, » annonça Emmett en me souriant.

« Tu sais où je peux la trouver ? »

« Comme je te l'ai dis tout à l'heure, je l'ai croisée alors qu'elle quittait nos bureaux. J'ai discuté avec elle, lui proposant même de déjeuner demain ensemble mais elle repart pour Forks dans la matinée. »

« Et tu connais son hôtel ? » demandai-je plein d'espoir.

« Non. »

« Non mais alors comment…. »

« Non mais je sais où elle est ce soir. Mais je pense qu'on doit se grouiller si on ne veut pas la manquer. Elle va pour une remise de prix si j'ai bien compris mais ça ne dure pas toute la nuit, ce genre de chose. »

« Non effectivement. Alors on y va, dépêche, » lançai-je en le dépassant, attrapant ma veste et mes clés dans l'entrée.

« Edward, » m'appela ma mère.

« Edward, on t'accompagne, » cria ma sœur mais je ne pris pas la peine de lui répondre et la plantai là, au milieu du salon. J'allais devoir me faire pardonner demain. Les minutes passaient et le temps m'était compté. Je vérifiais seulement si mon frère me suivait. Nous montâmes dans ma Volvo et je démarrai sur les chapeaux de roue, laissant une trainée dans les graviers de l'allée. Je ne voulais pas la manquer cette fois-ci. Je rejoignis rapidement le centre ville, slalomant entre les autres véhicules. J'étais entièrement concentré sur la route, n'ayant prononcé aucun mot depuis que nous avions démarré.

« Ralentis, » demanda Emmett.

« Tu as dit de se dépêcher. »

« Oui mais si tu as un accident, ça ne t'aidera pas. »

« Hum, » grognai-je.

J'étais pressé d'arriver mais c'est vrai que c'était inutile de prendre des risques. Je levai donc le pied de l'accélérateur.

« Et on va où ? »

« La soirée se passe au Plazza Athénée. C'est un truc littéraire si j'ai bien compris ce que Jacob m'a expliqué. »

« Jacob ? Pourquoi as-tu parlé à Jacob ? »

« Oh c'est simple. Il m'a téléphoné pour me prévenir du passage de Bella au bureau. Il semblerait qu'elle lui ait raconté votre soirée. »

« Comment ? Tu étais au courant et….et tu n'as rien dit ? »

« Dit quoi Edward ? Oh au fait, je suis au courant de ton escapade. Je sais que tu t'es envoyé en l'air avec Bella. Non, je ne pouvais pas. Mais j'aurais apprécié que tu te confies à moi, que tu me fasses confiance. »

« Tu…Tu es la personne en qui j'ai le plus confiance. Mais …Mais j'étais mal. »

« Explique-moi ? » proposa-t-il d'une voix douce.

Je tournai la tête vers mon frère. Sur son visage, je m'attendais à trouver des signes de colère, de frustration ou même de dégout mais je ne vis que l'affection qu'il me portait et une sincère curiosité. Je lui souris avant de reporter mon attention sur la route. Plus que quelques minutes et nous serions devant l'hôtel.

« Cette nuit-là a été la plus merveilleuse que j'ai jamais passé auparavant. J'étais perdu durant cet orage et je voulais un téléphone pour te joindre car mon portable ne passait pas et que le GPS était complètement perdu lui aussi mais avec ce temps, pas moyen. Bella m'a proposé de rester me sécher et d'attendre un peu que le temps se calme. On a discuté, ri et …. Ce n'était pas mon intention mais il y avait un je ne sais quoi qui nous attirait l'un vers l'autre. Pourtant je savais que j'étais censé rejoindre Irina et que elle, elle avait un Jacob dans sa vie mais c'était plus fort que nous. Le lendemain matin, je me suis éclipsé discrètement, la laissant dormir pour rejoindre Port Angeles et reprendre l'avion. J'ai juste laissé un petit mot.»

Je soupirai après cette partie du récit attendant qu'il dise quelque chose mais Emmett se contenta de me fixer et d'un signe de la tête m'intima de poursuivre.

« Suite à cette nuit, j'ai repris ma vie normalement. Enfin, le plus normalement possible. Mais son image me hantait quotidiennement. Après des semaines à rêver d'elle, j'ai décidé de mettre de l'espace entre Irina et moi et de tenter de savoir exactement ce que je ressentais pour cette fille. J'espérais la voir lors de notre visite à La Push. La déception a été bien plus grande que je ne le pensais. Ensuite, mon obsession pour elle n'a fait qu'augmenter. »

« Et tu as gardé tout cela pour toi ? »

« J'avais un peu peur de vos réactions. Mon attitude tant avec qu'elle que vis-à-vis d'Irina, n'était pas des plus correctes. »

« Edward. Avec toutes les frasques que j'ai faites, comment as-tu pu penser que je te jugerais ou que je te critiquerais ? »

« Je sais Em. Mais c'est si…si peu moi. »

« Ouais et bien moi, je trouve ça super. Pour une fois dans ta vie, tu as agi selon ton cœur et tes envies et non par obligation. Quant aux parents? Ils t'aiment et ne veulent que ton bonheur. »

« T'as raison. J'aurais dû te parler plus tôt. »

« Mais j'ai toujours raison, frangin. »

Nous éclatâmes de rire. C'est dans ces moments que je me rendais compte de la chance que j'avais d'avoir ma famille à mes côtés. Ils étaient toujours là pour moi malgré le fait que moi, je les avais souvent délaissés. Encore une fois, je me rendais compte que mon frère était présent et s'était même arrangé pour m'aider. C'était grâce à lui que ce soir, j'allais enfin pouvoir revoir Bella.

« Il y a une place là, » s'écria Emmett me ramenant à l'instant présent.

« Ok, on est à deux rues du Plazza. »

Je stationnai ma Volvo en deux mouvements. Nous sortîmes de la voiture et nous dirigeâmes rapidement vers l'hôtel. Il était plus de vingt-trois heures et j'avais peur que la soirée ne touche à sa fin. Nous arrivâmes à l'entrée du Plazza, passâmes devant le portier qui nous salua solennellement. Dans le hall d'entrée, je fis courir mon regard afin de trouver une indication concernant le cocktail auquel Bella participait. Une affiche reposant sur un chevalet attira mon attention. Une immense photo représentant des bouquins et reprenant des citations d'auteurs célèbres la décoraient. Je m'approchai et lus rapidement le planning du séminaire qui se terminait ce soir par la proclamation des résultats d'un concours de nouvelles destiné aux étudiants en littérature des différentes universités du pays. Mais c'était il y a déjà une heure. N'allais-je pas arriver trop tard ?

« Bon tu viens où tu continues à étudier cette affiche ? » plaisanta Emmett en me tirant par le bras pour m'entrainer dans la salle de réception.

Nous pénétrâmes dans la vaste salle magnifiquement décorée pour l'occasion. Il y avait encore un monde fou discutant de ci, de là. Je la cherchai des yeux mais je ne l'apercevais pas.

« Tu la vois ? » me demanda mon frère.

« Non. Peut-être est-elle déjà repartie ? »

« Arrête un peu d'être aussi défaitiste. On va faire le tour de la salle avant de commencer à désespérer. »

La réflexion d'Emmett me fit sourire. Nous avancions doucement entre les différents groupes, recherchant la brune de mes rêves mais je commençais à croire que je l'avais une fois de plus loupé lorsque mon regard se posa sur une magnifique chevelure brune. Je m'arrêtai, la regardant de loin. Je devais avoir un air niais mais je m'en fichais. Elle était , devant moi. Je ne me lassais pas de l'observer. Elle parlait avec deux autres filles et de ma place, je pouvais entendre son rire cristallin. Elle portait une robe couleur verte à manches courtes et vaporeuses qui lui arrivait jusqu'aux genoux. Un petit décolleté en V laissait à peine voir le début de l'arrondi de ses petits seins. J'étais hypnotisé par elle.

« Tu as l'intention de la regarder encore longtemps ? » me taquina mon frère en me donnant un coup de coude dans les côtes.

« Non mais….Ca me semble si irréel. »

« Tu ne rêves pas. Alors, vas-y. Fonce.»

« Et si elle n'était pas contente de me voir débarquer ainsi et si…. »

« Bon, si t'y vas pas, j'y vais à ta place et je la garde pour moi. Et puis tu connais le dicton : Avec des si on met Paris en bouteille, » ironisa-t-il, hilare.

Sans jamais la quitter des yeux, je soupirai pour me donner du courage, pour ravaler la boule qui obstruait ma gorge. Je regardai mon frère qui d'un signe de tête me donna l'impulsion nécessaire. J'ânonnai avant d'avancer droit devant moi. Mon cœur s'accélérait un peu plus à chaque pas. Ma respiration me semblait plus difficile. Mes mains devenaient moites à mesure que je me rapprochais de la fille qui me faisait fantasmer depuis des mois. Je vis l'une de ses amies lui susurrer quelques mots à son oreille avant de pouffer de rire. Comme dans un film, elle se retourna au ralenti me donnant tout le loisir de l'observer. Elle était encore plus resplendissante que dans mes rêves. Son regard se posa d'abord sur mon torse avant de remonter lentement vers mon visage. Lorsque nos yeux se rencontrèrent, une jolie teinte rosée fit son apparition sur ses joues. Les yeux dans les yeux, nous nous sourîmes. Je repris ma marche vers elle tandis qu'elle s'avançait à ma rencontre.

« Bonsoir, » la saluai-je.

« Bonsoir, » répondit-elle.

Son rougissement ne fit que s'accentuer. Elle captura sa lèvre inférieur entre ses dents. Ce geste anodin me fit sourire. Malgré le monde qui nous entourait, nous étions seuls au monde. J'avais bien conscience des regards posés sur nous mais je les ignorai. Je n'avais qu'une envie. L'emmener loin d'ici, loin de ce monde, loin mais auprès de moi. Mais avant cela, il serait plus que temps de dire quelque chose.

« J'avais peur de te rater. »

« Comment m'as-tu trouvé ? »

« Grâce à Emmett. Tu lui as parlé de cette soirée en apportant ton enveloppe. »

« Ah, oui, j'avais oublié. »

« Tu nous présentes Bella ? » demanda l'une de ses amies en me faisant un grand sourire aguicheur.

C'était une jeune femme plus petite que Bella avec de longs cheveux blonds. Ses yeux bleus me déshabillaient littéralement sans aucune honte face à son amie. Bella et moi pivotâmes vers elle.

« Jane, je te présente Edward Cullen. Edward, je te présente Jane et Angela. Nous sommes ensembles à l'Université, » expliqua-t-elle en me montrant ses amies.

« Enchanté. »

« Enchantée, » répondit la dénommée Angela.

« Edward Cullen ? Comme le cinéaste ? » questionna la blonde en se rapprochant.

« Oui, lui-même, » répliqua Bella, tout sourire.

« J'admire beaucoup ce que vous faites. »

« Merci Mademoiselle. »

« Oh non, appelez-moi Jane, » susurra-t-elle en posant sa main sur mon avant-bras.

Je fronçai les sourcils mais ne voulais pas paraitre désagréable en me dégageant et l'envoyant promener. Ce que je désirais c'était m'isoler avec Bella et lui parler. Je vis du coin de l'œil, Emmett se rapprocher de nous.

« Bonsoir Bella. »

« Emmett, je suis contente de te revoir. Les filles, je vous présente Emmett, le frère d'Edward. »

« Bonsoir, » répondirent-elles en même temps.

« Bella, tu nous avais caché que tu connaissais Edward, » demanda Jane.

« Oh, nous nous sommes rencontrés il y a quelques mois et c'est la première fois que nous avons l'occasion de nous revoir. »

« Cachotière. Tu aurais pu nous le dire, » critiqua Jane en se rapprochant encore de moi.

Je tentai de m'écarter un peu mais telle une sangsue, ses pas suivaient les miens. Je n'avais vraiment pas envie de passer du temps avec les amies de Bella, mais comment faire pour arriver à les séparer du groupe ? Mais c'est dans ces cas-là que je pouvais trouver une aide providentielle dans mon frère.

« Excuse-moi Edward mais tu dois me ramener, » intervint Emmett.

Je vis aussitôt le sourire de Bella quitter ses lèvres. Comment pouvait-elle croire que j'allais la laisser partir maintenant que je l'avais enfin trouvé ?

« Oui bien sûr. Mes demoiselles, veuillez nous excuser, » déclarai-je en inclinant légèrement la tête vers les deux amies. Bella, accepterais-tu de quitter un peu tes amies ? J'aimerais pouvoir te parler du colis que tu m'as déposé. »

« C'est que je suis…. »

« Je te ramènerai à ton hôtel après. »

Je la vis réfléchir et jeter un coup d'œil vers Angela qui lui fit un signe de tête.

« D'accord, » accepta-t-elle en rougissant.

« Alors, on y va. Mesdemoiselles, heureux de vous avoir rencontré, » salua Emmett avant de s'enfoncer dans la foule vers la sortie.

« Mais… » commença Jane.

« Désolée, les filles. Je vous retrouve à l'hôtel. »

« T'inquiète. On connait le chemin. Passe une bonne soirée, » déclara Angela.

Bella leur donna à chacune un baiser sur la joue avant de prendre la main que je lui tendais pour suivre mon frère.

« Bonsoir Jane, Angela. »

Nous nous frayâmes un chemin parmi la foule. Un rapide passage par le vestiaire pour récupérer le manteau de Bella et nous nous dirigeâmes vers la sortie. Arrivé devant l'entrée du Plazza, Emmett pivota vers nous, un grand sourire sur les lèvres.

« Bon et bien moi je vous laisse. Je vais rejoindre la Rose. »

« Mais, tu viens de dire qu'il fallait qu'Edward te ramène, » s'étonna Bella.

« C'était juste pour vous libérer de cette blonde un peu trop collante. Je pense que vous avez …des choses à vous dire avant que tu ne repartes Bella. »

Depuis quand mon frère était-il altruiste ?

« Merci, » fut la seule chose que je trouvai à lui dire.

« De rien mais j'aurais besoin de toi demain pour aller récupérer ma voiture chez les parents. Alors, bonne soirée ou…bonne nuit. »

Je le regardai s'éloigner avant de reporter mon attention sur Bella. Elle passait d'un pied à l'autre, signe d'une grande nervosité. Ce serait présomptueux de dire que je n'étais pas dans le même état. Des mois à espérer la revoir et là, je ne savais plus trop comment agir.

« Serais-tu d'accord d'aller boire un dernier verre avant que je te ramène ? » proposai-je.

« Oui, je veux bien. »

Je lui repris la main. Pas que j'avais peur de la perdre mais la sensation de la chaleur de sa main dans la mienne donnait un côté plus réel à la situation. Je connaissais un petit bar à quelques rues de là. Nous ne trainâmes pas en chemin car la température était très basse. Nous pénétrâmes dans le bar. Il était calme à cette heure tardive. Dès que nous fûmes installés, un serveur s'approcha de nous pour prendre notre commande. Nous nous regardâmes mais sans parler jusqu'au retour du serveur.

« Voici votre commande. »

« Merci, » répondis-je.

J'attendis qu'il s'éloigne avant d'entamer la conversation mais il ne bougea pas. Je relevai le regard pour constater qu'il matait Bella sans aucune gène. L'attitude de ce mec me dérangeait et je dus faire preuve de beaucoup de retenue pour ne pas être désagréable.

« Merci, » répétai-je plus fort.

Le mec me toisa. Son sourire s'effaça et le regard qu'il m'envoya était tout sauf cordial. Il fit demi-tour. Je soupirai avant de revenir vers Bella. Elle me fixait, un sourire sur le visage.

« Quoi ? »

« Tu verrais ta tête. »

« Qu'est ce qu'elle a ma tête ? »

« Le pauvre mec, si tes yeux avaient été des mitraillettes, il serait mort. »

« Mais non…enfin, je n'aimais pas la manière dont il te regardait. »

Elle se mit à rire. Ce son était une douce mélodie que j'avais envie d'entendre plus souvent. Mais pour cela, il y avait pas mal de chose à dire et à mettre au clair entre nous. Je ne voulais pas qu'elle prenne peur si j'allais trop vite mais d'un autre côté, le temps m'était compté. Emmett m'avait dit qu'elle reprenait l'avion demain matin.

« J'ai parcouru ta nouvelle, » commençai-je.

« Je ne pensais pas que tu la lirais si vite. Et…qu'en penses-tu ? »

« Emmett a tellement insisté que j'ai pas trop eu le choix. J'aime beaucoup ton style d'écriture. L'histoire est très bien construite. »

« C'est Emmett qui t'a dit qu'elle était de moi ? »

« Non, pas du tout. Je l'ai parcourue, appréciant le fond et la forme. C'est à la fin que j'ai compris que tu en étais l'auteur. »

« Pourquoi ? » chuchota-t-elle.

« La situation m'était familière et les derniers mots de ton personnage étaient exactement les mêmes…que je t'avais laissés. »

« Tu n'es pas fâché ? »

« Pourquoi le serais-je ? »

« J'ai utilisé notre rencontre comme thème de la nouvelle que j'ai présenté au concours. »

« Je ne suis absolument pas fâché. Au fait, as-tu gagné ? »

« Oh, non. Je ne suis même pas dans le peloton de tête mais le fait d'avoir été sélectionné et d'être ici est déjà exceptionnel. »

« Je ne connais pas les autres textes, mais tu méritais de gagner. »

« Tu n'es pas impartial. »

« Si je t'assure. C'était vraiment très bon. Peut-être que tu pourrais vraiment un jour écrire un scénario pour moi comme nous en avions parlé. »

Bella rougit et plongea le nez dans sa boisson pour se soustraire à mon regard. Je posai la main sur la sienne pour qu'elle me regarde. Il était temps d'aborder le sujet que nous évitions depuis notre arrivée.

« Bella ? »

« Oui ? »

« Je…tu…. » Je soupirai car je ne trouvais pas les mots adéquats pour commencer à discuter. « Regrettes-tu notre rencontre ? »

« Non ! je ne regrette absolument rien même si je devrais. »

« Pourquoi le devrais-tu ? »

« Tu étais fiancé d'après ce qu'Emmett m'a dit. Et je …A cause de moi, tu l'as trahie. Tout comme moi Jacob. Mais je ne regrette pas, » déclara-t-elle.

« Tu ne dois pas t'en vouloir. Entre Irina et moi, notre relation n'était pas celle d'un vrai couple amoureux. Oh, je l'aime énormément mais elle est ma meilleure amie. Mais toi, quand je t'ai vu ce soir là…. »

« Edward… » tenta-t-elle de m'arrêter en prenant ma main dans la sienne.

« Non laisse-moi aller jusqu'au bout. Ce soir-là, j'ai été heureux. Vraiment heureux avec toi. Mais lorsque je me suis réveillé le lendemain, je devais vraiment partir et surtout, je devais mettre mes idées au clair. Je suis revenu pour te voir la semaine suivante mais je suis tombé sur Jacob. Alors, j'ai compris qu'il était ton petit ami. »

« Il ne l'était plus. »

« Comment ? »

« Le lendemain, lorsque Jake est rentré, je lui ai dit qu'entre nous ce n'était plus possible. Que je l'aimais beaucoup mais comme un ami. Et lui aussi était arrivé à la même conclusion que moi car il venait de se rendre compte que Leah lui plaisait énormément. »

« Oh merde. Je me suis efforcé de t'oublier, de ne plus penser à toi suite à cette visite. C'est même pour cela que j'ai préféré ne pas assister à la fête lors de notre départ. Je voulais que tu poursuives ta vie malgré notre petit interlude. Mais moi, je n'ai pas su t'oublier. Chaque jour, tu occupais toutes mes pensées. Tu devenais une vraie obsession pour moi mais je devais tenir bon. »

« Moi aussi de mon côté, je ne pensais qu'à toi. »

« Nous avons été idiots. Je n'ai jamais voulu en parler à Emmett bien qu'il m'ait cuisiné à notre retour de la Push. »

« Moi j'en ai parlé à Jake et c'est lui qui m'a presque obligé de passer à ton bureau et de te déposer ma nouvelle. Et pour bien être certain que je fasse ce qu'il voulait, il a même pris la peine de téléphoner à Emmett pour qu'il surveille ma venue. »

« Heureusement que nous avons des personnes autour de nous qui veillent sur nous, » répliquai-je en souriant.

« Oui effectivement. Sinon, je ne sui s pas sûre qu'on serait ici maintenant. »

Je me levai sous le regard surpris de Bella. Je fis le tour de la table et pris place à ses côtés sur la banquette. Je lui pris la main et posai l'autre sur sa joue. Elle était douce et chaude à cause de la légère teinte colorée qu'elle avait.

« Bella. Maintenant que je t'ai retrouvée et que nous n'avons plus aucune attache, j'aimerais pouvoir te connaitre. Tu es trop dans mes pensées pour que je puisse envisager de te perdre à nouveau. »

« Edward, je… »

« Bella ? Accepte qu'on se voit, qu'on sorte ensembles, qu'on apprenne à se connaitre. S'il te plait ? »

« Moi aussi Edward je veux tout cela. Mais tu vis ici et moi à Seattle. Comment peut-on imaginer une relation ainsi ? »

« On trouvera des solutions. Et puis moi, je peux travailler partout. Et toi, tu finiras un jour tes études où alors tu peux changer d'Université. Mais ne disparais pas de ma vie. »

« Tout est trop rapide et trop imprévu pour moi. Et puis je repars demain et… »

« Je sais que les universités entament une semaine de congés. Passe-là avec moi ? »

« Pardon ? »

« Passe cette semaine avec moi, ici ? »

« Mais mon billet d'avion… »

« Bella, arrête de penser. Veux-tu oui ou non, passer cette semaine avec moi ? »

« Oui. »

« Alors, on pensera au côté pratique plus tard. D'accord ?»

« D'accord. »

« Et, » commençais-je avant de déglutir, ne trouvant pas exactement les mots que je voulais.

« Et ? »

« Et accepterais-tu de commencer cette semaine dès ce soir ? »

« Me proposerais-tu que je t'accompagne chez toi ? » demanda-t-elle en souriant.

« Oui c'est bien ma proposition. »

Bella regarda sa montre avant de reporter son regard sur moi.

« Vu l'heure, je pense que c'est préférable. Mais je vais quand même envoyer un SMS à Angela pour ne pas qu'elle s'inquiète. Et demain, je devrais passer à l'hôtel avant qu'elles ne partent pour l'aéroport. »

« Tout ce que tu veux, tant que tu ne me quittes pas. »

Dès que ces mots eurent quitté ma bouche, je posai mes lèvres sur les siennes délicatement. Elles étaient aussi douces que dans mon souvenir. Elles bougèrent à l'unisson, réapprenant à se connaitre. Je passai le bout de la langue sur sa lèvre inférieure pour demander l'accès à sa bouche. Elle les entrouvrit et nos langues s'enroulèrent ensembles. Très vite, nous nous séparâmes afin de reprendre notre souffle. Je posai le front sur le sien.

« Tu ne peux pas imaginer comme je suis heureux que tu sois là et surtout que tu restes. »

« J'ai une très bonne idée car je suis dans le même état. »

Je l'embrassai à nouveau avant de payer nos consommations et de l'emmener chez moi. Le trajet fut court jusqu'à mon appartement. Je stationnai ma Volvo dans le parking souterrain, sortis et fis le tour de la voiture pour lui ouvrir la porte. Je ne pus m'empêcher de la pousser contre la carrosserie et de reprendre possession de ses lèvres pour au moins la dixième fois depuis que nous avions quitté le bar. Bella gémit et ce son me rappela qu'il était plus que temps de monter sinon, je ne pourrais plus me retenir très longtemps.

« Viens, » insistai-je en la tirant à ma suite.

Elle resserra sa prise sur ma main. Nous montâmes dans l'ascenseur et je dus faire appel à toute ma retenue pour rester à ses côtés sans la toucher. Je comptai les étages qui me séparaient de chez moi. Dès que les portes s'ouvrirent, je cherchai mes clés au fond de ma poche et déverrouillai très rapidement la porte que je refermai aussi vite derrière nous. Bella pénétra dans l'appartement et jeta un coup d'œil autour d'elle. Je la vis s'avancer vers la baie vitrée et observer la vue. Au loin, on pouvait admirer en journée Central Park mais à cette heure, c'était juste une marée noire et silencieuse. Je m'approchai d'elle. Je pouvais voir ses yeux suivre mes mouvements grâce aux reflets dans la vitre. Lorsque je fus derrière elle, je l'enlaçai et posai mes mains sur son ventre, la rapprochant de moi. Je déposai la tête sur son épaule et nous restâmes ainsi quelques minutes. Je voulais juste profiter de ce bien-être retrouvé après tant de mois.

« Je suis si heureux que tu sois ici, » murmurai-je à son oreille avant de mordiller son lobe.

Je la sentis frémir à mon geste, ce qui m'enhardit. Je laissai mes lèvres se poser de son oreille à sa nuque me délectant des frissons qui la parcouraient ainsi que des petits soupirs qui les accompagnaient. Bella tendit la tête en arrière me donnant un meilleur accès à son cou. Mes mains commencèrent à caresser son ventre, ses flans et montèrent vers ses seins que j'empaumais doucement.

« Edw…ard ! » soupira-t-elle en voulant se retourner. Mais je l'en empêchai. Je repris mes caresses, pinçant ses tétons au travers du fin tissu. Encouragé par ses gémissements, je descendis mes mains et les remontai sous sa robe trouvant son antre secret. Un premier passage de la main me montra que son envie était bien égale à la mienne. J'écartai le slip qui recouvrait son intimité afin d'y passer un doigt sur toute la longueur. Bella réagit instantanément et pressa ses fesses contre mon érection qui devenait plus qu'inconfortable dans mon jeans. Je ne pus réprimer un grognement. Notre désir était à un tel niveau que les caresses de mes doigts l'amenaient proche de l'orgasme. Or, je voulais être en elle pour cette « première » fois, ici, ensembles sans plus aucune entrave à notre bonheur.

« Viens, » chuchotai-je en la prenant par la main pour nous emmener vers ma chambre. Nous nous arrêtâmes devant le lit, face à face. Je passai mes mains dans son dos et dézippai sa robe que je laissai tomber sur le sol. Elle était magnifique. Je dégrafai son soutien-gorge qui rejoignit sa robe. Je voulus poursuivre son effeuillage mais elle m'en empêcha et commença à me dévêtir aussi lentement que je venais de le faire. Elle s'attaqua en dernier à mon boxer, se mettant à genoux devant moi pour me le retirer. Elle n'allait quand même pas…..si. Je sentis ses lèvres se poser sur mon sexe qui frétilla tandis que je fermais les yeux pour profiter de ce plaisir. J'en avais tant rêvé. Elle lécha toute ma longueur avant de l'engloutir presque complètement. L'une de ses mains se posa sur ma queue et intima des va-et-vient lents pendant qu'elle me suçait, me léchait. Mes mains dans ses cheveux soyeux accompagnaient ses mouvements. Je sentais que je partais doucement vers le plaisir quand je me ressaisis et la retirai en la redressant. Elle posa un regard surpris sur moi.

« J'ai envie de toi, d'être en toi quand je jouirai. J'ai tant rêvé de ce moment, » déclarai-je avant de l'embrasser à pleine bouche et de nous faire tomber sur le lit. Je m'installai sur elle mais laissai accès à son intimité que je me mis à caresser. Mes doigts découvraient ses plis et j'introduisis un premier avant de rajouter un second. J'intimai des va-et-vient lents et profonds. Bella gémit de plus belle, ses mains accrochées à mes épaules. Sans retirer mes doigts, je me positionnai entre ses cuisses et me présentai à son entrée. Je ne sortis mes doigts qu'au dernier moment pour les remplacer par mon sexe impatient. Je pris sa tête entre mes mains, l'embrassai passionnément avant de pousser en elle et de reprendre des va-et-vient en elle. Je dégageai l'une de mes mains qui trouva rapidement le chemin de son petit bouton de plaisir. La boule de plaisir grossissait dans mon bas ventre et je sentis les parois de Bella se fermer autour de moi.

« Jouis pour moi ma belle, » susurrai-je entre deux baisers.

Mes mots eurent l'effet escompté et Bella cria mon nom en se laissant emporter pas son orgasme. Je la suivis de près me déversant en elle. Je me laissai tomber à ses côtés pour ne pas lui imposer mon poids mais l'emportai, la calant contre mon flanc. Nous mîmes plusieurs minutes à reprendre notre respiration.

« Ca va ? » demandai-je doucement en embrassant son front.

« Oui, plus que bien. »

« Je …je n'avais pas prévu de te sauter dessus dès notre arrivée ici, » me justifiai-je un peu mal à l'aise.

« Edward ! J'en mourrais d'envie comme toi. »

« Vrai ? »

« Oh oui. Pour être honnête, je pense que j'ai voulu te sauter dessus dès que je t'ai vu à la soirée. »

« Ca aurait fait mauvais genre, je pense, » plaisantai-je.

« Oui je suis d'accord. Et puis, imagine la tête de Jane ! »

« Je pense que tu vas avoir des explications à donner à tes amies demain. »

« Juste à Angela. Nous sommes colocataires toutes les deux et elle connait en gros notre histoire. Quant à Jane, elle est dans mon cours mais nous ne sommes pas vraiment amies. Donc je ne lui dois rien. »

« Tant mieux. J'ai encore un peu de mal à réaliser que tu sois là. »

« Moi aussi et pourtant, je suis bien ici. »

« Et tu vas y rester pendant une semaine. »

« Tu vas me séquestrer ? »

« Hum…ne me donne pas de si bonnes idées. »

« Je serai la prisonnière la plus docile qui soit. Je ne désire pas être ailleurs. »

« Bella ? »

« Oui ? »

J'hésitai à lui dire le fond de ma pensée et l'effrayer mais ça me rongeait. Je soupirai un bon coup pour me donner le courage nécessaire et je me lançai.

« Bella, je sais que c'est seulement notre seconde rencontre et qu'on ne connait rien l'un de l'autre mais… »

« Mais ? »

Je pouvais voir le doute, le questionnement et un peu de peur dans ses yeux.

« Mais je ne veux plus être loin de toi. J'ai l'impression que ça fait des mois que je te connais et que ma vie sans toi n'est rien. Je ne suis rien sans toi. Alors c'est rapide, peut-être même surprenant et je vais peut-être te faire peur mais….je t'aime. »

Je vis son regard briller et ses joues se teinter de rouge. Elle soupira mais je sentis du soulagement dans ce souffle.

« Edward. Oui tout cela me fait peur. On ne connait rien de l'autre mais moi aussi je t'aime. J'ai jamais pu t'oublier et au fond de moi, je savais qu'un jour, on se retrouverait. »

Le bonheur que je ressentis à ce moment-là dépassa tout ce que j'avais jamais vécu. Je l'enlaçai avant de l'embrasser. J'étais enfin heureux. J'avais enfin retrouvé la seule fille qui ait jamais pu me chambouler à ce point. La vie ne pouvait qu'être belle à partir de ce jour. J'allais y veiller et construire notre avenir ensemble.

J'entendis mon portable sonner. Un sourire se dessina sur mes lèvres.

« Tu ne réponds pas ? » demanda-t-elle d'une voix ensommeillée.

« Oh non. C'est certainement ma petite sœur qui se demande si je t'ai bien trouvé. »

« Comment me connait-elle ? »

« Elle était chez mes parents quand Emmett et moi sommes partis à ta recherche. »

« Oh, c'est juste ça. »

« Ma Bella ! Repose-toi car je t'assure que demain à la première heure elle sera là et fini notre tranquillité. »

« Tu exagères, » ajouta-t-elle en baillant.

« Dors ma belle. On s'inquiètera demain. »

Je déposai un baiser sur sa tête avant de fermer moi aussi les yeux. Demain ma sœur pourrait nous déranger. Demain. Mais maintenant, elle était tout à moi et je l'aimais. Et elle m'aimait. Rien d'autre n'avait d'importance.