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vendredi 30 avril 2010

Alphabet WE: Chapitre 23




Chapitre 23 : H comme home.
Après sa conversation téléphonique avec son Emmett, Edward décida de rester simplement dans sa chambre et de regarder la télévision. Il se sentait bizarre. Il aurait voulu être en colère contre son frère car il lui avait pratiquement tiré les vers du nez mais il y avait déjà un moment qu'il avait reconnu au fond de lui être amoureux de Bella.

C'était devenu une évidence lors de leur soirée au parc. Il l'avait ressenti et lui avait même dit. Comment était-ce possible ? Quand cela était-il arrivé ? Il n'en avait aucune idée mais c'était arrivé. Il savait qu'il n'était pas rare de dire « Je t'aime » lors de rapports sexuels. Ça arrivait souvent mais là, il avait vraiment voulu le dire.

Rétrospectivement, il avait su à ce moment-là, qu'il était amoureux de Bella. Là sur la tour dans la plaine de jeu, il l'avait regardé dans les yeux, son corps secoué par son plaisir. Le clair de lune se reflétant sur sa chevelure et ses joues. Ces trois mots avaient glissé avec une facilité déconcertante mais maintenant, il les ressentait de façon plus réelle.

« J'aime Bella Swan. » Répéta-t-il une fois de plus dans sa chambre d'hôtel tandis qu'il se couchait sur le lit, la tête appuyée sur ses bras repliés.

Les mots résonnaient différemment comme s'ils prenaient de la substance.

Il ne savait pas ce qu'il avait mais toute la journée, ses pensées volèrent vers Bella alors qu'il tentait d'oublier sa conversation avec Emmett. Lorsque son patron l'invita pour le dîner, Edward refusa poliment prétextant être malade.

La seule chose qu'il réussit à faire de la journée, fut de se rendre au bureau du concierge afin d'envoyer quelqu'un chercher un collier qu'il avait commandé en ligne chez Tiffany's. C'était un collier simple, pas trop cher mais incroyablement symbolique. Du moins voulait-il le croire.

C'était un cœur en or blanc incrusté de diamants et auquel était accroché une des clés du célèbre bijoutier Tiffany's. Il ne put s'empêcher de sourire en regardant le collier sur l'écran de son ordinateur et l'imaginant au cou d'albâtre de Bella, les diamants brillants au niveau de sa poitrine.

Il savait aussi qu'elle allait se plaindre qu'il n'aurait pas dû lui acheter de cadeau amis il savait aussi qu'elle l'aimerait.

Malheureusement, elle n'aurait aucune idée de la symbolique de la clé accrochée à ce cœur.

Edward finit par sombrer dans un sommeil agité. Il tournait et retournait ses réflexions sans cesse. Pour la première fois au cours de ces dernières années, il était nerveux à l'idée de rentrer. Ce qui le rendait nerveux était le fait qu'il allait revoir sa meilleure amie dont il était amoureux.

Cette nuit, il rêva qu'il lui déclarait son amour et l'imaginait sourire et admettre qu'elle ressentait la même chose que lui. Puis il se voyait l'embrasser et lui faire l'amour.

Bien sûr, il savait que ce n'était que son imagination. Quand il se réveilla quelques heures plus tard, il se prépara et descendit ses valises à la réception.

Il y rencontra Monsieur Austen et ensemble ils prirent un taxi qui les emmena à l'aéroport. Edward était anxieux mais il laissa ses craintes de côté pour saluer son patron et être correct avec lui.

« Bonjour, Edward. »

« Bonjour, Monsieur Austen. » Répondit-il avec effort afin de calmer ses nerfs et essayant de réprimer un bâillement.

« Vous sentez-vous mieux ? » Demanda-t-il. Edward hocha la tête. Il faillit se trahir, ayant oublié son mensonge de la veille.

« Oui, Monsieur. Je pense que c'était une indigestion. »

« Ca arrive aux meilleurs d'entre-nous. »

Quand le taxi s'arrêta, Monsieur Austen donna une pile de documents comme un manuel à Edward.

« Voilà, mon cher enfant, c'est le contrat pour la campagne publicitaire Adidas. Monsieur Dassler a été fort impressionné par votre présentation. Il a également mentionné qu'il vous croyait destiné à faire de grandes choses dans le monde de la publicité. Je ne peux qu'être d'accord avec lui. »

« Je vous remercie, Monsieur le Président. » Répondit Edward en souriant légèrement

« C'est avec plaisir, Edward. Vous êtes un grand atout pour mon entreprise. Monsieur Meyer et moi-même discutions l'autre jour et nous envisageons dans l'avenir de vous proposer de vous associer. »

Edward souffla d'incrédulité. Associé ? Ce serait incroyable. Il se demanda combien de temps il faudrait attendre avant de voir sur l'enseigne : Austen, Mayer et Cullen. Cette vision lui tira un sourire mais quand il vit Monsieur Austen le regarder, celui-ci se fana.

« Il n'y a aucun mal à sourire, Edward. C'est un grand honneur d'être associé. Monsieur Meyer et moi-même avons cette idée depuis que nous vous avons embauché. » Commença-t-il. Edward était stupéfait. « C'est vrai. » Poursuivit-il.

« Mais pourquoi moi, Monsieur ? »

« Edward, c'est évident. Vous êtes l'un de nos employés les plus dévoués. Ne croyez pas que nous n'ayons pas remarqué que vous veniez même travailler le samedi quand c'est nécessaire. Vous avez une ténacité que je n'avais plus vue depuis de nombreuses années. Vous avez également énormément de talent, Edward. Je n'ai jamais vu quelqu'un présenter une campagne comme vous. »

« Je vous remercie, Monsieur le Président. » Répliqua Edward, abasourdi par ce qu'il entendait. Il savait que son supérieur pensait du bien de lui mais de là à penser qu'un jour, il pourrait être son associé était étonnant et incroyablement flatteur.

« Non, c'est normal. Vous me rappelez Monsieur Meyer quand il était jeune. Mais en un peu moins charmeur que vous. Ma femme, Jane, semble penser que votre taux de réussite est en rapport avec votre fantastique sourire. »

Edward rit au souvenir de la femme de Monsieur Austen qu'il avait rencontré quelques années plus tôt lors d'une réunion d'entreprise. Il lui parla également de la déception de Mme Dassler quand elle apprit qu'Edward ne participerait pas au dîner de la veille au soir car il était malade. Il avait presque dû la retenir physiquement afin qu'elle ne monte pas lui rendre visite pour qu'il se sente mieux.

« Vous pouvez rire, Edward mais les charmes d'un homme sont importants dans la publicité. Ne croyez pas que votre curriculum vitae impressionnant a été la seule raison de votre embauche. »

Les yeux d'Edward s'élargirent à l'aveu de Monsieur Austen mais il se relâcha quand il vit les épaules de son patron se soulever alors qu'il tentait de réprimer son fou rire.

« Vous vous moquez de moi, n'est-ce pas ? » Demanda-t-il. Monsieur Austen hocha la tête, laissant son rire envahir le taxi.

« Bien sûr, Edward. Mais c'est connu que certains clients sont sensibles au charme. »

« J'imagine, Monsieur. »

Monsieur Austen acquiesça de la tête avant de garder le silence durant les quinze dernières minutes du trajet vers l'Aéroport JFK.

C'est à partir de ce moment que les nerfs d'Edward recommencèrent à se manifester. Il était un peu plus proche de son retour à la maison, de revenir auprès de Bella. Il ne pouvait plus attendre pour la sentir au creux de ses bras, de la serrer contre lui, de sentir son corps nu se tordre de plaisir.

Il vit apparaître une image devant ses yeux. Dans un flash, il aperçut sa peau rougie et ses cheveux foncés éparpillés sur le lit.

« Edward ! » l'appela Monsieur Austen, brisant son rêve.

« Oui, Monsieur ? »

« Est-ce que ça va ? Vous venez de vous arrêter de marcher et votre regard était vague. »

« Je vais bien. Je me demandais si je me souvenais de tout. » Mentit-il rapidement. Ça semblait être une bonne excuse.

Monsieur Austen ne posa pas d'autres questions et ils se dirigèrent vers le guichet pour récupérer leur carte d'embarquement et faire contrôler leurs sacs avant de partir vers la porte.

« Je déteste attendre. » Déclara Monsieur Austen tandis qu'ils prenaient place au bar lounge de la section de première classe.

« Je ne peux qu'être d'accord. » Acquiesça Edward pour une raison totalement différente, ressentant les battements d'ailes de papillons dans son ventre. Ses nerfs étaient de plus en plus tendus.

Une demi-heure plus tard, un des stewards vint leur annoncer que la cabine des premières places était prête et qu'ils pouvaient embarquer. Afin de rester dans les bonnes grâces de Monsieur Austen, Edward déposa sur la table un billet.

Monsieur Austen le remercia et il se dirigea vers la porte d'embarquement. Edward ramassa sa serviette et lui emboîta le pas. Son stress commençait à lui causer des nausées.

Une heure plus tard, l'avion décolla enfin. Edward avait envoyé un message à Emmett avant de décoller pour l'informer qu'il était sur le chemin de retour. Il prévint également Bella, l'informant qu'il serait à la maison un peu plus tard dans l'après midi.

Il était assis près du hublot et regardait les cumulus avant de s'endormir. Quand il se réveilla, deux heures seulement de vol étaient passées.

« Ah, bonjour, Edward ! » Plaisanta Monsieur Austen.

« Désolé, je me suis endormi. Je suppose que j'étais plus fatigué que je ne le pensais. »

« C'est très bien. Vous avez été malade, hier. Il est normal de se sentir un peu mal. »

Edward hocha la tête et fit un signe à une des hôtesses de l'air. Très vite, une grande femme aux long cheveux et très fardée apparut et se pencha pour lui parler.

« Bonjour. Que puis-je faire pour vous aider ? » Edward sentit les effluves de son parfum bon marché venir à ses narines et il remarqua que son rouge à lèvres peignait ses lèvres mais aussi ses deux dents de devant.

« Je désirerais quelque chose de froid… euh… comme un coca. Je vous remercie. » Répondit-il en souriant tout en tentant de garder ses distances. Du coin de l'œil, il pouvait voir Monsieur Austen tenter de réprimer son rire.

« Pas de problème. » Répliqua-t-elle, toujours souriante.

Comme elle s'éloignait, Monsieur Austen laissa son rire sortir librement tandis qu'Edward le fixait.

« Vous voyez, charmeur ! »

Edward roula des yeux comme l'hôtesse, Rebecca, revenait et se penchait de nouveau vers lui pour lui donner sa boisson. Edward s'enfonça dans son siège pour mettre de la distance.

« Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous ? » Semanda-t-elle. Cette fois-ci, Monsieur Austen éclata de rire face à une Rebecca embarrassée.

« Non, merci. » Répondit Edward.

Troublée, elle s'éloigna, le visage rougi.

« C'était assez… embarrassant. » Marmonna Edward.

« Plutôt humoristique. » Répondit Monsieur Austen.

Edward secoua sa tête et saisit son verre afin de boire une gorgée de sa boisson gazeuse, savourant les bienfaits sur sa gorge sèche.

Pendant ce temps, le capitaine informa les passagers qu'ils approchaient de Seattle et atterriraient dans vingt minutes.

Comme Edward réajustait son siège en position verticale et replaçait la tablette à sa place initiale, le nœud à l'estomac refit son apparition, provoquant à nouveau des nausées.

« Vous avez l'air tendu. » Remarqua Monsieur Austen. Mais Edward secoua la tête, réfutant cette affirmation.

« Je vais bien. L'atterrissage me rend un peu nerveux. »

« Il n'y a pas de honte à cela. » Déclara son patron. « Pour moi, c'est le décollage qui retourne mon estomac. »

Edward hocha la tête et saisit l'accoudoir de son siège pendant que l'avion descendait vers la piste. Il pouvait à présent voir Seattle au travers des nuages. Quelques minutes plus tard, l'avion toucha l'asphalte de la piste de l'aéroport.

Il fallut encore un quart d'heure pour que l'avion soit à la porte et que les passagers puissent descendre. Ils récupérèrent leurs bagages et se dirent adieu. Le sac de Monsieur Austen étant sorti le premier. Edward dut encore attendre sa valise quelques minutes. Quand il eut récupéré ses bagages, il sentit une chaleur l'envahir, ses oreilles bourdonnaient et une légère sueur commençait à maculer son front.

Il marcha lentement vers la sortie et repéra rapidement son frère dans la foule de gens qui attendaient.

« Em ! » Cria-t-il en lui faisant un signe.

« Bon retour ! » L'accueillit Emmett en lui faisant un câlin.

« Merci, Em. »

« Alors, as-tu ramené quelque chose de la Grosse Pomme ? »Demanda-t-il en regagnant sa jeep.

« Non. »

Emmett fronça les sourcils, ouvrit le coffre de sa jeep pour y mettre la valise d'Edward.

« C'est grossier. Tu t'en vas et tu reviens sans cadeau pour nous. Je te ramène toujours quelque chose. »

« Une tablette de Toblerone du Shop free. Ça ne compte pas, Emmett. » Répondit Edward en grimpant dans le véhicule. « D'ailleurs, j'ai ramené des souvenirs mais pas pour toi. »

« Un cadeau ? Pour Bella ? » Edward foudroya son frère du regard.

« Alors, Edward ? Arrête maintenant. Tu es amoureux de Bella et tu lui à rapporté quelque chose de New York. Avoue ? »

« Oui. » Admit-il.

« La question est que lui as-tu rapporté ? »

Edward fit une grimace en sortant la petite boîte de sa serviette.

« Tiffany's ? » demanda Emmett. « Ne me dis pas que tu lui a acheté une bague ? »

« Non, je ne suis pas stupide. C'est un collier. Une clé avec un cœur dessus. » Répondit-il en lui montrant le bijou, soigneusement déposé sur du satin bleu. Emmett se mit à rire.

« Oh mon Dieu. Est-ce censé être la clé de ton cœur ? » Interrogea Emmett sous le regard noir d'Edward qui lui suffit comme réponse.

« Mec ! Je ne devrais pas être surpris. Tu as toujours eu un faible pour Bella. Je veux dire, quel genre de garçon dépenserait une telle somme d'argent pour offrir un collier à son amie. »

« Tais-toi, Em et ramène-moi simplement chez moi. »

« Oh, bien sûr que tu veux rentrer chez toi. Bella t'y attend certainement en lingerie sexy ! » Le taquina Emmett ce qui lui rappela sa jeunesse. Edward frappa son poing dans son épaule.

« Hey, je conduis ! Tu ne veux pas arriver à la maison ? »

« Fais-moi plaisir et tais-toi. »

« Comme tu veux, Edward. Alors, comment était New York ? As-tu convaincu tes clients avec ce que tu fais ? » Demanda Emmett intéressé.

« C'était bien et oui, j'ai obtenu le client. Et je crois que je vais devenir un associé. »

« Vraiment ? » Questionna Emmett, montrant qu'il était content pour son frère. Edward hocha la tête tandis que son frère lui tapota l'épaule.

« C'est incroyable, mec. Personne ne le mérite plus que toi. »

Edward sourit quand son frère prit le virage dans sa rue. Il se sentait heureux d'être de retour dans cet endroit si familier mais il sentit à nouveau ses nerfs se détraquer.

« Houhou, Edward, ça va ? » S'informa Emmett en stationnant à quelques pas de la porte d'entrée.

« Oui, juste un peu nerveux. »

« Pourquoi diable es-tu nerveux ? »

« Je ne sais pas. » Admit-il en sortant de la voiture. Son corps était en feu quand il retira ses bagages du coffre et se dirigea vers son appartement, Emmett sur ses talons.

« Où penses-tu aller comme ça ? » Lâcha Edward en se tournant vers son frère.

« Dire bonjour à Bella. Tu ne penses pas que parce que vous couchez ensemble, je vais perdre mes bonnes manières. »

Edward roula des yeux en ouvrant la porte et s'approcha de l'ascenseur. Les deux hommes Cullen montèrent dedans et attendirent d'arriver à l'étage de l'appartement. Durant le trajet, la jambe d'Edward frappait le sol d'impatience trouvant que la cage métallique se déplaçait trop lentement.

« Merde, Edward. Détends-toi ! »

« J'essaie. » Edward déglutit en sortant de l'ascenseur et s'avança vers la porte. D'une main tremblante, il glissa la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Dès qu'ils pénétrèrent, Emmett hurla après Bella.

« Je te l'ai ramené en un seul morceau, Bella. »

Bella se précipita hors de la chambre d'Edward à la hâte, trébuchant presque en sautant dans les bras d'Edward, et chantant qu'il lui avait manqué.

« Tu m'as manquée aussi, beauté. » Répondit Edward en vitesse. Emmett sourit en regardant Bella, vêtue d'un pyjama constitué d'un short et d'un débardeur, agrippée au cou de son colocataire comme si sa vie en dépendait.

« Comment ça se fait que je n'ai pas droit à un tel accueil ? Est-ce parce que nous n'avons pas de relations sexuelles ? » Questionna Emmett. Bella haleta en desserrant son étreinte sur Edward. Elle se retourna pour lui faire face.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » Demanda-t-elle avant de faire face à Edward. « Que veut-il dire ? »

« Rosalie a une grande gueule. » Répondit-il tandis qu'Emmett hochait la tête.

« Putain ! » Jura Bella. « Alors tu sais ? »

« Ouais, je sais tout de vos petites aventures ! » Plaisanta Emmett faisant rougir Bella. Ordinairement,

Edward admirait les rougeurs qui envahissaient son visage quand elle était gênée mais pour le moment, il était furieux contre son frère et Rosalie.

« Rentre chez toi, Em. » Grogna-t-il.

« Allons, vraiment ? »

« Emmett ! » Répéta Edward. Emmett concéda.

« Bon, je vais y aller mais ce ne sera pas la dernière fois que vous me voyez. Je serai de retour ! » Plaisanta-t-il tandis que Bella riait.

« Dis à la bimbo blonde qu'elle n'aura rien pour Noël ! » Cria-t-elle quand Emmett sortit.

« Je vais lui dire, mot pour mot. »

« Bien. » Répondit Bella alors qu'Edward verrouillait la porte.

« Tu m'as manquée. » Déclara Edward tandis que Bella hocha la tête.

« Toi aussi, tu m'as manqué. »

« Que faisais-tu dans ma chambre ? » Demanda-t-il, retirant ses chaussures et marchant vers sa chambre. Il regarda Bella qui le suivait en rougissant.

« J'ai dormi dans ta chambre, hier. J'aime l'odeur de ton lit. » Répondit-elle. Edward sourit à cette idée.

« Tu as bien dormi ? »

« En quelque sorte. J'ai encore eu ce rêve mais ce n'est pas comme si c'était un cauchemar. Au contraire, c'est plutôt sympa. Je souhaiterais juste voir le visage de cette personne. »

« Que veux-tu dire ? » Questionna Edward en s'asseyant sur le lit. Il retira sa cravate et déboutonna sa chemise en la retirant de son pantalon.

« Et bien, je continue à avoir ce rêve où je danse avec cet homme. Nous nous embrassons mais je ne vois jamais son visage. Il est si drôle. » Ajouta-t-elle. Edward sentit son cœur manquer un battement. Quelque chose en lui, souhaitait que ce soit son visage qu'elle voit.

« Cela ne signifie certainement rien. »

« Je sais mais c'est énervant. Je continue à l'avoir. » Répéta-t-elle en fronçant son front.

« Tu vas avoir des rides comme ça ! » La taquina-t-il.

« On dirait Alice. »

« C'est ma cousine. » Argumenta-t-il tandis que Bella hochait la tête.

« Alors, comment était New York ? As-tu eu ce contrat ? »

« Ouais, New York était géant mais ça aurait été mieux avec toi. » Murmura-t-il la fin de sa phrase. Mais Bella l'entendit et rougit une fois de plus.

« J'aime ces couleurs. C'est beau. » Dit-il tandis qu'il effleurait sa joue.

« Dieu que tu m'as manqué. »

« Toi aussi, tu m'as manquée. » Il attrapa sa serviette et la posa sur ses genoux.

« J'ai quelque chose pour toi. »

« Edward ! » Râla-t-elle. « Tu ne devais rien ramener pour moi. C'était totalement inutile. »

« Sois gentille et accepte-le. » Plaida-t-il en poussant la boîte bleue vers elle.

Il vit les yeux de Bella se rétrécir en observant l'écrin bleu et la calligraphie sur le couvercle du sigle de Tiffany et Co.

« Edward, c'est trop ! » Contesta-t-elle en la saisissant lentement avant de l'ouvrir. Elle haleta en voyant les
diamants étinceler.

« Edward, c'est magnifique. » Murmura-t-elle émue. « Mais il a dû te coûter un bras ou un jambe. »

« Non, juste un doigt ! » Plaisanta Edward. Bella le toucha du bout des doigts, fascinée par sa beauté.

« Aide-moi à le mettre. »

« Bien sûr. » Accepta-t-il se plaçant sur ses genoux derrière elle sur le lit.

Délicatement, il retira le collier de sa boîte, le passa sur la poitrine de Bella et l'attacha derrière sa nuque tandis qu'elle tenait ses cheveux sur le côté.

Il l'observa quand elle passa sa main et sourit. Il n'attendait que cela.

« Il est parfait pour toi. »

Bella rougit une fois de plus et se détourna de lui. Edward sentit la chaleur de son épaule rayonner et doucement, il posa un baiser sur celle-ci.

« Edward. » gémit-elle alors qu'Edward faisait de même.

« Je m'ennuie de te sentir. Je m'ennuie de la manière dont tu bouges quand tu es sous mon emprise. »

Poursuit-il en l'embrassant au dessous de son oreille, la faisant frissonner. « Je m'ennuie de la façon dont tu t'enroules autour de moi. » Gémit-il à son oreille avant de la lui mordiller.

« Oh ! » Haleta Bella sentant Edward l'embrasser au creux de son cou.

« Pas encore ! » La taquina-t-il en s'éloignant. Bella rit en regardant Edward descendre du lit. Il saisit son portable et prit une photo d'elle rapidement, voulant garder une image d'elle avec son collier à jamais.

« Ensuite, il se dirigea vers la table de chevet et en sortit le chapeau. Il le secoua une fois et le présenta à son amie qui était silencieuse. Elle le regardait figée. Il tira un bout de papier et une fois ouvert, il jeta le chapeau au milieu de la pièce.

« Edward ! » Gronda Bella tandis qu'Edward grogna en retour.

« Tais-toi, Bella. Je n'ai pas été avec toi depuis si longtemps. » Chuchota-t-il dans son cou en l'attirant à lui.

« Quelle lettre as-tu ? »

« H. » Murmura-t-il en saisissant ses hanches et la collant à lui. Tous deux gémirent à l'unisson. Edward
coucha Bella sur le couvre-lit.

« Que représente-t-elle ? »

« Je ne sais pas. Je le découvrirai plus tard. » Répondit-il en faisant passer son débardeur au dessus de sa tête, dévoilant ses seins.

« Dieu, j'ai raté ça….toi ! » Geignit-il, sa bouche partant à l'assaut d'un de ses seins et sa main câlinant l'autre. Edward gémit quand Bella voûta son dos sous ses baisers.

Bella tenta de déboutonner sa chemise mais finit par tirer dessus sans résultat.

« Laisse-moi faire. » Proposa Edward en s'asseyant et caressant ses cheveux. Il ouvrit quelques boutons mais la frustration le gagna et il arracha sa chemise. Les boutons volèrent aux quatre coins de la pièce avant qu'il ne la jette à côté du chapeau dont les papiers étaient éparpillés autour de lui.

Les mains de Bella trouvèrent très vite le chemin du torse d'Edward, frottant ses pectoraux et les ratissant de ses ongles en passant sur ses mamelons.

« Bella ! » Gémit-il comme elle se levait et l'embrassait au dessus du téton gauche avant de le prendre en bouche. « Bella ! » Répéta-t-il, ses mains fourrageant dans ses cheveux. Bella passa à l'autre mamelon et lui administra la même torture.

« Bordel ! » geignit-il en sentant les ongles de Bella descendre le long de son torse.

Edward grogna en renversant Bella sur le lit.

« Tu m'as tellement manqué. » Murmura-t-il contre son ventre, sa langue tournoyant autour de son nombril.

Bella se tortillait ce qui faisait rire Edward.

« Moi aussi. » Siffla-t-elle. « Oh, Edward ! »

« Hummm, Bella. Je peux te sentir. Il y a si longtemps. Sais-tu combien ça m'a tué de ne pas pouvoir te voir te caresser et jouer de ton corps ? Tu devais être belle. Me laisseras-tu te regarder un jour ? » La taquina-t-il tandis que ses mains frottait son sexe au dessus de son short.
Bella souleva les hanches à son toucher, accentuant la pression.

« Hum…si humide. » Déclara-t-il alors qu'il retirait son short et ses sous-vêtements.

« Seulement pour toi. » Gémit-elle. Ces trois petits mots incendièrent Edward. Très vite, il déboutonna son pantalon et l'ôta d'un mouvement vif.

« Dis-le encore. » Demanda-t-il en se plaçant à son entrée. « Dis-le encore, oh my god ! »

Bella gémit le sentant frotter sa virilité contre sa fente, la taquinant jusqu'à ce qu'elle répète ses mots.

« Seulement pour toi, Edward. Seulement pour toi ! » Murmura-t-elle tandis qu'il glissait en elle. Elle gémit en sentant comme elle le serrait en elle. Ses yeux se révulsèrent et elle ressentit une chaleur torride l'envelopper entièrement. Il y avait si longtemps qu'il en avait envie et entendre ces trois mots avait mis le feu en lui.

« Bella ! » scanda-t-il en saisissant ses jambes et accrochant ses chevilles autour de son cou, lui permettant de s'enfoncer plus profondément en elle tout en gardant un mouvement lent et régulier. Il ne s'était jamais senti ainsi avant, même la nuit où il l'avait prise lentement. Il n'avait jamais été aussi charmé par elle, jamais été aussi profondément en elle.

Comme il commençait à sentit l'intimité de Bella se resserrer autour de lui, il augmenta le rythme.

« Edward ! » Cria-t-elle. « C'est si bon… oh putain… oui ! » Edward l'embrassa sur les chevilles.

« Bella ! » Fut tout ce qu'il réussi à dire quand il sentit Bella exploser, la sentant le serrer dans l'étau de son intimité et qu'elle tremblait sous lui. Ses ongles s'enfoncèrent dans ses bras, laissant des marques mais il ne s'en soucia pas et plongea plus fort en elle, gémissant bruyamment. Il ne s'inquiéta pas qu'il soit une heure de l'après midi. La tête de lit tapait contre le mur et il savait qu'il allait devoir réparer le mur plus tard.

Comme Bella leva les yeux vers lui, posant ses mains sur son cou, il perdit tout contrôle et se déversa en elle.

« Merde ! » Gémit Edward comme il se retirait et se couchait à ses côté. C'était génial ! » Souffla-t-il dans son oreiller.

« Je suis d'accord. » Acquiesça Bella en riant tandis qu'Edward la tirait vers lui.

« Ce collier est vraiment incroyable sur toi. »

« Merci. » Répondit-elle avec un sourire radieux.

« C'est normal, tu es très belle. » Répliqua-t-il.

« Alors que veut dire le H ? » Questionna-t-elle.

« He bien, je suppose que c'est bienvenue à la maison. » Répondit-il.

« Ouais ! C'est un peu boiteux ! » S'amusa Bella

« Juste un peu mais c'est toi qui a demandé. »

« Tu m'as manqué. »

« Toi aussi tu m'as manquée, Bella. Tu n'as pas idée ! »

lundi 26 avril 2010

Un ange en enfer: Chapitre 9



Explications

POV Bella

Je me réveillais doucement sentant un poids au niveau de mon estomac que j’identifiai rapidement comme étant un bras. Je clignai des yeux tentant de m’adapter à la pénombre de la chambre. Un rapide coup d’œil à mon compagnon m’apprit qu’Edward dormait encore profondément à mes côtés. Un sourire se dessina sur mes lèvres aux merveilleux souvenirs de cette nuit. Son toucher sur mon corps, la chaleur de sa peau et ses mots murmurés à mes oreilles, tout étaient bien présents dans mon esprit. Cette nuit avait été aussi incomparablement belle que la première.

Je soupirai et tentai de me dégager le plus doucement possible afin de ne pas le réveiller. Il était si beau dans son sommeil. Je m’assis au bord du lit, passant ma main sur mon visage.

On a fait une connerie. Mais qu’est ce qu’il m’a pris ! C’est pas vrai

Un gazouillis provenant du petit lit me tira de mes réflexions. Je me levai, enfilai un pantalon de toile traînant sur une chaise ainsi qu’un pull bleu à manche longue. Je prendrai une douche après avoir nourri mon petit mec. Je m’approchai d’Anthony, le pris dans mes bras et me dirigeai vers la salle de bain afin de lui retirer son lange. Je le lavai et le rhabillai avant de sortir sur la pointe des pieds. Je regardai une dernière fois le père de mon fils endormi dans mon lit et refermai la porte derrière moi.

Je n’eus pas trop de mal à me diriger dans la maison et à trouver la cuisine. Nous entrâmes et trouvèrent Rosalie et Emmett se chamaillant pour un pot de yaourt.

« Bonjour, vous deux. » Lançai-je en entrant.

« Bonjour Isie, coucou mon ‘tit ange. » Me répondit Rosalie en m’embrassant ainsi que son filleul.

« Chalut ! » Baragouina Emmett en terminant le yaourt.

« Maienne. » Prononça Anthony en tendant les bras vers elle. J’en profitai pour préparer un biberon de lait chocolaté. Il restait attaché à ses biberons du matin et du soir même s’il les buvait seul à présent. Dès qu’il fut prêt, je lui tendis alors qu’il se trouvait sur les genoux de Rose.

«Bien dormi, ma belle ? » Questionna Rosalie.

« Oui pas trop mal. »

La meilleure nuit depuis près de deux ans.

« Tu es sûre que tu veux repartir ce soir ? Tu as encore deux jours de congé. On aurait pu reprendre l’avion ensemble. »

« Oui Rose, je suis sûre. »

« Au fait personne n’a vu mon frangin. J’ai voulu aller l’appeler pour faire un jogging mais il n’était plus dans sa chambre. » Déclara Emmett.

« Heu…Non. » Murmurai-je très mal à l’aise.

« Ca va Bella ? T’es toute rouge ! » Remarqua Emmett. Se doutait-il de quelque chose ou voulait-il réellement savoir où se trouvait son frère.

« Oui ça va, je t’assure. Je pensais juste à quelque chose. Je peux me servir une tasse de café ?»

« Oui, bien sûr, Isie. Fait comme chez toi. Tu fais partie de la famille maintenant. » Répondit-il en me faisant un clin d’œil.

Comment devais-je interpréter cela ?

Mais je devais admettre que je me sentais bien ici. La belle famille de Rosalie était très accueillante et ils semblaient tous s’aimer beaucoup. A cette pensée, je ressentis un pincement au cœur. Moi je n’avais que mon père. Bien sûr ma bulle familiale s’était agrandie grâce à Sue et ses enfants mais ce n’était rien de comparable avec la famille Cullen. Ils avaient immédiatement ouvert leur porte et leurs bras à mon fils.

« Isie ? » M’interpela Rosalie en faisait de grands gestes devant ma figure.

« Excuse-moi. J’étais dans la lune. »

« J’ai vu. Qu’est-ce qui te tracasse, Isie. Tu sembles ailleurs ce matin ? »

« Oui, un peu. »

« Tu ne veux pas me dire. Je peux peut-être t’aider ? »

« Je crois pas. Mais… » Rosalie soupira d’exaspération et pivota sur sa chaise s’intéressant uniquement à Anthony. Sa manière d’essayer de m’ignorer me fit sourire.

Dois-je lui parler de cette nuit ?

« Ça concerne Ian. » Lâchai-je, sachant que j’attirerais directement son attention.

« Qu’est-ce qu’il a fait cet…abruti ? » Répondit Rose, intéressée comme je m’y attendais.

« Rose ! Je sais que tu ne l’aimes pas mais fais un effort, s’il te plaît ! » Suppliai-je.

« Ouais…on verra. Bon, tu me racontes ? » S’énerva-t-elle. Je posai mes yeux sur Anthony tandis que celui-ci jouait avec Emmett.

« Je ne t’ai pas dit pourquoi j’étais venue te rejoindre à l’improviste. » Commençai-je.

« Il t’a fait quelque chose ? » S’écria-t-elle.

« Mais non. Il… J’ai pris peur après qu’il m’ait parlé. »

« Il t’a parlé ? Et de quoi ? » Rosalie s’était calmée et je savais que je pouvais tout lui confier.

« Nous étions ensemble et la soirée se passait bien. Il m’a…proposé d’aller vivre avec lui où du moins quand tu viendrais vivre avec Emmett en Août. »

« Hey, c’est plutôt cool comme proposition. » Dit Emmett ce qui lui valut un regard noir de sa petite amie. Emmett préféra se concentrer sur Anthony.

« Et ? « Demanda-elle.

« Je lui ai dis que je voulais réfléchir. »

« T’as bien fait. Mais si tu es si bien avec lui, pourquoi lui avoir répondu ça ? Pas que ça me dérange. »

« Parce que j’ai un peu peur. Je suis bien à l’appartement avec toi. Mais…je ne suis pas vraiment sûre de mes sentiments pour lui. Je me sens bien avec lui mais peut-être pas suffisamment pour que l’on vive ensemble tout de suite. »

« Je te comprends. Il comprendra que tu as besoin de temps s’il t’aime. »

« Oui. Mais ce n’est pas tout. »

« Quoi encore ? »

« Il voudrait d’une relation sérieuse et m’a demandé… »

« Isie ! Arrête un peu avec ce suspense à deux balles. Accouche. »

« Il m’a proposé d’adopter Anthony. » Lâchai-je telle une bombe qui fit se lever d’un bond Rosalie et qui sortit Emmett de ses jeux avec Anthony. Son visage se décomposa en une fraction de seconde et son regard était tourné vers la porte. Je compris instantanément la raison quand un cri jaillit.

« C’EST HORS DE QUESTION ! » Cria Edward derrière moi.

« COMMENT CA, C’EST HORS DE QUESTION ? » M’excitai-je également. Je m’étais levée également faisant face à un Edward…furieux. Je n’avais jamais eu l’intention d’accepter la demande de Ian mais le voir me dicter ce que je devais faire concernant mon fils me mettait en colère.

« C’est mon fils et je ne vois pas pour quelle raison un inconnu le reconnaîtrait ? » Ajouta-t-il sur un ton plus bas.

« Parce que cet homme n’est pas un inconnu pour Anthony contrairement à toi qui a débarqué il y a deux jours dans sa vie. » Répliquai-je planté devant lui, les mains sur les hanches. Je ne voulais pas l’exclure de sa vie mais son attitude me mettait hors de moi et j’avais conscience de dire des choses horribles mais je ne pouvais m’en empêcher.

« Isie, calme-toi. » Tenta Rose mais je la fis taire d’un geste de la main. Je toisai Edward avant d’ajouter.

« Ne te mêle pas de NOTRE VIE ! »

« Isie… »

« NE CROIS SURTOUT PAS ME LAISSER EN DEHORS DE SA VIE. TU VAS DEVOIR FAIRE AVEC QUE TU LE VEUILLES OU PAS ! » Vociféra-t-il avant de quitter la cuisine en claquant la porte derrière lui. Je fixai celle-ci essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Comment avais-je pu m’énerver ainsi et surtout sur l’homme si doux et tendre avec qui j’avais passé la nuit. (N/Angh : Sacrilège ! Poor Eddy…)

Il n’avait pas à me crier dessus.

J’essayais de me résonner tant bien que mal. Après tout, c’était mon fils et j’étais seule depuis sa conception pour prendre toutes les décisions. J’étais toujours face à cette porte quand Emmett me sortit de mes pensées. Il donna Anthony à mon amie.

« Bon…je vais aller …voir s’il ne démolit pas tout. » Expliqua Emmett avant de sortir lui aussi.

Je soufflai un bon coup avant de reprendre ma place aux côtés de Rosalie qui m’observait attentivement.

« Vas-y. »

« Que veux-tu que je te dise Isie ? »

« Que j’ai merdé. Que j’ai réagi comme une conne. Que tu es fâchée. »

« Oui, tout ça et bien plus. »

« Je suis désolée Rosie mais il… »

« NON ! Tu … mais as-tu entendu tout ce que tu lui as balancé ? Comment peux-tu… préférer ce mec à Edward comme père pour Anthony. COMMENT ? » S’énervait-elle. (N/Angh : Rosalie je suis avec toi !)

« Ok, Rose. J’ai exagéré mais il n’avait pas à me crier dessus. »

« Isie ! Il s’est énervé car tu voulais le tenir loin de son fils. »

« Non ! Je …Oh Rose ! Je n’ai jamais envisagé d’accepter. Même si je suis bien avec Ian. Même si je vais vivre avec lui et faire ma vie à ses côtés. Jamais, tu entends ? Jamais je ne voudrais qu’il devienne légalement le père d’Anthony. »

« Mais alors pourquoi avoir dit … »

« Je n’ai jamais cherché un père pour mon fils. Dans ma tête, même si je ne comptais pas le retrouver, Edward était et restait son père. »

« Je ne comprends pas Isie. »

« Je pense que j’ai eu …peur. » Avouai-je, les larmes inondant mon visage.

« Oh ! Mais tu n’as aucune raison d’avoir peur de lui. Il va réellement prendre ses responsabilités vis-à-vis de son fils. Il l’a dit à Emmett.»

« Je ne sais pas. »

« Isie ? Répond-moi honnêtement. Aimes-tu Ian et vas-tu accepter sa proposition d’emménager avec lui ? »

« Je…j’aime être avec lui. Je me sens bien en sa compagnie mais… »

« Mais ? »

« Mais, non c’est pas l’amour fou. Je vais lui répondre que je veux encore attendre un peu mais je finirai par accepter. »

« Ok. Je ne vais pas te dire que tu as raison car je ne le sens vraiment pas. Ce mec n’est pas clair. Fais attention. »

« Tu exagères, voyons. »

« J’ai un pressentiment mais j’admets que je ne l’aime pas. Mais laisse une chance à Edward d’être un bon père pour Anthony. Tu as craqué une fois pour lui, c’est qu’il y a une raison. Tu dois lui faire confiance. »

« Ok, Rose. Je pense qu’il est plus que temps que j’aille prendre un bain ainsi que ce petit monstre. » rétorquai-je en regardant Anthony qui en avait profité pour manger des biscuits au chocolat se trouvant sur la table. Il était complètement barbouillé.

« C’est bon, mon cœur ? »

« Ocola. »

« Oui je vois que tu aimes le chocolat ! » Répondis-je en riant. Je le pris dans mes bras et l’embrassai sur le sommet de sa tête, évitant les traces brunes. Je me dirigeai vers la sortie.

« Isie ? Tu dois lui parler avant de partir. »

« Je sais Rose. Je sais. » Je quittai la cuisine rapidement afin de regagner la chambre. Je devais repenser à ce qui venait d’arriver. Je savais que je devrai parler avec Edward avant de reprendre l’avion dans quelques heures. Je me détendis dans un bon bain chaud avec mon fils qui jouait avec de petits jeux. Les images de notre nuit à Jalalabad me revinrent en mémoire vite remplacées par celles de la nuit dernière. J’essayais de penser à Ian mais dès qu’il apparaissait, le visage d’Edward furieux le remplaçait. Je regrettai de m’être emportée. J’étais une fois de plus perdue.

POV Edward

Je venais de quitter la cuisine en claquant la porte. Comment pouvait-elle me faire ça ? Comment pouvait-elle ne fusse qu’envisager qu’un autre soit le père de mon fils.

NON, c’est mon fils !

Comment, après la nuit que nous venions de passer pouvait-elle me faire ça ? Qu’elle ne veuille pas de moi, qu’elle regrette ce qui s’était passé, je pouvais le comprendre. Mais qu’elle veuille me laisser en dehors de la vie d’Anthony, non, je ne pouvais le tolérer.

Mes pas m’avaient conduit jusqu’au salon ou je m’installai machinalement derrière le piano. Après avoir joué « Clair de lune » de Debussy, l’un de mes morceaux préférés, mes doigts pianotèrent librement. Le morceau qui en sortit traduisait mes émotions. Quand je tapai la dernière note, quelqu’un applaudit. Je me retournai et me trouvai face à mon frère.

« Joli ce morceau. » Dit-il simplement en prenant place dans le divan face à moi. (N/Angh : Emmett mélomane ?! Mdr !) (N/Eli : Un dur au cœur tendre)

« Merci. Tu viens me faire la morale ? »

« Non. »

« J’ai fait le con, je sais. Mais je ne veux pas sortir de sa vie maintenant que j’y suis entré. »

« Je comprends mais essaye de te mettre à sa place deux minutes. Elle a toujours tout décidé pour lui et toi tu débarques et tu veux interférer dans sa vie. »

« Je veux juste qu’elle me fasse une petite place dans la vie d’Anthony. Je veux le voir grandir. Je ne veux pas être laissé de côté. »

« Je ne pense pas qu’elle te laisse hors de la vie du petit mais en la prenant de front ainsi tu l’as braquée. »

« J’en suis conscient. Je regrette mais quand je l’ai entendu dire que ce type voulait l’adopter, j’ai vu rouge. »

« Je peux te poser une question ? »

« Bien sûr. »

« C’est dans la vie d’Anthony ou … de Bella que tu veux une place ? » La question d’Emmett me désarçonna. Je fronçai les sourcils, prêt à m’énerver quand je décidai d’être franc avec lui. Il était venu m’aider.

« Dans celle d’Anthony principalement mais… »

« Mais ? » Insista-t-il un rictus au coin des lèvres.

« Tout comme il y a vingt et un mois, je… je suis attiré par elle. Comme si une force me poussait vers elle. Je sais que c’est malsain une telle attirance sexuelle mais je n’y peux rien. »

« Malsain ? Il n’y a rien de malsain à désirer une femme, surtout quand elle est jolie comme elle. »

« Emmett ! Je suis avec Jane, je l’aime… enfin je crois. Ou du moins, nous sommes bien ensemble, nous aimons les mêmes choses et nous nous comprenons. Alors c’est malsain de désirer Bella, même si elle est la mère de mon fils. J’ai encore craqué cette nuit. » Avouai-je à mon frère.

« Merde alors. C’est là que tu étais ce matin quand je te cherchais ? »

« Oui. »

« Heureusement que c’est une brune. Imagine qu’elle soit blonde comme tes conquêtes habituelles et vous seriez en train de copuler à longueur de journée ! » Ajouta-t-il hilare.

« Emmett ! Je préfère les brunes. »

« Mais… » Je soupirai avant de poursuivre.

«J’ai toujours préféré les brunes mais depuis Bella, je suis obsédé par elle. Alors je n’ai trouvé que cette solution pour l’oublier et passer à autre chose. »

« Waouw ! Et bien, ça promet pour l’avenir. Si tu dois la côtoyer régulièrement pour Anthony ! »

« Il faut que je reprenne ma vie comme avant ce week-end. »

« Ouais ! Avec Anthony en plus dans l’équation (de ta vie). Il va falloir que tu lui parles. Et rapidement car son avion décolle dans cinq heures. »

« Je sais. Je vais essayer de m’excuser et j’espère qu’elle acceptera de me laisser voir mon fils. »

« Je suis sûr que tout va s’arranger. C’est une chouette fille, Ed »

« Ne m’appelle pas Ed. » Répliquai-je en lui souriant. J’étais reconnaissant à Emmett de son aide et du réconfort qu’il venait de m’apporter. J’allais lui parler et arranger ce merdier que je venais de mettre dans notre relation de parents. Ensuite, nous verrions comment notre vie se présentait.

« Ok Edward. » Répondit-il en insistant bien sur mon prénom. « Mais n’attends pas la dernière minute. » Ajouta-t-il en me laissant seul. Je me reconcentrai sur le piano et la mélodie qui me trottait en tête. Elle m’aida à remettre mes idées en place et à avoir le courage de me rendre à la chambre de Bella pour lui parler.

Je sortis du salon et m’apprêtai à gravir les escaliers quand je tombai nez à nez avec Bella. Elle mordit sa lèvre inférieure et semblait mal à l’aise, tout autant que moi. J’essayai de la regarder dans les yeux mais son regard restait fuyant.

« Bella… »

« Edward… » Nous venions de parler en même temps. Je lui fis un petit signe afin qu’elle prenne la parole la première.

« Je pense qu’on doit parler. » Suggéra-t-elle en rougissant.

« Je suis d’accord avec toi. Viens nous allons aller dans le salon. Le reste de la famille est toujours dans la cuisine, on sera tranquille. »

« Ok, je te suis. » Nous nous dirigeâmes vers le salon et tandis qu’elle s’asseyait sur le divan, je repris ma place sur le tabouret derrière le piano. Celui-ci me donnant le courant dont j’avais besoin.

« Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je voudrais m’excuser. » Commençai-je. Je m’étais énervé et même si ce que j’avais dit restait valable, je n’avais pas à lui crier dessus.

« Merci mais c’est pas uniquement de ta faute. Je n’aurais pas dû réagir ainsi. »

« J’ai crié et tu t’es certainement sentie agressée. Je regrette, Bella. Mais je ne veux pas laisser ma place à quelqu’un d’autre même si tout ceci est très récent. »

« Je comprends ta réaction, plus que tu ne le penses. Mais je décide de tout depuis si longtemps que j’ai eu l’impression que tu voulais diriger ma vie et je… je ne l’ai pas supporté. »

« C’est entièrement de ma faute Bella. Mais sache que je ne veux pas te dicter ce que tu dois faire mais ne me laisse pas en dehors de la vie d’Anthony. »

« Je ne tiens pas à te laisser en dehors. Crois-moi. »

« Parfait. Alors si nous parlions un peu de ce qui va se passer maintenant ? » Demandai-je.

« Je vais repartir dans quelques heures. »

« Que… Que vas-tu répondre à… Ian, c’est bien ça ? »

« Oui, il s’appelle Ian. Je lui ai déjà fait comprendre qu’Anthony avait un père et que même s’il ne le connaissait pas, il restait son père. » Avoua-t-elle en mordillant une fois de plus sa lèvre. Elle le faisait dès qu’elle était stressée.

« C’est vrai ? »

« Oui, Edward. J’ai toujours cru que te retrouver relevait du miracle mais jamais je ne voudrais qu’un autre soit le père de mon fils. Si je trouve normal que Ian s’en occupe et qu’il y ait une relation entre eux mais… je ne l’ai jamais imaginé comme le père de mon fils. »

« Je vais être honnête Bella. Je ne pensais pas être père ou pas avant de longues années mais… maintenant qu’Anthony est entré dans ma vie, je voudrais vraiment prendre cette place dans sa vie. »

« Ça ne va pas être simple. Nous habitons à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. »

« On y arrivera. Je viendrai quand je le pourrai à Seattle, passer un jour ou deux et pouvoir le voir et passer du temps avec lui. Et si tu es d’accord, j’aimerais lui téléphoner régulièrement. Je sais que nous ne pourrons pas avoir de vraies conversations mais il apprendra à me connaître, à savoir qui est son père et mettre un visage sur le mot ‘Papa’. Quand penses-tu ? »

« Je pense que c’est une bonne idée. Anthony semble beaucoup t’apprécier ainsi que toute ta famille. Je pourrais revenir… peut-être de temps en temps, ou Rose pourrait l’amener avec elle en week-end. »

« J’aime bien l’idée que tu viennes nous rendre visite aussi. Je pense que ma mère et ma sœur t’aiment beaucoup aussi. »

« D’accord. Mais… ton amie va-t-elle accepter les visites d’Anthony ? » Questionna-t-elle en triturant ses doigts.

« Il va falloir qu’elle fasse avec. Je lui ai expliqué que j’avais l’intention de m’investir dans ce nouveau rôle. Donc soit elle accepte, soit elle s’en ira. » J’étais ferme dans ce que je disais. J’appréciais Jane mais ma décision était prise. Mon fils passerait toujours avant le reste. (N/Angh : J’aime cet Edward responsable aussi… ça le rend… plus sexy ! Et puis si ça permet de dégager L’autre…)

POV Bella

Edward venait-il vraiment de dire qu’il choisirait son fils à la place de sa petite amie, s’il devait choisir. Comment pouvait-il dire une chose pareille alors qu’il ne le connaissait que depuis quarante huit heures. J’étais sous le choc de cette révélation mais je décidai de la mettre de côté et de laisser sa chance à Edward. Il pourrait voir son fils quand il voudrait et lui parler, je ne m’y opposerais pas mais quand à l’idée de revenir, il allait falloir que j’en parle à Ian. Et quelque chose me disait que ça ne serait pas simple.

« Edward, tu ne dois pas te fâcher avec elle. »

« Je n’ai pas l’intention de me disputer avec elle mais elle doit comprendre que mon fils passera avant ses crises de jalousie si l’envie lui prenait d’en faire. »

« C’est ton problème après tout. »

« Oui. Je voudrais aussi te soumettre autre chose mais… promets-moi de ne pas te fâcher. »

« Pourquoi dis-tu une chose pareille ? » Il m’inquiétait.

« Je commence doucement à te connaître mais c’est quelque chose auquel je tiens. »

« Bon, vas-y je t’écoute. »

« Je… J’aimerais pouvoir participer à son éducation. »

« Heu.. . Je te demanderais ton avis pour les décisions importantes si tu veux ou pour les choses qui concernent sa santé. »

« Merci mais je pensais aussi… A participer financièrement. » Lâcha-t-il rapidement.

« QUOI ? » Je ne pus réprimer la colère qui monta en moi. Comment pouvait-il croire que je mendiais son aide.

« Calme-toi, Bella. »

« JE PEUX SUBVENIR AUX BESOINS DE MON FILS. »

« Je n’en doute pas. Bella, s’il te plaît, calme-toi. » (N/Angh : Oui calme-toi !)

« JE… Je suis calme mais… » Grognai-je en me levant et en tournant en rond dans le salon. Je respirais profondément tentant par tous les moyens de reprendre mon calme.

Edward me rejoignit près de la fenêtre et caressa mon bras. Sa caresse m’électrisa d’un coup. Comment pouvait-il me faire autant d’effet. Et surtout comment pouvais-je ressentir cela alors que j’étais en couple, heureuse et que je m’apprêtais à rejoindre Ian. Je secouai la tête afin de chasser ces idées et revenir à notre conversation.

« Bella ? Regarde-moi. Je sais que tu peux le faire mais je veux pouvoir participer. Je veux qu’il ne manque de rien. Et c’est tout ce que je peux faire actuellement. La distance nous séparant m’empêchant d’être plus présent. Je suis conscient que l’argent ne remplacera jamais ma présence. Accepte ! »

« D’accord. Je le mettrai de côté et il nous servira surtout pour venir ici. »

« Bella ! Je peux vous offrir les billets d’avion. Il suffit que tu me préviennes quand vous venez et… »

« Edward… Non. Mais je te promets que si j’ai besoin, je ferai appel à toi. »

« Je vais me contenter de cette solution pour le moment. » Accepta-t-il à contre cœur.

Je voulais encore aborder un autre sujet mais j’ignorais comment le faire. La méthode directe est souvent la meilleure. Il était toujours face à moi, sa main sur mon bras. Cette proximité ne m’aidait absolument pas. Je levai les yeux vers lui et plongeai mon regard dans le sien.

« Edward ? »

« Oui ? »

« Je voudrais aussi qu’on parle de ce qui s’est passé hier soir. » Je le vis déglutir et s’éloigner de moi. Un manque se fit immédiatement ressentir ainsi qu’une impression de froid.

Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?

« Je ne vais pas dire que je n’avais pas envie de ce qui s’est passé mais c’était une erreur. » J’observais Edward qui se trouvait près de la cheminée dos vers moi. Comment il ne disait rien je poursuivis.

« Nous voulions certainement renouveler notre nuit mais… nous avons notre vie maintenant. J’ai un ami que… J’aime et qui m’aime. Et toi aussi, tu as Jane. » Expliquai-je d’une voix tremblante. Il pivota enfin vers moi, un air fermé sur le visage.

« Ne t’attends pas à ce que je dise que je regrette. J’en avais envie depuis le moment où tu es entrée dans le salon le premier jour. Alors, non je ne regrette pas. Mais c’est vrai que nous avons nos vies. Tu dois savoir Bella…. que tu as obsédé mes nuits et mes jours durant des mois. Mais tu as raison, c’est certainement une erreur. Un besoin de revivre cette nuit pour l’exorciser en quelque sorte. »

« C’était pareil pour moi. Tu m’as hanté très longtemps. Mais maintenant, je pense que la boucle est bouclée et qu’on va pouvoir avancer. »

« Oui, sûrement. »

Nous nous observâmes quelques minutes jusqu’à l’arrivée d’une personne qui se racla la gorge afin d’attirer notre attention.

« Désolée de vous déranger mais on doit partir pour l’aéroport, Isie. » Annonça Rosalie alors qu’elle se rapprochait avec Anthony. J’acquiesçai avant de tendre mes bras vers mon fils.

« Emmett charge tes sacs dans la voiture. »

« Merci Rose. Anthony, tu vas donner un bisou à… Papa avant de partir ? » C’était la première fois que j’utilisais ce nom pour désigner Edward mais quand mon regard se posa sur lui, je compris qu’il était ému et heureux. C’était ma façon de lui donner une place dans nos vies. Edward prit Anthony dans ses bras, lui chuchotant qu’il le verrait bientôt, qu’il l’aimait. Toute la famille était réunie sur le perron pour nous faire leurs adieux. Ils m’embrassèrent tous ainsi qu’Anthony. Esmée laissa couler quelques larmes et je lui promis de lui amener son petit-fils régulièrement.

Edward me prit dans ses bras pour m’embrasser sur la joue et me murmurer un merci dans mon oreille. Quand il s’écarta de moi, mes yeux étaient humides. Il embrassa Anthony qui lui fit claquer un bisou sonore sur sa joue. Rosalie s’évertuait à essayer de lui faire dire papa, mais sans succès.

Emmett démarra pour nous emmener à l’aéroport, Rosalie à ses côtés tandis qu’Antony et moi nous nous retournions afin d’agiter nos mains pour leur dire au revoir. Je déglutis fortement afin de ravaler mes larmes. J’avais l’impression de laisser une partie de moi-même derrière moi.

C’est idiot !

lundi 19 avril 2010

Un ange en enfer: Chapitre 8



Joyeux Anniversaire

POV Bella



Si quelqu’un m’avait dit hier quand j’avais pris la décision de venir rejoindre Rosalie pour le week-end que j’allais revoir mon beau militaire, ce mec qui avait hanté mes jours et mes nuits durant des mois et accessoirement le père de mon fils, je lui aurai ri au nez.



Qu’avais-je dit à Ian ? Qu’il faudrait un miracle pour le revoir un jour. Et ce miracle avait eu lieu. J’avais toujours du mal maintenant que j’étais seule dans cette superbe chambre de la maison des Cullen, à y croire. Que ressentais-je face à cette situation ? Il était très difficile de mettre des mots sur ce que je vivais. J’étais heureuse de l’avoir revu mais j’avais peur car je ne savais pas ce que cela impliquait pour l’avenir. J’étais stressée à l’idée de le revoir demain alors qu’il passait la soirée et la nuit avec sa petite amie. Comment allait-elle réagir à cette nouvelle. Je paniquais à l’idée d’en parler à Ian à mon retour.



J’étais installée sur le lit à regarder mon fils dormir paisiblement dans un petit lit que la mère d’Edward avait insisté pour installer dans la chambre. Elle le conservait au grenier et avait demandé à Emmett de le descendre.



Quand Edward avait quitté la cuisine pour aller se préparer, j’avais appréhendé de me retrouver seule face aux parents d’Edward. J’avoue que même si son père m’observait attentivement me mettant légèrement mal à l’aise mais le regard qu’il posait régulièrement sur son petit-fils prouvait qu’il l’avait déjà accepté. La mère d’Edward avait été fantastique. Elle m’avait posé des tonnes de questions concernant Anthony et ses premiers mois. Esmée et Alice se disputaient presque pour savoir laquelle porterait mon fils. A voir l’éclat de leurs yeux, Anthony était déjà adopté par sa nouvelle famille, étant devenu en moins de trente minutes, la huitième merveille du monde pour eux.



Je souriais à la vue de ce tableau inattendu. Rosalie qui se tenait à mes côtés rayonnait. Emmett passait son temps à chercher les défauts d’Edward au travers de mon fils mais il se faisait rabrouer à chaque fois par sa mère ou sa sœur. Dans la conversation, nous avions parlé de sa date de naissance ce qui avait déclenché une avalanche de cris. Face à mon incrédulité, Esmée m’expliqua qu’Edward et Anthony était né le même jour.



Après lui avoir donné les mêmes prénoms, il était en plus né à la même date. Que de coïncidences !



Carlisle finit par rappeler à son épouse et à sa fille qu’ils étaient attendus à une fête de charité. C’est à contrecœur qu’elles partirent accompagnées de leur époux sans m’avoir fait promettre de pouvoir s’en occuper et profiter de lui le lendemain.



Rosalie proposa d’aller mettre au lit Anthony qui tombait de sommeil. J’acceptai mais je la soupçonnai de vouloir me cuisiner un peu et de me reprocher de ne pas lui avoir tout dit.



« On va dormir mon amour. »



« Nan. » Baragouina-t-il, ses yeux se fermant déjà. Anthony commençait à peine à dire quelques mots mais son préféré était ‘non’. Nous montâmes et pénétrâmes dans la chambre qui m’avait été attribuée. Je sortis un pyjama de la valise, l’enfilai à Anthony et le donnai à Rosalie pour le câlin du soir. Un vrai rituel.



Elle le déposa dans le lit après que je lui ai donné un baiser sur le front. Elle plaça son doudou dans ses bras avant de venir s’installer à mes côtés sur le lit.



« Vas-y. » Lâchai-je après quelques minutes de silence.



« Pourquoi ? »



« Pourquoi …quoi ? »



« Pourquoi ne m’as-tu rien dis concernant le père d’Anthony. Même pas son nom. »



« Parce qu’il n’y avait rien à dire. Je ne le connaissais pas. Rien. » Avouai-je.



« Tu m’as dit qu’Edward venait du nom de ton grand-père. » Ajouta-t-elle en haussant le ton. Je devais m’expliquer avant qu’elle ne s’énerve pour de bon. Elle se sentait trahie par manque de confiance de ma part. Alors que ce n’était absolument pas ça.



« J’étais mal face à cette situation. Ce n’est pas un manque de confiance, loin de là, Rose. S’il y a bien une personne en qui j’ai confiance c’est toi. »



« Alors pourquoi ? Raconte-moi.»



«C’était mon dernier jour à Jalalabad. Edward est venu avec la relève et je lui ai soigné une plaie. Nous avons pas mal discuté puis nous avons fini la nuit ensemble. »



« Et c’était comment ? » Demanda Rosalie dont la colère avait déserté au profit de sa curiosité.



« C’était…c’était fabuleux. » Avouai-je, un petit sourire niais sur le visage et le regard dans le vague. Une fois de plus, je revivais cette nuit. Je secouai la tête afin de remettre mes idées en place et de poursuivre mon récit.



« Reviens sur terre, Isie ! » Me taquina-t-elle en me poussant. Nous éclatâmes de rire.



« Oui. Le lendemain matin, il était parti et moi je rentrais. Nous ne nous étions pas protégés et un mois plus tard, je découvrais que j’étais enceinte. Le reste tu le connais. Je dois t’avouer que durant des mois, je fus obnubilée par lui. Je rêvais d’Edward toutes les nuits. J’ai eu toutes les peines du monde à me l’ôter de la tête. C’est depuis l’arrivée de Ian dans ma vie que j’ai arrêté de penser à lui. Enfin, pas complètement car tu imagines bien que dès que je pose les yeux sur Anthony, c’est difficile de ne pas penser à son père. »



« Bon, laissons Ian en dehors de tout cela pour l’instant. Ne me gâche pas ce moment. »



Je soupirai face à sa remarque concernant mon collègue et ami. Je préférai ignorer sa réplique plutôt que de nous lancer dans une discussion déplaisante.



« Rose ? »



« Oui ! »



« J’ai eu l’impression que tu te doutais de quelque chose le moment de surprise passé ? »



« Tu as raison. Quand je suis venue à Pâques, j’ai revu Edward après plus de trois mois et j’avoue que certains de ces traits me rappelaient étrangement Anthony mais ça n’avait pas de sens. Lorsque je suis rentrée, j’ai par inadvertance fait tomber ton livre et un bout de papier est sorti. »



« C’est le mot que j’ai trouvé le lendemain matin à mon réveil. Edward était reparti. Je …Je n’ai pas su le jeter. C’était un souvenir de cette nuit. »



« Un souvenir ! Un deuxième tu veux dire ! » Rectifia-t-elle en me faisant un clin d’œil et pointant le petit lit. « Donc, quand j’ai lu le prénom d’Edward en signature, mes doutes n’ont fait qu’augmenter mais je ne trouvais pas de lien entre vous deux. Alors j’ai insisté pour que tu m’accompagnes ici mais tu refusais à chaque fois. J’ai essayé d’amener Edward chez nous mais c’est lui qui s’est dérobé. Et nous voilà ici. Et Anthony va pouvoir connaître son père et sa famille. C’est merveilleux, tu ne trouves pas ? »



« Oui, merveilleux. Un miracle que je n’attendais pas. » Avouai-je encore rêveuse.



« Bon, je vais retrouver le nouveau tonton qui doit s’impatienter. Fais de beaux rêves ma belle. »



« A demain, Rosie. » Nous nous enlaçâmes affectueusement avant qu’elle ne regagne sa chambre.



Et c’est ainsi que je me retrouvai couchée sur le lit à regarder mon fils dormir. Je me sentis lentement sombrer, mes yeux se fermant. Je rêvai rapidement cette nuit. Et chacun de mes rêves étaient peuplés d’Edward, de son fils et de cette nouvelle famille. Dans l’un de mes songes, j’eux l’impression de voir Edward nous observer, Anthony et moi du seuil de la porte. Malheureusement, c’était impossible, il passait la nuit avec sa petite-amie, Jane.



POV Edward


J’ouvrai les yeux péniblement, ma nuit ayant été mouvementée. J’étais rentré hier soir assez tôt contrairement à mes habitudes mais les derniers événements m’avaient ébranlé. J’avais eu toutes les peines du monde à me concentrer sur les discussions au repas. Monsieur Molina, le client, était un homme très sympathique ainsi que son épouse mais mon esprit était accaparé par ce petit bonhomme qui venait de faire irruption dans ma vie ainsi que sa maman. J’avais malgré tout réussi à mener à bien nos négociations. Nous avions rendez-vous lundi avec mon père pour clôturer cette transaction. La soirée s’était quand à elle terminée sur une dispute avec Jane.



Dès notre départ du restaurant, elle avait voulu revenir sur mon retard et ma mauvaise humeur du début de soirée. J’avais essayé de minimiser, de parler de problèmes familiaux. D’une certaine façon, je ne mentais pas. Même si je ne considérais pas Anthony comme un problème, il fallait bien avouer que c’était quand même un chamboulement dans ma vie que j’allais devoir gérer. J’avais argumenté, voulant la rassurer en disant qu’elle n’était en rien responsable de ma mauvaise humeur. Evidemment, quand je lui avais annoncé que je ne passerai pas la nuit avec elle, elle avait explosé. Jane avait commencé à s’énerver, ne comprenant pas mon attitude et surtout mon changement radical d’attitude vis-à-vis d’elle.



Comment aurait-elle pu comprendre alors que moi-même je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. J’aimais bien Jane, nous nous entendions très bien. Nous avions les même goûts, les même centres d’intérêts et nous étions particulièrement compatibles au lit. Jusqu’à cet après midi, je n’aurais jamais refusé une partie de jambes en l’air. Et je ne savais pas pourquoi je n’en voulais pas. J’étais perdu mais je savais que je devais rentrer.



Arrivé devant chez elle, je l’informai que je rentrais chez moi prétextant que je n’étais pas en forme et que ma mère apprécierait que je sois à la maison demain matin pour mon anniversaire. Elle râla encore un peu mais accepta mon explication et se pencha vers moi pour m’embrasser passionnément avant de sortir de la voiture.



J’étais donc rentré à la maison et sans comprendre pourquoi, mes pas me menèrent vers la porte de la chambre d’amis. Je l’avais poussé sans bruit afin d’observer Anthony et sa mère qui dormait. Elle était comme dans mon souvenir, magnifique dans son sommeil.



Tous ces souvenirs de la soirée tournaient dans ma tête. J’essayais de réfléchir à tous ces évènements. En moins de vingt-quatre heures, j’avais retrouvé l’ange qui avait hanté ma vie depuis mon retour et j’avais découvert que j’avais un fils. Je ne savais pas ce que je devais faire ni comment j’envisageais l’avenir. Quelle place voulais-je dans la vie d’Anthony ? Comment allais-je vivre cette relation à distance avec ce fils dont j’ignorais tout ? Honnêtement j’ignorais tout sur les enfants en général. Je savais que j’en voulais un jour mais étais-je prêt aujourd’hui ? Et aussi, comment allais-je l’annoncer à ma petite amie ?



Toutes ces questions me perturbaient. N’y trouvant aucune réponse, je me levai, pris une douche rapide et descendis à la cuisine pour y prendre mon petit déjeuner. J’entrai souriant et me dirigeai vers ma mère afin de l’embrasser avant de prendre place à table. Emmett était déjà installé et mangeait les œufs et le bacon que notre mère lui avait préparés.



« Bonjour mon chéri, bien dormi ? »



« Bonjour maman. Oui, ça peut aller. »



« Salut Edward. »



« Salut, Em. »



Bon anniversaire, Edward. Merci ! (N/Angh : Rhooo ils auraient oublié ?!)



« Edward, veux-tu des œufs aussi ? » Demanda Esmée.



« Non, merci. Juste un café. »



« Très bien alors ne traînez pas ! » Ajouta-t-elle sur un ton enjoué.



« Pourquoi ? »



« Alice vous attend. Et tu sais comment elle est quand elle doit aller faire du shoping. »



D’abord ils oublient mon anniversaire et en plus je dois aller faire du shoping avec ma sœur ?



« Et ne laissez pas Alice traînailler en chemin. Vous devez être de retour avant qu’il n’ait fini sa sieste. » Ajouta-t-elle.



La sieste ?



« T’inquiète m’man. J’ai la situation en main. » Répondit Emmett.



Emmett va venir dans les boutiques ? Mais qu’est ce qu’il se passe ?



« Vous m’expliquez car là, je suis paumé. » Demandai-je en les regardant l’un après l’autre.



«Et vous passez chercher le gâteau que j’ai commandé chez Lempereur. »



« Oui m’man, tu me l’as déjà dit. » Répliqua Emmett.



Je les regardais sans rien comprendre. Il oubliait délibérément mon anniversaire et maintenant je devais en plus aller chercher mon gâteau. Ok je suis grand, adulte mais quand même, ça ne ressemblait pas à ma mère.



« Vous m’expliquez, oui ? »



« Edward ! Tu sais quand même qu’elle jour on est ? » Questionna ma mère.



Evidemment que je le sais ! Mais eux, vraisemblablement ont oublié.



« Oui, je le sais. »



« Alors, tu vas avec Em et Alice lui acheter des cadeaux. »



« Des cadeaux ? Pour qui ? Je ne vais quand même pas aller chercher mes cadeaux. » J’comprends rien. »



Je vis les sourcils de ma mère se froncer avant qu’un ‘ho’ ne se dessine sur ses lèvres. Quand à Emmett, il éclata de rire.



« Oh, Edward. Bon anniversaire mon chéri. Je suis désolée ! » S’excusa ma mère en m’enlaçant. (N/Angh : Ah bah quand même !)



« Tu prends de l’âge frérot. Joyeux anniversaire. »



« Merci, mais… »



« Mais tu n’es plus le centre t’intérêt pour le moment, vieux. Faudra t’y faire ! » Plaisanta-t-il.



« Em, laisse ton frère tranquille. »



« Ok, à voir sa tronche, il sait toujours pas de quoi on parle ! » Poursuivit-il en riant de plus belle.



« Edward tu m’as dit que tu savais qu’elle jour on était ? » Demanda Esmée.



« Oui, le 20 juin. »



« Oui, mais …c’est en plus d’être ton anniversaire, c’est celui de ton fils. »



« Oh ! »



« T’as fait les choses en grand sur ce coup là, Ed. »



« M’appelle pas Ed. Je …je savais qu’il était né en juin mais pas spécialement aujourd’hui ? » Avouai-je penaud.



« Donc, vous filez rejoindre Alice pour aller lui acheter des cadeaux. Ouste, elle doit déjà s’impatienter. »



« Ok, ok on y va ! » Rétorqua Emmett en buvant en vitesse le fond de son café. Nous nous levâmes pour partir quand notre mère nous héla.



« N’oubliez pas le gâteau. »



J’attrapai mes clés que je déposais toujours sur le meuble à l’entrée puis nous nous dirigeâmes vers ma Volvo.



Nous étions donc passés chercher ma sœur et nous nous étions rendus au centre commercial. Quelques heures et quelques vannes d’Emmett plus tard, nous regagnions la villa sans avoir oublié de passer chercher le gâteau. Ma mère avait dû passer sa matinée à préparer pour que tout soit parfait. Je la retrouvai dans le salon qui avait été décoré pour l’occasion.



Une fraction de seconde, je fus renvoyé plus de vingt ans plus tôt quand ma mère m’organisait mes fêtes d’anniversaire avec mes copains d’école. Je retrouvais mon âme d’enfant et un sentiment sur lequel je ne sus mettre de nom m’envahit. Ma mère avait totalement accepté et accueilli ce petit bonhomme. J’en étais heureux mais je ne savais pas où me situer dans cette situation.



Je venais de passer du temps à acheter des vêtements et divers jouets pour… mon fils. (N/Angh : Comme c’est adorable…) J’avais énormément de difficultés à assimiler cette notion. J’y avais pensé toute la nuit et je ne savais toujours pas où me situer par rapport à lui. Mais ce dont j’étais sûr, c’est qu’il venait d’entrer dans ma vie et que même si je n’arrivais pas encore à me considérer comme étant son père, j’avais bien l’intention d’apprendre à le connaître.



J’étais décidé à ne pas le laisser ressortir de ma vie et de celle de ma famille. Je voulais rattraper le temps perdu, je voulais le voir grandir et participer à sa vie le plus possible. Mais ce qui m’inquiétait le plus c’était l’attirance pour la mère de mon fils. J’avais péniblement réussi à la sortir de ma tête mais elle venait d’y refaire une entrée fracassante. Qu’allais-je faire ? Que voulait-elle ?



Et moi ? Je veux quoi exactement ?



« Edward tu viens au lieu de bailler aux corneilles ! » Me rappela à l’ordre Emmett. Je remarquai alors que j’étais resté immobile à l’entrée et que tout le monde se trouvait dans le salon, installés dans les différents fauteuils.



« Viens près de nous, Edward. » M’appela ma mère. A ce moment, Rosalie accompagnée de Bella portant Anthony entrèrent dans la pièce. La surprise se lisait clairement sur son visage. Elles s’avancèrent vers nous et Rosalie la poussa vers moi afin qu’elle prenne place à mes côtés sur le divan. Ma mère et Alice déposèrent la montagne de cadeaux devant Anthony qui se recula vers Bella, n’osant s’approcher.



« Mais vous n’auriez pas dû ! » Protesta Bella.



« Bella, c’est l’anniversaire d’Anthony. C’est important de le lui fêter. » Expliqua Esmée.



« Oui mais… »



« Pas de mais, Bella. Nous sommes si contents de le connaître. Accepte que nous le gâtions un peu. »



« Oui mais je… »



« En plus c’est un double anniversaire aujourd’hui. »



« Ouais mais l’intéressé est légèrement délaissé. » Ajouta Emmett ce qui fit glousser ma sœur.



« La ferme, Em ! » Répliquai-je.



« Bin quoi. T’as pas l’habitude de ne pas être le centre d’attention ! » Continua-t-il en riant.



« C’est ton anniversaire aussi ? » me demanda Bella timidement.



« Oui, il semblerait qu’en plus de me ressembler, nous soyons nés le même jour. »



« Oh ! » Fut tout ce que prononça Bella en rougissant. (N/Angh : Vous avez bien travaillé les amis !)



Anthony s’écarta doucement de sa mère et s’approcha doucement vers la table basse et avança timidement une main vers le premier paquet. Il le toucha et se retourna vers Bella.



« Moi ? » Dit-il.



C’était le premier mot que j’entendais sortir de sa bouche. C’est vrai que hier je ne l’avais pas vu beaucoup entre la discussion avec Bella et ma soirée, et qu’aujourd’hui je le voyais pour la première fois. Je devais absolument essayer d’être plus proche.



« Oui, mon chéri. C’est tout pour toi. » Lui répondit ma mère en s’accroupissant pour être à sa hauteur. Anthony, aidé de ma mère et de Rosalie, commença à déballer les cadeaux. Il déchira les emballages rapidement, avide de découvrir ce qui s’y cachait.



Bientôt une multitude de vêtements et de jeux de toutes sortes jonchaient le sol du salon. Mon fils, encouragé par sa mère nous avait tous embrassés pour nous remercier et dit : « Erci ». Emmett et Jasper étaient assis près de lui à terre et jouaient à un jeu de construction avec de grosses pièces à emboiter. Nous avions dégusté le délicieux gâteau et passé un après-midi très agréable.



Rosalie et Bella nous avaient régalés d’anecdotes concernant Anthony. Tout se passait très bien. Mes parents vouaient une admiration sans borne pour leur nouveau petit-fils et Carlisle avait discuté longuement médecine avec Bella. Je soupçonnais mon père de regretter parfois son métier de médecin.



Ding Dong.



Le carillon de la porte d’entrée nous surpris. Etant tous présent, nous n’attendions personne. Rosalie se proposa pour aller ouvrir.



Nous entendîmes quelques éclats de voix avant que je ne reconnaisse celle de Jane.



Merde ! Que vient-elle faire maintenant ? Je vais lui dire quoi, moi ?



Je me levai prestement afin d’aller rejoindre Rosalie et Jane dans le hall avant que la situation ne dégénère, vu le peu de considération de ma futur belle-sœur pour ma petite amie.



« Laisse-moi passer, Rosalie ! » Insistait Jane en essayant de pousser Rose.



« Reviens plus tard Jane. Nous avons une réunion de famille. Edward est occupé. » Contrait-elle avec force.



« J’y ai autant ma place que toi. Bouge-toi ! » S’énerva Jane.



« Je t’ai dit que tu n’entrerais pas ! » Répéta Rosalie.



« Laisse Jane entrer, Rose. » Demandai-je en m’approchant d’elles.



« Edward ? T’es sûr que c’est une bonne idée ? »



« S’il te plaît Rose. » Insistai-je en lui souriant.



« Bonne chance avec les explications. » Lâcha-t-elle simplement en pivotant pour regagner le salon. Elle referma la porte sur elle pour nous laisser un peu d’intimité.



« Bonjour mon chéri. » Me salua directement Jane en passant ses bras autour de mon cou et en m’embrassant. La situation était compliquée mais j’étais contente de voir qu’elle ne m’en voulait plus pour hier soir. Je la serrai plus fort dans mes bras et répondit à son baiser.



« Bonjour, ma puce. »



« Joyeux anniversaire. »



« Merci. »



« Je suis désolée pour mon attitude… » Commença Jane mais je l’arrêtai de suite. Après tout c’était moi qui n’étais pas normal hier. Elle n’avait pas à s’excuser. Et de plus, je lui devais des explications.



« Non, ne t’excuse pas. C’est moi. Je … Je n’étais pas en forme car… »



« Car… »



« Viens t’assoir. » Lui proposai-je en l’entraînant vers la banquette du hall d’entrée.



« Tu me fais peur, Edward. » Avoua-t-elle en serrant plus fort ma main. Nous prîmes place l’un à côté de l’autre et je lui passai le bras droit au dessus de ses épaules pour la rapprocher de moi. Je déposai un baiser sur le haut de sa tête puis j’inspirai un grand coup.



Vas-y Edward. C’est le moment de lui dire.



« Jane. Hier, il s’est passé quelque chose d’inattendu mais qui va changer ma vie. Et… »



« J’ai fat quelque chose qui t’a déplu ? » Jane avait peur, je le sentais et ça se lisait sur son visage. Mais comment la rassurer ? Alors que moi-même je ne savais encore rien de l’avenir.



« Non, ma puce. Ce n’est pas toi. C’est moi. »



« Parle Edward. J’ai de plus en plus peur. Tu veux…me quitter ? » Dit-elle un sanglot dans la gorge. Je la serrai plus fort dans mes bras tentant de l’apaiser un peu.



« Non. Non je ne veux pas te quitter mais peut-être qu’après, toi, tu le voudras. » (N/Angh : Oui quitte le !)



« Je ne comprends pas ? »



« Je sais. Je vais tout te raconter. » Annonçai-je après avoir soufflé un bon coup.



« Tu sais que j’ai été militaire et que j’ai passé plusieurs mois en Afghanistan. »



« Et bien là-bas, j’ai fait la connaissance d’une fille. »



« Une Afghane ? »



« Non, elle était infirmière dans un camp de médecin sans frontière. J’ai…Nous…Enfin, nous avons eu une brève aventure. Je ne l’ai jamais revue mais … » J’étais sur le point de lui avouer la naissance d’Anthony quand la porte s’ouvrit sur Bella portant mon fils dans les bras. Evidemment, la ressemblance sauta aux yeux de Jane qui s’écarta de moi comme si je l’avais brulée.



« Oh, excusez-moi. Mais Anthony doit aller aux toilettes. Et je ne … Je dois passer par ici. » Bégaya Bella très mal à l’aise.



« Bien sûr Bella. » Elle passa près de nous, nous souriant timidement tandis qu’Anthony tenait dans ses main un camion qu’Emmett avait insisté pour lui acheter. Il était presque trop grand pour lui.



« Caon. » Essaya de me dire Anthony ce qui me tira automatiquement un sourire attendri.



« Oui, il est très beau. » Jane à mes côtés fixait mon fils puis Bella, sans prononcer le moindre mot. Quand Bella fut partie à l’étage, elle me fit face.



« Mais Madame vient de débarquer avec TON fils sous le bras. Et naturellement, on ne peut en douter. Que veut-elle, reprendre sa place dans ta famille ? Et moi là dedans ? » S’énerva-t-elle en se levant.



Je me levai à mon tour et voulu m’approcher d’elle mais de sa main levée, elle me stoppa. Je la comprenais. Je ne lui avais jamais parlé de Bella. Qu’aurais-je dit ? J’ai connu une fille qui m’obsède et qui m’empêche de vraiment me lier à une autre. Pathétique. Oui, je la comprenais car si la situation était inversée, j’aurai mal réagi.



« Ecoute-moi, Jane. »



« Non. » murmura-t-elle en pleurant. Profitant de son inattention, je m’approchai rapidement d’elle et la pris dans mes bras. Ok je n’étais pas amoureux d’elle mais elle ne méritait pas de souffrir ; Jane était gentille douce, attentionnée. La petite amie parfaite. Meilleure que ce que je ne serais jamais pour elle.



« Si, écoute-moi. Belle est Isie, la colocataire et meilleure amie de Rose. Elle ignorait en venant ici que j’étais là. C’est un pur hasard. Je te le jure, Jane crois-moi ! »



« Ok. Et maintenant que va-t-il se passer ? Que va-t-il nous arriver ? » Chuchota-t-elle contre mon torse, toujours en larmes.



« Je ne sais pas. Je… Je ne savais pas qu’elle avait eu un fils car …je ne l’ai connue qu’une nuit et je ne l’ai jamais revue depuis. Mais … mais c’est mon fils et … je veux qu’il me connaisse. Je veux le connaître aussi. Même si c’est inattendu. Me comprends-tu ? »



« Oui, je crois. Du moins je veux bien essayer. »



« Merci ma puce. » Je raffermis ma prise autour de sa taille.



« Je … Je peux te poser une question ? »



« Oui, bien sûr. »



« C’était une erreur cette histoire ? »



« Jane…Je …ce n’était qu’une nuit mais …non, ce n’était pas une erreur pour moi. Je le voulais vraiment. Désolée, ma puce. Et Bella ne semble pas considérer qu’Anthony soit une erreur. »



« Tu…l’aimes ? »



« Qui ? » (N/Angh : Qui ! Banane !)



« Elle ! C’est ton fils et il te ressemble tellement. Tu ne peux que l’aimer.»



« Je… Je ne pense pas qu’on puisse parler d’amour pour une fille qu’on a connu qu’une nuit. Mais je ne l’ai jamais oubliée. »



« Ok. Merci d’avoir été franc. Je t’aime tellement, Edward. Et maintenant, que va-t-il se passer ? » (N/Angh : je peux faire une suggestion ?)



« Je sais ma puce. Je sais. Je ne sais pas ce qui va arriver. Mais ne te tracasse pas.»



Bella redescendit de sa chambre à ce moment-là. Elle semblait embarrassée de nous interrompre. Elle me fit un faible sourire avant de pénétrer dans le salon pour rejoindre les autres.



« Viens on va retourner près des autres. » Dis-je à Jane en lui prenant la main pour la tirer vers le salon mais elle refusa.



« Non, je vais… je vais te laisser en famille. Tu as besoin de te retrouver avec …ton fils. On se voit bientôt. » Annonça-t-elle en déposant un baiser rapide sur mes lèvres et elle se dirigea vers la sortie.



Je vis la porte se refermer me laissant seul face à moi-même, à mes choix et décisions futurs. Au fond de moi, j’étais content que Jane reparte. J’étais assez perdu sans en plus devoir gérer ses questions, ses états d’âme car je suis certain qu’elle ne pourrait s’empêcher d’être jalouse du temps que je passerai avec Anthony et Bella. Et je voulais profiter pleinement de ce temps. Ma priorité actuellement était d’être avec mon fils.



Et rien que ton fils ? Et Bella là-dedans ?



Ok j’avoue, je voulais être avec elle aussi même si grâce à Rosalie je savais qu’elle avait un petit ami. Tout comme moi, j’avais Jane. Mais pour l’heure, je voulais les laisser hors de notre vie. Ce week-end n’était qu’à nous.



Je rentrai donc dans le salon, un grand sourire sur le visage.



« Ah enfin ! » S’écria Rosalie. « Viens un peu t’occuper de ton fils. Tu l’as à peine vu. » Je souris à mon adorable belle-sœur. Elle était sur le divan avec Alice et avait pris la relève d’Emmett au jeu de construction. Je m’installai à leurs côtés et Rosalie me déposa Anthony sur les genoux.



« Va sur papa, mon petit cœur. » Ajouta Rose. Tous les regards étaient posés sur moi. Je déposai un baiser sur le sommet de son crâne et tournai la tête vers Bella. Elle nous observait et le sourire qui se peignait sur son visage me rendit heureux. J’avais l’impression d’être entier. Sentiment inconnu jusqu’à ce jour, depuis mon départ de l’armée.



POV Bella



Cette journée avait été magique tant pour mon fils que pour moi. Moi qui venait d’une petite famille comprenant mon père et moi, voir une si grande famille et surtout si unie était un vrai plaisir. Je n’avais pas prévu de fêter l’anniversaire d’Anthony ce week-end préférant attendre le suivant avec mon père et sa compagne mais les nouveaux grands-parents d’Anthony en avaient décidé autrement. Ils avaient décorés le salon, acheté une multitude de présents dont je préférais ignorer le prix ainsi qu’un immense gâteau qu’Anthony s’était fait une joie de manger avec ses mains. J’avais bien essayé de l’en empêcher mais cela avait fait rire tout le monde et on m’avait demandé de le laisser faire.



Esmée nous avait préparé un délicieux festin selon les goûts d’Edward puisque c’était également son anniversaire. Quelle coïncidence tout de même qu’ils soient nés le même jour. J’avais mis Anthony au lit juste avant le dîner, un baby phone acheté par Alice à ses côtés. Cette journée l’avait épuisé. Et je ressentais moi aussi des signes de fatigue et c’est pour cette raison que j’étais dans la chambre, couchée, essayant de trouver le sommeil.



J’entendis subitement le bruit de la poignée de la porte s’abaisser et celle-ci s’entrouvrir. Dans la pénombre je ne distinguais pas le visiteur. Il fit un pas en avant et se retrouva dans le raie de lumière fait par la lune. Je reconnus Edward. Il jeta un coup d’œil à son fils avant de reporter son attention sur moi et vit que je ne dormais pas.



Je vis qu’il s’apprêtait à ressortir mais je ne pouvais pas le laisser repartir.



« Attend. » Chuchotai-je. Il s’arrêta et me regarda. Nous restâmes ainsi quelques minutes sans rien dire, sans rien faire, respirant à peine. Soudain, je sus ce que je voulais. Je voulais qu’il vienne près de moi que l’on puisse parler. Nous nous côtoyions depuis deux jours mais nous étions si loin l’un de l’autre. Alors je tendis la main devant moi, vers lui. Edward hésita mais finit par s’approcher et prit ma main. Il s’assit sur le lit et nous restâmes ainsi sans parler, juste à nous contempler.



La main d’Edward qui ne tenait pas ma main se leva et caressa ma joue. Son toucher était si doux. Ses doigts s’enfoncèrent dans ma chevelure et il rapprocha mon visage du sien. Avant de poser ses lèvres sur les miennes, il ancra ses yeux dans les miens, cherchant mon approbation. J’acquiesçai par un simple sourire.



Les lèvres d’Edward se posèrent enfin sur ma bouche. Elles étaient si chaudes, si douces, si envoûtantes. Elles dansèrent l’une avec l’autre. Sa langue caressa la mienne demandant l’accès à ma bouche. Dès que nos langues se rencontrèrent, je ressentis des frissons sur tout mon corps, des frissons de plaisir.



Ses mains se déplacèrent sur ma taille tandis que les miennes se nouaient autour de son cou. Notre baiser s’approfondit et je ne pus réprimer un gémissement. Je sentis sa main passer sous le haut de mon pyjama, passant sur mon dos nu. Il le souleva et le fit passer par-dessus ma tête dévoilant ma poitrine. Sa main gauche revint à l’avant et se posa sur mon sein droit qu’il malaxa doucement, titillant mon mamelon.



Edward me recoucha et s’allongea à mes côtés, sa main caressant mon corps et descendant vers mon centre qu’il cajola au travers de mon vêtement. Rapidement cette barrière le gêna et il me le retira lentement, caressant mes cuisses au passage. Quand le pantalon fut au sol, il remonta le long de mes jambes en les embrassant pour finir par déposer ses lèvres sur mon pubis déjà bien trempé d’anticipation.



D’un grand coup de langue sur mon intimité, il déclencha mes gémissements et mon bassin se souleva vers lui.



« Si tu savais le nombre de fois où j’ai imaginé te goûter à nouveau, te caresser, te faire crier de plaisir. » Susurra-t-il en me caressant de ses doigts. Il écarta mes lèvres intimes et fit pénétrer un doigt vite suivi d’un second. Sa bouche suçait mon clitoris pendant que ses doigts me pompaient rapidement. De temps en temps, sa langue léchait mon bouton de nerf m’envoyant très proche de ma libération.



« Si tu savais combien de fois j’ai repensé à notre nuit. » Dit-il en continuant sa douce torture.



« Moi…Aussi. Oh, Edward…je ! » Réussis-je à dire quand un orgasme très puissant explosa en moi. Edward continua ses caresses jusqu’à ce que mon cœur et ma respiration retrouvent un rythme correct puis remonta vers ma bouche, parsemant mon corps de doux baisers.



Edward me regarda, un air étrange sur le visage avant de se jeter une fois de plus sur ma bouche. Il continua à m’embrasser les lèvres, la mâchoire et arriva à mon oreille dont il se mit à mordiller le lobe me provoquant mille sensations de plaisir.



« J’ai envie de toi, Bella. »



« Moi aussi. » Répondis-je simplement, mon nez enfoui dans son cou. Son odeur m’enivrait littéralement. Edward se redressa à genoux et en deux temps trois mouvements, il fut nu devant et prit place entre mes cuisses, son sexe tendu frottant mon intimité. Il ondula du bassin créant une friction de nos deux sexes mais j’en voulais plus.



« S’il te plaît, viens. » Murmurai-je. Il s’apprêtait à entrer en moi quand il s’arrêta, sa tête retombant dans mon cou et soufflant d’exaspération.



« Merde, j’ai pas de préservatif avec moi. Je n’avais pas prévu… »



« Je prends la pilule maintenant et je …j’ai fait récemment un test et il n’y a aucun souci. » Répondis-je doucement.



« On doit passer un test avant de quitter l’armée et depuis j’en ai toujours utilisé. Tu es juste une exception. » Répliqua-t-il avant de reprendre où nous venions de nous arrêter. Il planta son regard vert dans le mien tandis qu’il me pénétra très lentement. Une fois complètement en moi, il ferma les yeux comme pour profiter de ce moment avant de commencer ses mouvements de va-et-vient.



Ses pénétrations s’accélérèrent progressivement aux sons de nos gémissements que nous tentions malgré tout de contenir, mon fils dormant tout de même dans un lit à mes côtés. Edward m’embrassait toujours le cou, la mâchoire et mes lèvres alors qu’une de ses mains cajolait mes seins et l’autre était sous mes fesses inclinant mon bassin vers lui, donnant un meilleur angle de pénétration.



Sa bouche descendit vers mon sein libre qu’il commença à mordiller. Il continua de se mouvoir en moi lentement m’amenant une fois de plus proche de l’extase, et plus lentement encore. Il voulait faire durer ce moment.



« Plus vite…Edward… » Gémissai-je.



« Impatiente ma belle ? »



« J’en…peux plus… Plus fort…Oh…Edwaaard ! » Criai-je tandis que l’orgasme m’atteignit encore plus violemment que le premier.

Edward ne mit que quelques secondes pour me rejoindre en criant mon nom.



« Arg Bella… »



Il resta quelques minutes sur moi, reprenant tous les deux notre souffle avant qu’il ne s’écarte et s’installe à mes côtés me gardant au creux de ses bras. J’étais bien à ce moment-là. Le silence s’installa mais il n’était pas dérangeant. Edward parla le premier.



« Merci. » Murmura-t-il simplement.



« Merci aussi. » Répondis-je en enfouissant mon nez plus fort dans son torse. Edward resserra sa prise autour de moi, sa main caressant mon dos. Malheureusement la réalité nous rattrapa et je me rendis compte que nous avions omis certaines réalités de notre vie ce soir.



« Nous n’aurions pas dû, Edward. » Annonçai-je sans pour autant m’éloigner de lui.



« Je sais. Je n’avais pas prémédité cela, Bella. Je venais voir si vous dormiez mais…, » répondit-il en déglutissant. « Mais …quand tu m’as appelée, j’ai pas pu résister. »



« Je sais. Je n’avais qu’une envie c’est de t’avoir à nouveau près de moi. »



« J’en avais tellement rêvé. » Répliqua-t-il.



« Mais nous n’aurions pas dû quand même. Tu as …Jane et moi… Ian. Ce n’est pas honnête vis-à-vis d’eux. »



« Je sais tout ça aussi. »



« Alors que va-t-on faire ? »



« Demain Bella. On verra demain, d’accord ? » Demanda-t-il en déposant un baiser sur mon front et faisant le geste de sortir du lit.



« Dors, Bella. »



« Où vas-tu ? » Questionnai-je affolée, le retenant pas le bras.



« Je vais …retourner dans ma chambre



« Non ! Reste avec moi… un peu. » Pleurnichai-je, sachant que prolonger notre étreinte rendrait la séparation plus difficile demain. Mais je ne pouvais me résigner à le laisser partir.



« Dors, mon ange. Je ne pars pas tout de suite. » Ces mots me firent sourire me rappelant ce qu’il m’avait dit lors de notre première nuit lorsque je lui avais aussi demandé de rester auprès de moi.



Il se réinstalla, nous recouvrit de la couette et me prit dans ses bras . Je ne mis que quelques minutes à m’endormir. Sereine.[/size]

jeudi 15 avril 2010

Alphabet WE: Chapitre 22: Onze de moins, reste seulement quinze



Il avait dix ans quand il s’était réveillé ce samedi matin. Le soleil entrait furtivement entre les tentures à demi-fermées. Il n’avait pas eu le cœur de les fermer complètement hier, fasciné par les lumières du Madison Square Garden de l’autre côté de la rue. De sa chambre d’hôtel, il pouvait entendre les bruits de la circulation, quinze étages plus bas.

Il se sentait bien reposé, détendu. Tout en étant allongé, il ne put s’empêcher de sentir l’exaltation monter en lui, une douce chaleur se propageant le long de ses jambes tendues. En regardant le plafond, il ne pouvait penser à autre chose qu’à la communication téléphonique de la veille.

La nuit dernière avait été incroyable. Il avait détesté le fait de ne pas pouvoir voir Bella se toucher, se tordre de plaisir sur le lit quand il avait pris les commandes au téléphone. Mais il avait adoré l’entendre.

Il savait qu’elle devait être magnifique en criant son nom. Sa voix avait été rauque et sensuelle. Elle était incroyablement sexy. Edward aimait la manière dont sa voix devenait brute lors de leurs rapports sexuels. Il n’y avait rien de plus sexy ou provoquant.

La voix de Bella descendait toujours d’un octave ou deux. Et le nom d’Edward ne sonnait jamais aussi doux que dans ces moments-là. Il se sentait comme un adolescent bourré d’hormones. C’était scientifique. Dès que les premières syllabes de son nom sortaient de sa bouche, le sang affluait à sa queue. Il se souvenait de chaque son entendu cette nuit et serait capable de s’en souvenir tout au long de la journée.

Même les bourdonnements du vibro-masseur, bien que légers, dans le téléphone avait failli le faire venir. Le bruit qu’il fit lorsqu’il avait glissé entre ses plis humides le rendait fou car ce n’était pas lui qui était entre ses cuisses. Il pouvait sentir l’incendie dans ses reins et le désir monter en lui, souhaitant pouvoir se pousser loin en elle.

Les images de ce à quoi elle avait dû ressembler hier l’envoyèrent au bord de l’explosion. Juste penser à ce corps nu se tordant de plaisir suffisait à l’exciter.

Avec sa main placée étroitement autour de lui, la nuit dernière, gardant les yeux fermés, il avait su l’imaginer à son paroxysme.

Il voyait la sueur sur sa poitrine, son dos s’arquant sur le lit. Il pouvait voir son corps rougir, ses cheveux s’emmêler sur son front, ses orteils s’incurver et ses yeux rouler en arrière. Il pouvait imaginer sa bouche entrouverte pouvant à peine bégayer.

Il ne connaissait rien de plus beau que Bella perdant le contrôle, emportée par son orgasme.

Mais la chose la plus étonnante, c’était cette proximité.

Le simple fait de l’avoir si proche de lui était incroyable. Le fait d’être en mesure de la retenir, de sentir sa peau sur la sienne, son corps chaud contre le sien, était des plus étonnants et mieux que tout ce qu’il avait pensé.

Ses lèvres sur le coin de ma bouche… La chaleur accablante qu’il avait ressentie… Ce presque baiser…. Et ce sentiment tellement incroyable.

Il était tellement confus à ce moment-là qu’il n’avait pas réagi. Quand il y repensait maintenant, il aurait suffit qu’il tourne légèrement la tête sur le côté. Ses lèvres auraient rencontré les siennes.

Ces trois dernières semaines, l’envie d’embrasser Bella avait été de plus en plus forte. Il y avait une force invisible. Une force qu’il ne pouvait combattre et franchement, il n’avait pas envie de se battre.

Le jeu avait évolué. Edward croyait du fond du cœur que le jeu avait fait changé les choses. Les règles s’étaient effacées lentement mais sûrement.

Un rapprochement s’était opéré et Edward avait eu du mal à l’admettre. Il essayait toujours de surpasser Bella, tentant de l’amener à la félicité. Il était conscient d’un magnétisme entre eux, une connexion inexplicable. Il savait ce qu’il voulait qu’ils soient. Il devait être ça. Mais Edward écarta cette idée, décidant qu’elle était hors propos pour le moment.

Vingt minutes après sa révélation, Edward sortit enfin de son lit et tira les rideaux. Il regarda quelques minutes Madison Square Garden. Il admira les piétons marchant sur le trottoir ainsi que les véhicules manœuvrant sur les grandes avenues.

C’était ce genre de moment qu’Edward voulait partager avec Bella. Elle aurait aimé l’agitation de la grande ville.

Il s’installa dans un fauteuil pour regarder un film quand son portable vibra.

« Edward ! » Cria Emmett dans le téléphone. Edward, surpris par le bruit, éloigna le portable de son oreille.

« Était-ce nécessaire de crier ? » Demanda Edward alors qu’Emmett s’esclaffait au bout du fil.

« Bien sûr. Tout ce que je fais à toujours un but. » Expliqua-t-il. Edward grogna de mécontentement.

« Ok. Peux-tu m’éclairer ? »

« Oh, je connais quelqu’un qui s’est levé du pied gauche ! » Commenta Emmett. Edward grogna à nouveau pour lui faire comprendre qu’il n’était pas de bonne humeur et qu’il devait se dépêcher.

« Emmett. Dis-moi ce que tu veux me dire et laisse-moi. »

« Bien. C’est parce que Rose m’a parlé de Bella et toi. »

Edward fut stupéfait et resta sans voix. Il était tellement surpris qu’il faillit s’asseoir à côté du lit.

« Que veux-tu dire ? » Questionna-t-il avec appréhension. Il ne voulait pas risquer d’en dire trop si Emmett ne connaissait pas toute la vérité.

« Ne joue pas avec moi, petit frère. Tu sais très bien de quoi je veux parler. Depuis quand êtes vous ensemble vous deux ? »

Edward n’aurait pas dû être choqué par cette révélation mais il l’était.

« Que t’a-t-elle dit exactement ? »

Edward entendit son frère soupirer. Il comprit tout de suite qu’il venait de confirmer à son frère ce qu’il disait.

« Alors c’est vrai ? Vous deux…vraiment. » Edward acquiesça par un simple « oui ».

« Waouw. Je n’arrive pas à croire que vous avez enfin ouvert les yeux et réalisé à quel point vous êtes presque mariés. »

« Que racontes-tu, Em ? » Demanda-t-il en réfléchissant aux paroles de son frère.

« Pour le plaisir de baiser ! » Gémit Emmett.

« Je ne sais pas ce que tu veux dire par là. »

« Qui l’a décidé, Edward ? » Questionna Em. Au son de sa voix, Edward sut que son frère savait pour le jeu.

« C’était d’un commun accord. » Répondit-il.

« Putain ! » L’injuria Emmett. « Sois honnête avec moi, Edward. Qui a lancé ce jeu ? Qui a eu cette idée ? »

Edward ne put s’empêcher de rire en abaissant la tête. Il se sentait comme un petit garçon réprimandé par ses parents. A la différence que cette fois c’était son frère qui jouait ce rôle là.

« Pourquoi ris-tu ? »

« Pour rien. » Répondit Edward qui s’étouffait, mort de rire.

« C’est donc toi ? » Demanda Emmett.

« Pourquoi poser une question dont tu connais déjà la réponse ? »

« Parce que je veux t’entendre le reconnaître. » Répliqua Emmett. Le ton de sa voix devint sévère, un peu comme après une séance avec l’un de ses patients.

« Il n’y a rien à en dire. Oui, c’est moi l’instigateur de ce jeu. Mais c’est Bella qui a décidé des règles. » Admit-il tandis que la voix joyeuse d’Emmett retentissait.

« Alors vous deux, vous avez réellement des relations sexuelles chaque week-end en utilisant l’alphabet ? »

« Oui. » Marmonna Edward. « Et parfois la semaine aussi. »

« Waouw. Et combien de lettres avez-vous fait ? »

« Onze. Pourquoi ? »

« C’est ce que vous avez fait depuis trois mois ! » S’esclaffa Emmett au téléphone. Edward savait qu’il y en avait encore trois de passé mais il n’avait pas envie de corriger son frère, il aurait analysé plus en profondeur les rendez-vous de la semaine.

« Oui. Et maintenant que veux-tu savoir ? » Demanda-t-il agacé.

« Je n’ai plus qu’une chose à te demander. » Riposta Emmett.

« Vas-y. »

« Te rappelles-tu ce que je t’ai dit il y a dix ans quand tu m’as parlé de perdre ta virginité ? » Questionna-t-il.

« Tu m’as dit de ne pas l’embrasser quand nous aurions notre relation sexuelle. » Déclara Edward. Emmett haleta de surprise.

« Tu ne l’embrasses quand vous couchez ensemble ? Qu’elle est le problème avec toi ? »

« Tu m’as dit quand j’avais seize ans de ne pas embrasser une fille avec qui je n’envisage pas de relation ! » Protesta Edward incrédule tandis qu’Emmett se moquait de lui.

« Tu es un idiot. Je t’ai demandé si tu étais prêt à risquer ton amitié pour elle et d’aller de l’avant. Si ce n’était pas le cas, d’éviter de l’embrasser. »

« Alors, maintenant veux tu dire que je dois l’embrasser ? »

« Oui. » (N/Eli : Bravo Emmett.)(N/Angh : Hum un grand génie que cet homme !)

Il s’agissait d’une simple déclaration, un simple mot qui fit battre le cœur d’Edward provoquant une chaleur torride le long de son échine.

« Pourquoi dire oui aujourd’hui ? Pourquoi pas, il y a dix ans ? »

« Parce qu’il y a dix ans, je ne pense pas que tu savais tout ce que tu sais maintenant. » Répondit laconiquement Emmett.

« Quand tu as proposé le jeu, lui as-tu demandé parce que tu savais qu’elle allait dire oui ou parce que tu voulais qu’elle dise oui ? »

Edward réfléchit à cette question. Il était sûr de la réponse il y a dix ans mais maintenant, il ne savait pas.

« Alors ? » Insista son frère tandis qu’Edward restait silencieux.

« Je ne sais pas. »

« Si Edward tu sais. Tu l’as toujours su. Tu l’aimes. Tu es amoureux de Bella. »

« J’aime Bella. Je suis amoureux de Bella. » Répéta-t-il pour tester la manière dont ça sonnait à l’oreille.

« Je sais. » Acquiesça Emmett comme si c’était la chose la plus évidente au monde. Edward répéta encore ses paroles quelques fois.

« J’aime Bella. Je suis amoureux de Bella. »

« Il était temps que tu t’en rendes compte. Je dois te laisser, Edward. Je te vois dès ton retour. A plus. » Edward était dans un état second et ne remarqua même pas que son frère avait raccroché.

« Je suis amoureux de Bella. » Reprit-il dans la chambre d’hôtel. « Je suis amoureux de Bella. » Chantonna-t-il.

Se reprenant après sa découverte, Edward envoya rapidement un message à Bella.

Bonjour, ma belle.

Onze de moins, il n’en reste seulement que quinze.

Même par écrit, cette phrase lui fit ressentir une douleur dans la poitrine. Il ne restait plus que quinze lettres et puis quoi ?

Comme il attendait le retour de la réponse, il repensa à sa conversation.

Quand était-il tombé amoureux d’Isabella Swan.

Depuis quand était-il amoureux de sa meilleure amie.

Et pourquoi, ne s’en était-il jamais rendu compte ?