Découvrez la playlist Le monde d'Eliloulou avec Various Artists

mercredi 25 août 2010

Alphabet week-end: Chapitre 28


Inoubliable, c'est ce que tu es.

Inoubliable, de près ou de loin.

Comme une chanson d'amour, qui s'accroche à moi.

Comme le fait de penser à toi me fait des choses

Jamais quelqu'un n'a été plus…

« Unforgettable de Nat King Cole » (Ecoutez la chanson, elle est très belle)

Chapitre 28 : U pour Unforgettable (inoubliable)

Edward ne s'était jamais aussi bien senti au lit que ce lundi matin. Il était plein de fougue. Se réveiller avec Bella à ses côtés était incroyable.

Au travail ce lundi, il ne put contenir le sourire qui s'affichait sur son visage. La plupart des personnes de son entourage le soupçonnait d'être heureux de la réussite de la campagne Adidas qu'il avait remporté ce week-end. Tous savait que Monsieur Austen n'avait pas pris part aux négociations et que tout le mérite en revenait à Edward. Mais aucun d'eux n'avait vraiment idée de ce qu'il se passait dans sa tête et de ce que ce sourire représentait vraiment. Ils ne pouvaient même pas se rappeler de la dernière fois où Edward avait semblé aussi heureux.

Dans sa tête, se jouaient en boucle les images de Bella et de lui dans la journée de dimanche. Il pouvait sentir la chaleur de son corps pressé contre le sien et la manière dont ses mains se perdaient dans sa chevelure lorsqu'ils s'embrassaient. La sensation douloureuse dans sa bouche était un rappel constant de ce dernier baiser et c'était le plus important. Durant les vingt minutes de trajet ce matin, il avait gardé une main sur le volant et l'autre frottait les picotements sur ses lèvres.

Bien que personne ne sache ce qui était arrivé la veille au soir, il savait que les autres pressentaient quelque chose en voyant son sourire se refléter sur les autres.

Certaines personnes au travail formulèrent des suppositions concernant une promotion pour Edward. C'était un sujet souvent abordé par les gens qui l'admirait ou qui enviait son succès. Tous savaient que ce n'était qu'une question de temps avant qu'Edward ne devienne associé. Ca ne faisait aucun doute. Malgré son jeune âge, Edward avait plus de valeur pour l'entreprise que d'autres qui y travaillaient depuis trois fois plus longtemps. Durant la dernière année, Edward à lui seul avait rapporté plus de cinq millions de dollars à la compagnie pour des publicités dans les journaux locaux. Avec la campagne pour Adidas, il allait être une vedette dans le monde entier.

Certaines mauvaises langues avaient commenté la situation en disant qu'Edward avait « eu un coup de chance » en entendant une discussion de Riley Smith dans le salon de l'hôtel. Et que c'était pour cette raison qu'il « se pavanait dans le bâtiment avec un sourire de merde sur le visage » et avait « remporté l'affaire de sa vie ».

Alice fut la seule à avoir des soupçons sur la véritable raison de la bonne humeur d'Edward. Quand elle l'avait vu arborer son lumineux sourire en arrivant au bureau, elle l'avait suivi à grands pas pour l'attraper avant qu'il ne referme la porte.

«Même si je sais que tu as eu de bonne nouvelles pour la campagne, pourquoi une telle arrogance ? » Demanda Alice en s'asseyant face à Edward.

« Que veux-tu dire, Alice ? » répondit timidement Edward, tentant délibérément d'éluder la question. Il avait posé ses pieds sur le dessus de son bureau et arborait un grand sourire.

« Je sais que cela à avoir avec Bella. Tu devrais savoir que ton cher frère a du mal à se taire quand il sirote un whisky avec Jasper.

Les yeux d'Edward s'élargirent et ses pieds retombèrent aussitôt dans un bruit fracassant sous le bureau. Soudain son comportement changea radicalement.

« Que sais-tu ? » questionna-t-il avec appréhension.

Alice sourit à son cousin. Ses mains étaient jointes au niveau de sa poitrine. Elle avait un air heureux sur le visage.

« Alors c'est vrai. Bella et toi êtes ensemble ? »

« C'est ce qu'il t'a dit ? » insista Edward en tentant de comprendre la déloyauté de son frère vis-à-vis de son secret.

« Oui, pourquoi ? Y a-t-il autre chose que je devrais savoir ? » Ajouta-t-elle soupçonneuse. Edward se fustigea mentalement de son allusion. Alice était vraiment très perspicace.

« Non, j'ai juste pensé qu'il pourrait avoir révélé la manière dont il l'a découvert. »

« Depuis combien de temps cela dure-t-il ? » Demanda-t-elle, les yeux grands ouverts, exigeants. Devait-il remonter au début du jeu ? Edward se força à ne pas y penser car les images de Bella et lui sur le canapé, dans la douche, contre le frigo, sur son lit dans la plaine de jeux commençaient à danser dans sa tête.

« Quatre mois maintenant, » avoua-t-il, déclenchant un sifflement de la part d'Alice.

« Quatre mois ! Comment avez-vous fait pour passer outre mon radar ? » Dit-elle perplexe.

« Nous avons été assez discret à ce sujet. La seule raison pour qu'Emmett soit au courant, c'est que Bella l'a raconté accidentellement à Rose. »

« N'essaye pas de me consoler, Edward. Je sens ces choses. J'aurais dû le savoir le jour où tu regardais l'album photo. Merde, je perds ma sensibilité, » gémit-elle. Edward ria.

« Tu ne perds rien, menu fretin. Tu étais distraite par la préparation du mariage. Comment cela se passe-t-il ? »

« Ne m'appelle pas menu fretin. Et la planification se passe bien. Je n'arrive pas à croire qu'il arrive si vite. Plus que deux mois et demi.»

« Ouais… seulement deux mois et demi, » la taquina Edward.

« Tais-toi ! Maintenant, as-tu dis à Bella que tu l'aimais ? » Questionna-t-elle. Une ombre passa sur le visage d'Edward qu'il effaça rapidement. Mais elle n'était pas passée inaperçue à Alice.

« Oui, » acquiesça-t-il.

« Tu sais que j'attends depuis des années que tu dises à Bella que tu l'aimes. Mais je n'avais jamais imaginé que cela te rendrait morose. »

« Je ne suis pas morose, Alice. C'est juste que… J'ai dit à Bella que je l'aimais mais elle… elle ne me l'a pas dit en retour, » répondit-il à Alice qui hocha la tête compréhensive.

« Pourtant. »

« Excuse-moi ? » Demanda Edward.

« Elle ne l'a pas encore dit, » expliqua-t-elle à son cousin. « Tu connais Bella mieux que quiconque. Elle va prendre son temps. »

« Je sais. C'est juste que c'est elle qui a initié la conversation au sujet de notre relation. »

« C'est elle qui a initié la conversation? » Répéta Alice pour qu'il poursuive.

« Ouais, c'est elle qui a voulu amener notre amitié au niveau supérieur. »

« Je suis confuse. Comment êtes vous arrivés à parler de cela ? »

« Merde ! » Siffla Edward entre ses dents.

« Quoi ? C'est en rapport avec la prestation de serment ? »

« Ai-je des réunions ce matin ? » s'enquit-il. Alice secoua la tête.

« Rien. Mais tu devras aller voir Monsieur Meyer dans la salle de conférence plus tard. Ils vont essayer de te surprendre avec un gâteau et probablement une montre. Tu sais comment ils fonctionnent. »

Edward soupira, s'enfonçant dans son fauteuil et tapotant sur son accoudoir. Il contempla un point au loin cherchant ce qu'il devait dire à Alice. Il secoua la tête, frustré et décida de se lancer.

« Alors, Bella et moi… couchons ensemble depuis quatre mois, » commença-t-il. Alice écoutait tranquillement son cousin raconter son histoire. Il ne passa que sur certains détails explicites mais pas une fois, Alice ne tenta de l'interroger. Il lui raconta le début du jeu. Comment il en avait eu l'idée. Il lui raconta les différentes lettres utilisées et bien sûr, il lui parla de son retour à la maison, le collier et leur conversation.

« Voilà toute l'histoire, Alice. »

« Waouw ! Comment n'ai-je rien vu ? » Alice secoua la tête ahurie. « C'était juste sous mon nez tout ce temps. A quoi pensais-tu ? Cela aurait pu être dangereux. Tu aurais pu détruire toute votre amitié. »

« Je sais, Alice. Mais j'ai eu foi en elle. Je savais que si les choses étaient devenues bizarres, je l'aurais stoppé. »

« L'aurais-tu voulu ? Aurais-tu vraiment arrêté ce jeu ? » Questionna-t-elle en le regardant droit dans les yeux avant de poursuivre. « D'après ce que tu m'as dit, vous avez directement été à l'aise même si vous vous cachiez sous des déguisements et des fausses dents. Vous êtes directement passés outre l'étrangeté de la situation avant même qu'il ne commence. La plupart des gens passe la moitié du temps à rire comme des gosses. Pour moi, ça n'a jamais été un jeu, pour aucun de vous deux. »

Edward resta silencieux face aux paroles d'Alice. Ils avaient commencé avec des règles et vécu selon elles. Mais rapidement, ils n'en avaient plus tenu compte. Ils n'avaient même pas terminé tout l'alphabet.

« Je vais prendre ton silence pour un oui. » Elle regarda sa montre et soupira. « Tu devrais penser à te rendre à la salle de conférence pour la célébration. Ils veulent que tu y sois vers dix heures. »

« Merci, Alice. J'y serais bientôt. J'ai juste besoin de vérifier quelque chose. »

« Pas de problème. Oh ! Je ne serais pas opposée à ce que tu parles à Jasper au sujet du collier de chez Tiffany. Peut-être y trouvera-t-il un indice, » gloussa-t-elle en sortant de son bureau.

Edward sourit à sa remarque tout en regardant par la fenêtre. Il savait que cela prendrait du temps à Bella avant qu'elle ne soit capable de lui dire « je t'aime ». Et même si c'était douloureux, il saurait attendre.

Il se dirigea vers l'ascenseur en pensant qu'il pourrait attendre aussi longtemps qu'il faudrait pour entendre ces paroles parce que même si elle se taisait, il pouvait se réveiller à ses côtés et que pour le moment, c'était suffisant.

= X = X =

Mardi matin commença à peu près de la même manière que le lundi. Mais cette fois, Edward s'était réveillé le premier.

Il put observer Bella dormir dans ses bras mais ne pouvait la voir correctement car sa tête était cachée dans sa poitrine. Sa chaleur faisait augmenter son rythme cardiaque. Le fait de savoir qu'elle était là avant même d'ouvrir les yeux suffisait à ramener un sourire éclatant sur son visage.

Il écarta ses cheveux, laissant la lumière du jour se refléter sur sa joue.

« Bonjour, beauté, » dit-il saluant son bâillement. Il rit la voyant rougir.

« 'Jour, » murmura-t-elle contre sa poitrine.

« Comment vas-tu ? »

« Bien. Le toit n'est vraiment pas un bon endroit pour se coucher, » chuchota-t-elle timidement tandis qu'Edward caressait sa joue.

« Je sais. Mais au moins, nous ne nous sommes pas endormis là-haut. »

« C'est vrai, » gémit-elle en se dégageant.

« Quel est le problème ? »

« Mes lèvres me font mal. Elles sont blessés depuis hier et aujourd'hui, c'est encore pire, » expliqua-t-elle.

« Je sais ce que tu veux dire, » répliqua-t-il en passant sa main sur ses lèvres.

« Je ne veux pas sortir du lit, » annonça-t-elle.

« Moi non plus mais je pense que j'ai un appel d'offre en attente sur mon bureau ou du moins, c'est ce qu'Alice m'a envoyé hier après-midi après mon départ du bureau. »

« Qu'est ce qu'est un appel d'offre ? » Demanda Bella en pivotant et s'appuyant sur sa main. Edward l'imita. Tout deux se fixaient.

« Demande de qualification. En d'autres termes, ils veulent que nous proposions des brochures avant de nous confier une nouvelle campagne. »

Belle rit et tendit sa main libre vers les lèvres d'Edward.

« Tes lèvres semblent gonflées, » commenta-t-elle en frottant son pouce le long de celles-ci.

« Oh, parce que tu es celle qui parle, » reprocha-t-il en tirant sa lèvre inférieur entre son pouce et son index, provoquant un cri de douleur de Bella.

« Aie ! » Cria-t-elle.

« Cela ressemble à une piqure d'abeille. »

« Eh bien, si quelqu'un ne me mordait pas tout le temps, » murmura-t-elle provoquant le rire d'Edward qui se pencha en avant pour prendre sa lèvre entre ses dents.

«Comme il serrait sa lèvre, la faisant gémir, il siffla « Jamais. »

« Je ne veux pas te demander d'arrêter, » répliqua-t-elle en poussant fermement ses lèvres dans un doux baiser.

« Jamais, » répéta-t-il.

Finalement, ils se détachèrent l'un de l'autre et se levèrent pour se préparer à aller travailler.

« Viens-tu avec moi dans la douche ? » Demanda Bella.

« As-tu besoin de me demander de te rejoindre sous la douche ? Comme si j'avais besoin d'une invitation, » répondit-il avec suffisance. Bella jeta un oreiller derrière lui.

« Allons-nous nettoyer, Smelly (N/Eli : qui sent mauvais !) , Plaisanta-t-elle tandis qu'Edward la suivait.

« Avant d'y aller, j'ai oublié de te dire quelque chose. »

« S'agit-il des choses bizarres que tu as entendus au travail ? » Demanda Bella.

« Non, mais j'ai trouvé que les rumeurs concernant le fait que Monsieur Meyer entretenait une liaison avec sa secrétaire étaient vraies. Je ne voulais pas les croire mais apparemment, ils ont été pris en flagrant délit d'adultère, vendredi après-midi par le concierge qui venait vider les poubelles. »

Bella regardait Edward, les yeux écarquillés.

« Monsieur Meyer ? Mais n'a-t-il pas près de soixante ans ? »

« Hey, l'âge n'est qu'un nombre, » rouspéta Edward.

« Sa secrétaire a trente ans. Je l'ai rencontrée à la fête de Noël. Waouw, » gémit-elle avec dégoût. « Sa femme est si belle. Quel est son nom ? Stacy Saint-Ist ! C'est une femme si douce bien qu'un peu trop religieuse mais sympa quand même. »

Edward se tenait face à Bella. Il la saisit par les épaules pour attirer son attention.

« Veux-tu entendre ce que j'ai à te dire, oui ou non, » Questionna-t-il sévèrement.

« Ca dépend, » négocia-t-elle. « Vais-je aimer ce que tu vas me dire ? »

« Ca dépend, » répondit-il. Bella haussa les épaules.

« Hum… ah… » Bella le regardait pour l'encourager.

« Alors, qu'est ce que c'est ? »

« Alice sait tout pour nous, » répondit-il rapidement. « Et Jasper aussi. »

« Comment ? » S'écria-t-elle.

« Eh bien, vois-tu, Jasper a donner un verre de whisky à Emmett et tu sais Emmett et l'alcool… c'est comme l'association du beurre d'arachide et du ketchup. »

« Alors, il lui a parlé de toutes les activités… euh ? »

« Non, juste que nous étions ensemble, » répliqua-t-il. Mais Bella sentit qu'il y avait plus.

« Qu'essayes-tu de me dire. »

« Et bien, Alice m'a posé des questions et j'ai fini par lui dire pour le jeu, » grimaça-t-il avec raison. Bella rougit immédiatement et fronça les sourcils sous la colère.

« Sais-tu combien c'est gênant, Edward ? Je ne connais même pas vraiment Jasper. »

« Je l'ai dit à Alice, comme toi tu en as parlé à Rosalie, » répondit-il. Bella souffla de frustration.

« Ouais et regarde ce qu'il va se passer. Elle va le dire à Jasper maintenant. »

« Je suis désolé, » s'excusa-t-il. Bella secoua la tête avec dédain.

« Je ne te crois pas, Edward. »

« Je suis vraiment désolé, » répéta-t-il tandis que Bella secouait à nouveau la tête et s'éloignait.

« Allons, Bella ! Est-ce vraiment si important ? »

« Oui, c'est important, » affirma-t-elle. « Imagine comment je vais me sentir face à ma future cousine. »

La mâchoire d'Edward tomba de surprise avant qu'un éblouissant sourire ne naisse sur son visage.

« Future cousine ? » Répéta-t-il, un sourire béat sur les lèvres. Cette fois, ce fut la mâchoire de Bella qui tomba. Ses yeux s'agrandirent avant qu'elle ne referme la bouche et déglutit bruyamment.

« Quoi ? » Demanda-t-elle dans un état second.

« Tu as dit, ta future cousine. Jasper est mon futur cousin, pas le tien, » répondit-il, un large sourire sur son visage. Ses mots avaient fait accélérer les battements de son cœur. Si Bella avait pensé à Jasper de cette manière, c'est qu'elle avait émis la possibilité de se marier avec lui un jour dans l'avenir.

« Que dirais-tu d'une douche ? » Proposa Bella afin d'éluder la conversation. Edward secoua la tête en riant.

« Oui, ça sonne bien, Madame Cullen, » plaisanta-t-il. Bella rougit Furieusement. Il ne pouvait s'empêcher de sourire en entendant retentir dans sa tête les mêmes mots : Madame Isabella Cullen. »

« Tais-toi, » râla-t-elle en se dirigeant vers la salle de bain.

Edward la rattrapa rapidement avant qu'elle n'atteigne la porte de la douche et l'attira contre lui par la taille. Son dos contre sa poitrine, il se pencha vers le bas pour chuchoter à son oreille.

« J'aime que tu penses à te marier avec moi. J'y ai pensé aussi, » avoua-t-il. Bella frémit contre lui.

« Je t'aime, Isabella Swan. »

« Edward, » murmura-t-elle tristement en faisant demi-tour.

« Aussi longtemps qu'il le faudra, » Bella. »

= X = X =

Le reste de la semaine se passa sans incident. Le samedi matin, Edward se fit réveiller par Bella qui lui chatouillait les pieds.

« Que diable fais-tu, Bella ? » chuchota-t-il en riant à moitié et retirant son pied des doigts de son amie.

« Réveille-toi, Sunshine. Nous avons une longue journée devant nous. »

« Tu es déjà habillée. Quand l'as-tu fais ? Je ne t'ai pas sentie sortir du lit, » grogna-t-il en luttant pour essayer de s'assoir.

« C'est rare que j'y arrive mais c'est fait. Maintenant, lève ton cul et prépare-toi. J'ai prévu beaucoup de choses pour cette journée, » ordonna-t-elle en découvrant le corps d'Edward.

« Très bien. Peux-tu au moins me dire ce que nous allons faire ? Ou bien où nous allons ? » Questionna-t-il en se levant.

« Tu verras, » répondit-elle ludique. Edward lorgnait sur elle, suspicieux.

Quinze minutes plus tard, Edward était habillé et debout près de Bella dans la cuisine en dégustant un café.

« Vas-tu au moins me donner un indice sur ce que nous faisons ? »

« Je ne devrais pas. » Bella tressaillit quand le café chaud brula sa langue. « Mais je vais te donner un indice sur l'endroit où nous allons. »

Edward regarda calmement Bella qui se dirigea vers le tiroir et en sortit une fourchette (N/Eli : Forks en anglais veut dire fourchette)

« Une fourchette ? » Interrogea-t-il Bella qui hacha la tête.

« Réfléchis un peu, Edward. »

« Nous allons manger, » proposa-t-il. Bella secoua la tête et en sortit une seconde.

« « Qu'est-ce donc, Bella ? Deux fourchettes ? Nous allons à deux fourchettes ? » Bella ouvrit grand ses yeux pour qu'Edward continue sur cette voie.

« Nous allons à Forks. Je… Il est tôt, » protesta-t-il. Bella éclata de rire face à l'embarras d'Edward.

« Tu as mis longtemps, Cullen, » taquina-t-elle son ego.

« Et bien, je suis désolé. C'est à cause de l'heure. Il n'est que six heures du matin. Toutes mes excuses, Madame, de ne pas avoir résolu ce casse-tête, » se moqua-t-il tandis que Bella lui souriait.

« Alors, pourquoi allons-nous à Forks ? »

« Tu vas voir, » répondit-elle en se dirigeant vers la porte. Elle saisit ses clés de voiture sur la desserte et regarda par-dessus son épaule. Pendant un moment, Edward fut fasciné par la façon dont elle le regardait.

« Tu viens ? »

« Si tu veux, je suis déjà là, » déclara-t-il en marchant vers la porte ouverte. Il entendit son rire quand elle ferma la porte.

« Je t'ai entendu, » murmura-t-il à son oreille la faisant sursauter loin de lui.

« Que t'ai-je déjà dit sur le fait de te faufiler derrière les gens ? »

« De ne pas le faire, » répondit-il joyeux.

« Idiot, » chuchota-t-elle malicieusement et prenant l'ascenseur.

« Je ne le suis pas. »

« Bien sûr, bien sûr, Edward. »

= X = X =

Trois heures et demie plus tard, Edward fut réveillé par Bella qui le secouait. Il mit quelques minutes pour observer l'environnement et vit que Bella avait garé sa voiture devant le supermarché de Forks.

« Que faisons-nous ici ? » Demanda-t-il en baillant.

« Tu verras, bel endormi. » Bella sortit de la voiture et se dirigea du côté d'Edward. Il fit de même et suivit Bella dans le supermarché. Il entendit le bip bip de la voiture de Bella qui se verrouillait à distance.

« Que veux-tu acheter ? » Demanda Edward en voyant Bella entrer dans le rayon des biscuits. Il dût s'arrêter quand Bella stoppa ses pas à mi chemin et lui fit face.

« Bella, » l'appela-t-il doucement. Son inquiétude augmenta quand il vit des larmes aux coins des yeux de Bella.

« Il y a près de vingt-deux ans, ma mère, étourdie, ne prêta pas attention où elle dirigeait son chariot, faisant attention à mes cris. Elle s'écrasa sur un autre chariot, » commença Bella tandis que les larmes coulaient sur ses joues.

« Merci pour cet accident qui t'a mené à moi. Nous n'avions que quatre ans mais tu as su me faire sourire, » reprit-elle à travers ses larmes. Elle inspira profondément. Edward resta silencieux, la regardant sortir quelque chose de sa poche.

« Je pleurais et tu t'es tourné vers moi, » expliqua-t-elle en lui tendant la main. Dans sa paume, une friandise à la fraises. « Tu t'es tourné vers moi et tu m'as donné un délice aux fraises. »

« Les jolies filles ne doivent pas pleurer, » intervint Edward en la tirant vers lui pour l'embrasser tendrement. Quelques instants plus tard, Bella se dégagea et Edward essuya son visage strié de larmes.

« Chaque instant que nous avons partagé est gravé de façon permanente dans ma mémoire. La seule pensée de toi me fait quelque chose, Edward. Je n'oublierai jamais ce moment. Ce moment où je t'ai rencontré. Edward Cullen, tu es inoubliable pour moi. Personne n'a jamais signifié plus pour moi. Personne ne m'a fait ressentir cela. C'est toi, Edward. Seulement toi qui me fait ressentir cela, » déclara-t-elle, toujours en larmes. Edward essayait toujours de les essuyer.

« Bella c'est la même chose pour moi. Je pense exactement la même chose. »

Bella se jeta sur lui et il la saisit quand elle passa ses bras autour de son cou. Chaque partie de son corps était vivant. Son cœur était entier.

Sans lui dire « je t'aime », Bella avait fait de lui l'homme le plus heureux.

« Et maintenant, Bella ? »

« Maintenant, » répondit-elle en reniflant et se dégageant. « Je suis un peu dans l'ambiance pour des crêpes de noix aux bananes. »

« Snack de Forks, » cria joyeusement Edward. Bella arriva même à sourire malgré ses larmes séchées. Edward sourit à son tour, lui saisit la main et la ramena vers la voiture. Cette fois, ce fut Edward qui conduisit.

Ils furent au bar en cinq minutes.

« Tu as toujours conduit comme un fou, » reprocha Bella. Edward haussa les épaules.

« Tu sais comme j'aime conduire. »

Le snack fut une vraie randonnée et ils furent frappés par d'innombrables souvenirs.

« Edward ! Bella ! » Les salua un vieil homme.

« Oh, Monsieur Jones. Comment allez-vous ? » Répondit Edward au propriétaire du snack en prenant place sur des tabourets au bar.

« Bonjour mon garçon. Comment allez-vous vous deux ? Je ne t'ai plus vu depuis des années. Êtes-vous toujours les meilleurs amis du monde ? » Questionna-t-il en souriant.

« Nous allons bien, Monsieur Jones, » répondit Bella en prenant la main d'Edward dans la sienne et lui montrant. Monsieur Jones sourit en voyant leurs mains jointes.

« J'ai toujours su que vous deux aviez quelque chose de spécial, » répliqua-t-il faisant un clin d'œil.

« Vraiment ? » Demanda Edward. Monsieur Jones hocha la tête.

« Et oui, garçon. C'était clair comme de l'eau de roche. Vous preniez soin l'un de l'autre. Je ne pense pas que vous étiez conscients de ce qui se passait vraiment. Je le savais à la manière dont tu la regardais. »

« Moi ? »

« Oui, toi, » répondit-il. « Tu la regardais comme si Bella était la seule fille de la pièce. Peu importe que tu sois au bras d'une jolie fille. Tu n'as jamais regardé cette fille comme tu le faisais avec Bella. Ou devrais-je dire, comme tu la regardes encore maintenant. »

Edward sourit à Monsieur Jones.

« Et moi ? » s'enquit Bella.

« Toi aussi, Bella. C'était la façon dont tu écoutais chaque mot d'Edward. Ca n'avait pas d'importance s'il te parlait de manger des frites au fromage. Tu écoutais comme s'il s'agissait de louanges. »

Edward rit en jetant un coup d'œil au snack inchangé et confortable. Il se sentait à l'aise ici, comme autrefois. Monsieur Jones avait un tableau dans le coin du bar et Edward se leva pour aller lire. Il repéra un document avec son nom inscrit dessus et une date.

« Oh mon Dieu ! Je vous dois encore cinq dollars pour deux boissons gazeuses et un ravier de frites, » annonça Edward en retirant le papier.

« Ne t'inquiète pas de ça maintenant, Edward. Pourquoi ne nous installeriez-vous pas avec Bella à une table. Je vous envoie Julie pour la commande. »

« Une chose est sûre, Monsieur Jones, vous pouvez faire apporter deux jus d'orange et une double ration de crêpes de noix à la banane et des pommes rissolées, » répondit Bella en se dirigeant vers un box à la fenêtre. Edward lui emboîta le pas avec la souche en main.

« Regarde cette chose, » lui dit-il en passant le papier à Bella et en lui montrant la date.

« Oh mon Dieu, » murmura-t-elle en levant les yeux vers Edward. Il hocha la tête.

« C'est le jour où tu m'as demandé de perdre ta virginité, » chuchota-t-elle.

« Je sais. Je ne peux pas croire que c'était là depuis tout ce temps. »

« Je ne peux pas croire que tu n'aies jamais payé, » taquina Bella.

« Si ma mémoire est bonne, tu as mangé des frites. »

« Exacte. » Edward observa Bella faire courir ses doigts sur la date inscrite sur le ticket.

« Te rappelles-tu de ce jour ? » Demanda-t-il.

« Comment pourrais-je l'oublier ? Je croyais que tu l'avais oublié, » répondit-elle en riant suivit d'Edward.

« Oui, nous avons été si maladroits. Je veux dire, je me tenais juste debout et je t'ai demandé de te déshabiller, » expliqua-t-il.

« Je pense beaucoup à ce jour-là, » admit Bella.

« Vraiment ? »

« Ouais. J'avais entendu beaucoup d'horreur sur la première fois des autres filles mais la mienne fut belle. Même maladroite, elle fut belle. Tu m'as fait me sentir à l'aise et même si ce fut un peu douloureux, tu as réussi à rendre cela étonnant. Je garde un bon souvenir de ce jour-là, » balbutia-t-elle tandis que les larmes coulaient à nouveau.

« As-tu déjà pensé au temps perdu à cause de ce jour-là ? » Demanda Edward. Bella répondit humblement « oui ».

« Stupide Emmett et sa règle stupide de ne pas s'embrasser, » protesta Bella. Edward était d'accord. « J'aime t'embrasser. »

« J'aime t'embrasser. »

« J'aime être embrassé par toi. Je me sens si belle et aimée quand tu m'embrasses, » admit-elle en recommençant à pleurer. « Même mon premier baiser é été meilleur que tous les autres. Même si toute la classe était présente, j'ai eu le sentiment qu'il n'y avait que toi et moi dans la pièce. »

Edward se pencha au travers de la table et essuya ses larmes avec sa serviette, puis il lui donna un doux baiser.

« Je t'aime, » dit-il. Une dernière larme coula et Bella grimaça.

« Tant et aussi longtemps qu'il le faudra, » la réconforta Edward. « Tant et aussi longtemps qu'il faudra. »

= X = X =

Ils quittèrent le snack heureux et le ventre bien rempli. Edward paya le petit déjeuner et sa note, et tous deux souhaitèrent une bonne journée à Monsieur Jones.

« Où va-t-on maintenant ? » s'enquit Edward en montant en voiture. Bella reprit le volant.

« La falaise de la réserve Quileute. »

Le corps d'Edward se figea à ces paroles tandis que Bella reprenait la route.

« Pourquoi ? » Questionna-t-il, ses poings crispés sur ses cuisses. Ses ongles s'enfoncèrent dans sa paume et ses jointures étaient plus blanches que d'habitude.

« Fais-moi confiance, Edward. »

« Je ne veux pas retourner là-bas, Bella, » murmura-t-il. « Chaque fois que je pense à ce jour-là, je pense que j'ai failli te perdre. C'était idiot. »

« Hey, » chuchota Bella détendant le poing d'Edward pour y glisser sa main. « Je suis toujours là et même si cette journée s'est mal terminée, je me souviens du frisson ressenti en quittant l'école. Je me souviens de la route jusqu'à la falaise, la radio qui jouait Nirvana. Je me souviens que tu étais heureux et que tu avais un beau sourire sur le visage. Même si j'étais nerveuse à l'idée que nous serions pris. C'est de ces choses dont je me souviens. »

Edward demeura silencieux, sa main dans celle de Bella qui conduisait. Le chemin vers la falaise fut interminable pour lui. Il fallut vingt-cinq minutes pour y parvenir. Dès qu'il vit les falaises, il se souvint de Bella tombant et frappant sa tête sur les rochers et il resserra son emprise sur sa main.

« Bella, pouvons-nous ne pas y aller. S'il te plaît, » plaida-t-il. Mais Bella refusa.

« Bella, s'il te plaît. »

« Non, » répéta-t-elle. « Nous avons besoin d'être ici, » ajouta-t-elle en se garant à quelques mètres du chemin vers la falaise. Edward la regarda, hébété, quand elle sortit de la voiture et se dirigea vers lui. C'était comme s'il était hypnotisé. Il sortit et lui prit la main, se laissant conduire jusqu'à la falaise où ils se trouvaient, huit ans plus tôt.

« Edward, ce jour-là, ne pourra jamais s'effacer de nos mémoires, » commença Bella. Edward embrassa sa cicatrice au poignet avec amour.

« Je suis désolé, Bella, » murmura-t-il. « Encore et toujours désolé. »

« Je t'ai déjà pardonné. Ce n'était pas de ta faute. S'il te plaît, arrête de t'excuser. Le moment est inoubliable et malheureusement, nous ne pouvons l'effacer. Je veux créer un nouveau souvenir de cette falaise. »

« Que veux-tu dire ? »

« « Viens avec moi, » reprit-elle mais Edward recula.

« Quoi ? » Questionna-t-il quand Bella lui prit la main.

« Viens avec moi, » répéta-t-elle. « Nous ne pouvons effacer ce jour mais nous pouvons créer un nouveau moment inoubliable. Viens avec moi. »

Edward la regarda dans les yeux et y vit du désir. Il céda. Bella sourit et se dirigea vers le bord de la falaise, saisit la main d'Edward hermétiquement.

« On compte jusqu'à trois. Un, » ordonna-t-elle.

« Deux, » poursuivit Edward.

« Trois, » crièrent-t-ils ensemble en sautant dans le vide.

Comme ils tombaient, Edward entendit un son porté par le vent tout autour d'eux.

« Je t'aime, Edward Cullen. »

1 commentaire:

  1. Bonjour !
    C'est un super chapitre et j'adore cette promenade dans leurs souvenirs.
    La fin avec son "je t'aime Edward Cullen" est ce qu'il y a de plus émouvant, enfin elle lui a dit !
    Merci.
    Bisous.
    Maryse

    RépondreSupprimer

Un avis, un message, un encouragement...hésitez pas à laisser une trace de votre passage.