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vendredi 28 mai 2010

Un ange en enfer: Chapitre 11

Chapitre 11 : Un Week-end mouvementé.

POV Edward

Notre avion en provenance de Chicago avait atterri depuis vingt minutes et nous attendions Emmett, Jane et moi nos derniers bagages. Emmett s'énervait, l'arrivée des valises étant trop lente à son goût. Il était plus qu'impatient de voir Rosalie qui devait déjà nous attendre devant la porte de débarquement.

Quand nous eûmes enfin récupérés nos bagages, nous nous dirigeâmes vers la sortie.

« Au fait, Edward. J'ai pas prévenu Rose que nous avions une accompagnatrice. » Lâcha Emmett en faisant un signe de la tête désignant Jane qui nous suivait.

« Em ! Tu m'avais promis de lui dire sinon, je lui aurais téléphoné moi-même. » Lui reprochai-je en soupirant. Elle allait être furieuse en voyant ma copine.

« Je sais mais… avoue que ça met du piquant à la situation. » (N/Anghju : j'adhère !)

« C'est ça. Dit plutôt que tu te marres quand Rose s'énerve sur quelqu'un d'autre que toi. »

« Ouais… Un peu. J'avoue que je ne comprends pas pourquoi tu l'as prise avec toi. Tu viens ici pour rendre visite à ton fils que tu viens à peine de découvrir. Sa présence est un peu inappropriée. Il a un père depuis un mois et tu lui imposes déjà une belle-mère.» Je soupirai avant de lui répondre.

« Elle est juste une amie et n'a aucune place dans la vie d'Anthony pour le moment. Et puis, elle se tracasse à cause de Bella. »

« On ne peut pas lui donner tort quand on sait comment vous vous êtes remémorés vos souvenirs ! » s'exclama-t-il en riant.

« Chut, moins fort, nigaud. J'essaye de créer une relation correcte avec elle pour une fois. » Dis-je en jetant un coup par-dessus mon épaule pour vérifier si elle ne nous avait pas entendus. Je lui souris en réponse au sien et ralentis ma marche pour l'attendre.

Nous franchîmes la porte et je vis mon frère assailli par une magnifique jeune femme blonde. Lorsqu'ils daignèrent se séparer, je pus enfin reconnaître ma belle-sœur. Celle-ci pivota immédiatement vers moi afin de m'enlacer également. Elle m'embrassa chaleureusement sur les deux joues et arborait un superbe sourire jusqu'au moment où s'écartant de moi, elle aperçut Jane.

« Qu'est-ce qu'elle fout ici, celle-là ? » Cracha-t-elle avec mépris.

« Ca suffit Rose. Elle voulait passer le week-end avec moi. Tu feras bien un petit effort ? »

« Ouais, faudra bien. Mais tu viens pour le petit en premier, pas pour un pré-voyage de noce. Tu as intérêt à assurer si tu veux qu'Isie te fasse confiance, » chuchota-t-elle à mon oreille.

« Je sais Rosalie. Je suis là pour lui en premier, crois-moi. » Me justifiai-je.

« T'as intérêt Cullen. Sinon, elle ne voudra plus de toi après que je me sois chargé de ton cas, » asséna-t-elle avant de se tourner vers ma copine.

« Bonjour, Jane. Bienvenue à Seattle. Bon, maintenant on y va. »

Nous nous dirigeâmes vers le parking afin d'embarquer dans la voiture de Rose qui nous emmena vers l'hôtel. Je nous avais réservé une suite au The Warwick Seattle Hôtel pour Jane et moi. Emmett logeant chez Rose et Bella. Une part de moi l'enviait car il allait pouvoir voir Anthony dès ce soir et demain matin alors qu'il avait été convenu avec Bella que je pourrais voir et emmener mon fils en début d'après midi.

Bella m'avait convaincu que je ne pouvais pas débarquer chez elle ce soir. Effectivement, il était déjà dix-neuf heures trente et Anthony était au lit généralement vers dix-neuf heures. J'avais un peu discuté mais elle n'avait pas fléchi. Je devais donc passer chez elle demain au alentour de treize heures pour aller chercher mon fils. J'avais prévu, sous les conseils de Rose, décidé de l'emmener au zoo. Emmett et sa fiancée m'accompagnerait et j'avoue que j'étais soulagé car même si je voulais vraiment m'occuper d'Anthony, je devais avouer que je ne m'y connaissais absolument pas. Je voulais que Bella me fasse confiance et accepte de me le laisser de temps en temps, mais pour cela, je devais faire mes preuves, comme me l'avait si bien dit Rose.

Mon frère et sa fiancée nous laissèrent seuls à l'hôtel afin de nous installer, de prendre une douche avant de sortir pour dîner et s'amuser un peu. Ils repartaient déposer la valise d'Emmett à l'appartement avant de venir nous rechercher. Jane boudait toujours suite à l'accueil plus que glacial de Rosalie. Elle ne m'adressait pratiquement pas la parole.

Qu'elle boude si ça lui chante ! (N/Anghju : oh que oui !)

Je la vis se diriger vers la salle de bain afin de prendre une douche et j'en profitai pour envoyer un texto à Bella.

Bonsoir Bella.

Suis bien arrivé.

Je viens toujours chercher Anthony vers 13h.

Bonne soirée.

E

J'allumai la télévision en m'allongeant sur le lit. Aucun programme ne m'attirait. En fait, j'attendais la réponse et je trouvais que les minutes étaient bien longues. J'entendis l'eau de la douche s'arrêter quand la mélodie annonçant l'arrivée d'un message me fit sursauter.

Bonsoir,

J'espère que le vol s'est bien passé.

Ok pour demain.

Bonne nuit.

Biz

Bella

Je répondis rapidement.

Embrasse Anthony pour moi.

Bisous à toi.

E

Un sourire étirait mes lèvres quand Jane sortit de la salle de bain, une serviette autour d'elle. Nos échanges avec Bella étaient devenus au fils du temps plus amicaux. Je communiquais avec elle comme si je la connaissais depuis toujours. J'avais appris à la connaître et nous nous étions trouvés des points communs comme la musique classique, la glace au chocolat, les vieux films américains… Je pouvais parler avec elle des heures durant sans ressentir de lassitude. J'avais également repris la composition musicale depuis son retour dans ma vie. J'avais écris une berceuse pour Anthony que je voulais peaufiner avant son prochain séjour chez moi. La musique m'avait manqué.

« Pourquoi souris-tu ? » Me sortit Jane de mes pensées.

« Je pensais à Anthony. Je regrette qu'il soit trop tard pour le voir. »

« Tu t'es déjà attaché à lui ? Il te manque ? » Demanda-t-elle en venant s'assoir à mes côtés sur le lit. Elle se lova contre mon flanc droit, la tête posée sur mon épaule et sa main droite saisissant la mienne.

« Oui. C'est assez bizarre et inattendu mais … oui, il m'a manqué et les moments où on se voit via la webcam, sont vraiment magiques, » avouai-je en regardant devant moi et en posant ma tête sur la sienne.

« Tu vas être un père formidable, » me dit-elle un sourire aux lèvres.

« J'espère. Merci, » répondis-je en embrassant le sommet de son crane. Sa main lâcha la mienne et s'insinua lentement sur mon torse et se mit à déboutonner ma chemise. Son autre main caressait ma cuisse. Cet attouchement était plus qu'agréable mais je devais y mettre fin. Emmett et Rosalie ne tarderaient pas à arriver et je ne voulais pas aggraver la mauvaise humeur de ma belle sœur en me montrant dans une position équivoque. Je me redressai et expliquai que je devais prendre aussi ma douche afin d'aller au restaurant. Je vis au regard qu'elle me lança qu'elle n'appréciait pas que je la rejette ainsi. Je m'enfermai dans la salle de bain afin d'y rester seul.

Trois quart d'heure plus tard, nous prîmes le chemin du restaurant. La soirée fut moins catastrophique que je ne l'imaginais. Nous parlâmes de tout, de rien. Rosalie parla de sa mutation dans une agence de Chicago en septembre qui coïnciderait avec son emménagement avec Emmett. Elle était heureuse de vivre avec lui mais elle ne nous cacha pas que quitter Son Isie et Anthony lui déchirait le cœur. A ses yeux, ils représentaient la famille qu'elle n'avait pas.

Emmett et elle avaient trouvé un grand appartement dans le centre ville et Rose devait venir y passer son mois de congé en août afin de l'aménager. Ma mère avait bien proposé son aide mais Rose voulait se sentir chez elle et avait décidé de le décorer seule. On pouvait voir dans ses yeux toute la joie et le bonheur qu'elle éprouvait à cette idée mais aussi la tristesse et la peine de quitter Seattle et son amie.

Rosalie fut même cordiale avec Jane. Elles échangèrent quelques paroles et cette soirée fut agréable. Au moment de nous quitter afin que de regagner notre hôtel, Rosalie proposa une sortie le lendemain soir et elle envisageait de demander à Bella de nous accompagner. Elle ajouta qu'on devrait certainement se « farcir » le doc mais que ce serait sympa d'être tous ensemble. (N/Anghju : Pas super convaincue…)

J'acceptai sans hésiter. J'avoue que j'étais curieux de connaître ce fameux petit ami de Bella. Il passait quand même pas mal de temps avec mon fils. Mais pour une raison que je ne saisissais pas, Rosalie le détestait. Plus que Jane. Je voulais donc me faire ma propre opinion.

Nous rejoignîmes notre chambre. J'étais impatient d'être le lendemain car j'allais chercher Anthony après le déjeuner afin de passer quelques heures avec lui. Et cette idée me réjouissait au plus haut point. J'étais même impatient d'être avec lui. Moi qui n'y connaissais rien aux enfants, j'avais envie de passer ma journée avec un petit garçon d'un an, le mien.

POV Bella

Je rentrais chez moi après une journée de travail afin de profiter du reste du week-end. La matinée avait été très chargée au dispensaire et j'étais assez fatiguée. J'envisageais de rentrer et de me prélasser dans un bon bain chaud. J'étais partie tôt ce matin et c'était Rosalie qui s'occupait d'Anthony jusqu'à l'arrivée d'Edward.

Il devait venir le chercher après le déjeuner et projetais de l'emmener au Zoo. Anthony serait heureux car il adorait les animaux. J'aurais aimé les accompagner mais je pensais qu'ils avaient besoin d'apprendre à se connaitre et que ma présence constante n'aidait pas. J'avais passé l'après midi à les imaginer devant les ours ou mangeant une glace. Mon fils était comme moi et son père. Il adorait la glace au chocolat.

Tout en faisant couler un bain, je repensais à la soirée d'hier. Edward arrivait vers dix-neuf heures trente et j'avais refusé qu'il passe pour voir Anthony. Celui-ci allait dormir souvent vers dix-neuf heures. C'est vrai qu'exceptionnellement, j'aurais pu faire le garder plus tard mais la véritable raison était que Ian était présent et qu'il n'était pas enchanté de la visite du père de mon fils. Afin de ne pas envenimer les choses, j'avais préféré qu'Edward ne vienne pas. Notre soirée avait été relativement agréable si ce n'est la mini crise qu'il m'avait faite lorsqu'Edward m'avait envoyé un texto pour me dire qu'il était bien arrivé ou la dispute qui avait suivi le passage de Rosalie et Emmett qui logeaient ici. Il avait envisagé de passer la nuit avec moi mais quand j'étais de garde le lendemain, je préférais être seule. Il m'avait donc quitté peu avant le retour de mon amie encore légèrement renfrogné.

J'allais entrer dans la baignoire quand la sonnerie de mon portable se fit entendre. Pensant que c'était peut-être Edward, je me ruai vers le salon et décrochai sans prendre la peine de regarder l'identité de l'appelant.

« Allo. »

« Bonjour, ma chérie. »

« Oh, bonjour Cha… papa. »

« On peut dire que tu es heureuse d'entendre ton père, » plaisanta-t-il.

« Si voyons c'est juste que je pensais que c'était quelqu'un d'autre. »

« Ouais, ton doc de petit ami, je suppose, » proposa-t-il sarcastiquement.

« Ne commence pas. »

« Désolée, Bells. Mais je n'arrive pas à comprendre ce que tu lui trouves. Ok, il est pas mal d'après Sue mais c'est un con. »

« Papa ! » m'offusquai-je.

« C'est vrai. Il ne m'inspire pas confiance. »

« Tu ne le connais même pas. »

« Si. Tu l'as amené avec toi, le mois dernier. »

« Ce n'est pas parce qu'il n'aime pas la pêche que d'office, il est mauvais. » (N/Anghju : Rhoo Charlie le boulet !)

« Ca n'a rien à voir avec la pêche. Je ne le sens pas. Je n'aime pas la manière dont il vous regarde toi et Anthony, » se justifia-t-il.

« Ils nous aiment c'est tout. Ne serais tu pas un peu jaloux par hasard ? » Le taquinai-je en riant.

« Oui, c'est ça. »

« Mais qu'avez-vous, toi et Rose contre lui, » m'énervai-je.

« Ah parce que Rose ne l'aime pas non plus ? Je savais que cette fille avait de la jugeote ! »

« Bon, je suppose que tu ne m'appelais pas pour critiquer mon mec, alors ? »

« Non. Je voulais avoir de tes nouvelles. Savoir si tout allait bien. Je ne t'ai plus vu depuis ta venue avec le Doc. »

« Oui papa, tout va bien. Et je vais faire un effort pour venir te voir rapidement. »

« Parfait. Et comment va mon adorable petit fils. »

« Il va très bien lui aussi. Il est au Zoo avec son père et Rosalie. »

« Son père ? Celui de Chicago ? »

« Il n'en a qu'un que je sache. Alors, oui, il est bien avec Edward. »

« Et quand… quand aurais-je le plaisir de le rencontrer ? » Demanda-t-il avec intérêt.

« Parce que lui trouveras grâce à tes yeux ? »

« Il peut pas être pire que ton Doc. Et puis, quand on voit Anthony, il ne peut qu'avoir pris certaine chose de son père, comme la gentillesse… »

« Dès qu'on se connaîtra un peu mieux, je te présenterais. Je vais te laisser papa. Mon bain est en train de refroidir et j'aimerais être prête quand ils vont rentrer. »

« Ok ma chérie. Je t'embrasse et embrasse mon petit fils. »

« Bisous papa, » répondis-je en raccrochant.

J'avais filé prendre mon bain et me préparer pour la soirée organisée par Rosalie. Celle-ci avait ramené Anthony qui avait été enchanté de sa visite au Zoo avec son père. Son père lui avait offert une peluche tigre que nous avions baptisé Tigrou comme l'ami de Winnie l'ourson qu'Anthony me montra sur son livre. J'étais un peu déçue qu'Edward ne l'ait pas ramené mais il devait aller aussi se préparer. Anthony m'expliqua avec de nombreux signes et d'onomatopées les différents animaux qu'il avait vus. Je pense que ses préférés étaient les fauves d'après son acharnement à me les montrer sur ses livres.

Je lui fis prendre ensuite son bain et après un rapide repas, je le couchai car il était plus que fatigué par cette journée au grand air. Il s'endormit aussitôt tenant Tigrou fermement serré contre lui.

Je m'installai dans le divan attendant Cornelia qui devait arriver pour garder Anthony. Je soupirai au souvenir de cette conversation. Effectivement, Ian n'avait pas fait l'unanimité lors de notre visite à mon père. Celui-ci l'avait ignoré pratiquement toute la journée tandis que Jacob et Leah l'avaient taquiné et charrié la reste du temps. Seule Sue avait été correcte et accueillante avec lui. D'un autre côté Sue était toujours agréable en toutes circonstances et avec tout le monde.

Ian n'avait pas du tout apprécié cette visite et tentait depuis par tous les moyens de m'éloigner de ma famille. Il ne comprenait pas mon besoin de voir mon père régulièrement surtout depuis que je lui avais raconté notre querelle qui m'avait conduite chez MSF. Il avait également très mal pris le fait qu'Anthony préfère jouer avec Seth ou Jacob plutôt qu'avec lui. J'avais bien essayé de lui expliquer que c'était parce qu'il les connaissait depuis sa naissance, rien n'y fit.

Il râla durant tout le trajet de retour. De ce fait, ce jour-là, je ne lui avais pas proposé de loger chez moi, toujours mécontente de ses critiques contre ma famille.

C'était donc avec appréhension que j'envisageais cette soirée organisée par Rosalie. Ma meilleure amie voulait que nous sortions tous ensemble ce soir afin de faire plus ample connaissance avait-elle dit. Mais je ne la sentais absolument pas cette sortie.

D'abord, je doutais fortement que mettre autour de la même table, le père de mon fils ainsi que nos conjoints respectifs soit une bonne idée. Ian n'avait toujours pas digéré son « entrée » dans notre vie et critiquait tout le concernant alors qu'il refusait que je lui en parle. Il n'appréciait pas nos conversations par le net même après que je lui ai expliqué que c'était le moyen le plus pratique pour qu'Anthony puisse profiter un peu de son père, ni l'idée que je fasse des allers-retours à Chicago. Ce qui lui déplaisait surtout, c'était le temps que cela me prenait. Du temps que je ne pouvais lui consacrer. (N/Anghju : est-ce normal de encore moins le trouver sympathique, même si il est canon…)

Concernant Jane, Edward m'avait dit qu'elle acceptait bien la situation mais de là à passer une soirée avec une fille que son petit ami avait connu et avec qui il avait eu un fils, il y avait une marge. Mais Rose n'avait rien voulu entendre et ce matin, quand je m'étais réveillée, elle ne m'avait pas laissé le choix.

Et moi ? Avais-je envie de voir Edward et la fille qui un jour serait peut-être la belle-mère d'Anthony ? Avais-je envie de passer une soirée avec celui qui m'avait par deux fois, chamboulée au point de tout oublier et de succomber dans ses bras ? Saurais-je rester insensible à sa présence alors que lors de mon voyage à Chicago, sa seule présence faisait s'emballer mon cœur ?

J'étais concentrée dans mes pensées quand la sonnette de la porte d'entrée me tira de mon questionnement. J'ouvris et me trouva face à Cornelia et Ian. Je m'effaçai afin de leur permettre d'entrer. Quelques consignes et un bisou à mon fils et nous sortîmes afin d'aller retrouver les autres au « Crab Pot » un bar restaurant sympa non loin du port. La carte était variée et l'ambiance toujours très agréable tant côté bar que côté restauration.

Rosalie avait voulu un endroit décontracté afin de détendre l'atmosphère, supposai-je. Nous arrivâmes rapidement n'habitant pas loin du port. Et dans un silence de plomb. Ian m'accompagnait à contre cœur, je le savais mais j'avais insisté pour qu'il soit présent. Il me reprochait suffisamment d'accorder trop d'importance à Rosalie, son mec ou Edward pour risquer une nouvelle querelle.

« Bon, nous y voilà, » lâcha-t-il dans un soupir. Je vis ses doigts crispés sur le volant et son regard fixé droit devant lui.

« Ian ? Si vraiment ça t'embête à ce point, je peux y aller seule ? » Tentai-je doucement.

« Non, ça va. Nous allons aller passer la soirée avec… tes amis. »

« D'accord. Mais alors, fais un effort, s'il te plaît. Rosalie est ma meilleure amie et j'aimerais que vous vous appréciiez un peu. »

« C'est bon. Je t'ai dit que ça allait. Tu vas voir, je vais être le petit ami le plus adorable qui soit, » répondit-il en souriant. Il lâcha enfin le volant et se pencha vers moi afin de déposer un baiser sur mes lèvres. « On y va ? »

« Oui. »

Ian sortit de la voiture, en fit le tour afin de m'ouvrir la portière. Nous nous dirigeâmes main dans la main vers le restaurant. Rosalie m'avait informée qu'elle allait chercher Edward et Jane et qu'ils nous attendraient déjà à table. Nous les repérâmes rapidement, mon amie faisant de grands signes à mon attention. Nous nous approchâmes d'eux et je sentis mon cœur se serrer à la vue des quatre personnes qui me regardaient.

Dans leur regard, des émotions diverses passèrent me mettant mal à l'aise. Rosalie me regardait avec gentillesse, Emmett avec amusement, Jane avec appréhension et crainte et Edward avec un mélange de joie, fierté mais aussi une touche de colère que je ne comprenais pas.

Rose fit rapidement les présentations et je m'installai entre Ian et Emmett me trouvant ainsi face à Edward. Celui-ci nous observait et je ne pus que baisser les yeux sous son regard. Le serveur vint prendre notre commande avant de nous laisser à nouveau entre nous sous un silence pesant.

POV Rosalie

Nous étions tous assis autour de la table ronde au « Crab Pot » un restaurant sympa non loin du port où Emmett et moi avions nos habitudes. J'avais organisé cette sortie principalement pour qu'Edward et Isie fassent plus ample connaissance. Evidemment, nous devions nous farcir les deux boulets qu'ils avaient dans leur vie. (N/Anghju : futée Rosalie !)

Je devais reconnaître que depuis hier soir, je voyais Jane sous un autre angle. Nous avions été dînés tous les quatre et je l'avais découvert très différente de la fille que j'avais imaginé. Elle était réellement douce et gentille comme Edward la décrivait. De plus, Anthony l'avait apprécié lors de la visite su Zoo cette après midi. Elle avait joué avec lui, lui avait expliqué certaines choses sur les animaux avec des mots totalement adaptés à un petit garçon de son âge. C'était à croire qu'elle-même avait des enfants. Mais je ne pouvais m'empêcher de trouver qu'elle n'était pas faite pour mon beau-frère.

Pour ce qui était de Ian-sexy-doc- de-mes-deux-Shefferd, le courant ne passait toujours pas. Je ne pouvais pas dire exactement ce que je n'aimais pas chez lui mais c'était viscéral. Je n'arrivais pas à lui faire confiance depuis le début et encore moins depuis ses menaces à moitiés voilées qu'il m'avait faites quelques mois plus tôt. Malheureusement, tout cela ne s'appuyait sur rien de concret.

Nous étions donc assis ensemble à nous observer dans un silence pesant. Il fallait vraiment que je trouve un moyen de dégeler la situation et rapidement car la tension montait. Emmett me regarda, lui aussi mal à l'aise alors qu'il était comme un poisson dans l'eau en toute circonstance.

« Comment s'est passé ta journée Ian ? » Questionnai-je amicalement alors que je n'en avais rien à foutre. Mais j'avais promis à Isie d'être agréable avec son mec.

« Bonne, merci, » répondit-il simplement.

« Et toi, Jane, cette après midi ne t'a pas trop fatigué car nous avons beaucoup marché ? » En parlant, je vis les garçons échanger quelques paroles entre eux. L'atmosphère semblait se détendre doucement.

« Non, Rosalie. Même si je ne suis pas sportive, j'apprécie la marche. Et J'ai vraiment passé une très bonne journée. Ton fils est vraiment adorable, Bella. »

« Heu… Merci, » répondit mon amie en rougissant. Mon amie n'aimait pas les compliments et je soupçonnais Bella d'être très mal à l'aise face à la copine du père de son fils. En parlant de ce père, je le vis jeter un coup d'œil vers Isie pour la troisième fois au moins depuis notre arrivée. Ian était proche d'elle et son bras entourait ses épaules et j'avais la nette impression que ce simple geste dérangeait Edward.

Hum… Pourquoi ?

Nous entrâmes à notre tour dans la conversation et Jane rapprocha sa chaise d'Edward afin de placer sa main sur sa cuisse. Je surpris à ce moment un regard de ma meilleure amie vers celui-ci avant qu'elle ne baisse les yeux. Je continuais quelques minutes à observer le manège des différentes personnes autour de cette table. Evidemment, Emmett semblait complètement à son aise, parlant de Base Ball et de sport, son sujet de prédilection. Ian se pencha vers Isie et l'embrassa au coin de la bouche ce qui la fit rougir. Je souris face à son embarras. Moi j'adorais les marques d'affection de mon homme mais elle était plus timide et réservée. Mais Ian le savait et n'avait jamais agi ainsi en public auparavant. Voulait-il marquer son territoire ? Je reportai rapidement mon attention sur Edward qui arborait à présent un visage… fermé et froid. Il attrapa son verre et but une grande gorgée de vin avant d'afficher un sourire poli sur ses lèvres.

De plus en plus bizarre !

« Au fait, Bella ? Anthony n'était pas trop fatigué en rentrant ? » Demanda Jane.

« Si ! Il a à peine mangé et s'est endormi comme une masse ensuite. Mais il était très content de sa journée. »

« Tony est un petit bonhomme adorable et vite satisfait, » ajouta Ian en enlaçant plus fort mon amie.

Mais qu'est-ce qu'il m'énerve avec ce maudit surnom.

« En parlant de lui justement, » commença Emmett. Pourquoi subitement, je sentais mal ce qu'il allait dire. Tout le monde pivota vers mon homme et attendait patiemment qu'il poursuive.

« Je ne savais pas qu'il parlait et gémissait la nuit ? » demanda-t-il avec un sourire malicieux sur le visage alors que son regard était ancré dans celui d'Isie qui fronçait les sourcils ne saisissant pas où il voulait en venir. J'avoue que moi non plus.

« Pourquoi dis-tu ça ? Il t'a empêché de dormir cette nuit ? » Répondit-elle précautionneusement.

« Non, c'est lors de ta visite le mois dernier chez mes parents. Je l'ai entendu gémir et parler dans le baby phone qui était branché dans le salon. Rosalie avait oublié son livre, » répliqua-t-il, son sourire s'agrandissant au fur et à mesure que les joues d'Isie devenaient cramoisies. Je levai mes yeux vers Emmett, pour une demande silencieuse et vis qu'Edward était aussi perturbé qu'elle.

Oh, Oh. J'ai dû louper quelque chose, moi !

« C'est… oui…mais… Il devait être perturbé par le changement de lit et de maison, » bégaya-t-elle.

« Oui, tu dois avoir raison. Mais je suis étonné de ce qu'un enfant pour faire. Mais de plus, ce fut une journée très mouvementée et chargée pour lui. C'est peut-être sa manière de décompresser, » ajouta-t-il un large sourire aux lèvres tout en gardant son regard rivé sur elle. Je vis Isie déglutir difficilement avant de s'excuser en bafouillant et de se lever pour se rendre aux toilettes. Edward se tortillait sur sa chaise mais son visage restait impassible.

« Toi qui a le sommeil léger, frérot. Ca va être gai quand il viendra en vacances, » poursuivit Emmett en s'adressant à Edward qui le fusilla du regard. Le serveur arriva sur ces entrefaites avec nos plats. Je vis mon beau-frère souffler de soulagement et la conversation repris sur un sujet moins délicat mais qui tenait à cœur à mon homme : la bouffe. J'en profitai pour m'éclipser rapidement à la recherche d'Isie et surtout lui tirer les vers du nez.

Quand je pénétrai dans les toilettes, je me retrouvai face à elle, appuyée contre un lavabo, triturant ses doigts nerveusement.

« Hey, Isie, » l'appelai-je pour qu'elle signaler ma présence.

« Oh, Rose, » sursauta-t-elle.

Toi ma vieille, t'as pas la conscience tranquille.

« Tu n'aurais pas quelque chose à me dire, par hasard ? » attaquai-je.

« No…non pourquoi ? »

« Mais je suis sûre du contraire. Accouche, Isie où je vais demander à Emmett la vérité, » répliquai-je en pivotant sur moi-même faisant mine de sortir.

« NON !, » criai-t-elle en saisissant mon poignet.

« Alors vas-y. Je suis toute ouïe ! » Ajoutai-je en souriant. Je me doutais légèrement de ce qui allait suivre mais la situation m'amusait et je voulais qu'elle avoue.

« Jaicouchéavecedawrdcesoirlà »

« Heu…Pardon. Peux-tu répéter en mode slow. »

« J'ai couché avec Edward ce soir là. »

« Hum et évidemment, Emmett a entendu dans le baby phone que tu avais oublié d'éteindre. »

« C'est ça ! Marre-toi. »

« Isie ! Je vais quand même pas en pleurer. C'est super. »

« Quoi ! Super. Qu'est-ce qui te paraît super là dedans ? » S'énerva-t-elle.

« Bon, tu vas te calmer d'abord. »

« Me calmer. T'en à de bonne toi. Si tu as compris. Ian ou Jane peuvent y penser aussi, » ajouta-t-elle en cachant son visage dans ses mains.

« Je ne pense pas. Pour une fois, Emmett a été assez subtile dans le choix de ses paroles. Ils ne se doutent de rien. Le seul à avoir aussi compris c'est Edward. Et que comptes-tu faire ?»

« Comment ce que je compte faire ? Rien voyons. C'était une erreur. »

« Hum… Une erreur. Faire deux fois la même avec le même mec… Et tu crois que je vais te croire. » Cette fois, c'est moi qui m'énervait. J'avais bien vu tous leurs regards depuis notre arrivée. J'avais vu la colère d'Edward quand Ian s'approchait trop d'elle ou la peine d'Isie quand Jane le touchait.

« Oui, tu vas me croire car c'est la stricte vérité. C'est… c'est … »

« Mais oui. Tu as fantasmé sur ce mec durant plus d'un an et demi. Et à la première occasion tu lui saute dessus. Mais c'est une erreur. Tu y penses plus que tu ne veux l'admettre Isie. Tu n'as jamais réagi avec Ian comme je t'ai vu réagir durant ce repas. Alors crois que c'est une erreur si tu veux mais moi je sais que tu éprouves quelque chose pour Edward. »

« Ce n'est pas vrai. J'aime Ian et tu le sais. »

« Non, tu n'aimes pas ce… ce type. Tu t'obliges à le croire. Ouvre les yeux. Edward est cent fois meilleur pour toi et Anthony que lui. »

« On parle pour faire du vent. Il est avec Jane de toute façon, » répliqua-t-elle avant de franchir la porte me signifiant qu'elle ne voulait pas poursuivre cette discussion. Elle ne m'avait pas contredite quand j'avais dit qu'il était mieux pour elle.

Je ne vais plus te lâcher ma vieille.

Nous revenions à la table où l'ambiance s'était considérablement détériorée. Isie me jeta un coup d'œil avant de reporter son attention sur Edward et Ian qui parlaient très fort. Jane tentait de calmer Edward et Emmett affichait un air désolé quand il me vit.

Nous comprîmes vite que la discussion tournait autour d'Anthony. De ce que je compris, Edward avait informé Ian qu'il avait bien l'intention de s'occuper le plus possible de son fils et de s'investir dans son éducation. Ce à quoi, Ian aurait répondu qu'il ne pouvait pas débarquer ainsi dans la vie de Bella, de tout chambouler alors qu'il ne connaissait même pas l'existence de son fils un mois et demi plus tôt. Le ton montait de plus en plus et Ian finit par se lever vite suivi par mon beau frère. Emmett fit de même afin de les empêcher d'en venir aux mains.

« Tu n'as rien à dire dans leur vie. Ils n'ont pas besoin de toi. Je suis là et je m'occuperai d'eux. »

« Je ne te demande pas l'autorisation. Je verrai mon fils et ce n'est certainement pas toi qui m'en empêchera, » cracha Edward avec hargne.

« C'est ce qu'on va voir. Retourne à Chicago faire le joli cœur. Tu dois en avoir semé quelques uns d'enfants là-bas. Alors laisse ma famille tranquille, » riposta Ian.

« Ma vie ne te regarde pas. Mais sache que c'est ma famille et pas la tienne, ajouta Edward.

« Parce que tu penses que Bella voudrait d'un père qui baise à tort et à travers.» (N/Anghju : Euh… oui, oui !)

« Que sais-tu de ma vie ? Et ça n'a rien à voir avec Anthony. » Edward se rapprochait dangereusement de Ian et heureusement que son frère était là pour faire barrage. Tous les regards de la salle étaient tournés vers eux.

« Je sais beaucoup plus que tu ne crois. J'ai des amis à Chicago. Tanya, Kate, Carole, Anne, Emy, Sophie… ça ne te dis rien ? Tu veux que je continue la liste, « rétorqua Ian, un sourire satisfaisant sur le visage face à l'expression horrifiée de Jane et Isie et de la fureur d'Edward.

« Ce que je fais de ma vie ne te concerne pas. Et si j'ai un conseil à te donner, c'est de ne plus t'en mêler. Quand à Anthony, n'oublie pas que c'est moi son père et pas toi. »

« Non, t'es pas digne d'être son père. Tu n'es qu'un…. » Attaqua Ian. Il fut interrompu dans sa phrase car Edward venait de l'empoigner par le col de sa chemise et s'apprêtait à leur fracasser la gueule. Emmett tentait tant bien que mal de retenir Edward mais il était déchainé. (N/Anghju : Non, lâche le fauve !)

« STOP ! Ca suffit ! » S'égosilla Isie, ramenant le calme instantanément. Elle avait le visage rouge de honte et de tristesse face à ce spectacle mais également dû aux innombrables larmes qui ruisselaient sur ses joues. Tous deux s'arrêtèrent net et la regardèrent avant qu'Edward ne lâche l'autre idiot.

« Bella ? » prononça Ian en voulant faire un geste vers elle mais elle l'en empêcha en levant la main devant elle. Isie attrapa son sac et se dirigea en courant vers la sortie, toujours en pleur.

« Vous êtes fiers de vous, les deux coqs ? Où penses-tu aller si vite, toi ? » Apostrophai-je le doc qui voulait la suivre.

« Je vais rejoindre Bella. »

« C'est hors de question. Tu… vous avez fait assez de dégâts pour la soirée. Je vais la trouver et la calmer. Toi, Emmett, ramène ton idiot de frère à l'hôtel. Et toi, Edward, t'as qu'à payer la note pour te faire pardonner, » lançai-je avant de m'élancer à la suite d'Isie. (N/Anghju : Oh joli ! Le bon plan !)

Je retrouvai facilement mon amie qui sanglotait à un arrêt de bus. J'étais triste pour elle mais d'un autre côté, le Ian venait de descendre en flèche dans son estime et ça, c'était fabuleux. Je m'assis à ses côtés et la consola avant de héler un taxi qui nous ramena à l'appartement. Durant tout le trajet, elle n'ouvrit pas la bouche et je respectai son silence. Nous parlerions plus tard.

Cornélia nous accueillit mais s'éclipsa rapidement voyant la tête d'Isie. Elle passa dans la chambre de son fils, l'embrassa et murmura quelques mots à son oreille que je ne compris pas avant de gagner sa chambre et de se jeter sur son lit où elle s'endormit toute habillée.

Emmett me rejoignit une demi-heure plus tard. Son frère n'avait pas non plus ouvert la bouche durant le trajet jusqu'à son hôtel et il me raconta que Ian lui avait jeté un regard haineux avant de quitter le restaurant. Jane était aussi choquée et avait pleuré aussi.

Nous discutâmes quelques minutes avant de nous endormir aussi. Mon fiancé était d'accord avec moi. Ian ne convenait pas à Isie et pouvait se révéler dangereux. Quand à son frère, il était bien plus attiré par mon amie qu'il ne voulait le laisser paraître. Il me raconta sa discussion après ce fameux week-end ou son frère avait admis être perturbé par Isie. Quand à moi, connaissant mon amie, j'étais certaine qu'elle nourrissait des sentiments peut-être ambigus mais des sentiments tout de même pour son beau militaire. Mais têtus comme ils l'étaient tous les deux, ce n'était pas gagné.

POV Bella

Voilà quinze jours qu'Edward était venu rendre visite à son fils. Quinze jour que la soirée avait dégénérée. Quinze jours que ma vie avait basculé. Quinze jours que je me morfondais lamentablement chez moi.

Je ne sortais de chez moi que pour travailler et me promener avec mon fils dans le parc ou au port. J'avais dû raconter à Derek ma mésaventure et je lui avais demandé après les évènements de la semaine dernière d'éviter de me faire travailler en même temps que Ian. Il avait accepté sachant que si je lui demandais une telle chose, ça devait être grave. Derek s'était inquiété pour son filleul mais je l'avais rassuré. Depuis, il m'envoyait fréquemment pour les suivis à domicile, un nouveau service que nous développions.

Rosalie m'avait beaucoup soutenu surtout cette semaine et me maternait un peu trop. Mais comment lui en vouloir. Elle avait assisté à tout. Nous évitions d'aborder le sujet comme nous évitions de parler d'Edward.

Edward !

Il avait essayé de s'excuser pour son emportement au restaurant mais je l'avais ignoré, refusant de lui parler tant avant son départ qu'au téléphone. C'était donc Rose qui jouait les intermédiaires entre lui et son fils mais avec la consigne de ne pas parler de moi ou des deniers évènements. Restant toujours dans un coin de la pièce, je pouvais malgré tout entendre sa voix. Et elle me manquait. Nos discussions me manquaient. Mais je tenais bon.

Je ne lui en voulais plus pour le restaurant. Mais j'étais à nouveau perdue. Ne sachant pas ce que je devais faire, ce qui était le mieux pour mon fils ou moi. Alors j'attendais et je végétais en attendant de trouver la réponse.

J'étais donc une fois de plus dans mes pensées, le mot qu'il m'avait écris ce matin là à Jalalabad entre les doigts. Je me connaissais par cœur et le papier commençait à s'abîmer. Je fermai les yeux et cette journée me revint en mémoire. Je me revoyais le soigner, lui parler à la cantine ou en nous promenant. Je voyais le baraquement, son corps me collant à la cloison, ses lèvres m'embrassant, ses mains me caressant. J'avais l'impression de sentir la chaleur m'envahir lorsque son sexe durcit s'était écrasé contre mon centre…

Une musique retentit.

Je sursautai au son de la sonnerie de mon portable. Je la reconnus immédiatement comme étant celle que je lui avais attribuée. Je saisis le portable et hésitai avant de prendre la décision de décrocher, tremblante.

« Allo. »

« Bella, ne raccroche pas, s'il te plaît, » supplia-t-il.

« Bonjour, » murmurai-je d'une voix chevrotante.

« Il faut que je te parle. »

« Edward, pas maintenant… »

« Je suis devant ton immeuble, Bella, » me coupa-t-il.

Je me précipitai vers la fenêtre du salon et je le vis. Il était debout sur le trottoir d'en face et son visage était levé vers mon appartement. Nos regards se trouvèrent instantanément. Il était encore plus beau que dans mon souvenir. Une boule grossissait dans ma gorge et c'est d'une voix à peine audible que je répondis.

« Monte. »

mercredi 19 mai 2010

Alphabet WE: Chapitre 26: K comme Kismet (Destinée)

Chapitre 26 : K comme Kismet.

Les bâtons et les pierres peuvent casser mes os, mais les mots peuvent blesser. Edward était incapable de compter le nombre de fois où ces mots étaient sortis de sa bouche durant sa vie. Ou le nombre de fois où Bella les avait prononcés. Que ce soit à propos des drôles de pyjamas de Bella ou des débuts d'Edward avec une moustache qui poussait, les mots avaient rapidement été sortis et ils en riaient ensemble.

Les insultes étaient si faciles quand ils étaient enfants. Elles n'avaient pas vraiment de sens mais ils étaient des enfants. C'était de toutes petites insultes.

Emmett avait toujours été celui qui poussait les insultes et les remarques trop loin. A l'école primaire, il avait raconté de petites choses stupides comme Edward faisant encore pipi au lit à dix ans alors que c'était totalement faux. Ensuite, il s'en était pris à Bella en se moquant de son manque d'interaction avec les autres enfants. L'appelant même la paria sociale.

Quand ils furent plus âgés, Emmett les taquina sur les liens étroits qui les unissaient. Il faisait des remarques obscènes alors que comme tout le monde, il savait qu'ils n'étaient qu'amis. Ils s'en moquèrent car il savait que tout ce qu'il disait était aussi faux que les seins d'une star de porno.

Mais il existait une personne qui pensait autrement d'eux : Angela Weber. Plusieurs fois elle avait fait des commentaires sur le fait qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Que c'était le destin qui les avait réunis, que c'était écrit dans les étoiles. Elle faisait des remarques sur la manière dont l'un savait juste par un regard, ce que l'autre voulait. Quand ils disaient qu'ils étaient simplement les meilleurs amis du monde, Angela levait les yeux au ciel en disant qu'ils se cachaient la face.

Quand Angela avait entendu l'histoire de leur rencontre au supermarché, elle avait ri très fort et s'était écrié : « Tu vois que c'est le destin. » Edward n'avait jamais oublié le regard d'Angela ce jour-là quand elle avait ajouté : « C'est votre destinée, les gars. Un truc comme ça n'arrive pas sans raison. Vous deux, vous êtes destinés à être ensembles. »

Ces mots résonnaient toujours dans l'esprit d'Edward mais il n'y avait jamais vraiment réfléchi avant aujourd'hui, alors qu'il regardait Belle arpenter la chambre.

« Nous avons besoin de parler. »

Edward ne cessait de se répéter ces quatre mots dans sa tête en trébuchant, en reculant contre lit. Les quatre mots les plus redoutables et les plus inquiétants de toute sa vie. Dans sa tête, il les entendait comme une symphonie obsédante. Il regardait Bella qui vint s'assoir à côté de lui.

« Nous avons besoin de parler de nous. »

Il n'arrivait même plus à envisager toutes les possibilités de cette discussion, toutes les directions qu'elle pouvait prendre, tout ce qui pouvait être dit. Il ne pouvait penser qu'à eux et uniquement à eux. La fin, pensait Edward. C'est la fin. Je l'ai perdue à tout jamais.

La tension dans la chambre était lourde, palpable. Il étouffait et pensait que ça ne touchait que lui. Il sentait presque un nuage sombre s'abattre sur eux.

Il ne s'était jamais senti aussi nerveux. Il n'arrivait même pas à se rappeler d'un jour où il aurait été aussi anxieux. Il pouvait également voir la nervosité consumer Bella.

Tout son corps était tendu dû à l'agitation sous jacente. Il se sentait tremblant comme ses mains posées sur ses genoux. Son genou gauche rebondissait nerveusement sur le sol de manière incontrôlable. Il avait aussi une boule dans la gorge qui pouvait exploser à tout moment, libérant une douleur qui ne le calmerait pas.

Il baissa les yeux, nullement dérouté par le fait qu'il soit toujours nu tandis que Bella portait un top minuscule sur un short de garçon. Il se rappelait leurs retrouvailles quelques heures plus tôt avant que tout ne vole en éclat.

Même maintenant à bout de nerf, Bella restait la plus belle. Ses cheveux étaient emmêlés, signe qu'elle les avait trituré. Son visage était rouge et sa posture était atroce. Elle était recroquevillée sur elle-même, ses épaules affaissées de découragement mais elle restait magnifique pour lui.

Pendant cinq minutes, tous deux se regardèrent. Et comme s'ils avaient été pris en faute, reportèrent leur attention sur l'un des meubles de la chambre ou pour Edward sur le short des Mariner's, jeté sur la commode. Il se demanda si Bella l'avait porté durant son absence, ce qui le fit sourire mélancoliquement un bref instant.

Les rares fois où Edward put observer Bella sans qu'elle ne s'en rende compte, il avait vu de l'inquiétude dans ses yeux. Elle était nerveuse.

Son instinct naturel était de la consoler, de lui demander ce qui n'allait pas, de l'envelopper de ses bras afin qu'elle se sente mieux, pour la faire rire, lui faire oublier ce qui n'allait pas, mais il devait parler. Et il savait qu'il ne pouvait pas. C'était la raison de sa détresse et de son inquiétude se lisant sur son visage. C'était la raison de sa douleur.

Et ça le tuait.

« Que sommes-nous ? » Demanda Edward, en déglutissant. Il avait rassemblé tout son courage. Les paroles résonnant dans le silence de la pièce, effrayèrent Bella.

Encore une fois, son instinct naturel pour la réconforter apparu mais il ne pouvait pas. C'était de sa faute.

« Bella, s'il te plaît, dis quelque chose. » Supplia-t-il tandis qu'elle restait stoïque. Des larmes silencieuses coulaient sur ses joues. Il regarda une larme accrochée à son menton avant de s'écraser sur sa cuisse.

« Je ne sais pas quoi dire… par où commencer. » Répondit-elle. Le nœud dans la gorge d'Edward s'agrandit subitement.

« Prend ton temps. » Bégaya Edward, d'inconfort. Son corps le démangeait tellement il était mal à l'aise. Il ramassa ses sous-vêtements et les enfila.

« Nous… » Commença Bella. Cet arrêt rendait Edward plus nerveux. Un sanglot sortit de la bouche de Bella et cette-fois, Edward lui saisit la main. De son pouce, il caressa le dos de sa main, profitant de sa douceur.

« Nous…? Nous quoi, Bells ? » La pria-t-il frénétiquement, raffermissant sa prise sur sa main. Bella la serra également plus fort.

« Ca fait juste trop mal. » Avoua-t-elle. Edward la regarda choquée. Il ne comprenait pas et était effrayé. Il avait toujours su démêler ses émotions mais là, il était confus.

« Qu'est-ce qui te blesse, Bella ? Quoi ? Tu ne me dis pas n'importe quoi ? » Gémit-il en tombant à genoux. Il était maintenant face à Bella qui était toujours assise au pied du lit. Ses deux mains étaient à présent entre les siennes, reposant sur ses genoux. Edward avala difficilement et sentit des vibrations dans ses mains. Les genoux de Bella tremblaient plus fortement que les siens plus tôt.

« Ceci. » Expliqua-t-elle en faisant un geste circulaire montrant la chambre. Mais jamais elle ne lâcha les mains d'Edward avec son autre main. « Nous ne pouvons plus le faire, Edward, ce jeustupide. Nous n'aurions jamais dû commencer. »

« D'accord. » Répondit-il, tenant toujours Bella, mais il se redressa sur ses talons. « Mais dis-moi pourquoi ? Donne-moi une bonne raison pour arrêter ? » Le poids qu'il avait au niveau de la poitrine s'intensifia et soudain, il se transforma en douleur. Edward avait l'impression que son monde s'écroulait et qu'il ne pouvait rien y faire. Il avait besoin d'elle, de tout d'elle. Il avait besoin de se réveiller à ses côtés, de voir son visage et de sentir son corps contre le sien.

« Parce que ça fait mal. » Expliqua Bella en se dégageant de lui. Elle se leva et se réfugia dans un coin de la pièce. « Ca fait foutrement mal. Je ne peux plus le faire. »

Edward se leva précipitamment, bondissant du lit pour se rendre auprès de Bella. Il la saisit par les épaules et la pivota pour qu'elle soit face à lui. Ses bras s'enveloppèrent autour d'elle. Les bras de Bella pendant mollement le long de son corps.

« Bella. Pourquoi ? » Insista-t-il, voulant absolument une réponse. Il lui chuchotait que tout allait bien se passer mais Bella l'ignora.

« Tout ne se passera pas bien ! » Cria-t-elle comme elle s'extirpait des bras d'Edward. « Tu ne l'obtiendras pas, Edward. Bien sûr que non. Je savais que tu ne le serais pas. »

« Obtenir quoi, Bella ? » S'énerva Edward en tirant sur ses cheveux. « Je ne sais pas ce que tu veux dire. Pourquoi devons-nous arrêter ? »

« Parce que c'est trop. » Concéda-t-elle en glissant à terre près du lit.

« Qu'est-ce qui est trop ? Dis-moi ! Explique-moi. »

Edward se laissa tomber au sol face à Bella, saisissant à nouveau ses mains.

« Je ne peux pas le faire… Je ne peux pas savoir ce qui se réveille… » Gémit-elle, doucement. Edward tenta de la consoler en frottant ses mains.

« Tu ne peux pas savoir ce qui se réveille, Bella ? Permet-moi mon amour. Laisse-moi comprendre. Dis-moi ce qui ne va pas ? »

Bella le regarda, les yeux rougis de larmes avant que sa tête ne tombe en avant emportée par un nouveau sanglot qui secoua tout son corps svelte. Cette épreuve était pénible pour Edward, la regardant sans pouvoir rien faire. C'était uniquement de sa faute et il ne pouvait rien faire pour arrêter ses larmes de tomber ni empêcher sa douleur de croître.

« Ne m'appelle comme ça. » Dit-elle à voix basse. Edward inclina la tête, confus.

« Je dois t'appeler Bella ? »

« Bien sûr. Tu ne réalise même pas ce que tu fais. » Gémit-elle. « Ne m'appelle pas mon amour alors que cela ne signifie rien. »

« Mais je veux le dire. » Répliqua Edward ce qui attrista encore plus Bella.

« Je ne peux pas…. Je ne veux pas que ça réveille… quand cette mascarade sera terminée, nous allons revenir à être simplement des amis. C'est tout ce que nous serons jamais, juste des amis. N'est-ce pas ? » Murmura-t-elle très bas mais Edward réussit à l'entendre.

« Juste des amis. » Répéta-t-il à voix haute. Edward ressentit immédiatement une profonde douleur dans la poitrine. C'était presque insupportable. Ces deux mots déchirèrent son cœur comme un coup de poignard.

« Ouais, Edward. » Répliqua-t-elle timidement. Le silence se fit dans la chambre. Aucun mot, aucun bruit ne se fit entendre jusqu'à ce qu'Edward rampe jusqu'aux papiers éparpillés au sol près du chapeau. Rapidement, il se leva et se dirigea vers Bella tenant le chapeau. Il lui tendit sous son regard apeuré.

« Choisis une lettre, Bella. » Chuchota Edward. Bella secoua la tête.

« Choisis une lettre, Bella. » Répéta-t-il à nouveau. Mais elle continua à secouer la tête. Cette fois, elle se mit même à pleurer. Edward s'agenouilla à ses pieds.

« Choisis une lettre mon amour. »

« Ne m'appelle pas comme ça, Edward ! » Hoqueta Bella à travers ses larmes.

« S'il te plaît, choisis une lettre, Bells. » Insista Edward en plaçant le chapeau sous son nez. Mais Bella le dégagea le poussant de la main.

« Je ne peux pas, Edward. N'as-tu pas écouté tout ce que je t'ai dit ? Je ne peux plus jouer à ce jeu stupide. »

Edward baissa la tête et regarda Bella au travers de ses cils un bref instant avant que son regard ne se pose sur le chapeau dans sa main. Il se redressa face à elle et tira une lettre.

« Je suppose que ce sera mon tour alors. » Annonça-t-il tandis que la mâchoire de Bella tombait.

« Edward, je ne peux… » Commença-t-elle mais les lèvres d'Edward la coupèrent. Il plaça ses mains sur ses joues et déposa un chaste baiser sur ses lèvres. Ses intentions étaient de l'embrasser mais Bella le repoussa un peu.

« Pourquoi me fais tu mal ainsi, Edward ? » Demanda-t-elle.

« Crois-tu sincèrement que je ne suis pas dans le même état, Bella ? Penses-tu vraiment que j'ai un tel sang-froid ? Ce n'est plus du jeu pour moi. Et ça ne l'ai plus depuis un certain temps. Ne l'as-tu pas remarqué ? J'ai essayé de briser ton unique règle aussi vite que j'ai pu. Bella Swan, je t'aime. » Avoua Edward en la regardant. Il vit une lumière briller dans ses yeux.

« Qu..Quoi ? » Demanda-t-elle dans un souffle.

« Je t'aime, Bella. »

« Vraiment ? »

« Penses-tu vraiment que tu doives poser cette question ? »

Edward regarda le coin de ses lèvres se soulever dans un faible sourire. Ses yeux commencèrent à s'éclaircir et sa respiration reprit un rythme régulier.

« Donc, pas de raison ? Et maintenant ?» Demanda-t-elle. Edward sourit franchement mais une pointe de tristesse restait derrière. Bien qu'il lui ait avoué, elle ne l'avait pas fait en retour. Oui, Bella avait avoué vouloir plus de leur relation mais elle n'avait pas dit qu'elle l'aimait. Il pouvait supposer que c'était réciproque mais aussi égoïstement que cela puisse paraître, il voulait l'entendre.

« Je ne sais pas. Nous allons continuer le jeu jusqu'à la fin et puis nous verrons jusqu'où cela nous mènera. »

« Je pense que tu veux juste continuer à avoir du putain de sexe ! » Le taquina Bella, citant un des commentaires d'Emmett un peu plus tôt. Edward rit s'asseyant près d'elle et l'entourant de ses bras. Il était heureux qu'elle se sente mieux, mais Edward ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'amertume de ne pas avoir entendu Bella lui dire « je t'aime ». Il ne voulait pas lui demander de le dire alors il resta calmement près d'elle.

« Suis-je à blâmer ? Je suis habitué à avoir les plus hallucinantes parties de sexe maintenant. C'est de ta faute, tu sais. » Plaisanta-t-il. Bella rit et il s'en réjouit en silence. Elle était belle ainsi.

« Mais sérieusement, Edward. Où en sommes-nous ? Que sommes-nous ? »

« Nous sommes deux amis qui ont été trop stupides pour voir ce qu'ils avaient juste devant eux depuis vingt ans. » Déclara-t-il. Mais cela sonnait plus comme une question que comme une affirmation.

« Mais quoi maintenant ? »

« Je ne sais pas. » Répondit-il. « Disons simplement que nous allons voir où cela nous mène. D'ailleurs, j'ai toujours ce beau morceau de papier qui promet d'être amusant. » La harcela-t-il en l'agitant sous ses yeux suggestivement. L'ambiance dans la chambre était plus légère maintenant mais un soupçon de tension était encore présente.

« Donc, nous allons aller jusqu'au bout ? » Questionna Bella en se tournant vers lui. Edward hocha la tête. « Respecte-t-on les règles ? »

« Quelles règles ? » répondit Edward avec suffisance. « Tu as dit au diable les règles et je me souviens que tu as dit, toutes les règles. »

« Je savais que j'allais m'en mordre les doigts ! » S'amusa Bella dont les yeux n'étaient plus rouges. Edward sourit à la douce musique de son rire alors qu'il était toujours en colère contre lui-même.

« Veux-tu revenir à la façon dont c'était au début du jeu ? »

« Non ! » Rugit Bella rapidement. Non, jamais. »

« Bon, parce que la règle du baiser me tuerait. Tu n'as pas idée ! » Gémit Edward en se penchant vers l'avant, tirant Bella dans un doux baiser.

« Moi aussi… » Murmura-t-elle contre ses lèvres tandis que ses doigts glissaient dans les cheveux d'Edward.

« Quelle lettre as-tu ? » Questionna-t-elle en brisant leur baiser.

« K. » Répondit-il la regardant dans les yeux. « Bien que pour être juste, K est ta lettre puisque c'est ton tour. »

« Et bien, je pense que je vais prendre le K. Je sais déjà ce que je veux faire. » Rétorqua-t-elle en riant. Le cœur d'Edward loupa un battement. Bella était heureuse ou du moins elle semblait l'être et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour qu'elle le reste. Il ne voulait plus jamais voir la douleur de cet après-midi.

« Qu'est-ce donc ? » Demanda-t-il, sentant Bella le chevaucher et le pousser contre le lit en appuyant sur ses épaules. Il était à présent couché, la regardant en souriant. C'était tout ce qu'il demandait. C'était son destin, sa destinée et il était heureux.

Bella ne dit rien mais dégagea les cheveux du front d'Edward et se pencha pour l'embrasser sur le front. Elle déplaça ensuite ses lèvres sur sa joue et le long de sa mâchoire avant finalement de l'embrasser.

« Cela. » Parla-t-elle contre ses lèvres. « C'est tout ce que je veux faire. » Edward sourit la tirant plus près de lui, verrouillant ses bras autour de sa taille et la serrant contre lui pour l'embrasser.

Il savait qu'il devrait se préoccuper de leur relation, de voir où elle les dirigerait. Qu'étaient-ils ? Ils étaient dans une relation, mais laquelle ? Etaient-ils toujours des amis avec des avantages supplémentaires ? Il ne savait pas.

Il savait qu'il devrait s'inquiéter de la façon dont Bella se sentait. Mais il devrait aussi s'inquiéter de comme il se sentait lui. Mais pour l'instant, tout ce qu'il voulait, c'était les lèvres de Bella se déplaçant contre les siennes.

Ce moment était parfait. Que demander de plus.

Parfois, le destin est à portée de main, pensa Edward tandis que ses mains serpentaient le long de la colonne vertébrale de Bella, ne voulant pas arrêter de l'embrasser de peur que cela s'arrête pour de bon.

Alphabet WE: Chapitre 25: Nous devons parler....



 
Pendant qu'Edward dormait, Bella observait son torse musclé monter et descendre à chaque respiration. Elle vit ses cils bouger, signe qu'il rêvait. Il avait l'air si calme et si serein. Ses lèvres saillaient comme toujours lorsqu'il était profondément endormi attendant d'être embrassés. Ses cheveux s'étalaient sur l'oreiller, la couleur cuivre contrastant avec le bleu roi de la taie.


Les rayons du soleil de l'après-midi filtrèrent au travers des stores, dessinant des motifs sur l'épaule nue d'Edward. Bella se pencha et déposa un baiser sur le bas d'un de ces dessins.


Bella laissa ses mains parcourir ses cheveux. Ils étaient moites de sueur, emprunt de l'odeur caractéristique d'Edward. Bella y était tellement habituée après autant d'années.


Il était absolument magnifique. C'était vraiment impressionnant que Bella ne s'en soit pas rendu compte. Ce n'était pas comme si elle ne savait pas que son meilleur ami était séduisant. Il attirait les regards de toutes les femmes. Ce n'était pas difficile de ne pas le voir. Où qu'ils aillent, les femmes se retournaient sur lui. Il était évident qu'il était séduisant mais elle n'avait jamais pris le temps de regarder l'homme qu'était son ami.


Il était un garçon mignon étant enfant. Il ne savait toujours pas dompter sa chevelure rebelle. Il avait le sourire le plus mignon qu'elle ait jamais vu jusqu'à ce jour. Toutes les filles de sa classe étaient folles de son sourire.


A l'école secondaire, il fut encore plus évident qu'Edward était séduisant. En seconde, il eut une poussée de croissance et il domina Bella. Il devint plus musclé durant l'été et perdit ses airs d'enfants. Son visage perdit ses rondeurs pour devenir plus anguleux, plus masculin et plus beau.


Ensuite, il devint un homme et là encore, Bella fut aveugle. Elle voyait en lui, le garçon qui avait volé la crème glacée dans le congélateur. Il était le garçon qui était venu en vélo pour lui souhaiter son anniversaire à cause d'une promesse faite enfant. Il était le garçon qui la fit sourire quand elle eut le cœur brisé pour la première fois.


Mais maintenant, Edward était l'homme dont Bella était tombé amoureuse. Il n'y avait aucune restriction concernant cet amour. Elle était éperdument, vraiment, follement, profondément amoureuse de l'homme à ses côtés, De l'homme qui avait été près d'elle depuis vingt ans. Et pour compliquer les choses, le bel homme profondément endormi à côté d'elle, n'avait absolument aucune idée de la crise dont elle souffrait. Il n'avait aucune idée de la façon dont son cœur battait pour lui. Il n'avait aucune idée de la manière dont son corps réagissait quand il passait sa main sur sa joue ou près de son oreille.


Il n'avait aucune idée du fait qu'elle était tombée amoureuse de lui et le pire, c'était de savoir que ces sentiments n'étaient pas partagés. Edward la voyait comme la fille qui avait collectionné les boîtes de céréales pour qu'il puisse recevoir la chemise Speed Racer qu'il convoitait à l'âge de sept ans. Elle restait la fille de onze ans qui ne savait pas comment embrasser à la fête d'anniversaire d'Eric. Il la voyait comme la fille qu'il protégeait depuis l'enfance. Et surtout, il la voyait comme sa meilleure amie.


Et ça lui fit mal.


Elle sentit les larmes monter dans ses yeux et une boule familière se former dans sa gorge. Ses doigts tremblèrent quand elle les passa dans les cheveux d'Edward. Quelques larmes silencieuses coulèrent sur ses joues lentement.


Bella soupira, son souffle se faisant haletant et ses larmes s'intensifiant. Ses yeux observèrent sa mâchoire angulaire tandis que ses doigts suivaient le chemin de son regard jusqu'à arriver à ses lèvres. Elles avaient été si douces, si souples lorsqu'il l'avait embrassée. Ce baiser fut beau et il était tout ce qu'elle espérait. Mais il changeait tout et c'était la dernière chose qu'elle souhaitait. Il ne pouvait pas l'embrasser à nouveau, ce serait mal surtout que cela ne signifiait rien pour lui.


Elle était sa meilleure amie. Pourquoi se contenterait-il d'elle, alors qu'il pouvait avoir ce qu'il y avait de mieux ?


Ses larmes se stoppèrent mais sa respiration restait haletante. Bella décida de se lever et d'aller chercher de l'eau. Elle saisit ses vêtements sur le sol et les enfila. Le mouvement du lit causé pour ses gestes réveilla Edward.


« Où vas-tu ? » Questionna-t-il en se redressant lentement. Il frotta ses yeux, essayant de s'adapter à la luminosité. Il avait dormi un peu plus d'une heure.


« Chercher un verre d'eau. » Répondit-elle en soupirant tentant de maîtriser ses émotions.


« As-tu pleuré ? » Demanda-t-il, inquiet. Rapidement, il sortit du lit et ne se souciant pas qu'il était nu, il s'approcha de Bella. Il prit son visage entre ses mains et la regarda dans les yeux. Ce geste la fit sangloter encore plus.


« Bella, qu'y a-t-il ? » S'enquit-il en tirant Bella contre lui.


« Nous devons parler, Edward. »


Edward éloigna Bella de lui et la regarda.


« Rien de bon ne vient après ces mots là, Bells. »


« Je sais. » Répondit-elle en souriant mélancoliquement. Elle regarda Edward reculer et s'assoir sur le lit. Il tapota la place à ses côtés, l'invitant à le rejoindre.


« De quoi devons-nous parler ? » Demanda-t-il avec appréhension et la peur pointait dans sa voix. Bella sentit son cœur se briser dans sa poitrine. Il est ici, pensa-t-elle et je suis sur le point de tuer vingt ans d'amitié. Je vais perdre la personne la plus importante de ma vie.


« Nous. Nous avons besoin de parler de nous. »

Alphabet WE: Chapitre 24



Chapitre 24 : Briser toutes les règles !




Bella se rapprocha d'Edward alors qu'il passait son bras autour de ses épaules. Ils étaient tous les deux en sueur mais Bella s'en fichait et elle appuya sa joue sur sa poitrine. Il sentait son visage chaud et lisse. Elle entendait les battements irréguliers de son cœur tandis qu'il essayait de calmer sa respiration. Elle faisait exactement la même chose.



Bella aurait voulu prendre une photo de ce moment précis afin de le revoir quand elle le voudrait. Elle voulait se rappeler l'état de désordre des cheveux d'Edward, les vêtements éparpillés sur le sol. Elle voulait se rappeler la façon dont le chapeau avait volé à travers la pièce et les petits papiers s'étendre sur le plancher.



Elle était si contente et heureuse. C'était ridicule. Jamais elle n'avait pensé qu'elle pourrait se sentir ainsi.



Au moment où la voix tonitruante d'Emmett avait retenti dans l'appartement, son cœur s'était mis à battre furieusement à l'évocation d'Edward. Quand elle sortit de la chambre, elle le vit debout près de la porte, ce qui lui arracha presque un cri. Elle avait eu un vertige. C'était comme si elle ne l'avait pas vu depuis des mois alors que ça ne faisait que trois jours.



Bien qu'elle ait réussi à contenir son cri, elle n'avait pu contrôler son corps qui s'élança vers lui. Jamais elle ne s'était sentie plus en paix que quand son corps entra en collision avec Edward.



Il était si bien, si parfait avec son costume et sa cravate. Elle pouvait tout sentir de lui sous ses mains tandis qu'il avait son bras autour de sa taille. Et pour couronner le tout, l'entendre dire qu'elle lui avait manqué tout autant qu'il lui avait manqué, gonflait son cœur.



Le moment était parfait et elle se sentait si bien jusqu'au moment où Emmett lâcha la bombe en disant qu'il était au courant du jeu.



« Alors, vas-tu me dire combien coûte ce collier ? » Demanda Bella tandis que ses doigts traçaient des formes sur son torse, encore et encore. Elle sentait le regard d'Edward fixé sur elle.



« Non. » S'amusa-t-il en la chatouillant sur le flanc.



« Pourquoi pas ? Ce n'est pas comme si je m'en souciais. Enfin, si mais pas pour les raisons que tu penses. Tu ne devrais pas avoir acheté ça pour moi. C'est de chez Tiffany, bordel de merde. C'est cher. Dis le moi ? » Supplia-t-elle alors qu'Edward riait en secouant la tête.



« Jamais.»



« Je peux le chercher sur internet. » Affirma-t-elle comme un enfant capricieux ce qui fit rire plus fort Edward. Ce collier était la preuve qu'il avait pensé à elle. Il était magnifique. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il signifiait mais si elle voulait analyser la symbolique de celui-ci, elle dirait qu'Edward lui donnait la clé de son cœur mais ce n'était une chose qu'on faisait avec sa meilleure amie.



« Arrête ! Tu sais que je ferais beaucoup plus si tu n'étais pas si têtue. » Répondit-il. Bella le frappa sur le bras.



« Je ne suis pas têtue. »



« Comme un mulet. »



« Va te faire foutre, Edward. »



« C'est déjà fait, ma douce. Je vous ai déjà. »



« Pouah ! » Gémit-elle en essayant de se détacher mais Edward la tenait serrée contre lui, son visage enfoui dans sa poitrine.



« Alors, quand Emmett t'a-t-il dit qu'il était au courant du jeu ? » Demanda-t-elle en soulevant sa tête de son torse nu afin de le regarder. Elle vit passer une vague de tristesse dans ses yeux avant qu'il n'affiche son sourire qu'elle aimait temps.



« Hier. » Répondit-il en écartant une mèche de cheveux de son front. Il avait les yeux fixés sur elle et elle ne put s'empêcher de rougir. Il y avait une telle intensité dans son regard. Il avait toujours été ainsi mais aujourd'hui, il semblait différent.



« Vraiment ? Et qu'a-t-il dit ? »



Edward esquissa un sourire et passa ses doigts sur sa joue, ce qui accentua le rougissement de Bella.



« J'aime quand tu fais ça. » Murmura-t-il.



« Arrête ! » Gémit-elle en tapant sur sa main. « Maintenant, réponds à ma question. Qu'a-t-il dit ? » Edward souffla et l'air chaud balaya le visage de Bella.



« Il a juste dit que Rosalie lui avait parlé de nous. C'est à peu près tout. »



« Oh ! Je m'attendais à quelque chose de plus… explosif venant d'Emmett. » Répondit-elle presque déçue, ce qui fit glousser Edward. Du bout des doigts, il jouait avec les cheveux de Bella. Elle pensait qu'elle devait avoir l'air horrible avec ses cheveux emmêlés et elle se tendit.



« Tu es magnifique. » Commenta Edward sciemment, sachant qu'il la ferait rougir. Une fois de plus, sa main caressa les joues rosies de Bella. Dans son souffle, Bella l'entendit chuchoter « amour ».



« Tu sais… » Commença Bella, sa main trouvant le chemin de la joue d'Edward. « Je ne pense pas t'avoir jamais vu rougir. »



Edward sourit en plaçant son bras sur Bella.



« Je suis sûr que tu l'as déjà vu. » Riposta-t-il, dessinant son nom sur le dos de sa main.



« Non ! » S'énerva-t-elle. « Jamais. Qu'est-ce qui peut faire rougir Edward Cullen ? Qu'est-ce qui t'embarrasserait ? »



« Pas grand-chose. » Gloussa-t-il en voyant Bella s'assoir sur le haut du lit.



« Dis-moi, alors ? » Supplia-t-elle. « Ce n'est pas équitable. Tu dois être adorable quand tu rougis. » Insista-t-elle en faisant la moue. Edward tendit la main et saisit son menton pour la rapprocher de lui.



« Qui s'en soucie ? » Interrogea-t-il en basculant de manière à être entre ses genoux au dessus d'elle. Elle pouvait le sentir chaud et érigé contre sa cuisse. Il lui sourit en regardant son corps.



« Que fais-tu, Edward ? « Demanda Bella en tentant de se soustraire à lui. Mais elle n'y arriva pas car il lui saisit les bras qu'il leva au dessus de sa tête et maintint avec l'une de ses mains. Avec sa main droite de libre, il caressa son visage. Bella mordit sa lèvre afin d'essayer de ne pas rougir, mais ça ne l'aida pas. Cet homme, son meilleur ami, provoquait ce type de réaction.



« J'aime vraiment…beaucoup ça ! » Susurra-t-il.



« Je déteste rougir tout le temps. Cela permet à tous de savoir à quel point je suis affectée. »



« C'est exactement pour cela que je l'aime. » Chuchota-t-il à son oreille. « J'aime l'effet que j'ai sur toi. Je suis sûr que tu peux sentir le tien sur moi. » La taquina-t-il en se frottant contre elle en mordillant le lobe de son oreille.



« Edward ! » Gémit-elle quand il libéra ses bras et qu'elle posa rapidement ses mains dans ses cheveux. Ceux-ci n'avaient plus la texture douce qu'ils avaient quand il était arrivé. Maintenant ils étaient emmêlés et plein de sueur mais ils sentaient toujours aussi bon.



« Bella. » Appela-t-il alors qu'il commençait à mordre son cou. C'étaient de petits pincements qui ne laisseraient pas de marques mais assez pour piquer un peu. Bella appréciait et elle levait son basin contre celui d'Edward. Dans un coin de sa tête, une petit voix scandait qu'on était dimanche, qu'ils enfreignaient les règles mais Bella pensait qu'ils les avaient cassées tellement de fois qu'elle ne s'en soucia pas.



« Tu ne vas pas essayer de m'arrêter ? » Questionna Edward comme il se mettait à lécher la face intérieure de ses seins.



Bella secoua la tête avec avidité en serrant son cou et l'attirant à elle. Utilisant la surprise, elle réussit à le retourner et à être maintenant au-dessus de lui.



« Au diable les règles ! » Grogna-t-elle en trémoussant ses hanches sur les siennes, gémissant en rencontrant son sexe durci.



« Toutes les règles ? » Questionna Edward optimiste en se redressant et enveloppant sa taille de ses bras.



Bella déglutit en le regardant fixement, les sentiments reflétant les siens : désirs, espoir. Elle prit une profonde respiration, baissant les yeux. Elle pouvait entendre la respiration d'Edward aussi haletante que la sienne.



Edward voulait l'embrasser, elle pouvait le voir dans son expression. Et elle pouvait être damnée si elle ne le voulait pas aussi. C'était la peur de ce qui pouvait arriver, de ce qui changerait qui l'empêchait de se pencher en avant et de déposer ses lèvres sur les siennes. Elle pouvait sentir Edward sous elle, ses hanches alignées avec les siennes, ses bras protecteurs autour de sa taille et son regard brûlant sur elle.



Comme elle ouvrait les yeux, elle vit exactement ce qu'elle savait qu'elle verrait. Edward était curieux de connaître sa réponse. Ses yeux légèrement fermés, ses lèvres pincées. Il souleva ses sourcils de manière à dire : « Et alors ? » Ce qui lui donna la nausée.



Les papillons virevoltaient dans son estomac, son cœur battait la chamade comme si elle venait de courir un marathon. Dans sa tête, le mot résonnait comme un cri de guerre.



« Toutes les règles. » Répondit-elle tranquillement tandis que les yeux d'Edward s'élargissaient à ses mots.



« Es-tu sûre ? » Demanda-il alors que Bella se rapprochait de lui pensant pour elle-même. « C'est comme un droit. »



Lentement, elle s'abaissa sur Edward, hochant la tête. Ils gémirent à cette sensation.



« Edward. » Murmura-t-elle quand Edward l'aida à s'empaler sur lui.



« Bella. » Répondit-il en prenant un rythme lent. Bella voûta son dos, bougeant de manière synchronisée. Edward aventura sa main sur le bas de son dos, l'autre caressant sa poitrine. Les mains de Bella étaient posées sur les draps tentant de garder son équilibre et d'accentuer les mouvements.



« Bella ! » Cria-t-il une nouvelle fois. Elle était perdue dans ces mouvements lents et il lui fallu quelques instants pour se rendre compte qu'Edward l'appelait.



« Oui ! » Gémit-elle tandis qu'Edward l'attirait à lui.



« Je peux t'embrasser ?...... Non… Je vais t'embrasser. » Proclama-t-il tandis qu'il commençait à bouger ses hanches un peu plus rapidement, imité par Bella qui le dominait.



« Oui ! » Gémit-elle en plaçant ses mains dans sa nuque et se rapprochant de son visage.



Ses lèvres effleurèrent à peine les siennes. Edward murmura son prénom et Bella répondit en prononçant le sien.



« Trop loin. » Chuchota-t-elle en pressant ses lèvres sur celle d'Edward.



Si Bella pensait qu'être dans les bras d'Edward était magique, son baiser était un Alléluia, une source en plein désert. Il était mieux que tous les orgasmes qu'ils avaient eus.



C'était un baiser lent. Leurs lèvres bougeaient à peine l'unes contre l'autres tant ils savouraient la douceur du moment. Quand ils se sont détachés, Ils continuèrent leurs mouvements de va et vient.



Ils se regardèrent, leur front connecté, accélérant leurs mouvements. Leur respiration était saccadée mais accordée.



« Prêt ? » Chuchota Bella, ses lèvres près de la bouche d'Edward. Il hocha de la tête, accélérant ses mouvements en fonction du rythme frénétique de Bella. Sa main glissa de son front vers sa poitrine en sueur avant de s'arrêter sur son clitoris. Il frotta sa boule de nerfs furieusement, correspondant à leur va-et-vient.



Les gémissements de Bella devenaient désespérés plus son apogée approchait. La sensation électrique caractéristique arriva dans ses orteils et elle emprisonna la bouche d'Edward contre la sienne, l'embrassant passionnément. Elle voyait des étincelles derrière ses paupières ainsi que de petits anges qui chantaient.



Edward répondit avec autant de passion, engouffrant sa langue dans sa bouche, la goûtant pour la première fois depuis quinze ans.



Qu'il était loin le temps où ils s'étaient embrassés mais c'était la même chose, pensa Bella qui redescendait de son orgasme. Elle ressentait le même sentiment de joie que ce jour à onze ans où elle avait eu son premier baiser.



Drôle, pensa Bella. Edward avait été son premier baiser.

samedi 8 mai 2010

Chapitre 10: Eloignement



POV Bella

Je venais de pénétrer dans mon appartement et de déposer mon sac de voyage, tenant toujours mon fils dans mes bras. Je le trouvais bien vide aujourd'hui sans Rosalie. Je me dirigeai vers le salon, y déposai Anthony dans le coin de la pièce où se trouvait un immense tapis éducatif ainsi que ses jouets. Je souris en le regardant avant de récupérer mon bagage et de partir vers ma chambre pour le vider.




Ce fut fait rapidement et je revins vite auprès d'Anthony, m'affalant sur le divan. Depuis mon départ de Chicago, j'avais tenté par tous les moyens de ne pas penser à ce week-end, de ne pas penser à tout ce qui s'était passé, ni de penser à tout ce qui m'attendait.



Je fermai les yeux et les évènements me revinrent immédiatement en mémoire. Ma rencontre avec Edward portant Anthony dans ses bras, la fête d'anniversaire, la découverte de la belle-famille de Rose et accessoirement celle de mon petit bout, la merveilleuse nuit avec le militaire qui avait hanté mes nuits durant des mois et enfin nos explications.



J'étais heureuse pour Anthony qui allait avoir la chance de connaître son père, chose dont j'avais rêvé ces derniers mois. Il allait pouvoir avoir une belle famille, des grands-parents unis, des oncles et des tantes géniaux. De plus, il semblait m'avoir également acceptée sans nous reprocher notre irresponsabilité. Alors pourquoi me sentais-je si mal ? Pourquoi une boule nouait-elle ma gorge ? Tout cela devait être dû au fait que j'avais sur la conscience mon infidélité. Oh, ce n'était pas l'amour fou mais j'étais vraiment bien avec lui et je le respectais. De plus, Ian était vraiment le petit ami parfait quoi qu'en dise Rose. Il était doux, gentil, prévenant, affectueux et il aimait beaucoup Anthony ce qui ne gâchait rien.



Tout ce qu'il fallait pour que je me sente encore plus mal, encore plus misérable. J'avais réalisé directement que nous avions commis une erreur, enfin directement peut-être pas mais au réveil, si. Comment avais-je pu agir de la sorte, moi si réservée ordinairement. Comment avais-je pu en une fraction de seconde oublier tout ce qui m'entourait de mon fils à mon petit ami pour ne plus penser qu'à lui. L'attraction que j'avais ressentie ce week-end était semblable à celle d'il y a vingt et un mois. Identique et aussi forte.



Maintenant, je devais me reconcentrer sur le présent, sur ma vie à Seattle et sur Ian. Je devais oublier cette nuit, encore une fois. J'avais eu des difficultés la première fois mais j'avais la certitude que côtoyer Edward régulièrement n'allait pas m'aider. Mais l'avantage c'est que Ian serait là pour m'épauler dans cette voie. (N/Anghju : Avantage… Mouais…)



Je soupirai fortement quand la sonnerie de mon portable me sortit de mes pensées. Je fouillai mon sac, mis la main dessus et décrochai sans même prendre la peine de regarder le nom de l'appelant.



« Bella, ma chérie ! » M'interpela mon correspondant.



« Bonjour. » Répondis-je simplement.



« Où es-tu ? Tu avais dit que tu m'appellerais ? »



« Je viens d'arriver chez moi. »



« Pourquoi ne m'as-tu pas prévenu ? Je serais venu te chercher à l'aéroport. » Demanda Ian.



« Tu travaillais. Je ne voulais pas te déranger. »



« Tu ne me déranges jamais. En plus c'était calme au dispensaire, j'aurais pu m'absenter facilement. » Insista-t-il.



« C'est pas grave. J'ai pris un taxi. On se verra plus tard. » Proposai-je.



« D'accord. J'en ai encore pour une heure maximum et j'arrive. »



« Je nous prépare un petit repas en t'attendant. »



« A tout à l'heure. Tu m'as manquée, ma chérie. »



« Oui…toi aussi. » Répliquai-je avant de raccrocher.



Je déposai le portable sur la table basse et me dirigeai vers la cuisine afin de faire l'inventaire du réfrigérateur et des armoires. Un rapide coup d'œil, et je trouvai dans le congel de quoi nous préparer un osso bucco maison. J'adorais cuisiner pour Ian car il appréciait vraiment. Mon plat mijotait et j'en profitai pour donner le bain à Anthony qui était fatigué avec ce voyage. Il but son biberon du soir qui restait sacré pour lui. Le pauvre chou avait du mal à garder les yeux ouvert pour le boire en entier.



J'allai le déposer dans son petit lit, l'embrassant sur sa joue rosée et remontai sa peluche musicale. Sur la pointe des pieds, je ressortis de la chambre quand le parlophone carillonna annonçant l'arrivée de Ian. Il avait été vite. Il était à peine dix-huit heures trente soit trois quart d'heure depuis notre communication téléphonique. Après lui avoir ouvert la porte du hall, j'allai l'attendre sur le pas de la porte juste au moment où l'ascenseur s'ouvrit sur mon petit ami, un bouquet de lys à la main.



Quand je disais qu'il était attentionné. (N/Anghju : re-mouais… *sceptique*)



Un magnifique sourire illuminait son visage quand il me vit. Je le lui rendis, heureuse de le revoir. Je réalisai qu'il m'avait réellement manqué durant ce week-end mais que je n'étais pas prête à m'engager dans une relation plus sérieuse. J'aimais sa présence auprès de moi pour ses conversations très passionnantes, ses attentions, sa gentillesse avec moi et Anthony. Mais tout cela n'était pas suffisant à mon sens pour lier sa vie à un homme. Je voulais ressentir des palpitations à la vue de l'homme que j'aime, avoir la vue qui se trouble d'excitation, me sentir vide en son absence mais entière en sa présence. Toutes ces choses que malheureusement je ne ressentais pas pour Ian mais que vu la pauvreté de ma vie amoureuse, je n'avais jamais ressenties pour personne. Mais c'était avec lui que j'étais le mieux.



Dès qu'il fut près de moi, il m'enlaça, m'attirant à lui. Je passai mes bras autour de son cou et nous nous embrassâmes longuement avant de rentrer. Nous nous installâmes à la cuisine, partageant le repas en parlant de sujet divers. L'ambiance était chaleureuse. Ian ne manquait jamais une occasion de me toucher, de passer sa main dans mes cheveux. Après le repas, nous passâmes au salon. Il regrettait de ne pas avoir vu Anthony mais je lui avais promis que demain nous irions ensemble au parc après sa journée de travail. Moi, je profiterai de ma dernière journée de congé.



Je m'installai contre son torse, ses bras autour de ma taille. Je sentais qu'il embrassait fréquemment mes cheveux. Le silence devenait gênant et j'avais conscience qu'il était temps que j'aborde le sujet de ce week-end mais j'avais du mal à trouver les mots justes, ceux qui ne le blesseraient pas.



« Ian ? »



« Oui, ma chérie ? »



« J'ai…Je dois… » Commençai-je en soupirant. Que c'était difficile de lui annoncer la réapparition d'Edward. De plus, je devais aussi lui faire part de ma décision suite à ses propositions.



« Avant que tu ne dises quoi que ce soit, sache que quelque soit ta décision, je ne t'en voudrai pas. Je t'ai pris de cours ce jour-là, je m'en rends compte. Mais je t'aime et je suis prêt à attendre le temps nécessaire afin que tu sois prête. » Annonça-t-il en resserrant son étreinte. (N/Anghju : *veut bien reconsidérer son cas*)



Je me sentais encore plus mal même s'il semblait s'attendre à mon refus. Je me libérai de sa prise et me positionnai à genoux à ses côtés, lui faisant face. Je lui fis un faible sourire auquel il répondit franchement. Je déglutis péniblement, un nœud dans la gorge avant de reprendre.



« Ian, je suis… je suis désolée mais je ne me sens pas prête à m'engager dans une relation plus sérieuse actuellement. Je… je suis bien avec toi, j'aime être très souvent à tes côtés et passer du temps avec toi. Mais je ne peux pas envisager d'emménager avec toi pour le moment. J'ai encore besoin de temps. »



« Je comprends. » Répondit-il, un peu sèchement. Son visage avait perdu son magnifique sourire. Il semblait déçu, ce que je comprenais parfaitement.



« Je suis désolée. » M'excusai-je. Je regrettai sincèrement de le rejeter ainsi.



« C'est rien, ma chérie. Je veux aller trop vite. On en reparlera dans quelques mois. » Répliqua-t-il en caressant ma joue et ayant retrouvé le sourire.



« Merci, Ian. »



« Je suppose que ma seconde proposition attendra aussi. »



Il ouvrit ses bras m'invitant à reprendre ma place contre lui. Mais je devais continuer tant que j'en avais le courage et que le sujet était sur la table.



« Je t'ai déjà dit qu'Anthony avait un père et que je… »



« Je sais Bella. Mais il n'est pas là son père et ne le sera jamais. Je te propose de lui en donner un qui l'aime et s'occupera de lui comme le sien. Mais ce n'est pas urgent. » Me coupa-t-il.



« Si justement. »



« Ce qui veut dire ? »



« Il a un père et… »



« Et ? » Répéta-t-il en haussant légèrement la voix.



« Je t'ai dis qu'il faudrait un miracle pour que je retrouve le père de mon fils. Et il est arrivé ce week-end. En réalité, Edward est le frère d'Emmett. » Expliquai-je, jouant nerveusement avec mes doigts. Je vis Ian serrer les dents et se lever précipitamment et s'avancer vers la fenêtre.



« Tu disais ne rien avoir de lui. Ne pas savoir comment le retrouver. »



« Mais c'est la vérité. Je ne savais pas que j'allais le voir là-bas. Je n'ai jamais fait le rapprochement entre le frère d'Emmett et le père de Ian. Crois-moi ! » Suppliai-je en m'approchant de lui mais il se recula.



« C'est étrange que tu décides sur un coup de tête de partir et qu'à ton retour, TU RAMENES LE PÈRE DE TONY DANS TES BAGAGES ! » S'égosilla-t-il. Je détestais ce surnom mais je savais que c'était une marque d'affection de Ian pour mon fils et décidai donc de ne pas lui en faire la remarque.



«Pourtant c'est la stricte vérité. J'ai été la première surprise quand je l'ai vu ! » M'énervai-je face à sa suspicion.



« Soit ! Mais je ne peux pas comprendre comment tu peux avoir eu un enfant avec une personne que tu ne connais pas. Ca te ressemble si peu. » Ajouta-t-il sur un ton plus calme.



« J'étais infirmière à Jalalabad et il accompagnait la relève le jour avant notre départ. J'ai soigné une plaie qu'il avait et durant la soirée, nous avons sympathisé. Au fil du temps, nous nous sommes rapprochés et nous avons passé la nuit ensemble. Le matin, il était reparti avec sa section et moi, je reprenais l'avion pour Forks. Quelques semaines plus tard, j'apprenais que j'étais enceinte. C'est ainsi que mon fils est né. »



« Tu te rends compte de combien tu as été irresponsable à cette époque ? » Me reprocha-t-il amèrement.



« Que tu n'approuves pas, je le conçois. Mais sache que je ne regrette absolument rien. J'aime mon fils plus que tout. Si tu ne peux pas comprendre, j'en suis désolée. » Rétorquai-je en pivotant sur moi-même pour aller dans la cuisine. Je me servis un verre d'eau et m'appuyai contre le plan de travail. J'entendis les pas de Ian se rapprocher et ses mains se poser sur mes hanches.



« Excuse-moi, chérie. Je me suis emporté car je t'aime, et j'aime Tony. Je vois notre vie ensemble, tous les trois, heureux. Je savais qu'il avait un père mais c'était si abstrait jusqu'à aujourd'hui. Pardonne-moi ? » Dit-il en m'enlaçant et m'embrassant doucement. Je lui répondis, heureuse que les choses s'arrangent malgré tout. Je savais qu'il adorait Anthony et que cette nouvelle l'avait anéanti.



« Bien sûr. »



« Et… Et le père prodigue ? Comment voit-il l'avenir ? Lui à Chicago et vous ici ? » Questionna-t-il.



« Il veut participer à sa vie même à distance. Il viendra le voir de temps en temps, lui téléphonera et quelques fois, j'accompagnerai Rosalie afin qu'Anthony puisse voir ses grands-parents et oncles et tantes. »



« Waouw. C'est pas un père que t'a ramené, c'est toute une tribu ! » Répondit-il moqueur. Je ris de bon cœur avec lui, heureuse que la situation se détende.



« Oui, on dirait. »



« Bella ? » Demanda-t-il en me serrant plus fort contre lui. Sa respiration s'était accélérée sous l'emprise du stress. Je m'éloignai et plongeai mon regard dans ses iris bleu azur.



« Et c'est uniquement le père qui vient dans cette vie ou… » Je le stoppai rapidement.



« C'est le père de mon fils. C'est tout. Il a sa vie là-bas, une fiancée et moi, j'ai ma vie ici, avec toi. »



« Aucune raison de m'inquiéter, alors ? » M'interrogea-t-il.



« Aucune raison. »



« Parfait. Et si nous reprenions notre soirée qui avait si bien commencée où nous l'avons laissée ? » Proposa-t-il en passant un bras sous mes genoux et l'autre derrière mes épaules me portant jusqu'à ma chambre. Je ris, surprise de son geste mais soulagée que l'orage n'ai pas éclaté. Ian était déçu et certainement blessé par cette situation mais il l'acceptait. Notre vie pouvait donc se poursuivre.



Il me déposa doucement sur mon lit et s'agenouilla à mes côtés. Il déboutonna lentement les boutons de mon chemisier avant de me le retirer et de le jeter dans un coin. Ses mains se promenèrent sur mes bras remontant vers mes épaules, s'attardant sur mes clavicules. Sa bouche vint rapidement à leur place, celles-ci s'appliquant à me retirer mon soutien-gorge. Une fois mon poitrine libérée de son carcan, il cajola tendrement mes pointes durcies provoquant un gémissement.



Ian continua à m'effeuiller afin que je sois nue et offerte devant lui. Il administra quelques caresses à mon intimité qui s'éveillait sous son toucher. Il se redressa et se dévêtit rapidement prenant place entre mes cuisses, sa bouche trouvant le creux de mon cou. Il me murmurait des mots tendres auxquelles je répondais par de petits gémissements.



Je sentis son sexe entrer progressivement en moi. Voulant profiter au maximum de ses sensations, je fermai les yeux. Je me laissai envahir par la douce chaleur qui prenait vie dans mon ventre. Je posai mes mains dans sa chevelure et je fronçai les sourcils.



Ils ne sont pas si doux.



Ian accéléra ses mouvements en moi. J'essayai de me concentrer sur le plaisir qui grandissait en moi. Je l'entendais gémir et grogner.



Pas très sexy ces grognements pas comme… BELLA !



Ma respiration s'accéléra sous le choc des images qui envahissaient à présent mon esprit. Le visage d'Edward s'imposa à moi et je secouai la tête afin de les chasser. Je sentis Ian exploser sous son orgasme alors que moi… je n'avais plus qu'une envie, c'était m'éloigner de lui. Il s'affala sur moi, à bout de souffle. J'étais pitoyable et je m'en voulais terriblement.



Il bascula à mes côtés et me prit dans ses bras. Il m'embrassa sur le front. Mon mal être ne passait pas et je n'avais qu'une envie c'était de fuir de cette chambre tant je me détestais pour ce que je venais de faire.



Non contente d'avoir trompé mon petit ami, je rêvais de mon amant d'un soir dans le pire moment qui soit. Notre seconde nuit m'avait marqué plus que de raison et j'allais devoir apprendre à effacer ce souvenir de ma mémoire pour ma santé mentale et la survie de mon couple.



Dès que Ian s'endormit, je m'extirpai du lit pour me rendre dans la cuisine. Je me préparai une tasse de café avant de m'installer sur le divan où je passai la nuit à ruminer la dernière heure.



= X= X =



Voilà trois semaines que j'avais été rejoindre Rosalie à Chicago. Trois semaines où j'essayais tant bien que mal de reprendre ma vie où je l'avais laissée avant ce 19 juin. Rose était revenue le lendemain de ma soirée avec Ian mais j'avais omis volontairement de lui raconter nos retrouvailles. Elle me parlait énormément de sa belle-famille afin que je la connaisse puisque d'après elle, elle était un peu la mienne aussi.



Ian venait me voir régulièrement et nous avions pris l'habitude de passer le week-end ensemble au grand dam de Rosalie. Il restait chez moi lorsqu'elle se trouvait avec Emmett et je logeais chez lui quand elle restait à Seattle. C'était le compromis que j'avais trouvé pour satisfaire les deux partis. Ian avait même aménagé la chambre d'ami de son appartement pour Anthony afin qu'il s'y sente bien.



J'avais également repris mon service au dispensaire et c'était avec plaisir que j'avais constaté que mon roulement correspondait à celui de Derek et non celui de Ian. Travailler avec son homme, n'était pas à mon sens une bonne solution. J'avais trouvé une nouvelle gardienne dans l'immeuble à côté du nôtre. C'était une femme dans la cinquantaine qui se prénommait Cornélia. Elle était très douce et avait un accent germanique. Anthony l'adorait car elle lui préparait régulièrement des pâtisseries maison et jouait volontiers avec lui. Cornélia était veuve et avait un fils qui était dans la Navy. Elle ne le voyait que très rarement et elle désespérait qu'il trouve chaussure à son pied. Elle considérait donc mon fils un peu comme le petit fils qu'elle n'aurait pas de si tôt.



La routine avait donc repris ses droits. Seule nouveauté dans notre vie à Anthony et moi étaient les coups de téléphone d'Edward ou nos conversations via le net. J'avais acheté une webcam afin qu'Anthony qui ne comprenait pas trop que son papa lui parle dans le téléphone, puisse le voir. De cette manière, ils pouvaient communiquer librement et se voir. Vive la technologie !



Anthony était toujours heureux de voir Edward qui lui racontait des histoires ou trouvait des jeux à faire via la caméra. Ces conversations pouvaient durer près d'une heure et régulièrement je devais y mettre fin. J'avoue que moi aussi j'étais friande de ses échanges.



Il m'arrivait encore parfois de rêver d'Edward mais, heureusement, plus lors de nos ébats à Ian et moi. J'avais beau me résonner, il était très présent dans mon esprit. Je dirais presque autant que lors de mon retour d'Afghanistan. Je n'en avais pas parlé à Rose qui aurait vu certainement un signe là où il n'y avait rien à voir.



POV Edward



« Bonsoir, mon bonhomme. Bisous. »



« Choir ! » Me répondit Anthony via la webcam. J'adorais ces moments entre lui et moi. Malgré la distance, ce système me permettait d'avoir un contact visuel quotidien avec lui mais aussi d'apprendre à le connaître et surtout que lui sache qui j'étais.



« Bonsoir Edward. » Me salua Bella qui était aux côtés de mon fils. J'étais content également d'avoir un contact avec elle. Car bien que je ne sois pas hanté par son image comme lors de mon retour, elle était fréquemment dans mes pensées.



« A demain, Bella. J'envisage de venir ce week-end en même temps qu'Emmett.»



« Oh ! Ok pas de problème. Je pense qu'Anthony sera heureux de te voir en chair et en os. » Répondit-elle en riant.



« Parfait alors. Bonne nuit. »



« Anthony ? Envoie un bisou à papa. » Mon cœur se gonflait chaque fois que j'entendais qu'on m'appelait ainsi.



* Smack* fut le bruit que j'entendis lorsqu'il embrassa l'écran de l'ordinateur.



« Pa...pa. » Ajouta-t-il. Mon cœur explosa cette fois-ci. Anthony venait de m'appeler papa pour la première fois. Mes yeux s'humidifièrent et lorsque mon regard se posa sur Bella, ce fut pour voir deux larmes couler le long de ses joues.



« Bonne nuit mon bonhomme. »



« Bonne nuit Edward. Téléphone-moi pour confirmer ta venue que je m'organise. »



« Je le ferai demain ou jeudi. Je vous embrasse. » Répliquai-je avant de fermer la fenêtre de discussion.



J'éteignis mon PC portable, le posai sur la table basse et me décidai à me rendre dans la cuisine afin de trouver un petit quelques chose à manger. J'avais fini par emménager dans mon appartement que ma mère avait décoré. Je lui avais laissé carte blanche et je devais reconnaître qu'elle avait énormément de goût et qu'il me correspondait bien. Les murs étaient tous blanc cassé mais elle avait surtout misé sur les accessoires de décoration. Le salon tendait vers le brun et orange, la salle de bain avait une touche de bleue, le jaune prédominait dans la cuisine et ma chambre était un mélange de gris et violet. Il restait une pièce qui serait ultérieurement aménagée en bureau mais j'avais insisté pour m'en charger moi-même. (N/Anghju : Cette Esmée… Je veux la même !)



J'ouvris donc le frigo pour me rendre compte qu'il était… vide. Je soupirai en réalisant que comme toujours j'avais omis d'aller faire des courses. En deux semaines de vie en célibataire ici, ce serait le douzième repas que je prendrai à l'extérieur. J'alternais entre resto, squatter chez ma sœur ou m'inviter chez mes parents. (N/Anghju : Check Edward !)



Bizarrement, je n'avais passé que peu de soirées avec Jane durant ces deux semaines. Nous nous téléphonions quotidiennement mais nos occupations professionnelles ne nous laissaient que peu de temps à partager ensemble. Elle voyageait actuellement à New York. Notre entente était au beau fixe, quoique sans se voir, ce serait quand même malheureux de s'engueuler au téléphone.



Je décidais ce soir de me rendre chez mes parents. J'attrapai ma veste et sortis de chez moi lorsque je rentrai de plein fouet dans ma petite amie qui entrait dans l'immeuble.



« Désolé… » M'excusai-je en laissant le passage.



« Edward ! » s'exclama-telle en me sautant au cou. Automatiquement, mes bras se refermèrent autour de sa frêle taille. (N/Anghju : Grrrr…)



« Quand es-tu rentrée ? »



« Je suis arrivée cet après-midi et je voulais te faire une surprise. Tu sortais ? »



« Je pars chasser. Mon frigo est une fois de plus vide. Tu m'accompagnes ? » Proposai-je galamment.



« Si tu veux bien de moi. »



« Evidemment. Allez, viens, je meure de faim. » Dis-je en lui prenant la main.



« Tu m'as manqué, Edward. » Je lui souris en arrêtant ma marche. Je passai mon bras autour de ses épaules.



« Toi aussi tu m'as manqué. » Lui répondis-je avant de reprendre le chemin du petit restaurant situé à l'angle de ma rue. Oui, j'avais pensé à elle durant notre séparation mais je devais avouer que comparer au nombre de fois où j'avais pensé à Anthony et sa mère, c'était une goutte dans l'océan mais je ne voulais pas qu'elle s'en rende compte.



Nous arrivâmes rapidement et nous nous attablâmes autour d'une table dans un coin calme. Jane me raconta en détail son séjour à New York, les défilés auxquels elle avait assisté ainsi que les spectacles. La soirée se passait bien jusqu'au moment où elle voulut aborder le sujet délicat d'Anthony.



« As-tu… As-tu des nouvelles de ton… fils ? » Demanda-t-elle, nerveuse.



« Je lui ai parlé ce soir. »



« Oh. Ils sont ici ? » Jane triturait sa serviette sans trop oser me regarder.



« Non. Je téléphone de temps en temps ou nous discutons via une webcam comme ce soir. » Je vis Jane déglutir avant de poursuivre.



« De temps en temps dis-tu. Mais à t'entendre c'est assez souvent. »



« Au moins un jour sur deux, oui. Pourquoi ? » Questionnai-je, ma mâchoire se crispant légèrement.



« Et tu LUI parles aussi ? » Ajouta-t-elle. Elle n'avait pas prononcé son nom mais je savais de qui elle parlait. Je ne lui en voulais pas d'être jalouse mais je n'aimais pas du tout le ton qu'elle employait pour parler de Bella.



« C'est nécessaire si je veux parler à mon fils, Jane. Arrête un peu de réagir ainsi. Je pensais que tu avais compris avant de partir. » Répondis-je sèchement. Je crispai les poings afin de garder mon calme mais je me souvenais de notre dernière soirée ensemble et elle avait dégénéré car Jane n'arrivait pas à comprendre que Bella n'avait pas d'importance pour moi en dehors du fait qu'elle était la mère de mon fils. Ce qui nous était arrivé resterait à jamais un souvenir merveilleux mais qui appartenait au passé. (N/Anghju : Snif…)



« Si je comprends. Mais j'ai si peur. » Répliqua-t-elle, les larmes aux yeux. Je me déplaçai sur la chaise à ses côtés afin de la prendre dans mes bras.



« Ne gâche pas tout, ma puce. Tout va bien entre nous. Ne laisse pas ta jalousie tout détruire. Je t'ai expliqué que je voulais connaître mon fils et jouer un rôle dans sa vie. Et je dois avoir des contacts avec sa mère et autant qu'ils soient les plus cordiaux possibles afin de ne pas aller au devant d'ennuis. »



« Je sais et je n'arrête pas de me dire que j'ai tort mais dès que tu parles d'elle, je… »



« Je ne parle pas d'elle mais d'Anthony. »



« Excuse-moi. Elle est si belle, si attachante d'après Alice et tes parents que je me sens insignifiante. »



« Tu es loin d'être insignifiante mais il va falloir que tu acceptes cette situation une bonne fois pour toute. D'accord ? »



« D'ac… D'accord. » Acquiesça-t-elle en ravalant ses larmes.



« Bon. Il faut aussi que je te dise que j'accompagne Emmett à Seattle ce week-end pour aller passer un peu de temps avec lui. » Autant lui balancer maintenant car si elle voulait faire une scène, autant que ce soit maintenant plutôt qu'au moment où j'embarquerai me gâchant ainsi le voyage.



« Oui, bien sûr. »



« Si nous rentrions, il se fait tard. » Dis-je en me levant et en attrapant nos vestes sur le porte-manteau derrière moi.



« Edward ? »



« Oui ? »



« Accepterais-tu que… que je t'accompagne. »



« A Seattle ? »



« Oui. Il serait peut-être bien que j'apprenne aussi à le connaître. » Je ne m'attendais absolument pas à cette demande et elle me prenait au dépourvu. Si je refusais, elle continuerait à se faire des idées mais si j'acceptais, j'allais m'attirer les foudres de Rosalie. Je soupirai face à ce dilemme puis je lui répondis.



« Oui, bien sûr. » Je verrai avec Rosalie en temps voulu.



Jane passa la nuit avec moi et me quitta au petit matin afin de regagner son appart et pouvoir se rendre à son travail. Je me préparai en repensant à son idée de m'accompagner. Avec le recul, je ne trouvais plus que c'était une si bonne idée. En plus de devoir subir la mauvaise humeur de Rose, je n'allais pas pouvoir discuter avec Bella comme je le voudrais. Car je devais admettre que je me réjouissais de ce week-end autant pour voir et passer du temps avec mon fils que de me rapprocher de sa mère.



J'étais installé à la table de la cuisine, une tasse de café fumant devant moi. Je pris ma tête entre mes mains, comme si ce geste allait m'aider à remettre mes idées en place. J'avais l'impression depuis trois semaines, depuis qu'un petit garçon aux cheveux roux et au regard émeraude était entré avec grand fracas dans ma vie que mon corps et surtout mon esprit était coupé en deux.



La partie raisonnable de ma personne voulait que j'essaye d'approfondir ma relation avec ma petite amie, aménageant un espace pour mon fils. Que je m'assagisse enfin. Mais la seconde partie, la partie folle et déraisonnable, me repassait en boucle nos ébats, les sensations que sa présence déclenchait et ne réclamait qu'une chose : recommencer. (N/Anghju : Yahou !)



J'étais tiraillé et je comptais un peu sur ce week-end pour éclaircir la situation. Je reviendrai certainement lundi en ayant compris que l'attrait que j'avais pour elle était uniquement lié au souvenir et que rien de concret ne justifiait cette attirance.



Je reviendrai en homme libre et prêt à m'investir dans une relation sérieuse avec Jane. (N/Anghju : Compte là-dessus tiens…)