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dimanche 27 février 2011

Epilogue


Une page qui se ferme.......

Epilogue

POV Edward.

Dix minutes. Dix longues et pénibles minutes que je me bats avec cette satanée cravate, seul face au miroir en pied de notre chambre. C'est décidé, j'en mets pas ! Bella ne dira rien. Quoique ! Si je ne la mets pas, je vais avoir Alice sur le dos. Et ma sœur, en mode furie, très peu pour moi. (N/Savine : heu ouais, on va éviter)(N/Caro : ça c'est sûr^^)

« Fais chier ! »

« Un souci mon amour ? »

« Oh Bella ! Je suis vraiment obligé de mettre cette cravate. »

« Elle est très bien cette cravate. Et je la vois bien sur ton torse musclé…. » (N/Savine :Oui moi aussi *soupir* Ed met cette cravate de suite !)

« Bella ! » gémis-je à ses paroles.

« Quoi ? Mais je doute que la tenue à laquelle je pense, fasse bon genre pour la soirée. Et puis, c'est Alice qui a préparé ce que nous devons porter. »

« Et je dois avouer qu'en ce qui te concerne, elle a très bien choisi. Tu es sublime mon amour, » déclarai-je en lui faisant face te passant mes bras autour de sa taille.

Evidemment, je vis de jolies couleurs rouges apparaitre sur ses pommettes. Après plus de dix sept ans de vie commune, Bella rougissait toujours autant et n'était pas friande de compliments. Et moi, j'aimais toujours autant la taquiner. Je souris à cette vue. Je me penchai en avant, frottai mon nez sur le sien, ce qui la fit rire. Lentement, je m'approchai, centimètre par centimètre, jusqu'à poser mes lèvres sur les siennes. Elles étaient toujours aussi douces et envoûtantes.Non, c'est ma femme qui était facinante tout comme la première fois que je l'avais rencontrée, un soir en Afghanistan. Nous en avions parcouru du chemin depuis ce jour-là. (N/Savine : Tu m'étonnes ! et ça a pas été simple tout les jours, lol)(N/Caro : Et comment^^)

Notre baiser devint passionné et je passai ma langue sur sa lèvre inférieure pour en demander l'accès. Nos langues commencèrent un ballet sensuel où chacun de nous voulait prendre le dessus. Bella gémit se rapprochant de moi, collant son bassin au mien. Ce n'était pas une très bonne idée, étant donné que nous étions attendus pour une double célébration au Fairmont Hôtel. Mais pour le moment, je ne voulais rien d'autre que de profiter de ma femme. Je serrai plus fort Bella contre moi quand un coup bref à la porte de la chambre attira mon attention. (N/Savine : et voilà on peut jamais être tranquille ! pfff)

« Papa, Maman ? » nous interpela Anthony en entrant en trombe.

Je m'écartai à contrecœur de Bella et nous nous retournâmes vers notre fils, nullement embêté de venir nous interrompre. Il est vrai que nous ne lui avions jamais interdit l'accès à notre chambre à condition de frapper. Chose qu'il avait faite mais si vite que nous n'avions pas eu le temps de répondre. Son côté sans gêne devait lui venir en ligne droite de mon frère et ma sœur. (N/Savine : l'hystérie de tata et le sans gêne de tonton. J'adoooree !) De plus, il avait l'habitude des marques d'affections entre-nous. Ellesfaisaient partie intégrante de notre vie.

« Oui Anthony ? Tu as besoin de nous ? » Questionna Bella en essayant de dompter une mèche rebelle dans la tignasse cuivrée de mon fils. (N/Savine : comme papa *soupir*)

Je souris car je savais le geste totalement inutile. Anthony avait la même chevelure que moi, totalement anarchique. J'observai un instant mon gamin, me rappelant ce jour d'octobre 2011 où il avait poussé la porte de mon bureau d'un pas hésitant du haut de ses 16 mois. J'avais cru que mon cœur allait exploser de joie et de bonheur lorsque je les avais vus, tous les deux, venus me rejoindre pour vivre avec moi. Nous avions eu des difficultés au départ comme tout jeune couple mais nous avions surmonté tous les obstacles. J'avais rapidement proposé à ma belle de travailler avec nous dans la société familiale et d'accepter le poste de responsable de la partie expérimentation. Elle avait été enchantée de pouvoir à la fois mettre en pratique son diplôme d'infirmière et de diversifier ses connaissances. Un an après leur emménagement, j'avais demandé à Bella de m'épouser. Peu enthousiasme au début à cette idée, elle avait très vite été embarquée dans la préparation de l'évènement par les autres femmes de la famille. La cérémonie et la fête qui s'en était suivie avait été grandiose, à l'image de la démesure de ma petite sœur qui avait orchestré cette journée de main de maître. (N/Caro : Alice ? Démesurée ? Nan pas possible. mdr)

« Edward ? Tu nous écoutes ? » M'interpela Bella.

Perdu dans mes souvenirs, je n'avais pas entendu le début de la conversation.

« Heu…non. Qu'y a-t-il ? »

« Anthony désire nous parler avant de quitter la maison. »

« Ca ne peut pas attendre demain ? »

« Non, Papa. Je préfère t'en parler maintenant. »

« Ok alors. Rien de grave, j'espère ? Tu n'as pas fait de bêtises. »

« Non, enfin…c'est que… » (N/Savine :Oh, oh, je crains le pire !)

« C'est que ? » haussai-je le ton involontairement.

« C'est que…. Bon, je ne veux plus aller à Columbia à la rentrée. »

« PARDON ! » (N/Savine : Zen Edward, respire. Ça va passer.)(N/Caro : Oups !)

« Je ne vais pas … »

« Ok ça j'ai compris. C'est hors de question. »

« Papa, j'ai pas envie de faire des études de juriste ou de commerce. »

« Ah non ? C'est nouveau ça ! »

Je sentais que je m'énervais et tentai de me calmer en inspirant profondément plusieurs fois. Je m'assis également sur le bord du lit, déambulé de long en large, n'arrangeant rien.

« Non c'est pas nouveau. Je veux entrer en Julliard. »

« Oh ! »

Sur le coup, j'en restai sans voix. Mon fils voulait la même chose que moi à son âge, mais moi, j'avais docilement entrepris les études que mon père voulait pour ensuite tout abandonner et m'engager à l'armée en signe de protestation. Bella vit certainement mon désarroi face à cette nouvelle car elle vint s'assoir à mes côtés et posa sa main sur mon genou. La sentir si proche me calma instantanément. Elle avait toujours eu cet effet bénéfique sur moi.

D'un côté, mon égo était fier que mon fils ait les mêmes aspirations artistiques que moi mais mon côté rationnel avait rêvé pouvoir un jour travailler avec lui au sein de la société familiale. J'étais tiraillé. Alors comme toujours dans ses cas-là, je me tournai vers ma femme pour obtenir son avis, son soutien. Elle ancra son regard au mien, me sourit avant de se tourner vers Anthony. (N/Savine : derrière chaque homme se cache une grande femme. A méditer…)

« Tu as bien réfléchi ? »

« Oui maman. Je veux vraiment entreprendre des études artistiques. »

« Mais on n'entre pas ainsi à Julliard. Il faut passer des auditions préliminaires, » contrai-je, plein d'espoir.

« Oui et je les ai réussis. La réponse est arrivée durant la semaine. » (N/Savine : il est doué ce petit !)

« Tu les as réussis ? Mais…quand les as-tu passer ? » M'étonnai-je.

« Il y a un mois. »

« Comment ? » demanda Bella aussi surprise que moi.

« Vous vous rappelez, j'ai accompagné marraine et tonton Emmett à New York le mois dernier. »

« Oui mais c'était pour visiter Columbia normalement et te familiariser avec certaines transactions juridiques effectuées par Em pour savoir quelle branche t'intéressait plus. »

« Oh mais je l'ai fait mais ils m'ont aussi accompagné aux auditions, » expliqua-t-il penaud.

« Trahi par son propre frère. Si on ne peut même plus faire confiance à sa famille maintenant, » m'écriai-je en secouant la tête et soupirant. (N/Savine : Pourquoi ça ne m'étonne pas ? lol)(N/Caro : ptdr !)

« Marraine voulait que je vous le dise en rentrant mais si je n'étais pas accepté, pourquoi vous faire de la peine inutilement. »

Bella se tourna vers moi et je compris à son regard qu'elle attendait que je fasse le premier pas vers notre fils. Il désirait mon assentiment plus que n'importe quelle autre réponse. Même si j'aurais aimé travailler avec lui, je ne voulais que son bonheur. Et jamais, je ne lui ferai vivre ce que moi j'avais vécu en m'opposant à mon père. Je l'aimais trop pour laisser des histoires d'argent ternir le bonheur de notre famille. Je souris à ma femme avant d'avancer vers mon fils et de poser mes mains sur ses épaules.

« J'admets que j'avais rêvé de travailler avec toi à mes côtés un jour mais ton bonheur est plus important que toutes les sociétés du monde. Alors, si tu veux vraiment devenir musicien et entrer à Julliard, je suis d'accord. » (N/Caro : ça c'est un super papa, bon en mm tps c'est Edward.)

« Oh merci, papa, » s'enthousiasma Anthony en se jetant dans mes bras. (N/Savine : c'est bô !)

« Mais tu as intérêt à devenir le meilleur, » plaisantai-je en déposant un baiser sur son front.

Bella nous regardait, attendrie par la scène qui se jouait devant ses yeux. Anthony s'écarta et pris sa mère dans ses bras pour l'embrasser avant de s'élancer hors de la chambre.

« N'oublie pas de finir de te préparer, » lui cria Bella.

« Non, j'y vais. »

Bella se tourna vers moi et je l'enlaçai de mes bras. Nos lèvres se trouvèrent aussitôt, attirées tels des aimants.

« Je suis fière de toi, » déclara-t-elle.

« Ah oui ? »

« Oui. Tu viens de rendre notre fils très heureux en acceptant son choix. »

« Bella, je l'aime, c'est mon fils. Et je suis assez mal placé pour tenter de l'obliger à vivre une vie qui ne le lui convient pas. Je veux qu'il soit aussi heureux que je le suis. »

« Que nous le sommes. »

« Et puis, il peut changer d'avis en vieillissant comme je l'ai fait moi-même. Et puis, qui sait, Rosalyce ou son frère choisiront peut-être de travailler avec nous. »

« Oui mais ils sont encore jeunes. »

« Et puis, je m'en fous. Qu'ils soient heureux et je le serai aussi. » (N/Savine : bien dit !)

Je me penchai pour déposer mes lèvres sur celles de Bella. Notre baiser s'enflamma rapidement nous laissant haletant lorsque la porte se rouvrit une seconde fois. Une petite tornade brune s'engouffra dans la pièce.

« Tante Alice me charge de vous dire qu'il serait temps de partir et que vous avez intérêt à avoir suivi ses instructions. »

« Alice est ici ? » demandai-je surpris.

« Non. Elle vient de téléphoner. Elle dit que si elle ne vous surveille pas, vous allez encore arriver en retard. » (N/Savine : ptdr !)(N/Caro : Seigneur ! Jamais tranquille dans cette famille. xD)

La réflexion transmise par ma fille me fit soupirer. Ma sœur ne changerait jamais. Toujours là pour surveiller tout, régenter son entourage tel le despote qu'elle est. Je reportai mon attention sur ma fille qui, je devais malheureusement l'avouer, avait pris énormément de caractéristiques de sa marraine, en l'occurrence Alice. Elle était aussi survoltée et espiègle que ma sœur dans son enfance. Elles avaient en commun le goût du shoping et de la mode. (N/Savine : et ben ça promet !)

« On est prêt ma chérie, » répondit simplement Bella.

« Ok alors, je vous attends dans le hall avec Félix, » chantonna-t-elle en sautillant pour rejoindre son frère.

Je serrai une dernière fois Bella, l'embrassai affectueusement avant de nous diriger vers le hall, rejoindre nos enfants. Je ne pus retenir en sourire en les voyant tous les trois tirés à quatre épingles. Ils étaient à la fois très différents mais si semblables sur certains points. Mais surtout ils étaient très liés. Arrivés à leur hauteur pour enfiler nos manteaux, Anthony nous tendit une feuille de papier.

« Qu'est-ce que c'est ? » demandai-je en la prenant et l'ouvrit.

« C'est un télégramme qui est arrivé tout à l'heure pour vous. »

Je lis la missive tandis qu'un sourire naissait sur mes lèvres. Je le tendis ensuite à Bella afin qu'elle en prenne connaissance également. Je vis une petite rougeur apparaitre et ses yeux luire.

« C'est quoi, Maman ? » questionna notre petite curieuse.

« C'est un télégramme de papy Charlie. »

« Oh et que dit-il ? » insista son jumeau.

Mes chers enfants,

En ce grand jour, nous sommes de tout cœur avec vous.

Félicitation pour ces belles réussites.

Nous vous embrassons et espérons vous voir tous les cinq rapidement.

Charlie, Sue, Leah, Jacob, Seth, Sophia et les enfants.

Je savais que Bella regrettait de ne pas pouvoir voir son père et sa famille plus souvent et surtout qu'ils soient absents pour fêter avec nous ce jour. Moi-même, j'avais noué des liens avec « mes beaux-frères » et mon beau-père. Nous essayions d'y aller le plus souvent possible en fonction des études des enfants et de nos emplois. Malheureusement, la distance était là. Je serrai Bella contre moi avant de faire signe à tous pour que nous prenions enfin le chemin de l'hôtel.

oOoOoOoOo

La salle de réception du Fairmont Hôtel était très bien décorée selon les exigences de ma sœur qui avait tout supervisé. Rosalie et ma mère (y) avaient certainement contribué et je devais admettre que le résultat était époustouflant. Un buffet copieusement garni trônait sur l'un des côté de la salle et était très fréquenté par les invités. Une musique douce était diffusée en sourdine. Le champagne et autres vins circulaient parmi les convives. (N/Savine : je peux avoir une ch'tite coupette moi aussi ?)

Nous avions salué des dizaines de personnes, serré un nombre incalculable de main et échangé une quantité effrayante de banalités avec la quasi-totalité des invités. Si ça ne tenait qu'à moi, je me serais déjà éclipsé discrètement mais mon père ne nous le pardonnerait pas. De plus, c'était un grand jour pour ma Bella. Nous venions de quitter un couple d'amis à mes parents quand mon père attira l'attention de l'assemblée en tapant sur son verre avec un couvert.

« Mes amis, » commença-t-il en attendant le silence pour poursuivre.

« Mes amis. Je suis très heureux que vous ayez répondu présent à notre invitation à Esmée et moi-même. Nous tenions à vous réunir pour fêter ensembles certaines réussites. Pour commencer, levons notre verre au lancement de notre nouvelle molécule sur laquelle mes enfants ont travaillé ces dernières années. Ce nouveau traitement sera en vente dès lundi après de nombreuses années de recherches et d'expérimentations aux résultats impressionnants. Bravo mes enfants, » déclara-t-il en levant son verre vers nous.

Emmett et Alice se trouvaient à proximité de nous avec leur conjoint respectif. Nous imitâmes notre père, en lui criant des mercis sous les applaudissements de l'assemblée. En le regardant, je repensais à notre dispute des années auparavant qui avait entrainé mon engagement à l'armée. Et tout ça pourquoi ? Pour une question qui aujourd'hui me paraissait si futile. Mais jamais je ne regretterais ces deux ans loin de ma famille car sans eux, je n'aurais jamais rencontré mon ange.(N/Caro : nous non plus on ne regrette pas! mdr)

Je souris à Bella avant de reporter mon attention sur mon père qui attendait le calme avant de son discours.

« Mais nous sommes ici aussi pour fêter la parution d'un recueil d'histoires enfantines que ma belle-fille, Bella, la femme de mon fils Edward a écrit et qui sort également en librairie cette semaine. Malgré trois enfants, un travail au sein de notre société qui lui prend énormément de temps, un mari exigeant et possessif - ne ris pas Edward, tout le monde sera d'accord avec moi -(N/Savine : PTDR !) Bella a trouvé le temps d'écrire un livre pour enfants. Bravo ma chérie, nous sommes tous très fières de toi, » félicita-t-il ma femme qui revêtit instantanément une jolie couleur rouge.(N/Caro : exigent et possessif...Edward ? Nan...mdr)

J'attirai ma femme dans une étreinte étroite et déposai un baiser sur sa tempe. Je sentis la douce chaleur émaner de ses joues en feu caresser mon visage tandis qu'elle murmurait un merci. De toute part fusaient les messages de congratulations.

« Félicitation maman ! Félicitation Isie ! Félicitation marraine…. »

Ma Bella rayonnait dans mes bras. Elle avait horreur d'être le centre des attentions mais je savais aussi que par son message, mon père voulait qu'on la reconnaisse en tant qu'auteur et personne à part entière et plus simplement comme la femme d'Edward. (N/Savine : j'ai toujours dit qu'il était bien ce Carlisle *soupir*)

Le calme revint progressivement et je fus surpris de voir que mon père s'apprêtait à reprendre la parole. Il se racla la gorge attirant l'attention de l'assistance sous nos regards surpris. Il tendit la main vers ma mère qui la saisit et se plaça à ses côtés. Dans leur regard, transperçait tout l'amour qu'il ressentait l'un pour l'autre depuis plus de 45 ans.

« Une dernière chose avant de vous libérezde ce côté protocolaire de cette soirée. J'ai décidé, en accord avec ma merveilleuse épouse, ici présente de me retirer des affaires… »

Un silence s'installa avant qu'un murmure de surprise se fasse entendre.

« ….de me retirer des affaires et d'en confier la gestion totale à mes enfants et leurs conjoints respectifs. Notre société d'origine familiale puisque transmise de père en fils l'est maintenant à part entière. J'ai la chance, l'énorme chance d'y voir travailler, main dans la main, mes trois enfants. Admirablement secondé par leurs femmes et mari. »

Alice et Emmett me regardaient aussi étonné que moi. Nous ne nous attendions pas du tout à ce genre de situation. Mon père n'ayant jamais émis l'hypothèse de se retirer actuellement. Cela cachait-il un souci de santé ou autre. Nous étions concentrés sur lui, attendant qu'il poursuive ses explications.

« Je pense qu'il est temps pour moi de profiter le la vie et de mon épouse, Esmée. (N/Savine : héhé, coquin le papa Cullen, lol) Nous envisageons de voyager. Le monde nous appelle. Je me suis consacré à ma société toute ma vie et il est plus que temps que je me consacre à toi ma chérie et ma famille. Donc mes enfants, je vous transmets les rênes de la Cullen Corps. Je ne doute pas que vous la fassiez prospérer encore plus qu'à ce jour. Je lève mon verre à mes enfants Emmett, Edward et Alice mais également à mes beaux-enfants Rosalie, Bella et Jasper. Je suis fier, non, nous sommes fiers de vous avoir comme enfants et nous tenions aussi à vous remercier pour les huit merveilleux petits enfants que vous nous avez donnés. » Acheva-t-il en nous portant un toast, les yeux brillants tenant fermement ma mère dans ses bras. (N/Savine : *frappe dans ses mains* bravo !)(N/Caro : c'est ti pas beau tout ça...)

Nous le rejoignîmes rapidement dans un brouhaha caractéristique des Cullen. Nous voulions comprendre, savoir mais nos parents stoppèrent le flux de nos paroles. Nous rassurant et déclarant à nouveau qu'ils étaient fiers de nous et qu'il était temps que nous volions de nos propres ailes. S'en suivit un échange général de câlins et d'embrassades avant que chacun ne s'éloigne afin de prendre part à la soirée.

Je venais de terminer une danse langoureuse avec mon adorable épouse et je revenais vers elle, tenant deux coupes de champagne dans les mains. Elle arborait un léger sourire tout en observant la salle. Elle se tenait dans un coin de la grande pièce d'où elle pouvait voir tous les invités.

« Tu sembles bien songeuse mon ange ? »

« J'observe notre famille. »

« Hum…intéressant ? »

« Regarde Anthony discuter avec ton frère et Jasper. A sa façon d'agir pour intégrer son petit frère à la conversation. Il est si protecteur avec les jumeaux. »

« Oui tu as raison mais fais attention. Félix est un adolescent et veut qu'on le considère comme un grand. »

« Oh Edward, il n'a que quinze ans, c'est encore mon bébé. »

« Ok, je ne lui répèterais pas, » plaisantai-je.

« Et regarde par là. Rosalyce se trémoussant sur la piste avec ses cousines. » Je tournai la tête pour apercevoir ma princesse bouger en rythme avec Claire la fille d'Emmett et Kelly celle d'Alice. Elles étaient très complices toutes les trois puisqu'elles avaient presque le même âge. (N/Savine : et ben bon courage pour la suite… lol)

« Elle est belle notre fille, » ne pus-je m'empêcher d'ajouter, rêveur. J'avoue que je craque littéralement face à ma fille. Comme tout père qui se respecte. (N/Caro : Ah c'est papa et leurs filles *soupir*)

« Bien sûr mon amour, » me taquina-t-elle.

« Tout comme sa maman, » susurrai-je à son oreille la faisant rougir.

Nous continuâmes à regarder les uns et les autres, parler, danser lorsque nous vîmes Anthony s'éclipser discrètement sur la terrasse, sa main tenant celle d'une jeune fille blonde que je reconnus immédiatement comme étant Axelle, la fille de Jane. Mon ancienne petite amie était devenue une amie de la famille au fil des années et il semblerait que des liens se formaient autour de nos enfants. Cette idée me fit sourire.

« Tonton Edward ? » m'interpella une petite voix en tirant sur ma veste. Je me penchai et pris dans mes bras un petit bonhomme, haut de trois pommes.

« Oui Mark ? »

« Je trouve plus maman ? » pleurnicha-t-il en mettant son pouce en bouche. Il était le plus jeune fils d'Emmett et Rosalie.

« Maintenant que tu es plus haut, cherche après, » lui dis-je en le soulevant face à la porte fenêtre où j'avais aperçu sa mère quelques minutes avant.

« Oui, je la vois. Oh oh… »

« Quoi ? » demandai-je en le reposant à terre.

« Elle n'a pas l'air d'être contente sur Royce et Carl, respectivement les fils d'Emmett et Alice.

Pas étonnant, lorsqu'ils étaient ensembles, ils accumulaient les catastrophes. Je souris en voyant Rose s'agiter face à ces deux garnement de 16 et 14 ans. Mark me lâcha la main et s'élança sans plus attendre vers sa maman. Malgré les années, Rosalie était restée la superbe blonde que j'avais un soir rencontrée. Si elle n'avait pas été éblouie par mon frère ce jour-là, j'aurais certainement fini la soirée avec elle. Je souris à cette idée. Mais aucun regret ne traversa mon esprit. Je reportai une fois de plus mon attention sur Bella, ma femme, ma meilleure amie, mon amante et ma collègue. Que de chemin parcourut ensemble. Bella soupira dans mes bras ;

« Tu sembles lasse, mon ange. »

« Oui un peu. Penses-tu que nous puissions nous éclipser discrètement, » murmura-t-elle à mon oreille. (N/Savine : tu penses à quelque chose Bella ? héhé)

« Les enfants rentrent tous chez mes parents ce soir. Donc oui, nous sommes libres de partir. Je pense que nous avons rempli notre part de présence. »

« Alors, on y va ? »

Je lui pris le verre qu'elle tenait toujours entre ses doigts et le posai sur le plateau d'un serveur passant à côté de nous. Je lui saisis la main, fit un signe discret à ma sœur lui signalant que nous quittions la salle. Celle-ci acquiesça en souriant avant de reprendre sa discussion avec son interlocutrice. Arrivé au vestiaire, nous réclamâmes nos manteaux.

« Peux-tu m'attendre deux minutes ici, j'aimerais demander un truc à la réception avant de reprendre la route, » lui dis-je en prenant sa main et déposant un baiser sur ses phalanges.

« Bien sur. »

Je disparus quelques instants avant de revenir vers elle, tenant à la main notre Sésame et l'entraînant vers les ascenseurs.

« Edward ! Où m'emmènes-tu ? » Demanda-t-elle.

« Hum….J'ai toujours eu envie de voir une suite ici. C'est l'occasion de les tester. » (N/Savine : petit coquinou va !)(N/Caro : Ô yeah j'adore l'idée ! lol)

« Oh ! » s'exclama-t-elle.

« Tu es d'accord ? »

« J'adore tes idées, mon chéri, » répliqua-t-elle en prenant fermement mon bras pour entrer dans l'ascenseur.

Un couple entra en même temps que nous. Je leur demandai leur étage, j'appuyai sur les boutons. La jeune dame me regarda avidement et je sentis immédiatement Bella se tendre à mes côtés. Elle se rapprocha, glissa ses bras autour de ma taille en signe de possession et jeta un regard peu amène à l'importune. Je gloussai face à l'attitude de mon ange ce qui me valu un coup de coude. Nous sortîmes dès que les portes s'ouvrirent au cinquième étage. Le chemin jusqu'à notre suite fut court mais entrecoupé de baisers fiévreux. Nous ressemblions à de jeunes ados, aux hormones en ébullition. A peine la porte franchie, je la plaquai contre celle-ci, l'embrassant sauvagement. Alors que ma langue redécouvrait sa bouche, les images d'une autre porte, d'un autre lieu, d'une autre époque envahirent mon esprit. Je me revis, soldat, l'épaule douloureuse que Bella venait de soigner, l'embrassant de la même manière que ce soir. Je me souvins aussi de l'avoir soulevé du sol et déposé sur une petite commode. Sans réfléchir plus, je relevai sa robe, la pris dans mes bras et d'un geste ample, j'envoyai valser la décoration déposée sur le meuble à côté de la porte. Je posai Bella dessus avant de m'écarter pour l'observer.

« Pourquoi me regardes-tu ainsi ? »

« Tu n'as pas changé. Tu es toujours aussi belle, tentante et désirable qu'il y a dix-sept ans. »

Je vis Bella rougir à mes compliments et baisser les yeux.

« Non ! Regarde-moi. Ce jour-là est gravé à tout jamais dans ma mémoire. Et je ne regrette qu'une seule chose. C'est d'être parti sans savoir comment et où te retrouver. Tu as hanté mes nuits durant des mois et je ne remercierai jamais assez Emmett d'être tombé amoureux de ta colocataire. »(N/Caro : Rho c'est trop beau...)

Je l'embrassai sans lui laisser le temps de me répondre.

« Et en entrant dans cette chambre, contre cette porte, je me suis souvenu de notre première fois. »

« Oh, je comprends pourquoi nous allons devoir rembourser cette figurine, » plaisanta-t-elle en regardant les débris sur le sol.

« Et j'ai l'intension de te prendre ici, maintenant sur cette commode. »

« Edward ! Nous n'avons plus vingt ans ! » Protesta-t-elle. (N/Savine : quand on aime on a toujours 20 ans. Ptdr !)

« Mais pas beaucoup plus, » rétorquai-je en passant mes mains dans son dos et faisant glisser la fermeture éclair de sa robe. J'attrapai le bord de sa robe et la passai lentement au-dessus de sa tête dévoilant un ensemble de sous vêtement gris perle en dentelle mettant en valeur son appétissante poitrine. Je m'écartai légèrement d'elle pour l'observer. Mes mains partirent immédiatement à la rencontre de son corps tandis que ma bouche dévora sa peau de baiser. Bella rejeta la tête en arrière gémissant à mon contact. Je retirai ma veste que j'envoyai valser au loin. Je sentis ses doigts se battent avec les boutons de ma chemise. Je ris légèrement avant de l'aider. Celle-ci rejoignit rapidement le sol. Reposant mes mains sur ma femme, je repris mes baisers de sa mâchoire à son cou. L'une de mes mains descendit vers la partie chaude de son corps que je découvris humide également. J'écartai le slip en dentelle, passant mon index sur son sexe déjà bien imbibé. Je glissai le majeur en elle.

« Hum mais c'est que tu es déjà bien prête pour moi mon ange, » susurrai-je à son oreille.

Prise par ses sensations, Bella ne put que gémir pour me répondre. Elle poussa en avant son bassin cherchant à approfondir mes intrusions en elle. J'ajoutai un second doigt et je la sentis très proche. Je retirai ma main et dézippai mon pantalon qui tomba à mes pieds avec mon boxer et je m'enfonçai en elle profondément dans un grognement. Je saisis ses hanches afin de l'approcher encore et de donner un rythme soutenu à mes coups de reins.

« Oh oui…Edward…. Oui,…. plus fort… »

Je ne résistai pas à ses suppliques. De toute façon, je n'ai jamais pu résister tout court à Bella. J'intensifiai le mouvement et je sentis ses parois se resserrer sur mon sexe. Ses gémissements inondèrent la chambre. Bella explosa en criant mon nom. Deux va et vient de plus et je me libérai en elle dans un grognement guttural. Je la serrai contre moi, ma tête reposant sur son épaule, haletant. Nous étions en sueur mais nous n'y prêtâmes pas attention. Lorsque nos respirations se calmèrent, je me redressai, me retirai. J'ôtai mes chaussures et laissai glisser mon pantalon et boxer au sol, les abandonnant près de la porte. Je la pris dans mes bras telle une jeune mariée. Ce geste me rappela immédiatement notre première fois et je souris, heureux.

« Qui a-t-il ? » Demanda-t-elle en posant sa tête contre moi.

« Rien. Je suis heureux. »

« Oh ! Moi aussi je suis heureuse. Je le suis depuis de nombreuses années, » ajouta-t-elle lorsque je la déposai sur le lit. J'ouvris les draps afin qu'elle se glisse entre. Bella retira en vitesse son soutien-gorge et se coucha en se couvrant jusqu'au cou. Je retirai les chaussettes, seuls vêtements encore en place et je la rejoignis, l'enveloppant de mes bras.

Nous nous fîmes face. Bella caressa mes cheveux, descendit le doigt le long de ma tempe, de ma joue et finit par dessiner mes lèvres. Sans réfléchir, je lui mordis le bout du doigt délicatement.

« Hey, je suis pas comestible, » s'écria-t-elle amusée.

« Permet-moi d'en douter car tu es pour moi un pur délice. »

« Hum…gourmand Monsieur Cullen ? »

« Non ! Gourmet plutôt. Et toi une friandise bien trop tentante. »

Malgré les années, mes mots la firent rougir et Dieu, que j'aimais ça. Je posai mes lèvres sur sa bouche et l'embrassai à perdre haleine. Lorsque je mis fin à ce baiser, je la serrai dans mes bras, sa tête reposant sur mon torse.

« Tu as eu une excellente idée, mon amour, » murmura-t-elle d'une voix ensommeillée.

« Comme toujours ma belle. Comme toujours. »

« Prétentieux, » répondis-t-elle faiblement.

« Je t'aime mon ange, » répliquai-je simplement embrassant son front.

« Moi aussi, je t'aime, » murmura-t-elle dans un bâillement.

« Dors. »

« Hum… »

Je sentis Bella se détendre, sa respiration se ralentir, signe qu'elle s'endormait. Je la regardai et une fois de plus, mon esprit vagabondant au loin. J'ai rencontré un jour un ange brun aux yeux chocolat. Jamais je ne remercierai jamais assez le destin de l'avoir mise sur ma route. Mon ange m'a sauvé de l'enfer. Depuis, mon ange m'a ouvert les portes du paradis.

FIN

(N/Savine : Quelle belle fin mon Eli ! c'est beau. Merci beaucoup de m'avoir fait partager cette histoire plus que belle. Tu es une auteur merveilleuse. Bizzz et à bientôt pour de nouvelles aventures, enfin je l'espère )

(N/Caro : OMG ! C'est trop beau. Quel bel épilogue, quel joie d'en savoir un peu plus. C'est ti pas beau l'amour, le vrai. Merci Eli pour cette merveilleuse histoire.)


Un tout grand merci à vous tous qui avez suivis mon histoire. Sans vous, elle n'aurait jamais été ce qu'elle est devenue.

Projets:

D'abord, j'ai participé au concours du forum  avec "Mes meilleurs amis" mon premier Jella. Venez me donner votre avis .

Dans les semaines à venir, je vais poursuivre deux OS. Le premier est "Je n'oublierai jamais " qui a été écrit en même temps que l'OS d'un ange en enfer à l'origine de cette fic. Le second est "Et elle m'emmena vers les profondeur..." Ces deux suites seront très courtes (de 3 à 5 chapitres maximum)

En parallèle, je continuerai mes traductions.

Ensuite, j'envisage de commencer une nouvelle fiction mais pour cela, il va certainement falloir attendre deux voir trois mois.

J'espère vous revoir sur mes autres écrits.

A bientôt

Eli



mardi 1 février 2011

Mes One Shot

Voici la liste des différents One Shot que j'ai écrit ou Traduit. Bonne lecture





Mes meilleurs amis (OS Jella)

Mes meilleurs amis !

Résumé : Une bande d'amis se retrouve au bout de sept ans. Pourront-ils oublier le passé ?

Couple : Jasper/Bella

Musique: Calogero (prendre racine) .com/watch?v=X-dJ3gsFImk

POV Jasper

Mais pourquoi ai-je accepté de venir ? Pourquoi ai-je répondu à cette invitation ? Je dois être masochiste, y a pas d'autre raison. Pourquoi m'infliger ce calvaire ? Ah oui ! Parce qu'Emmett avait insisté. Et pourquoi faire plaisir à Emmett ? Parce que c'est l'un de mes meilleurs amis. Mais surtout le seul ami de mon enfance avec qui j'ai gardé contact.

Il y a trois semaines, Emmett m'a appelé sur mon portable un soir assez tard. Rien d'étonnant à cela, il ne se soucie ni des convenances, ni du savoir vivre. Peu lui importe qu'il soit deux heures du matin à New York. Il devait me parler, alors il téléphone. C'est aussi simple que ça ! Du Emmett tout craché.

Mon meilleur ami a décidé de réunir notre « clan » pour célébrer son 25ème anniversaire et commémorer le jour de remise de nos diplômes, il y a 7 ans. Chouette idée direz-vous ? Et bien, moi, je ne tiens absolument pas à fêter ce jour-là. Mais surtout, je ne tiens pas à réveiller les souvenirs qui y sont liés. Mais alors pourquoi suis-je là ? Ah oui ! Pour faire plaisir à Emmett. Je ne peux décemment pas louper son anniversaire.

En parlant de mon ami, il doit arriver d'ici quelques minutes pour m'emmener chez lui. Il a une surprise, m'a-t-il annoncé en me déposant à la maison familiale déserte à notre retour de l'aéroport. Mes parents n'y reviennent que rarement et ma sœur et moi encore plus exceptionnellement. Je suis agréablement surpris de constater qu'elle reste entretenue comme si l'un de nous devait arriver à l'improviste. Mais cette maison ne représente pas à mes yeux un foyer et aussi loin que je me rappelle, il ne l'a jamais été. Mes parents sont des gens riches qui passent leur temps en voyages d'affaire ou de plaisir mais sans nous, Rosalie et moi. Ma sœur souffre énormément de leur désertion affective et a des difficultés à s'attacher aux autres et à se lier sentimentalement. Nous sommes très proches et c'est tout naturellement qu'il y a sept ans, nous avons décidé d'émigrer à New York pour y poursuivre nos études avec l'aide financière de nos parents qui pensaient compenser leur absence.

Je déballe les quelques effets apportés avec moi sur mon ancien lit. Je n'ai apporté que le stricte nécessaire puisque je reprends l'avion demain endébut d'après-midi. Ma chambre n'a absolument pas changé depuis ma dernière visite. On peut encore y voir des bouquins entassés sur le coin de la table de nuit ainsi que quelques photos de ma jeunesse. Je n'y jette qu'un rapide coup d'œil, ne voulant pas trop me remémorer certaines personnes y figurant. Un rapide passage dans la salle de bain pour y déposer ma trousse de toilette à côté de la boite de coton-tige et je redescends au salon pour patienter.

Je m'installe dans le divan et attrape un vieux magasine sur la table basse que je feuillète distraitement. Je passe de la récolte du raisin et de la vinification dans le sud de la France, aux problèmes de délinquances des jeunes dans les milieux ruraux pour finir par l'augmentation de la Vasectomie comme moyen de contraception chez les hommes de trente – quarante ans. Rien de bien passionnant. Je termine un Sudoku quand j'entends le véhicule d'Emmett s'arrêter devant la maison. Reposant l'illustré, je me lève, attrape mon blouson et sors le rejoindre. La porte se claque derrière moi quand je monte dans l'énorme 4x4 de mon ami. Il a toujours adoré ces monstres roulants alors que moi, je suis plutôt coupé sport.

« Salut, mec. T'as repris tes marques ? » Questionne-t-il.

« Pas besoin, je ne suis là que pour vingt-quatre heures. »

« Bien dommage » chuchote-t-il en démarrant.

« Désolé, Em mais je ne peux pas rester plus longtemps. J'ai beaucoup de boulot et ma sœur ne sait même pas que j'ai quitté New York, elle est en déplacement. »

« Ouais. Tu viens une fois tous les siècles et tu es pressé, » râle-t-il.

« Oui mais déjà je ne voulais pas venir et je suis là, pour toi. Alors ça doit vachement compenser. »

Emmett hausse les épaules, le regard fixé sur la route. Je sais qu'il attend beaucoup de cette réunion mais moi, je n'ai aucun espoir. Les évènements de cette journée-là sont pour toujours gravés en moi malgré tout ce que j'entreprends pour les effacer. L'éloignement que j'avais espéré salutaire n'est pas suffisant. Je suis à jamais prisonnier de ma culpabilité.

« Que nous as-tu concocté ? »

J'essaye de meubler le silence inconfortable qui s'est installé.

« Oh, une petite soirée simple et sympa avec un groupe d'amis proches, » répond-il, sa bonne humeur revenue.

« Un groupe d'amis proches ? Et ça comprend qui ? »

Pourquoi demander alors que je suis sûr de la réponse que je n'ai pas envie d'entendre. Décidément, j'adore souffrir. Voyant qu'il ne me répond pas, je pivote vers lui et insiste.

« Vas-y Emmett. Je suis là de toute façon alors autant être bien préparé. »

« Ok, juste notre clan. Une petite soirée intimiste pour parler du bon vieux temps autour d'une bière. »

« Du bon vieux temps ! » répétais-je sarcastique.

« Arrête de faire ton grognon. On était les meilleurs amis et c'est complètement aberrant de s'être éloigné ainsi. »

« Tu sais très bien pourquoi. »

« Je sais mais vous agissez tous comme des ânes bornés. »

« Pourquoi dis-tu que nous agissons tous pareil ? » Je fronce les sourcils en le scrutant. Pourquoi pense-t-il que les autres sont comme moi ? Ca n'a aucun sens.

« Parce que lorsque j'ai invité les autres, ils ont réagi de la même manière que toi. Tu penses peut-être être le seul à avoir souffert ? Le seul à ne pas oublier ce jour-là ? Le seul à avoir mal réagi ? Non, nous sommestous en cause. »

« Non, c'est de ma faute Em et tu le sais mieux que quiconque. »

« Tu te trompes, Jazz. Tu te trompes lourdement et ce depuis le début. »

Emmett se tait en s'arrêtant devant chez lui avant de pivoter vers moi.

« Edward, Peter et ….Bella seront là d'ici une heure. Certains avec des rustines comme on disait autrefois. Bien, maintenant, on y va, quelqu'un nous attend et doit déjà s'arracher les cheveux, inquiète de notre retard, ce qui serait vraiment dommage. »

Je sors du 4X4, refermant la lourde portière derrière moi et j'emboite le pas de mon ami vers sa maison. C'est une très jolie maison typique de cette minuscule ville, toute en bois entourée d'un jardin. Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il soit très bien entretenu. Je n'imaginais pas Emmett en parfait maitre de maison. Il est plutôt le style gros bras, sportif qui passe ses journées à la salle de sport. La preuve, il en a fait son métier. Emmett était déjà un fan de sport dans notre jeunesse. Maintenant, il donne descours de sport au lycée de la ville à des jeunes qui n'ont qu'une envie : obtenir une bourse sportive dans une grande université. Nous étions pareils autrefois. Mais à l'arrivée, un seul est toujours dans le circuit du sport professionnel. Chacun a choisi une voie différente, s'éloignant les uns des autres dès le lendemain de ce jour-là.

Nous sommes sur le porche et avant d'ouvrir la porte, Emmett me regarde inquiet. Pourquoi le serait-il ? Il m'a parlé d'une surprise mais pourquoi stresse-t-il à l'idée de me la montrer car je suis certain qu'il s'agit d'une fille. S'il hésite autant, c'est que c'est plus sérieux que d'ordinaire.

« Bon Em, la fête c'est dedans ou dehors ? »

« On entre mais…je dois te dire, » commence-t-il quand la porte s'ouvre sur…..ma sœur.

« Que fais-tu là ? »

« Entre, » m'invite-t-elle en s'écartant.

Elle s'approche de moi, m'embrasse sur la joue en me prenant par le bras pour m'entrainer vers la cuisine. J'essaye de me souvenir de notre dernière conversation. A-t-elle émis l'idée d'un saut à Forks ? Non. As-t-elle parlé qu'elle connaissait Emmett ? Non. Totalement perdu, je reviens à ma première question quand nous entrons dans la pièce.

« Que fais-tu ici, Rosalie ? »

« J'aide Emmett à préparer une fête pour ses amis dont tu fais partie. »

« D'accord. Mais arrête-moi si je me trompe mais tu n'as jamais été copine avec lui bien au contraire. Et aujourd'hui, tu es ici, pour préparer une soirée pour un mec que tu n'as plus vu depuis sept ans. »

« Ecoute, Jazz, » commence mon ami. Mais je suis en colère que ma sœur soit mêlée à cette rencontre qui ne la concerne pas.

«Toi ferme-là si tu ne veux pas que celui-là s'occupe de ta belle gueule. »

Pour soutenir mes dires, je lève le poing vers lui. Je m'apprête à reprendre mon interrogatoire.

« Ca suffit Jasper. Oui je connais Emmett. Et oui je ne l'appréciais pas autrefois mais les choses ont changé. »

« Changé comme quoi ? »

« Comme….comme…je suis amoureux de ta sœur. »

« Pardon ? Tu te fous de moi ? »

« Non, Jazz. »

« Mais… »

« Et moi aussi, je l'aime, » ajoute ma sœur en posant une main sur mon bras. Je m'attendais à des tas de trucs étranges, des émotions bizarres et des révélations terribles mais ça, je n'y étais pas préparé.

« Ok, vous me faites une blague. Très drôle maintenant, comment vous connaissez-vous ? »

« C'est sérieux. Nous nous sommes rencontrés par hasard il y a deux mois, lors de mon déplacement à Seattle. Emmett m'a reconnue directement et m'a proposée d'aller boire un pot. Au bout de deux heures, j'ai dû admettre que sa compagnie était très agréable et qu'il n'avait plus rien à voir avec l'ours mal léché de notre jeunesse. J'ai accepté de le revoir le lendemain pour dîner. Aussi étrange que ça puisse te paraitre, nous nous sommes trouvés des tas de points communs. Nous nous sommes revus quelques fois et … »

« Et ? »

« Et nous sommes tombés amoureux. »

« Amoureux ? Rien que ça ? Toi et Emmett ?» Un fou rire me gagne rien qu'à l'idée de ma sœur et de mon meilleur ami ensemble. Quand je pense qu'elle n'a jamais voulu se mêler à nous, faire partie de notre « clan », nous ignorant royalement.

« Oui. Qu'est-ce qui semble si hilarant à l'idée que nous soyons amoureux ? »

« Et bien …d'abord, ma chère sœur, c'est toi qui as toujours trouvé mes amis idiots, sans intérêts et pervers. Tu n'as jamais voulu prendre la peine de les connaitre. »

« Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et je suis loin de l'être frangin. Mais j'avoue que le petit côté pervers d'Emmett me plait bien, » répond-elle en passant la langue sur ses lèvres et regardant son …petit ami.

« Ok mais évite les détails s'il te plait. Quant à toi, mec. C'est ma sœur et si jamais tu la fais souffrir ne fusse qu'en lui cassant un ongle, je te refais le portrait. C'est bien clair ?»

« Je l'aime trop que pour lui faire du mal. »

Rose se jette dans mes bras tandis qu'Emmett me donne une tape virile sur l'épaule. Voilà qui change l'avenir que j'avais prévu. Moi qui pensais que c'était ma dernière visite ici à Forks. Qu'après cette soirée, je n'y remettrais plus jamais les pieds, je vais devoir revoir mes projets. Après tout, il a peut-être raison de vouloir que nous tournions la page aujourd'hui.

« Jazz, tu m'aides à dresser le buffet avant l'arrivée des autres, » ordonne ma sœur.

« Oui chef. Em, t'es sur que t'as bien réfléchi ? Car c'est un despote quand elle s'y met. J'en sais quelque chose, c'est ma jumelle depuis vingt-cinq ans.»

« Oh ça va toi. T'es pas un saint non plus. »

La bonne humeur est revenue rapidement. Rosalie s'est surpassée. Un buffet gargantuesque trône fièrement dans le séjour. Mais c'est vrai qu'avec Emmett, il faut bien ça. Un bar est dressé juste à côté et il ne manque rien.

Il est dix-neuf heures précises quand la sonnette de la porte d'entrée se fait entendre. Tout est prêt, sauf moi peut-être. J'inspire un bon coup pendant que Rosalie va ouvrir la porte. Il est peut-être temps de m'éclipser par la porte de derrière. Non, ils ne me le pardonneraient pas. Et puis, l'anniversaire d'Emmett est un évènement important pour lequel j'ai traversé le pays. Donc, j'accroche un sourire de circonstance sur mes lèvres attendant l'entrée des premiers invités.

C'est Peter, accompagné d'une grande blonde tenant un minuscule chiot aux poils ébouriffés et la queue en plumeau qui pénètre dans la pièce.

« Joyeux anniversaire vieille branche, » apostrophe Peter en donnant l'accolade à Emmett. Il lui tend un paquet qu'il déballe et dépose à côté du mien en le remerciant.

« Salut beau blond. Ca fait un bail qu'on ne s'est pas vu. »

« Oui, un bail. Tu sembles en pleine forme. »

« Ouais, pas mal. »

« Et tu ne nous présentes pas, » plaisante Emmett en nous rejoignant.

« Si. Je vous présente ma femme, Charlotte. Ma chérie, je te présente mes meilleurs amis, Emmett et Jasper. Et cette jeune dame est la sœur de Jazz, » ajoute-t-il.

« Mais je suis aussi la petite amie d'Emmett, » intervient ma sœur.

« Non, pas possible. Comment notre ours des cavernes a-t-il pu trouver grâce à tes yeux ? »

« Très drôle. J'ai découvert un homme merveilleux. »

Nous n'avons pas le temps de poursuivre que la sonnette retentit à nouveau. C'est au tour d'Edward, la star du baseball de Chicago de faire son entrée. Il a très peu changé. Toujours aussi beau et sûr de lui. Mais ce qui a changé, c'est son style de femme. Il est accompagné d'un petit bout de femme aux cheveux courts et bruns. Elle est jolie et semble si discrète. Edward a toujours eu énormément de succès avec les filles et il en profitait largement. A l'époque, je pense que toute l'équipe des pom-pom-girls est passée à un moment ou un autre dans son lit. Il les attirait toutes et même s 'il les malmenait un peu en jouant avec leur sentiment, elles en redemandaient. Toutes sans exception. Ma sœur avait lorgné un temps sur lui aussi mais le fait qu'il fasse partie du « Clan », l'avait tenue loin de lui à mon grand soulagement. La seule pour laquelle je m'étais souvent posé la question, c'était Bella, notre amie. Peut-être avait-elle succombé après mon départ ? Peut-être la perte causée ce jour-là les avaient-ils rapprochés ?

Ils s'approchent et nous saluent mais je sens qu'Edward est nettement moins à l'aise que Peter. Son amie s'appelle Alice et est styliste. Elle a participé à la création des nouveaux costumes d'apparat des joueurs. C'est ainsi qu'ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux. Nous sommes tous installés dans le salon, une bouteille de bière à la main pour les hommes et une coupe de champagne pour les femmes qui discutent ensemble comme si elles se connaissaient depuis toujours.

Nous parlons de nos études, nos projets et de nos vies depuis sept longues années mais évitant soigneusement nos dernières heures ensembles. La sonnette de la porte d'entrée résonne à nouveau entrainant un silence. Emmett se lève et va ouvrir. D'où nous sommes, nous entendons des éclats de voix et des rires avant de voir apparaitre Bella. Elle est encore plus belle que dans mon souvenir. Ses longs cheveux tombent en cascade sur ses épaules. Elle est toujours aussi pâle avec juste une petite touche de rouge sur ses pommettes, signe qu'elle est gênée de l'attention que nous lui portons. Et ses yeux couleur chocolat pétillent lorsque son regard se pose sur chacun de nous. Elle avance, nous salue, nous enlace tous avant de prendre place sur le pouf à côté d'Emmett. Evidemment, elle préfère rester près de nous et discuter baseball que de se joindre aux compagnes de mes amis et parler chiffon. C'est bien elle, ça !

Nous nous remémorons des souvenirs, faisans parfois pousser des cris de stupéfaction aux petites amies présentes.

« Vous vous rappelez la fois où vous avez caché les vêtements de Mike après l'entrainement ? » demande Bella en riant.

« Oh oui. Et toi, tu as réussi à faire venir Jessica dans le vestiaire qui l'a trouvé entièrement nu. La gêne. » commente Emmett.

« Tu avais une dent contre cette fille ? » Questionne Charlotte.

« Non ! Rien de particulier. Mais…»

« Non, en fait c'était pour m'aider, » intervient Edward.

« Ah oui ? » s'étonne Alice en se rapprochant de son mec.

« Oui. Elle me collait sans arrêt et je ne savais plus comment m'en débarrasser. Alors Bella lui a raconté que je l'attendais au vestiaire et quand elle est tombée sur Mike, je me suis montré en feignant d'être furieux.»

« Mais c'est dégeu ce que vous avez fait à cette fille, » proteste Alice, outrée.

« Ma chérie, tu ne la connais pas, ni lui. Franchement, avec Bella on a bien rit. »

« Je ne te savais pas ainsi. »

« Vous comprenez pourquoi je les évitais à cette époque ? » explique Rosalie.

« Et toi Bella, comment se fait-il que tu restais avec eux ? » s'enquit Charlotte.

« Je les connais depuis la maternelle. Et petite, ils étaient mes défenseurs car les autres m'ennuyaient facilement. En grandissant, je suis restée proche d'eux. »

La soirée est bien plus agréable que je ne le prévoyais. Le buffet préparé par Rose est un régal jusqu'au gâteau au chocolat que nous dévorons totalement. Emmett égal à lui-même, a mené les discussions donnant un ton bon enfant à cette rencontre. L'ambiance est détendue grâce à lui et nos zygomatiques tiraillent un peu ayant trop servis. Je suis quand même heureux de les avoir tous revus mais je décide qu'il est temps de m'éclipser. Je reprends l'avion demain et je tiens à être en forme.

« Vous m'excuserez mais je vais rentrer. Merci Em, j'ai passé une très agréable soirée, » dis-je en me levant pour prendre congé.

« Assieds-toi, » clame-t-il en me montrant du doigt le siège derrière moi.

« Pardon ? »

« Je t'ai dit de t'assoir. »

« Du calme, je fais… »

« Tu t'assois et tu écoutes, » répète-t-il, un sourire sur le visage. « S'il te plait ! »

Je suis si surpris que j'obtempère sans plus rien répondre. Tous regardent Emmett, inquiet.

« On déstresse, on respire. Je tenais à vous avoir tous, mes meilleurs amis et meilleure amie avec moi pour mon anniversaire car vous me manquez tous. Il y a sept ans, nous nous sommes quittés pour de mauvaises raisons sans plus jamais être réunis. »

« Emmett, revenir sur le passé ne va… »

« Minute. J'ai pas fini. Donc, je pense que nous sommes restés « en froid » pour de mauvaises raisons et qu'il est plus que temps de dissiper les malentendus. »

« Il n'y a pas de malentendus, Emmett. Et revenir là-dessus ne nous apportera rien de bon. »

Je savais que venir était une mauvaise idée. Je ne veux pas parler de ce jour-là. Je ne veux pas me souvenir de ce moment-là. Mais surtout je ne veux pas affronter la peine, la douleur et la haine de Bella ou de l'un de mes amis. L'éloignement m'a toujours paru une bonne solution.

« Et bien, je ne suis pas d'accord avec toi. Je sais qu'il y a énormément de non-dits dans cette histoire et il est plus que temps de crever l'abcès. Nous nous porterons tous mieux et nous pourrons avancer et redevenir les amis d'autrefois. »

« J'en doute. »

« Arrête d'être aussi borné et pessimiste, Jazz, » rouspète ma sœur.

« Et si vous nous expliquiez de quoi Emmett veut parler, » demande Alice, la main posée sur l'avant-bras d'Edward que l'on sent tendu.

« Il y a sept ans, » commence Emmett. « Nous venions de recevoir nos diplômes. Nous étions heureux car après l'été, chacun entreprendrait les études qu'il avait toujours rêvées. Nous devions tous nous retrouver à l'Université de Seattle mais des évènements ont tout chamboulé. »

Je me poste devant la porte vitrée qui donne accès au jardin, observant les étoiles pendant le discours d'Emmett. La bonne humeur a laissé place à une ambiance électrique et tendue. Peter tape du pied assis sur le fauteuil, Charlotte sur ses genoux. Edward tient les mains d'Alice, bien enfoncées dans les coussins du divan. Bella triture ses doigts nerveusement et mord sa lèvre inférieure. Du coin de l'œil, je la regarde. Elle n'a pas perdu cette mauvaise habitude. Je ne peux m'empêcher de sourire niaisement à cette vue.

« Le soir de la remise des diplômes, nous devions tous nous rendre au bal de promo. Mais aucun de nous n'y a été. »

« Pourquoi ? » s'étonne Charlotte.

« Nous étions six à former notre « clan ». Ce jour-là, notre … ami est mort dans un accident de voiture. Et je sais, étant le seul à avoir gardé des contacts avec chacun d'entre vous, que vous pensez tous être responsables d'une certaine façon de cette catastrophe. »

« Je sais que c'est de ma faute. Si je ne m'étais pas battu avec lui, il ne serait pas parti furieux, n'aurait pas été boire et n'aurait pas perdu le contrôle de son véhicule. »

Je ne peux pas m'empêcher de réagir et de crier cette dernière phrase. Tout le monde me regarde. Je m'attendais à de la colère, de la fureur, à des injures pour avoir causé la mort de notre ami mais je suis face à des regards incrédules, peinés ou même de culpabilités. Pourquoi ?

« Non ! C'est la mienne, » crie Bella en se levant.

« Je pense que la meilleure chose à faire est que chacun raconte ce qui s'est passé ce jour-là. Il faut vraiment que cette maudite histoire soit exorcisée une bonne fois pour toute. Nous avons déjà perdu sept ans, c'est largement suffisant, » explique Emmett.

« Ok. Alors je commence, » dis-je. Tant qu'à faire de tout déballer, autant être le premier. C'est comme pour une élocution, une fois que c'est fait on est tranquille. « En sortant du gymnase après la remise des diplômes, j'ai fait le tour du bâtiment à la recherche d'un bouquin que je savais avoir oublié dans le local du jardinier au fond de la cour. J'y allais parfois pour m'isoler. Mais c'est Alec que j'ai trouvé là-bas. Il était très occupé avec une fille. Elle s'est rapidement rajustée et enfuie pendant que je m'en prenais à lui. Nous nous sommes bagarrés car…car je n'admettais pas qu'il agisse ainsi alors qu'il était avec … toi, Bella. Je l'ai traité de tous les noms et frappé jusqu'à l'assommer. Je l'ai laissé à terre et je suis rentré chez moi. »

« Tu…tu t'es battu avec lui pour moi ? » demande Bella d'une voix tremblante et surprise.

« Oui. Nous étions tous des amis et je ne pouvais supporter qu'il se comporte comme un enfoiré avec toi. Merde, tu étais aussi notre amie en plus d'être sa petite amie. Il aurait dû te respecter plus qu'une autre fille. »

« Et pourquoi penses-tu être responsable de sa mort ? » questionne Rosalie.

« Je l'ai laissé quasi assommé à terre. Il n'était peut-être pas assez bien pour reprendre sa voiture et aura fait un malaise au volant. »

« Hum. Plausible. » Acquiesce-t-elle.

« Je l'ai vu après toi Jasper, » intervient Edward.

« Quand ? »

« Une heure après notre départ du lycée, Peter et moi sommes allées lui rendre visite. On voulait récupérer des trucs chez lui et s'organiser pour notre soirée. Mais …quand nous sommes entrés, il était une fois de plus très …occupé. Peut-être avec la même fille que celle que tu as vue, Jazz. Et cette fille, c'était ma petite amie de l'époque. »

« Jane ? »

« Oui. Quand je les ai vus baiser ensembles, j'ai vu rouge et j'ai très mal réagi. Alors rassure-toi, si quelqu'un est responsable, je pense que c'est moi. Peter a eu toutes les peines du monde à me retenir de le massacrer. »

« Vous êtes certains que ce mec était un ami ? » demande Charlotte. « Pour moi, il est plus proche du connard patenté que de l'image que je me fais du meilleur ami. Je suis désolée pour toi Bella. Apprendre qu'il te trompait a dû être pénible. »

« Je m'en doutais mais en réalité, je l'apprends maintenant. »

« Alec est mort ce jour-là. Ca n'aurait servi à rien de t'apprendre que le petit ami que tu pleurais, ne le méritait pas, » expliqua Edward. « On a tous préféré oublier et s'éloigner. En tout cas, ce fut ainsi pour moi. Je m'en voulais tellement que je n'osais même pas te regarder le jour de l'enterrement. Je suis parti le lendemain pour des vacances chez ma tante à Los Angeles. Le climat m'a plu et je suis resté là-bas pour mes études. »

« J'ai réagi de la même manière. Je devais quitter Forks. Savoir que tu pleurais à cause de moi, puisque je pensais être l'unique responsable, était trop pénible. En plus, le lendemain, tu partais aussi. Alors, j'ai convaincu sans problème Rosalie d'aller finir nos études à Columbia. »

« Oh vous vivez à New York. Moi aussi. »

« Tu vis à New York ? »

« Oui. Après l'enterrement, je suis partie comme prévu passer quelques jours chez ma mère. J'avais oublié de vous prévenir que j'avais avancé la date de départ. Quand je suis revenue, il ne restait plus qu'Emmett. Nous sommes donc allés ensembles à Seattle, lui en éducation sportive et moi en littérature. A la fin de mes études, j'ai trouvé une place dans une maison d'édition et depuis deux mois, j'ai été transférée à la maison mère à New York. »

« Tu ne nous en veux pas trop de t'avoir caché ce côté d'Alec ? » demande Peter.

« Non, absolument pas. Vous êtes mes amis et je ne peux vous en vouloir. Mais… »

« Vas-y Bella, » l'encourage Emmett en pressant mon épaule.

« Je suis la dernière à avoir vu Alec. Je lui avais donné rendez-vous à la taverne près du poste de police. J'avais un truc important à lui dire mais nous n'étions jamais seuls. Il est arrivé assez amoché je le reconnais. Maintenant que j'en connais la cause, je comprends qu'il n'ait rien voulu me dire. Il était assez désagréable et entreprenant, tentant de me convaincre de ne pas assister au bal de promo mais de passer ma soirée avec lui. Je lui ai presque craché à la figure que c'était fini entre nous. Il a eu du mal à comprendre. Personne ne résistait à Alec. Au départ, je ne voulais pas le blesser mais vu son attitude, je lui ai avoué que j'aimais quelqu'un d'autre. Que je ne pouvais pas rester avec lui et qu'en plus, je ne l'avais jamais aimé. Il m'a giflée. J'étais furieuse et je lui ai rendue. »

« Bien fait » approuvent les filles.

« Je l'ai planté là, sans un regard en arrière. Il s'est planté en voiture moins d'une demi-heure plus tard. »

« Waw, tout compte fait, l'ensemble de son après-midi a peut-être contribué à faire un faux pas en voiture. »

« Je ne crois pas, Edward. Alec était trop imbu de lui-même pour que ce que vous lui avez dit le touche vraiment. Vous vous en êtes voulu durant des années pour un mec qui n'en valait même pas la peine. C'est à se demander comment nous pouvions l'apprécier. » Emmett essaye encore de nous déculpabiliser.

« C'était un beau parleur, » reconnait Bella.

« De plus, j'ai appris récemment par ton père justement Bella que l'accident était dû à une défaillance technique. Le fait qu'il ait bu n'a certainement pas aidé ses réflexes mais aucun de vous n'avait déstabilisé suffisamment cet enfoiré d'Alec pour provoquer cet accident. C'est de là que l'idée de vous rassembler m'est venue. Il était plus que temps qu'Alec disparaisse définitivement de nos vies, de nos mémoires pour pouvoir avancer et reprendre notre amitié où elle s'est arrêtée. »

« Tu as bien fait Nounours, »j'acquiesce en l'appelant du surnom d'autrefois.

« Moque-toi beau gosse. Mais sans moi, tu serais toujours à te morfondre à New York. »

« Ouais. Tu veux que je te remercie peut-être ? »

« Ouais, c'est une excellente idée, beau-frère ! »

« Hey, molo. On y est pas encore. »

« Qui sait, beauf. Pt'êtes bien plus vite que tu ne le penses. »

« Ok. Je deviens sourd. »

Nous éclatons tous de rire. L'ambiance est de nouveau à la rigolade et à la détente. Nous buvons encore quelques verres en échangeant à nouveaux de nombreuses anecdotes qui ravissent les filles. Il est près de trois heures du matin quand je décide de rentrer chez moi. Je me lève, salue tout le monde après avoir accepter de revenir passer un mois en août tous ensembles. Une randonnée en montagne sera organisée par Emmett.

« Je peux te déposer si tu veux, » propose Bella timidement.

« Je ne veux pas t'empêcher de rester t'amuser. Je vais rentrer à pieds. C'est pas si loin. »

« Il est tard de toute façon et j'ai promis à Charlie de passer la journée avec lui. Et c'est un lève tôt. »

« Ok alors. »

Nous sortons en faisant des signes à nos amis avant que je ne me stoppe net.

« Bella ! Ne me dis pas que tu as toujours ce vieux tacot ? »

« Charlie me le garde bien au chaud pendant mes absences ainsi j'ai un moyen de transport lors de mes visites. Tu viens ? »

« Ok je monte dans ce cimetière ambulant mais c'est moi qui conduis. »

« C'est ma voiture. »

« Oui mais je t'ai déjà vue conduire et je tiens à la vie donc je conduis, » dis-je en tendant la main vers elle. Bella lève les yeux au ciel mais dépose le trousseau dans ma main.

Le trajet jusqu'à la maison se passe en riant et plaisantant. Je dois reconnaitre que c'est très agréable de retrouver mes amis. Ils m'ont tous vraiment manqué mais le pire c'est le vide qui me suivait depuis sept longues années qui miraculeusement s'est comblé ce soir par la seule présence de Bella. J'ai toujours été attiré par elle, aussi loin que je me souvienne. Mais pour elle, j'étais Jazz, le parfait copain et je le resterai toujours.

« Veux-tu boire un dernier verre avant de rentrer chez Charlie ? »

J'ai envie de prolonger un peu ce moment, la garder près de moi plus longtemps. Autrefois, Bella et moi passions des heures à discuter des derniers livres que nous lisions, des films à voir. Nous refaisions le monde à nous deux. Ces moments-là me manquent et me manquent depuis sept ans.

« Avec plaisir. »

Nous entrons directement dans le salon avant que je ne m'éclipse chercher une bouteille de vin blanc. Autant profiter des trésors de mes parents. Je nous sers et lui tends le verre.

« Santé. »

« Santé, » répond-elle en cognant mon verre. Nous sommes assis au salon, sirotant notre vin.

« Bella ? »

« Oui ? »

« Pourquoi es-tu resté avec Alec si longtemps si tu en aimais un autre et qui était-ce ? » Je soupire quand je vois Bella regarder au loin à travers la fenêtre du salon. Elle ne dira rien.

« Et toi, pourquoi t'es-tu battu avec Alec le jour de la remise des diplômes ? » questionne-t-elle à la place de me répondre.

« Je l'ai dit. Son attitude envers toi était inadmissible. Je ne pouvais le tolérer car tu étais ma meilleure amie. »

« Oh. »

Le silence s'installe. Nous sommes mal à l'aise. Bella se lève et va se poster devant la porte vitrée. Je voudrais pouvoir lui expliquer mais comment avouer à son amie qu'on l'aime et surtout qu'on l'aime depuis de longues années ? Elle va me rire au nez.

« Toi, » déclare-t-elle tout à coup.

« Pardon. Quoi moi ? » Je suis perdu. J'ai peur de mal interpréter ce qu'elle dit. Je doute d'avoir correctement entendu mais une part de moi espère que ce « toi » est la réponse à ma question.

« C'était de toi que j'étais amoureuse à cette époque, » répond-elle en se tournant pour me regarder.

J'ancre mon regard au sien. Je déglutis. Que répondre à ça ? Sans rien ajouter elle reprend sa position, me tournant le dos. Alors, je n'ai plus le choix, je dois moi aussi être honnête avec elle. Je la rejoins, approchant mon corps du sien mais sans la toucher. Je sens sa chaleur irradier vers moi.

« C'est aussi pour cette raison. »

« Je ne comprends pas, » admet-elle.

« Je me suis battu parce que j'étais amoureux de toi que je ne pouvais tolérer qu'il te trompe ainsi. Que tu sois à un autre était déjà pénible mais te savoir heureuse me suffisait. Alors quand je l'ai vu, je n'ai pas pu me retenir.»

« Pourquoi n'avoir jamais rien dit ? » demande-t-elle doucement.

« Je peux te poser la même question ? »

« C'est tout toi ça. Répondre à une question par une autre. »

« Je ne voulais pas te perdre et perdre ton amitié en t'avouant mes sentiments. Et toi ? »

« Nous sommes des idiots. J'adorais trop nos moments ensembles pour risquer qu'ils disparaissent. Et puis, tu ne t'intéressais pas aux brunes à l'époque. »

« Juste à une brune. »

Bella incline la tête et la pose sur mon épaule. Je m'enhardis et glisse mes bras autour de sa taille, la rapprochant de moi. J'ai rêvé de cette proximité de nos corps si souvent que j'ai peine à y croire. Elle pose alors ses mains sur les miennes reposant sur son ventre et pivote légèrement sa tête vers moi. Il ne m'en faut pas plus pour que mes lèvres prennent possession des siennes dans un baiser chaste. Sept ans ont passé mais j'ai envie d'y croire, rien qu'une nuit. Lorsque je m'éloigne, Bella gémit et je le prends comme un signe. Signe qu'elle ne veut pas mettre fin à ce baiser, signe qu'elle me veut encore, signe que cette nuit est à nous.

Je la retourne et me jette à nouveau sur sa délicieuse et envoutante bouche. Mais cette fois, j'approfondis notre baiser, passant ma langue sur ses lèvres pour demander l'accès. De doux et incertain, il devient fougueux et avide. Mes mains caressent son dos, remontant jusqu'à sa nuque. Les siennes jouent dans mes boucles blondes me faisant frissonner.

J'attrape ses cuisses et d'un mouvement sec, je la soulève passant ses jambes autour de moi. Je reviens sur mes pas et la dépose sur le divan, prenant place au-dessus d'elle. Je l'observe tandis qu'elle rougit. Elle a très peu changé. Toujours aussi belle et naturelle. C'est certainement ce que j'aime le plus en elle. Elle est d'une beauté sans fard, sans fioriture. Une beauté vraie. Ma beauté.

Tendrement, je pars à la découverte de son corps qu'elle m'offre sans retenue. Je l'effleure lentement, me délectant de la douceur de sa peau, de son parfum floral. Bella ondule sous mes mains, répondant à chacune de mes attentions par de petits gémissements.

« Tu es magnifique, » finis-je par lui murmurer lorsqu'elle est enfin nue devant moi. Je veux prendre mon temps, profiter au maximum de ce moment qui m'est octroyé mais ma belle ne l'entend pas ainsi. Elle agrippe ma nuque et m'attire à elle, m'embrassant goulument. Sa fougue me fait sourire.

« Jazz ! » pleurniche-t-elle.

« Quoi Bella ? Que veux-tu ? »

« Arrête de tergiverser et prends-moi ! »

« Hum, impatiente ? »

« Sept ans ! » s'écrie-t-elle. « Tu trouves pas que c'est assez patient ? On prendra notre temps la prochaine fois mais là, je vais exploser. »

« La prochaine fois ? »

« Jasper Withlock Hale. J'ai tenté de rester loin de toi toute la soirée mais maintenant je te veux. Tout de suite. »

« A tes ordres. »

D'une rapidité rarement égalée pour me dévêtir, je me retrouve nu et reprends ma place. Mon érection trouve immédiatement sa place tout contre son intimité humide et chaude. Je me frotte à elle, mon regard noyé dans les océans de chocolat de Bella. Sans la quitter des yeux, je m'écarte pour mieux entrer dans sa moiteur qui m'est offerte. Bella gémit tandis que je soupire de bien-être. D'une main, je caresse sa poitrine tout en intimant un mouvement de va et vient. Mes coups portés par ses cris s'accélèrent et rapidement, je sens qu'elle se resserre autour de moi. Je glisse une main entre nous, faisant de petits cercles sur son bouton de rose. Bella explose aussitôt et je la suis, me libérant en elle en criant son nom.

Haletant, je retombe sur elle. Tentant de ne pas l'écraser sous moi, je m'écarte et me place à ses côtés. Le divan est étroit et nous sommes obligés de rester coller l'un à l'autre mais c'est loin de me déplaire. J'attrape le plaid qui se trouve sur le coffre à nos côtés et nous couvre.

« Je n'ai jamais cessé de t'aimer durant toutes ces années. »

Sur ces mots, j'embrasse son cou tandis que Bella se love contre moi.

« Moi aussi, je t'aime. Je n'ai jamais aimé personne d'autre comme toi. »

Je serre Bella plus fort. Ces mots, j'ai tellement imaginé les entendre un jour. Quand je pense que je ne voulais pas venir. Qu'il y a encore quelques heures, j'appréhendais de la revoir, de les revoir. Maintenant, j'ai l'impression d'être au paradis.

Je n'ai pas senti que je m'endormais. Mais un rayon de soleil me tire de mes rêves. Avec plaisir, je constate que Bella est toujours endormie dans mes bras. Le souvenir de notre nuit me revient. Le divan de mes parents n'a certainement jamais vu autant d'ébats que ceux de cette nuit. Du bout des doigts, je caresse sa joue, son cou, son épaule. Un miaulement me répond. Bella soupire puis ouvre doucement les yeux.

« Bonjour toi. »

« Bonjour, Pretty. »

« Tu te rappelles ? »

« Bella ! Je me rappelle de tout te concernant. Surtout ce surnom que je t'ai donné après m'avoir forcé à regarder Pretty woman, 6 fois en un week-end. »

« J'adore ce film. »

« Je sais. »

Je me penche vers elle pour l'embrasser. Je pourrais passer mes journées à ne faire que ça. Malheureusement le monde extérieur se rappelle à nous en l'occurrence par la sonnerie de mon portable. Je relâche à contre cœur Bella et fouille à sa recherche dans la poche de mon jean. Quand je l'attrape enfin, je vois le nom d'Emmett apparaitre. Je décroche.

« Et bien, il t'en a fallu du temps pour répondre. »

« Désolée d'être occupé et ne pas avoir mon portable dans la main. »

« T'es occupé ? »

« Oui…quelques petites choses à faire avant que tu ne viennes me chercher pour l'aéroport. »

« Hum. Ca n'aurait pas un rapport avec une certaine conductrice du vieux tacot rouge garé devant la villa, par hasard ? »

« Heu… »

« Mais sans vouloir jouer les fouteurs de merde, je te rappelle quand même que ton avion décolle dans trois heures et que si tu veux y être à temps, nous devons partir dans une heure. »

« Ok. Je serai prêt.»

« Tu vois que j'avais raison de te forcer à venir. »

« Oui t'es le meilleur. »

« Je sais. »

« Et Em ? »

« Oui ? »

« Merci. »

« De rien vieux. Considère que c'est ton cadeau d'anniversaire. »

« Mon cadeau ? »

« L'idée de vous réunir avait pour but d'enterrer le passé mais aussi de vous réunir tous les deux, Bella et toi. Je connaissais vos sentiments à chacun. »

« N'empêche que mon anniversaire, c'est pas maintenant. »

« Non c'est dans un mois. Et je veux être bien avec mon beau-frère. »

« T'es pas mon beau-frère. »

« Pas encore, pas encore. »

« C'est ça, dans tes rêves. A tout à l'heure. »

Je raccroche en riant car quoique je dise, Rosalie ne me demandera pas mon avis. Et comme j'ai pu le voir hier soir, ils sont fous amoureux l'un de l'autre. J'aime embêter Emmett mais au fond de moi, je suis heureux qu'il soit avec ma sœur. Couple improbable mais je sais qu'il veillera toujours à la rendre heureuse. Je me retourne vers mon bonheur personnel qui me sourit.

« C'était Emmett. Il va venir me chercher dans une heure pour m'emmener à l'aéroport. »

« Oh, déjà. »

« Oui, je n'avais pas prévu de rester plus. Rien jusqu'à maintenant ne me retenait à Forks. »

« Moi je reste encore deux jours avec mon père. Je reviens rarement aussi. »

« Tu vis à New York, c'est bien ça ? »

« Oui c'est assez récent. »

« On se…. Bella, je t'aime et j'ai envie qu'on se voit là-bas, qu'on se redécouvre, qu'on puisse de nouveau discuter comme avant, qu'on… »

« Oh oui. Moi aussi je ne veux plus qu'on se quitte. »

Sur cette promesse d'un avenir serein et heureux, nous profitons du court moment qu'il nous reste.

Alors votre avis?