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dimanche 28 novembre 2010

Un ange en enfer: Chapitre 17

Chapitre 17 :

Je n'avais jamais prêté d'importance à la façon dont j'allais vivre dans ce monde, mais souffrir à la place de quelqu'un que j'aime semble être une bonne façon de survivre ! (N/Caro : bonne entrée en matière ! Ça promet...)

POV Bella

Le trajet jusqu'à Port Angeles me parut interminable. Tout en observant le paysage qui défilait devant mes yeux à travers la vitre, je me demandais comment Edward, mon père et les autres réagiraient face à ma disparition. Allaient-ils m'en vouloir ? Seraient-ils fâchés ? Edward allait certainement penser que je ne lui faisais pas suffisamment confiance mais la peur qu'Ian ne s'en prenne à lui avait été le seul moteur à ma fuite. J'espérais avoir l'occasion de pouvoir un jour, proche si possible, de m'expliquer avec lui. (N/Caro : Y a intérêt !) Mes pensées s'évadèrent ensuite vers Anthony et son kidnappeur. J'étais fébrile à l'idée de le revoir, de le serrer dans mes bras. Mon pauvre petit amour devait être apeuré. Je devais absolument garder mon calme face à Ian quand je le verrai. Je ne devais prendre aucun risque qui m'éloignerait d'Anthony.

Le taxi ralentit avant de s'arrêter face à l'entrée du bâtiment principal du petit aéroport William Fairchild. Je payai le chauffeur, attrapai mon sac et sortis du véhicule. Un regard autour de moi m'informa que j'étais seule. Le taxi s'éloigna pour ne plus être que deux points lumineux au loin. Je m'apprêtai à pénétrer dans le hall quand je sentis une présence à mes côtés.

« Bonjour ma chérie, » susurra-t-il à mon oreille en saisissant mon bras fermement pour me faire pivoter vers lui. (N/Caro : Connard !)

« Où est mon fils ? » Je ne pus m'empêcher de hausser le ton. Sa proximité me faisait hérisser les poils.

« Chaque chose en son temps. Viens nous avons du chemin à faire. » Il tira sur mon bras et nous dirigea vers un break stationné un peu plus loin. Arrivé à sa hauteur, il ouvrit la portière passager afin que je puisse m'installer sur le siège. Je levai le regard vers lui.

« Où…Où m'emmènes-tu ? Nous ne prenons pas l'avion ? Pourquoi m'avoir donné rendez-vous ici ?» Bégayai-je lamentablement.

«Rejoindre Tony. Et non, nous ne prenons pas l'avion. Ce serait trop simple de nous suivre et de connaitre notre destination. Monte dans la voiture, » répondit-il en me poussant légèrement. Je m'assis, posant simplement mes mains moites sur mes genoux. Ian fit le tour du véhicule et s'installa au volant.

« Attache-toi, ma chérie. » (N/Caro : Je le déteste !)

Il démarra, sortit du parking et prit la nationale 101 en direction de Seattle. Ma venue à l'aéroport n'avait été qu'une manœuvre pour brouiller les pistes. S'ils retrouvaient même le taxi qui m'avait amené ici, il penserait que j'avais embarqué dans un vol en direction d'une grande ville. J'observais toujours le paysage, m'emportant de plus en plus loin de mon amour mais me rapprochant, du moins l'espérai-je, de mon fils, la personne la plus important à mes yeux. Je m'appuyai contre le siège et fermai les yeux qui s'embuaient de plus en plus. (N/Caro : Qu'on me donne un flingue !)(N/Eli : Ton côté Corse se fait sentir, ma Caro , LOL !)

L'aube était bien avancée et le soleil commençait à luire dans le ciel quand Ian bifurqua sur la nationale 20. La route se rétrécissait, devenant une petite route de campagne comme celle qu'on rencontrait à Forks. La route se rapprocha de l'océan. A l'horizon, je vis un petit port apparaitre et un panneau indiquer Port Townsend.

« On va prendre un bateau ? » questionnai-je en me tournant pour la première fois vers Ian depuis notre départ. Il fixait la route, un léger sourire étirait ses lèvres.

« Non. »

« Tu m'as dit que tu m'emmenais voir Anthony ? »

« Bien sûr. »

« Mais…. » Commençai-je avant qu'il ne stoppe mes paroles en posant sa main sur mon genou gauche. Ce geste me prit au dépourvu et me fit peur. Je sursautai et voulus m'éloigner mais sa main se crispa sur ma jambe m'empêchant de bouger.

« Tsss, ne fais pas ça, c'est un conseil si tu veux vivre avec nous, » menaça-t-il, sa poigne augmentant à un point que j'avais du mal à ne pas crier de douleur. (N/Caro : Avec Nous ! Nan mais il se prend pour qui ce trou du cul !)

« Nous ? »

« Tony et moi. »

« Ian ! Tu ne peux pas nous garder… »

« STOP ! Tony va vivre avec moi. Je suis conscient qu'un enfant à besoin de sa mère et c'est l'une des raisons à ta présence ici. Sache que je n'ai absolument pas apprécié ta manière de te frotter à ce militaire d'opérette. » (N/Caro : va te faire f*** Ducon !)(N/Savine : oui mais il c'est un mec un vrai pas un malade comme toi ! Tsss)

« C'est le père de mon fils et je l'… »

« NE REDIS JAMAIS CA ! » hurla-t-il en me saisissant fermement le bras et me tirant vers lui. « Tony est mon fils, tu entends. Le mien. » Je déglutis difficilement face à mon ex petit ami qui pour l'instant me terrorisait. Les larmes montèrent rapidement aux coins de mes yeux et c'est des sanglots dans la voix que j'acquiesçai. Ian se calma et relâcha mon bras mais la marque rouge resta. L'adorable médecin que j'avais rencontré dix mois plus tôt était loin de celui qui se trouvait assis à mes côtés dans l'habitacle confiné de la voiture. (N/Caro : Je le savais dès l'début ! Ce mec est un barge !)

« Vous êtes à moi. Tu ne partiras pas une seconde fois, » ajouta-t-il avant de d'ouvrir la portière faisant un mouvement pour sortir avant de se raviser. L'expression de son visage me glaça le sang.

« Si tu tentes quoi que ce soit. J'irai rendre une petite visite à ta famille ou tes amis si chers. Et surtout je disparaitrais avec Tony. J'espère avoir été assez clair cette fois-ci ? » Terrorisée, j'hochai simplement la tête. Ian sortit du véhicule, le contourna et vint m'ouvrir la porte. Il saisit immédiatement mon bras afin de me guider vers la petite maison devant laquelle nous étions stationnés. Nous remontâmes l'allée de gravier jusqu'à la porte qu'il ouvrit.

« C'est nous, » cria-t-il en m'emmenant à sa suite vers le salon. « Nous sommes chez une très vieille amie. Elle ne t'aidera pas donc inutile de tenter de la convaincre. Elle a la gentillesse de nous héberger. Je compte sur toi pour être agréable avec elle. » (N/Caro : Pfff ba voyons ! Tu veux pas un Mars en plus connard !)(N/Savine : mais bien-sûr ! tu veux pas aussi qu'elles deviennent amies ?) (N/Eli : Peut-être bien !)

« D'accord. Que lui as-tu dis ? » Osai-je demander en observant la pièce. La maison était très joliment meublée. Le mobilier était ancien mais donnait un aspect chaleureux au salon.

« Que j'étais partie chercher la mère de mon fils qui avait essayé de me l'enlever, » déclara-t-il. Le ton de sa remarque ne permettait aucune contradiction. Cette femme allait me prendre pour la pire des mères et des amies car Ian avait raconté des trucs totalement faux sur mon compte. Je devais absolument trouver les mots pour lui expliquer la vérité. J'entendis des pas approcher et une femme, blonde, grande, un magnifique sourire aux lèvres apparut à la porte.

« Tu as été rapide. »

« Il n'y avait rien sur les routes et je n'avais aucune raison de m'attarder, » répondit-il en avançant et prenant cette femme pour l'embrasser fraternellement. « Chelsea, je te présente Isabella. La mère de Tony. Isabella, voici Chelsea, une amie très chère. »

« Bonjour. »

« Hum. C'était vraiment nécessaire qu'elle vienne. Après ce qu'elle a fait ? » Cracha Chelsea en refusant la main que je lui tendais pour la saluer. (N/Savine : espèce de sa**** !)

« Sois sympa, Chelsea. Tu sais que je ne peux pas me passer d'elle. Et puis, Tony aussi a besoin de sa mère. »

« Je pouvais m'en occuper jusqu'à ton départ. »

« Je sais. Mais c'est elle que je veux. Elle a compris son erreur. N'est-ce pas ma chérie, » demanda-t-il en me serrant contre lui. (N/Savine : Beurk !)

« Oui…oui, j'ai compris, » répliquai-je de peur de le mettre en colère.

« Bien. Viens ma belle que je te montre notre chambre. » Ian saisit ma main et empoignant mon sac m'entraina à sa suite dans les escaliers. Arrivé à l'étage, il ouvrit une porte sur une chambre double, les murs recouverts de papiers peints verts pales. Le couvre lit était de la même teinte et donnait à la pièce un aspect très reposant. Ian déposa le sac sur le lit. (N/Caro : « Notre » chambre ? C'est pas cool ça...)

« Installes-toi. Si tu veux te rafraichir, la salle de bain est juste la porte à côté. Nous resterons ici juste quelques jours avant de partir pour ma ville natale. »

« Et c'est où ? »

« Tu es trop curieuse, ma chérie, » répondit-il en passant ses bras autour de ma taille. Je vis son visage se rapprocher du mien. Je sentis la bile monter dans ma gorge à la simple idée de ce qui allait arriver. Je déglutis péniblement et fermai les yeux qui me piquaient. Tandis que mon estomac continuait à se retourner, ses lèvres se posèrent tendrement sur les miennes. Le baiser ne dura que quelques secondes mais il me dégoutait. J'aurais voulu crier, lui dire de me lâcher, de ne pas me toucher mais je voulais revoir mon fils et pour cela je devais me taire et accepter sa présence et ses attentions. Il finit par s'écarter de moi et je reculai immédiatement d'un pas.

« Je peux voir Anthony maintenant ? » questionnai-je, la voix chevrotante.

« Mais certainement. Viens je te conduis à sa chambre. »

« Attends, » rétorquai-je en ouvrant mon sac pour y prendre sa peluche préférée. « C'est Tigrou, son doudou. Il ne le quitte jamais d'habitude, » justifiai-je en le prenant dans mes bras avant d'emboiter les pas d'Ian. (N/Caro : ouais même pas foutu de prendre le doudou ! Nan mais tu parles d'un père toi ?)

« Hum…c'est certainement ça qu'il réclamait hier soir pour s'endormir. »

« Oui, il l'a toujours avec lui quand il est fatigué. »

« Et bien il s'en est passé. Mais s'il y tient, je ne vois pas d'inconvénient. »

Je me dépêchai de le suivre. Il ouvrit la porte à côté de la chambre qui nous était destinée. Je m'engouffrai dedans rapidement, impatiente de voir et de serrer mon fils dans mes bras. Un nœud était présent au niveau de mon estomac. Je redoutais ce que j'allais voir. Ian lui avait peut-être fait du mal. Mais je fus rapidement rassurée en le voyant dormir paisiblement dans un petit lit , tétant son pouce. Il avait pourtant perdu cette mauvaise habitude. Je soupirai de soulagement et me précipitai vers lui, m'accroupissant à côté du lit. Un sourire naquit sur mon visage tandis que ma main droite caressait ses cheveux en bataille.

« Amène-le à la cuisine pour déjeuner quand il sera réveillé, » m'ordonna-t-il avant de tourner le dos et de refermer la porte derrière lui. J'observais mon petit ange, trop heureuse d'être auprès de lui, même si pour ce faire, j'avais dû quitter mon homme, ma famille. Attendant son réveil, je me glissai sous les draps à ses côtés, le prenant dans mes bras et posant Tigrou entre nous deux. Je déposai un baiser sur sa tête avant de fermer les yeux et de sombrer lentement dans le sommeil. (N/Savine : t'inquiète pas Bella, ils vont venir vous chercher)

POV Edward

Je fus tiré de mon sommeil par la sensation de froid dans le lit. (N/Caro : je sens que je vais craquer. *Prends son drap*) Gardant les yeux fermés, je tâtonnai à la recherche du corps de mon amie mais ma main arriva à la fin du matelas sans la rencontrer. J'ouvris péniblement les yeux pour constater que la chambre était vide. La place à mes côté étant froide, je devais admettre que Bella devait s'être levée au aurore puisqu'il n'était que sept heures. Je m'extirpai du lit, attrapai quelques vêtements avant d'entrer dans la salle de bain. Dommage que Bella se soit levée si tôt, j'aurais aimé prendre ma douche avec elle. Soulager notre peine ensemble. Des bruits me parvinrent du rez-de-chaussée. Certainement Bella qui préparait le petit déjeuner. Je profitai de ce moment de calme, laissant l'eau ruisseler sur mon corps. (N/Caro : Mais grouille bon Dieu ! On n'a pas l'temps ! Va voir ce qui s'passe !)

Une fois prêt, je descendis à la cuisine pour trouver Sue et Rosalie s'affairant à préparer le premier repas de la journée. La table était dressée, les toasts et des pancakes trônaient au centre de la table. La pièce embaumait l'odeur du café frais.

« Bonjour, » lançai-je en pénétrant dans la pièce et leur déposant un baiser sur chaque joue.

« Bonjour Edward, » répondirent-elles en chœur. Emmett et sa fiancée avaient passé la nuit ici, dormant sur le divan transformé pour l'occasion en lit dans le petit bureau à l'arrière de la maison. Mon frère et Charlie entrèrent à leur tour et s'installèrent à mes côtés.

« Salut frérot. »

« Bonjour Edward. »

« Bonjour, » leur répondis-je avant que nous ne commencions à déjeuner. Un silence s'installa.

« Où est Bella, » demandai-je en mordant dans un toast.

« Elle dort toujours, » m'informa Rosalie.

« Non. Elle était déjà descendue quand je me suis réveillé. Elle doit être partie faire une course, » déclarai-je, la voix rendue rauque par la panique grandissante.

« Non, sa voiture est là dans l'allée, » rétorqua Sue en montrant la Volvo de Bella par la fenêtre de la cuisine. Charlie s'était levé sans un mot et revint quelques minutes plus tard, la mine déconfite.

« Bella est partie, » asséna-t-il.

« Quoi ? » m'écriai-je en me levant d'un bond suivit de mon frère.

« Elle…elle a emprunté la voiture de Sue. Elle n'est plus devant la maison. » (N/Savine : ça sent pas bon ça !)

Un froid m'envahit réalisant que la réalité venait de nous rattraper et nous frapper de plein fouet. Je me remémorais la soirée de la veille. Nos derniers instants. Nos derniers mots. Nos dernières étreintes. Elle avait été différente hier comme absente durant la soirée mais si proche, si unie à moi quand nous nous étions retrouvés seuls. J'aurais dû me rendre compte qu'elle me cachait quelque chose car il s'agissait bien de ça. Elle devait savoir une chose que nous ignorions pour prendre le risque de partir seule à la recherche d'Anthony.

Durant mes réflexions, Charlie s'était emparé du téléphone et avait déjà pris contact avec Paul, l'informant du départ de Bella. Il se tourna vers nous dès qu'il eut raccroché.

« Rosalie ? Edward ? Paul demande que vous vérifiiez ce qu'elle a emporté avec elle. »

« Ok, je vais voir, » répondit Rose. Je la suivis comme un zombie, réalisant avec peine que mon ange venait de partir et certainement risquer sa vie pour notre fils. Arrivé dans la chambre, je m'effondrai sur le lit et laissai libre cours à mes larmes trop longtemps contenues. Rosalie vint prendre place à mes côtés et m'enlaça tentant de me consoler. Malheureusement, elle ne réussit qu'à se joindre à moi et éclata en sanglots. (N/Caro : Rho non c'est trop dur !)(N/Savine : faite moi une ch'tite place. Caro il te reste de la place sur ton drap ?*pleure*)

« Pourquoi ? Pourquoi ne me fait-elle pas confiance, Rose ? Pourquoi agit-elle ainsi ? » Murmurai-je.

« Je ne pense pas que ce soit une question de confiance, Edward. Elle a toujours fait passer Anthony avant toute chose. Même son propre bonheur. La connaissant, elle a certainement voulu te protéger, » tenta de me rassurer ma belle-sœur.

« »Me protéger ? » Raillai-je en secouant la tête. « C'est à moi de la protéger. De les protéger. Mais pourquoi est-elle partie ? » Répétai-je en me prenant ma tête entre mes mains.

Rosalie caressait mes cheveux n'ayant aucune réponse à me fournir. Après quelques minutes, nous fîmes le tour de la chambre. Bella n'avait pris que très peu de choses. Ce qui retint mon attention, fut la disparition de Tigrou qui était posé sur la commode et la photo de nous trois prise lors de notre dernier week-end à Seattle. Elle avait tenu à emporter un souvenir de moi dans sa fuite. (N/Caro : C'est trop triste !) Mû par cette certitude que Bella n'avait peut-être pas voulu me tenir en dehors volontairement, je redescendis accompagné de Rosalie. Paul venait d'arriver et discutait avec Charlie. Le ton de sa voix prouvait que lui aussi était mécontent de l'attitude de Bella.

« Bonjour Edward, Rosalie, » nous salua-t-il à notre arrivée.

« Bonjour Paul, » répondis-je en lui tendant la main.

« Avez-vous fait un inventaire ? »

« Bella n'a emporté qu'une tenue de rechange, ses papiers, portable, la peluche d'Anthony et …et une photo. »

« Une photo ? »

« Oui, de nous trois. »

« Mais qu'est ce qui lui a pris ? Avez-vous une idée ? » Questionna Paul en faisant les cents pas, nerveux. (N/Savine : tu crois qu'ils t'auraient appelé s'ils savaient où elle était ? imbécile ! pfff)

« Non. Mais en y réfléchissant depuis tout à l'heure, je pense qu'elle a dû recevoir un coup de téléphone. »

« Et qu'est ce qui te fait penser ça, Edward ? »

« Elle a semblé lointaine toute la soirée. Mais…. » Commençai-je en jetant un rapide coup d'œil à Charlie qui me fit signe de poursuivre. « Mais une fois seuls, elle devint très tactile. Maintenant, je me dis qu'elle voulait me mémoriser. Une manière de me dire adieu.» (N/Caro : Snif, snif...pleure)

« Tu as peut-être raison. Juste un coup de fil et je serais fixé. J'ai à tout hasard demandé la mise sur écoute hier du téléphone de la maison et aussi de son portable. Ce ne fut pas simple car normalement, c'est le FBI qui se charge de ce genre d'enquêtes et des demandes, mais on me devait quelques services. Je reviens, » déclara-t-il, sortant son portable et se dirigeant à l'extérieur.

« N'y a-t-il rien que nous puissions faire ? » demanda Emmett.

« Non. Laissez Paul mener les investigations. Il est très méticuleux. Si Bella a laissé des indices, il les trouvera, » répondit Charlie en donnant une tape sur l'épaule de mon frère. L'observant pour la première fois depuis ce matin, je constatai qu'il avait une mine tirée n'ayant certainement pas bien dormi. Mon frère pouvait être un vrai ours mal léché quand il voulait mais il avait un cœur énorme et je savais qu'il s'était beaucoup attaché à mon fils mais aussi à Bella.

« On devrait prévenir les parents, Edward. »

« Est-ce nécessaire de les inquiéter ? »

« Edward ! Papa doit déjà se demander où nous sommes. Nous étions sensé prendre l'avion hier soir et être au travail ce matin. Je suis déjà étonné de ne pas avoir une tonne de messages et d'appels en absence. »

« Tu as raison. Mais peux-tu t'en charger ? »

« Bien sûr frangin. On va les retrouver, » ajouta-t-il me donnant un faible sourire avant de rejoindre Rosalie et de prendre contact avec nos parents. Je m'installai dans le divan, laissant tomber ma tête contre le dossier. Je soupirai, me sentant totalement impuissant face à la situation. Rester ainsi sans rien pouvoir faire, me torturait littéralement.

« J'ai quelques infos assez intéressantes, » nous informa Paul en nous rejoignant dans le salon. Charlie et lui prirent place dans les fauteuils. (N/Caro : enfin ! vas-y suis prête Paul !)

« Tu sais où elle est ? »

« Non, désolé. Mais j'ai appris que Bella avait bien reçu une communication téléphonique hier en fin d'après-midi. Elle ne dura que quelques minutes et provenait d'un bar à Port Angeles. J'ai déjà envoyé un homme sur place. Mais le plus important, nous avons retrouvé la voiture de Sue devant le poste de police. Sherley a trouvé un trousseau de clefs en vidant la boite aux lettres. C'était bien celle du véhicule. Jared nous le ramène. Il en a profité pour questionner les chauffeurs de taxis qui stationnent régulièrement aux alentours. Il semble que l'un d'entre eux ait chargé une jeune femme ce matin vers six heures trente et l'a emmenée à l'aéroport de Port Angeles. »

« Elle a pris un avion. Comment va-t-on la retrouver ? » Paniquai-je à l'annonce de ces nouvelles.

« Du calme, Edward, » répliqua Charlie. Je m'affaissai sur le divan, fermant les yeux. Ils pouvaient être n'importe où à l'heure actuelle.

« Dès que Jared arrivera, je me rendrai avec lui à l'aéroport. Il me faudrait une photo de Bella. Récente si possible, » demanda Paul.

Rosalie qui venait d'entrer dans la pièce attrapa son sac et en tira une et la tendit au policier. Paul observa Bella et une fraction de seconde, je fus jaloux du regard qu'il posa sur elle. (N/Savine : c'est pas le moment mon beau !) C'était idiot mais cet homme avait lui aussi aimé à sa façon mon ange et pour cette raison, je savais qu'il ferait tout ce qui lui était possible pour la retrouver ainsi que notre fils. Je m'en voulus d'avoir ces pensées et je les balayai rapidement, ne laissant place qu'à la volonté d'apporter mon aide à cet homme.

« Je veux aller avec toi. »

« Edward, je ne peux pas… »

« Ou je vais avec toi, ou j'y vais de mon propre côté. Mais je ne vais pas rester ici à attendre. » Paul soupira mais accepta que je l'accompagne. (N/Caro : Bien parlé Eddy !)

« D'accord mais c'est moi qui pose les questions. C'est clair ? »

« Ok. Merci.»

Nous entendîmes Sue ouvrir la porte et un grand brun bronzé ressemblant lui aussi à Paul et Jacob pénétra dans la pièce.

« Bonjour Paul, Chef Swan. »

« Salut Jared. Merci d'avoir ramené la voiture, » remercia Charlie.

« De rien. Il y avait un message sur le tableau de bord, » répondit-il en tendant un bout de papier. Charlie voulut le saisir avant de me regarder et de me laisser prendre le message de Bella. Je le lus à haute voix.

Pardonnez-moi. Mon fils a besoin de moi.

Je t'aime Edward, pour toujours.

Je vous embrasse.

Bella

Je reçus un violent coup à la lecture de cette missive. Le choc me fit vaciller et je me retrouvai assis sur le divan. (N/Caro : Bouhouhouhouhou) Je savais que Bella était partie et certainement pour rejoindre Anthony et vraisemblablement Ian son kidnappeur mais lire ce message d'adieu me fendait le cœur. D'innombrables questions affluaient dans ma tête. Telle une litanie, je me répétais le même mot. Pourquoi ?

Pourquoi être partie en cachette cette nuit ? Pourquoi ne pas m'en avoir parlé ? Pourquoi m'avoir tenu à l'écart. Pourquoi ne pas en parler à son père ? Merde, Charlie était flic, il aurait pu l'aider si elle n'avait pas suffisamment confiance en moi. Mais non, une fois de plus, elle a voulu gérer ça toute seule. Mais quelle place me donne-t-elle dans sa vie et celle de mon fils ? (N/Caro : Arggg Edward...)(N/Savine : la meilleure, celle de son père. Mais pour le moment Bella a d'autres priorités)

« Edward ? » m'interpela Charlie me sortant de mes sombres réflexions.

« Désolé. J'étais ailleurs. »

« Je passe quelques coups de téléphones et on y va, » m'informa Paul avant de sortir de la pièce avec Jared. Charlie vint prendre place à mes côtés.

« Je sais ce que tu penses et ressens, Edward. »

« Non. Vous ne pouvez pas comprendre. Bella ne me fait pas confiance. » (N/Savine : ok Edward est de retour ! donnez-moi un fouet ou autre chose !)(N/Eli : Pas touche à mon Edward….)

« Ca n'a rien avoir avec la confiance. Bella, depuis toute jeune a dû se prendre en main. Sa mère nous a quitté alors qu'elle «était plus jeune et n'a jamais donné de ses nouvelles. Et moi, malheureusement, je n'ai pas été assez présent. Résultat, elle est devenue très autonome mais aussi très indépendante, ne pouvant compter que sur elle-même. »

« Je sais mais …mais elle aurait pu nous en parler. Nous aurions trouvé une solution. »

« Oui surement. Mais connaissant ma fille, je suis certain que si elle ne nous a rien dit c'est pour nous protéger. Elle s'est toujours sentie obligée de se sacrifier pour ceux qu'elles aiment. Mais ne doute pas de son amour pour toi ni de sa confiance. » (N/Caro : +1 avec Charlie)

« Ok, je…je vous crois. De toute façon, la seule chose que je veuille, c'est les retrouver, tous les deux et le plus rapidement possible. »

« Compte sur Paul pour tout faire. » Des bruits de pas nous firent tourner la tête pour voir Paul revenir.

« On y va, Edward ? »

« Je te suis, » répondis-je avant de faire face au père de Bella et d'ajouter. « Merci, Charlie. » Celui-ci me sourit simplement.

Nous montâmes dans le véhicule de service, Paul, Jared à l'avant et moi, à l'arrière. J'avais l'impression d'être un malfrat derrière ce grillage qui me séparait de mes deux compagnons. Durant le trajet jusqu'à Port Angeles, j'écoutai d'une oreille distraite la conversation qui me provenait de l'avant de la voiture mais elle finit rapidement par quitter le champ professionnel. Plongé dans mes pensées, je me remémorais une fois de plus nos moments ensembles et surtout notre dernière nuit. Et plus je la revoyais, et plus j'étais certain que Bella, à sa manière m'avait fait ses adieux, voulant se souvenir de moi avant d'affronter ce…ce monstre, cet homme ignoble qu'est Ian. J'aurais dû cogner plus fort au restaurant, le mettre sur le carreau pour de bon. (N/Caro : Ouais suis d'accord !)(N/Savine : ouais ! que sa mère ne le reconnaisse plus !)

Le mouvement de mon corps vers l'avant me sortit de ma transe. La voiture de patrouille venait de s'arrêter devant l'aéroport. Jared et Paul sortirent et ce dernier m'ouvrit la portière verrouillée pour me libérer. Nous nous dirigeâmes ensembles vers les portes coulissantes de l'entrée et pénétrèrent dans le hall. C'était l'aéroport d'une petite ville de province mais je le trouvais particulièrement fréquenté. Paul s'arrêta, observa autour de lui puis reprit sa marche ayant trouvé ce qu'il cherchait. Nous nous arrêtâmes devant l'unique guichet d'embarquement. L'employée nous offrit son plus beau sourire qu'elle voulait certainement aguicheur. Malheureusement aucun de nous n'y prêtèrent attention. Paul lui montra sa plaque et lui posa directement les questions que j'aurais voulu lui demander moi-même.

« Nous sommes à la recherche d'une jeune femme aux longs cheveux bruns qui aurait embarqué ce matin aux alentours des huit heures trente. Elle a vingt-quatre ans, des yeux marrons, pas très grande. Environ un mètre soixante. Et elle portait un jeans bleu, une veste n jeans également. L'auriez-vous aperçue ? »

« Non, je suis désolée. Quelle était sa destination, Inspecteur ? »

« Nous l'ignorons. Nous savons qu'elle est arrivée ce matin en taxi. Peut-être pourriez-vous appeler la personne qui était au guichet d'embarquement ce matin ? »

« Je suis à ce poste depuis six heures. Je ne me souviens pas d'avoir vu de personne correspondant à votre description. Le terminal est très calme à ce moment-là. »

« Regardez cette photographie attentivement. Elle était peut-être accompagnée d'un homme, grand, brun, yeux bleu et peut-être même un jeune enfant de dix-huit mois. » Je retins ma respiration, souhaitant que cette femme puisse nous aider. Elle observait la photo de ma belle, faisant une moue avant de secouer la tête.

« Non, désolée. Je n'ai pas vu cette jeune femme. »

« Regardez encore, » suppliai-je en lui rendant la photo.

« C'est inutile. Je suis certainement de ne pas l'avoir vue. Je n'ai eu que très peu de femme depuis ce matin et aucune ne lui ressemblait. Vous pouvez vérifier nos listes si vous désirez, »proposa-t-elle en tournant son registre devant nous. Un rapide coup d'œil nous appris que la plupart des voyageurs étaient des hommes et les rares femmes s'avérèrent être des personnes nettement plus âgées. Paul la remercia et nous continuâmes durant plus d'une heure à interroger ensembles ou séparément les employés de l'aéroport. Tous y passèrent, des bagagistes aux vigiles en passant par les différents vendeurs du hall. Mais personne ne semblait avoir vu Bella de la matinée. C'était à ne rien y comprendre. Elle était pourtant venue ici puisque le taximan nous l'avait confirmé. Dépité, nous franchîmes la sortie quand un vieil homme s'approcha de nous. Il ressemblait à un clochard.

« Excusez-moi, messieurs. J'ai entendu dire que vous cherchiez une jeune femme ? »

« Et qui vous a dit cela ? » questionna Paul suspicieux.

« Je vous ai entendu parler au vigile de l'entrée, » expliqua-t-il d'une voix rendue rauque par l'abus d'alcool et de cigarettes.

« Et qu'avez-vous vu ? »

« J'ai vu ce matin une jeune femme descendre d'un taxi. »

« Et ensuite ? » m'impatientai-je mais Paul posa sa main sur mon épaule afin de me faire taire.

« Vous n'auriez pas un petit quelque chose pour moi si je vous aide ? »

« Et puis encore quoi. As-tu vu Bella ? » Criai-je en le saisissant au bras et le secouant. (N/Caro : Zen Edward...respire)(N/Savine : du calme Ed ! c'est pas comme ça qu'il va parler !)

« Lâche-le Edward. Il va parler mais lâche-le, » m'intima Paul avec calme. Je soufflai un bon coup et desserrai ma prise.

« Nerveux, mon jeune ami ? »

« Ouais. On voit bien que ce n'est pas vous qui avez perdu votre femme et votre fils, » crachai-je.

« Elle n'était pas accompagné d'un enfant, » déclara le clochard en fronçant les sourcils.

« Je sais. Il a été kidnappé hier. Elle est partie le rejoindre, » répondis-je tristement.

« Ca change tout. Comme je vous l'ai dit. Je l'ai aperçue ce matin. Mais elle n'est pas entrée dans l'aéroport. Un homme l'attendait et l'a entrainée vers une voiture. »

« Comment avez-vous vu tout cela alors que le vigile n'a rien remarqué ? » Questionna Paul.

« Lui surveille principalement l'intérieur de l'aéroport tandis que moi. Vous voyez le petit renfoncement près de l'escalier de secours ? » Nous regardâmes tous les trois vers l'endroit qu'il nous montrait avant de revenir vers lui.

« Oui et alors ? »

« Je dors souvent là-bas la nuit. Ce matin, je m'apprêtais à trouver un petit quelque chose à me mettre sous la dent quand je l'ai vue descendre du taxi. Elle regardait l'aéroport et allait avancer pour entrer quand un type s'est approché d'elle. Elle semblait en colère. Ils échangèrent quelques mots puis Puis elle l'a accompagnée et est montée dans une voiture.. Je les ai vu prendre la route en direction de Seattle.»

« Vous êtes bien certain qu'il s'agisse de cette femme, » demanda Paul en lui montrant la photo. Le clochard la regarda avant de me la rendre.

« Oui c'est bien elle. Elle semblait si triste. Maintenant je sais pourquoi ? »

« Pouvez-vous nous décrire le véhicule qu'il utilisait ? »

« Oui, c'était une assez récente de couleur noire. Une marque européenne. »

« Vous en êtes sûr ? »

« Oui. Mon plus grand passe-temps ici est d'observer les voitures et leurs occupants. C'est une Mercédès mais pour le modèle….je ne sais pas. Si vous me montrez des photos, je pourrais peut-être la reconnaitre. »

« C'est déjà très bien. Auriez-vous remarqué un signe distinctif sur ce véhicule ou le numéro d'immatriculation par hasard ? »

« Non, rien de particulier. Pour la plaque, je n'ai pas pensé à la retenir mais il y a un MA pour commencer. Je me suis dit, c'est comme mon nom. Je m'appelle Marvin. »

« C'est déjà pas mal. » Paul le remercia. Je sortis mon portefeuille car les infos, aussi maigres soient-elles, nous permettaient d'avancer un peu. Je tenais à le remercier correctement ne fusse qu'en lui permettant de manger correctement. Je lui tendis un billet de vingt dollars. (N/Caro : merci Marvin)

« Ce n'est pas nécessaire, mon grand. Personne ne devrait s'attaquer à un enfant. »

« Vous avez raison. Mais acceptez-le. Vous nous avez été d'une grande aide, » déclarai-je en lui souriant. Marvin répondit à mon sourire, saisit le billet avant d'ajouter.

« Je souhaite que vous les retrouviez rapidement. Elle était vraiment très malheureuse. Et une aussi belle jeune femme ne mérite pas de souffrir ainsi. »

« Merci, » fut tout ce que je pus ajouter.

Je pivotai sur moi-même et emboitai le pas aux autres pour embarquer dans la voiture de police. Nous prîmes le chemin du retour. Durant le trajet, Paul reçut un appel mais ne laissa rien filtrer. Seuls quelques « hum, hum », brisaient le silence du véhicule. J'avais une envie monstre de le secouer et de l'obliger à me dire ce qu'il recevait comme info mais je m'intimais au calme péniblement. Lorsqu'il raccrocha, j'attaquai.

« Tu as des nouvelles ? C'était qui ? Que t'a-t-il dit ? PARLE !»

« Oh ! Du calme, Edward. Je vais tout te dire mais tu te calmes un peu. » Je soufflai et appuyai ma tête contre le dossier tentant de recouvrer mon calme mais c'était de plus en plus difficile. Plus les minutes s'égrainaient et plus je sentais ma famille m'échapper. Plus je me sentais impuissant. Plus la rage s'intensifiait en moi. (N/Caro : bah tu m'étonnes)

« Nous avons des infos sur l'appel que Bella a reçu hier. La tenancière du bar a été formelle. Seuls trois personnes ont passé un coup de téléphone à partir de ce numéro. Une femme et deux hommes. Mais un seul à l'heure qui nous intéresse. La description qu'elle a fournie correspond à celle de Shefferd. Elle ne l'avait jamais vu auparavant et ne sait pas quelle direction il a pris en sortant du bar. »

« Ouais, nous ne sommes pas plus avancé, » râlai-je dans mon coin. (N/Caro : mais si, mais si.)

« Si car maintenant nous sommes sur qu'il s'agit de lui. » (N/Caro : mais si, mais si.)(N/Savine : pourquoi tu en doutais ! pfff)

« Jared, dépose-moi au poste et raccompagne Edward chez Charlie. Ensuite tu reviens, » ordonna-t-il.

« Et c'est tout ? Je rentre et j'attends. Et tu penses que je vais rester sans bouger et… »

« Oui, tu vas rentrer chez Charlie et attendre. Tu ne tentes rien d'irréfléchi. Dès que j'ai quoi que ce soit comme info, je vous les communiquerai. De plus, Bella arrivera peut-être à vous téléphoner et ce serait bien si tu étais là. Moi, je poursuis mon enquête. Je vais me renseigner sur le passé de ce mec, ses connaissances à Seattle ou dans le coin, s'il en a et sur la Mercédès noire. Tout va être passé au peigne fin. On va les retrouver, Edward, » assura-t-il. La conviction qui pointait dans sa voix me rasséréna un peu bien que je sentais que l'attente allait être un véritable calvaire. Je lui fis un maigre sourire qui devait ressembler plus à une grimace qui sembla le satisfaire.

POV Bella

Voilà déjà deux jours que Ian m'avait amené dans cette maison, très agréable au demeurant mais qui pour moi représentait malgré tout une prison. Je passais le plus de temps possible auprès de mon fils soit dans sa chambre soit dans le séjour où tout un assortiment de jeux avait été entreposé. Le temps s'égrenait très lentement me donnant tout le loisir de réfléchir à un moyen de nous enfuir malheureusement Ian ne quittait jamais la maison et toutes les issues restaient fermées en permanence. J'avais tenté de discuter avec Chelsea mais elle m'avait toisée avec un air de dégout sur le visage et avait changé de pièce. Même ma tentative de proposer mon aide pour la confection des repas s'était soldée par un échec.

Je venais de déposer Anthony dans son lit pour sa sieste et regagnais ma chambre pour prendre un livre et lire un peu auprès de lui quand Ian pénétra dans la pièce refermant la porte derrière lui. L'air qu'il arborait m'effraya. Tel un prédateur, il avança vers moi d'un pas feutré tandis que moi, je reculais. Malheureusement, le mur arriva trop vite derrière moi. (N/Savine : je ferme les yeux, je ne veux pas voir ça. *pleurniche*) Il s'arrêta à quelques centimètres de moi. Mes jambes flageolèrent. Mon rythme cardiaque s'accéléra jusqu'au moment où Ian posa ses mains sur ma taille, m'attirant contre lui. A ce moment, la panique pétrifia mon corps et ma respiration se bloqua. Je sentis ses lèvres se poser fermement sur les miennes et sa langue força l'entrée de ma bouche. Son haleine me donna la nausée. Je tentai de me dominer, ne voulant pas le mettre en colère mais lorsque ses mains passèrent sous mon chemisier, l'image d'Edward apparut devant mes yeux et le dégout fut trop grand et je me débattis afin de l'écarter de moi. Rassemblant toutes mes forces, j'arrivai à le repousser, me dégageant de lui ce qui malheureusement déclencha sa colère. (N/Caro : *sors le Glock*)

« Je t'ai déjà dit de ne pas t'écarter de moi, » hurla-t-il en me saisissant le bras fortement.

« Je …tu me fais mal, Ian, » pleurnichai-je en tirant sur mon bras. Jusqu'à ce jour, Ian était resté à l'écart de moi, se contentant seulement de chastes baisers sur mes lèvres. La nuit, il lui arrivait de venir me rejoindre dans le lit mais me prenait simplement dans ses bras sans rien demander d'autre. Mais il venait de décider de passer à l'étape supérieure. Même si ma tête me serinait de ne pas me le mettre à dos, mon corps refusait tout contact intime. J'appartenais à Edward et j'avais énormément de mal à sentir d'autres mains sur moi.

« Tu es à moi. A MOI ! » Vociféra-t-il en levant la main et m'asséna une gifle magistrale qui me fit vaciller.

Ian me tint encore fermement, je réussis à me maintenir sur mes pieds. Il me colla à nouveau à lui mais je continuai à me débattre. Il me donna un coup qui cette fois me déséquilibra et m'envoya valser loin de lui. J'atterris au sol et ma tête heurta violemment le coin de la commode m'assommant légèrement. (N/Savine : je vais le tuer ce mec !) Je sentis un liquide chaud couler de mon crâne jusqu'à mon cou. Une odeur de fer et de sel vint titiller mes narines et la tête me tourna instantanément. Je le vis s'approcher rapidement de moi en fureur. Je me recroquevillai attendant les prochains coups qui s'abattirent m'atteignant les jambes, les bras et même le dos. Je combattais mes larmes, ne voulant pas lui montrer à quel point il me blessait. Subitement, le calme revint. Il s'accroupit et s'excusa mais je ne levai pas la tête. Je l'entendis se redresser, s'éloigner et quitter la chambre. Il me fallut plusieurs minutes avant de pouvoir me lever. (N/Caro : Espèce de fils de BIP, de Bip de mer**...)

Mon corps me faisait souffrir. J'avais l'impression d'être passée sous un rouleau compresseur tant les douleurs étaient partout. Je fis un détour vers la salle de bain avant de sortir pour me débarbouiller le visage et nettoyer le sang séché. Je fouillai mon sac, pris la photo de nous trois qui était le seul lien qui me restait avec Edward, avec la vie que je voulais. Je la sortis de son cadre et la fourrai dans la poche arrière de mon jeans afin qu'il me donne la force de continuer. Ensuite je sortis de la chambre pour aller voir mon fils. En passant devant la fenêtre du hall de nuit, je remarquai que la Mercédès avait disparu. Le bruit de casseroles provenant du rez-de-chaussée m'informa que Chelsea s'y trouvait. C'était peut-être là, ma seule chance de la convaincre où du moins de tenter de la neutraliser pour fuir.

Le plus silencieusement possible, je descendis et m'approchai de la cuisine. Comme si elle était dotée d'un sixième sens, elle se retourna au moment où je pénétrais dans la pièce, un couteau à la main. Je me stoppai net pas tant à cause de son arme que par son regard. Elle m'étudia horrifiée.

« Mais…que t'es-t-il arrivé ? » demanda-t-elle inquiète pour la première fois depuis que j'étais arrivée. Je ne l'avais jamais vu me traiter qu'avec indifférence.

« C'est Ian, » répondis-je.

« C'est ça et moi je suis Angelina Jolie, » ironisa-t-elle.

« Ouais, parce qu'alors, je suis Brad Pitt ! » répliquai-je du tac au tac.

« Je ne te crois pas. Ian ne ferait jamais cela. »

« Je pense que tu es loin de connaitre très bien Ian. »

« Je le connais très bien au contraire et depuis plus de vingt ans. »

« Ah oui ? Et comment expliques-tu que tu ne m'aies jamais vue auparavant ? »

« Nous n'habitions plus dans la même ville mais nous avons toujours gardé un contact. »

« Et vous croyez tout ce qu'il vous dit ? »

« Pourquoi ne le croirai-je pas ? Il ne m'a jamais menti. »

« Pourtant, il le fait maintenant. »

« Arrête d'essayer de me faire croire autre chose. »

« J'essaye juste que tu comprennes que Ian te ment et nous retient prisonnier. »

« On ne retient pas son fils prisonnier. Si tu veux partir, vas-y. Je lui expliquerai. »

« Jamais. Jamais je ne partirai sans mon fils, » criai-je.

« Mais tu es prête à priver Ian du sien ? »

« Mais il n'est pas le père d'Anthony. Combien de fois devrais-je te le dire ? »

« J'ai été la première personne au courant de sa naissance. Il était si fier. Et toi tu veux le priver de lui, » s'énervait-elle. Comment Ian aurait-il pu la prévenir de la naissance de mon fils. Je ne le connaissais même pas.

« Quand t'as-t-il prévenu pour Anthony ? » questionnai-je.

« Isabelle ! Voyons, il est mon meilleur ami. Il m'a prévenu dans l'heure de sa naissance. Tu étais toujours dans le quartier d'accouchement qu'il me prévenait. Il était si heureux qu'il m'a raconté avoir crié de joie dans tout Central Park, » expliqua-t-elle, un sourire aux lèvres. (N/Savine : je le redis mais ce mec est un grand malade !)

« Ce n'était pas moi. J'ai accouché à Seattle où j'habite. Et ce n'est pas Isabelle mais Bella ou Isabella de mon nom entier. »

« Je ne te crois pas. »

« Je suis née à Forks et j'ai fait mes études à Seattle. Après un temps avec MSF, j'ai trouvé un travail d'infirmière au Grâce Hôpital de Seattle où Anthony est né il y a dix-huit moi. Et Ian n'est pas son père, » répétai-je une fois de plus.

« Mais c'est ….non, tu mens ! » hurla-t-elle en s'enfuyant vers le salon.

« La preuve…. » Lâchai-je en prenant la photo de ma poche et la lui tendant. Elle saisit la photo d'Edward, Anthony et moi, ses yeux s'écarquillant sous la surprise. Elle me regarda avant de reporter son attention sur notre trio.

« C'est…C'est son père ? »

« Oui, Edward. »

« On ne peut pas renier la ressemblance, » sanglota-t-elle, s'affalant sur le divan derrière elle. (N/Caro : Il était temps...*soupir*)(N/Savine : Alléluia ! elle a enfin compris !)

« Tu me crois maintenant. Ian nous a vraiment kidnappés. Tu dois nous aider ! » Suppliai-je.

« Je ne sais pas. »

« Si tu aimes Ian, que tu ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose. Aide-moi à partir. »

J'attendais sa réponse quand je constatai qu'elle ne m'écoutait plus. Elle fixait la télévision allumée qui passait un flash d'information. Je me reconnus sur la photographie nous montrant mon fils et moi. Le journaliste expliquait les conditions de nos enlèvements et les différents numéros de téléphone à contacter en cas de renseignement.

« Tu as vraiment été enlevée ainsi que ton fils ? » Murmura-t-elle plus pour elle-même que pour me parler.

« Oui. Tu vas nous aider ? Si tu ne veux pas téléphoner à la police, préviens chez moi. Mon père est le shérif de Forks mais il t'aidera et… » Insistai-je quand elle me fit signe de me taire.

La voiture d'Ian venait de se stationner devant l'allée. Immédiatement, je me levai, lui jetai un dernier regard suppliant avant de courir m'enfermer dans la chambre de mon fils. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Allait-elle m'aider ou fermerait-elle les yeux et aiderait Ian à s'enfuir ? (N/Caro : Eliiiiii !)

POV Edward

Je tournais comme un lion en cage depuis deux jours. Je devais connaitre le moindre dessin du papier peint, la moindre griffe sur le parquet et le nombre exact de pas qui séparait la porte d'entrée à la chambre de Bella où je m'isolais fréquemment. L'équipe de Paul enquêtait toujours mais j'avais l'impression de nous enliser plus qu'autre chose. Voilà, trois jours que mon petit garçon avait été enlevé par ce cinglé de Ian et deux que Bella avait fui pour aller le sauver ou se jeter dans la gueule du loup suivant les points de vue.

Emmett et Rosalie étaient restés avec moi. Ma belle-sœur ne voulant pas partir sans avoir de nouvelle de son amie. Quand à mon frère, j'avais eu beau essayé de le convaincre de reprendre un avion pour Chicago. Rien n'y fit. Il refusa catégoriquement de me laisser seul ici. Il avait également eu beaucoup de mal à empêcher ma sœur de venir nous rejoindre. Elle était hystérique face à la disparition des deux amours de ma vie. Mes parents m'avaient assuré de leur soutien. Je devais les contacter si nous avions besoin d'aide ou si éventuellement une rançon était demandée, idée que nous avions abandonnée depuis longtemps.

Cette après-midi, Paul avait fait passer un appel à témoins à la télévision local. Il doutait de l'efficacité de ce message mais c'était un de nos derniers espoirs. Il suffisait d'une personne ayant croisé leur route pour relancer les recherches qui stagnaient un peu. Les photographies de Bella et Anthony avaient été diffusées. Lorsque j'avais vu apparaitre leur visage sur l'écran plat, une rage folle m'avait prise et j'étais sorti de la maison, détruisant un banc qui se trouvait sur mon chemin. Sans l'intervention d'Emmett, je pense que j'aurais démoli l'intégralité du jardin. Il m'avait ceinturé pendant que je me débattais et m'avait gardé contre lui jusqu'à ce que je m'effondre dans ses bras. A cet instant, Emmett n'était plus le bouffon qu'il était mais mon grand frère aussi anéanti que moi qui me laissa déverser ma colère et mon désespoir contre lui. Lorsque je fus calmé, je le remerciai et montai m'allonger sur le lit de mon ange.

Je descendis rejoindre les autres qui prenaient place à la table de la cuisine pour tenter de manger le repas que Sue nous avait préparé. Nous n'avions pas d'appétit mais nous nous forcions au moins à nous rassembler et parler un peu. Jacob et Leah nous rendaient fréquemment visite, tous deux aussi malheureux que nous. Seul le bruit des couverts égayait ce repas plus que lugubre quand la sonnerie du téléphone les fit sursauter. Chacun pivota pour fixer le combiner. Personne n'appelait sur le poste fixe sauf Bella quand elle désirait joindre son père le soir. Paul me contactait sur mon portable depuis deux jours.

Charlie se leva tel un automate, saisit le combiné.

« Résidence Swan ? »

«Je vous le passe, » répondit-il en me regardant. Je me levai, pris le téléphone et l'approchai de mon oreille. »

« Allo ? »

« Monsieur Cullen ? »

« Oui, c'est bien moi ? »

(N/Caro : Eli ! Elle est où la suite ! Rhooooo !)(N/Savine : non Eli t'as pas fait ça ? elle est où la suite ? mais c'est pas possible d'être aussi sadique ! Y a intérêt que ce soit Chelsea sinon… En tout cas très beau chapitre. Triste mais beau. Si y a besoin de bras en plus pour casser la gueule de Ian je suis là ) lol) (N :J : Waoooooooooo ! Super Eli, mais tu vas nous tuer de finir comme cela !)( N/Eli : Mais non voyons….c'est juste pour vous donner le temps de reprendre votre souffle !)

1 commentaire:

  1. J'ai beaucoup aimé ce chapitre, j'espère que c'est Chelsea moi aussi.
    Cette fiction est très bonne et j'adore cette hymne à l'amour de Piaf, j'en ai des frissons partout.
    Merci, bisous.

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