Découvrez la playlist Le monde d'Eliloulou avec Various Artists

samedi 8 mai 2010

Chapitre 10: Eloignement



POV Bella

Je venais de pénétrer dans mon appartement et de déposer mon sac de voyage, tenant toujours mon fils dans mes bras. Je le trouvais bien vide aujourd'hui sans Rosalie. Je me dirigeai vers le salon, y déposai Anthony dans le coin de la pièce où se trouvait un immense tapis éducatif ainsi que ses jouets. Je souris en le regardant avant de récupérer mon bagage et de partir vers ma chambre pour le vider.




Ce fut fait rapidement et je revins vite auprès d'Anthony, m'affalant sur le divan. Depuis mon départ de Chicago, j'avais tenté par tous les moyens de ne pas penser à ce week-end, de ne pas penser à tout ce qui s'était passé, ni de penser à tout ce qui m'attendait.



Je fermai les yeux et les évènements me revinrent immédiatement en mémoire. Ma rencontre avec Edward portant Anthony dans ses bras, la fête d'anniversaire, la découverte de la belle-famille de Rose et accessoirement celle de mon petit bout, la merveilleuse nuit avec le militaire qui avait hanté mes nuits durant des mois et enfin nos explications.



J'étais heureuse pour Anthony qui allait avoir la chance de connaître son père, chose dont j'avais rêvé ces derniers mois. Il allait pouvoir avoir une belle famille, des grands-parents unis, des oncles et des tantes géniaux. De plus, il semblait m'avoir également acceptée sans nous reprocher notre irresponsabilité. Alors pourquoi me sentais-je si mal ? Pourquoi une boule nouait-elle ma gorge ? Tout cela devait être dû au fait que j'avais sur la conscience mon infidélité. Oh, ce n'était pas l'amour fou mais j'étais vraiment bien avec lui et je le respectais. De plus, Ian était vraiment le petit ami parfait quoi qu'en dise Rose. Il était doux, gentil, prévenant, affectueux et il aimait beaucoup Anthony ce qui ne gâchait rien.



Tout ce qu'il fallait pour que je me sente encore plus mal, encore plus misérable. J'avais réalisé directement que nous avions commis une erreur, enfin directement peut-être pas mais au réveil, si. Comment avais-je pu agir de la sorte, moi si réservée ordinairement. Comment avais-je pu en une fraction de seconde oublier tout ce qui m'entourait de mon fils à mon petit ami pour ne plus penser qu'à lui. L'attraction que j'avais ressentie ce week-end était semblable à celle d'il y a vingt et un mois. Identique et aussi forte.



Maintenant, je devais me reconcentrer sur le présent, sur ma vie à Seattle et sur Ian. Je devais oublier cette nuit, encore une fois. J'avais eu des difficultés la première fois mais j'avais la certitude que côtoyer Edward régulièrement n'allait pas m'aider. Mais l'avantage c'est que Ian serait là pour m'épauler dans cette voie. (N/Anghju : Avantage… Mouais…)



Je soupirai fortement quand la sonnerie de mon portable me sortit de mes pensées. Je fouillai mon sac, mis la main dessus et décrochai sans même prendre la peine de regarder le nom de l'appelant.



« Bella, ma chérie ! » M'interpela mon correspondant.



« Bonjour. » Répondis-je simplement.



« Où es-tu ? Tu avais dit que tu m'appellerais ? »



« Je viens d'arriver chez moi. »



« Pourquoi ne m'as-tu pas prévenu ? Je serais venu te chercher à l'aéroport. » Demanda Ian.



« Tu travaillais. Je ne voulais pas te déranger. »



« Tu ne me déranges jamais. En plus c'était calme au dispensaire, j'aurais pu m'absenter facilement. » Insista-t-il.



« C'est pas grave. J'ai pris un taxi. On se verra plus tard. » Proposai-je.



« D'accord. J'en ai encore pour une heure maximum et j'arrive. »



« Je nous prépare un petit repas en t'attendant. »



« A tout à l'heure. Tu m'as manquée, ma chérie. »



« Oui…toi aussi. » Répliquai-je avant de raccrocher.



Je déposai le portable sur la table basse et me dirigeai vers la cuisine afin de faire l'inventaire du réfrigérateur et des armoires. Un rapide coup d'œil, et je trouvai dans le congel de quoi nous préparer un osso bucco maison. J'adorais cuisiner pour Ian car il appréciait vraiment. Mon plat mijotait et j'en profitai pour donner le bain à Anthony qui était fatigué avec ce voyage. Il but son biberon du soir qui restait sacré pour lui. Le pauvre chou avait du mal à garder les yeux ouvert pour le boire en entier.



J'allai le déposer dans son petit lit, l'embrassant sur sa joue rosée et remontai sa peluche musicale. Sur la pointe des pieds, je ressortis de la chambre quand le parlophone carillonna annonçant l'arrivée de Ian. Il avait été vite. Il était à peine dix-huit heures trente soit trois quart d'heure depuis notre communication téléphonique. Après lui avoir ouvert la porte du hall, j'allai l'attendre sur le pas de la porte juste au moment où l'ascenseur s'ouvrit sur mon petit ami, un bouquet de lys à la main.



Quand je disais qu'il était attentionné. (N/Anghju : re-mouais… *sceptique*)



Un magnifique sourire illuminait son visage quand il me vit. Je le lui rendis, heureuse de le revoir. Je réalisai qu'il m'avait réellement manqué durant ce week-end mais que je n'étais pas prête à m'engager dans une relation plus sérieuse. J'aimais sa présence auprès de moi pour ses conversations très passionnantes, ses attentions, sa gentillesse avec moi et Anthony. Mais tout cela n'était pas suffisant à mon sens pour lier sa vie à un homme. Je voulais ressentir des palpitations à la vue de l'homme que j'aime, avoir la vue qui se trouble d'excitation, me sentir vide en son absence mais entière en sa présence. Toutes ces choses que malheureusement je ne ressentais pas pour Ian mais que vu la pauvreté de ma vie amoureuse, je n'avais jamais ressenties pour personne. Mais c'était avec lui que j'étais le mieux.



Dès qu'il fut près de moi, il m'enlaça, m'attirant à lui. Je passai mes bras autour de son cou et nous nous embrassâmes longuement avant de rentrer. Nous nous installâmes à la cuisine, partageant le repas en parlant de sujet divers. L'ambiance était chaleureuse. Ian ne manquait jamais une occasion de me toucher, de passer sa main dans mes cheveux. Après le repas, nous passâmes au salon. Il regrettait de ne pas avoir vu Anthony mais je lui avais promis que demain nous irions ensemble au parc après sa journée de travail. Moi, je profiterai de ma dernière journée de congé.



Je m'installai contre son torse, ses bras autour de ma taille. Je sentais qu'il embrassait fréquemment mes cheveux. Le silence devenait gênant et j'avais conscience qu'il était temps que j'aborde le sujet de ce week-end mais j'avais du mal à trouver les mots justes, ceux qui ne le blesseraient pas.



« Ian ? »



« Oui, ma chérie ? »



« J'ai…Je dois… » Commençai-je en soupirant. Que c'était difficile de lui annoncer la réapparition d'Edward. De plus, je devais aussi lui faire part de ma décision suite à ses propositions.



« Avant que tu ne dises quoi que ce soit, sache que quelque soit ta décision, je ne t'en voudrai pas. Je t'ai pris de cours ce jour-là, je m'en rends compte. Mais je t'aime et je suis prêt à attendre le temps nécessaire afin que tu sois prête. » Annonça-t-il en resserrant son étreinte. (N/Anghju : *veut bien reconsidérer son cas*)



Je me sentais encore plus mal même s'il semblait s'attendre à mon refus. Je me libérai de sa prise et me positionnai à genoux à ses côtés, lui faisant face. Je lui fis un faible sourire auquel il répondit franchement. Je déglutis péniblement, un nœud dans la gorge avant de reprendre.



« Ian, je suis… je suis désolée mais je ne me sens pas prête à m'engager dans une relation plus sérieuse actuellement. Je… je suis bien avec toi, j'aime être très souvent à tes côtés et passer du temps avec toi. Mais je ne peux pas envisager d'emménager avec toi pour le moment. J'ai encore besoin de temps. »



« Je comprends. » Répondit-il, un peu sèchement. Son visage avait perdu son magnifique sourire. Il semblait déçu, ce que je comprenais parfaitement.



« Je suis désolée. » M'excusai-je. Je regrettai sincèrement de le rejeter ainsi.



« C'est rien, ma chérie. Je veux aller trop vite. On en reparlera dans quelques mois. » Répliqua-t-il en caressant ma joue et ayant retrouvé le sourire.



« Merci, Ian. »



« Je suppose que ma seconde proposition attendra aussi. »



Il ouvrit ses bras m'invitant à reprendre ma place contre lui. Mais je devais continuer tant que j'en avais le courage et que le sujet était sur la table.



« Je t'ai déjà dit qu'Anthony avait un père et que je… »



« Je sais Bella. Mais il n'est pas là son père et ne le sera jamais. Je te propose de lui en donner un qui l'aime et s'occupera de lui comme le sien. Mais ce n'est pas urgent. » Me coupa-t-il.



« Si justement. »



« Ce qui veut dire ? »



« Il a un père et… »



« Et ? » Répéta-t-il en haussant légèrement la voix.



« Je t'ai dis qu'il faudrait un miracle pour que je retrouve le père de mon fils. Et il est arrivé ce week-end. En réalité, Edward est le frère d'Emmett. » Expliquai-je, jouant nerveusement avec mes doigts. Je vis Ian serrer les dents et se lever précipitamment et s'avancer vers la fenêtre.



« Tu disais ne rien avoir de lui. Ne pas savoir comment le retrouver. »



« Mais c'est la vérité. Je ne savais pas que j'allais le voir là-bas. Je n'ai jamais fait le rapprochement entre le frère d'Emmett et le père de Ian. Crois-moi ! » Suppliai-je en m'approchant de lui mais il se recula.



« C'est étrange que tu décides sur un coup de tête de partir et qu'à ton retour, TU RAMENES LE PÈRE DE TONY DANS TES BAGAGES ! » S'égosilla-t-il. Je détestais ce surnom mais je savais que c'était une marque d'affection de Ian pour mon fils et décidai donc de ne pas lui en faire la remarque.



«Pourtant c'est la stricte vérité. J'ai été la première surprise quand je l'ai vu ! » M'énervai-je face à sa suspicion.



« Soit ! Mais je ne peux pas comprendre comment tu peux avoir eu un enfant avec une personne que tu ne connais pas. Ca te ressemble si peu. » Ajouta-t-il sur un ton plus calme.



« J'étais infirmière à Jalalabad et il accompagnait la relève le jour avant notre départ. J'ai soigné une plaie qu'il avait et durant la soirée, nous avons sympathisé. Au fil du temps, nous nous sommes rapprochés et nous avons passé la nuit ensemble. Le matin, il était reparti avec sa section et moi, je reprenais l'avion pour Forks. Quelques semaines plus tard, j'apprenais que j'étais enceinte. C'est ainsi que mon fils est né. »



« Tu te rends compte de combien tu as été irresponsable à cette époque ? » Me reprocha-t-il amèrement.



« Que tu n'approuves pas, je le conçois. Mais sache que je ne regrette absolument rien. J'aime mon fils plus que tout. Si tu ne peux pas comprendre, j'en suis désolée. » Rétorquai-je en pivotant sur moi-même pour aller dans la cuisine. Je me servis un verre d'eau et m'appuyai contre le plan de travail. J'entendis les pas de Ian se rapprocher et ses mains se poser sur mes hanches.



« Excuse-moi, chérie. Je me suis emporté car je t'aime, et j'aime Tony. Je vois notre vie ensemble, tous les trois, heureux. Je savais qu'il avait un père mais c'était si abstrait jusqu'à aujourd'hui. Pardonne-moi ? » Dit-il en m'enlaçant et m'embrassant doucement. Je lui répondis, heureuse que les choses s'arrangent malgré tout. Je savais qu'il adorait Anthony et que cette nouvelle l'avait anéanti.



« Bien sûr. »



« Et… Et le père prodigue ? Comment voit-il l'avenir ? Lui à Chicago et vous ici ? » Questionna-t-il.



« Il veut participer à sa vie même à distance. Il viendra le voir de temps en temps, lui téléphonera et quelques fois, j'accompagnerai Rosalie afin qu'Anthony puisse voir ses grands-parents et oncles et tantes. »



« Waouw. C'est pas un père que t'a ramené, c'est toute une tribu ! » Répondit-il moqueur. Je ris de bon cœur avec lui, heureuse que la situation se détende.



« Oui, on dirait. »



« Bella ? » Demanda-t-il en me serrant plus fort contre lui. Sa respiration s'était accélérée sous l'emprise du stress. Je m'éloignai et plongeai mon regard dans ses iris bleu azur.



« Et c'est uniquement le père qui vient dans cette vie ou… » Je le stoppai rapidement.



« C'est le père de mon fils. C'est tout. Il a sa vie là-bas, une fiancée et moi, j'ai ma vie ici, avec toi. »



« Aucune raison de m'inquiéter, alors ? » M'interrogea-t-il.



« Aucune raison. »



« Parfait. Et si nous reprenions notre soirée qui avait si bien commencée où nous l'avons laissée ? » Proposa-t-il en passant un bras sous mes genoux et l'autre derrière mes épaules me portant jusqu'à ma chambre. Je ris, surprise de son geste mais soulagée que l'orage n'ai pas éclaté. Ian était déçu et certainement blessé par cette situation mais il l'acceptait. Notre vie pouvait donc se poursuivre.



Il me déposa doucement sur mon lit et s'agenouilla à mes côtés. Il déboutonna lentement les boutons de mon chemisier avant de me le retirer et de le jeter dans un coin. Ses mains se promenèrent sur mes bras remontant vers mes épaules, s'attardant sur mes clavicules. Sa bouche vint rapidement à leur place, celles-ci s'appliquant à me retirer mon soutien-gorge. Une fois mon poitrine libérée de son carcan, il cajola tendrement mes pointes durcies provoquant un gémissement.



Ian continua à m'effeuiller afin que je sois nue et offerte devant lui. Il administra quelques caresses à mon intimité qui s'éveillait sous son toucher. Il se redressa et se dévêtit rapidement prenant place entre mes cuisses, sa bouche trouvant le creux de mon cou. Il me murmurait des mots tendres auxquelles je répondais par de petits gémissements.



Je sentis son sexe entrer progressivement en moi. Voulant profiter au maximum de ses sensations, je fermai les yeux. Je me laissai envahir par la douce chaleur qui prenait vie dans mon ventre. Je posai mes mains dans sa chevelure et je fronçai les sourcils.



Ils ne sont pas si doux.



Ian accéléra ses mouvements en moi. J'essayai de me concentrer sur le plaisir qui grandissait en moi. Je l'entendais gémir et grogner.



Pas très sexy ces grognements pas comme… BELLA !



Ma respiration s'accéléra sous le choc des images qui envahissaient à présent mon esprit. Le visage d'Edward s'imposa à moi et je secouai la tête afin de les chasser. Je sentis Ian exploser sous son orgasme alors que moi… je n'avais plus qu'une envie, c'était m'éloigner de lui. Il s'affala sur moi, à bout de souffle. J'étais pitoyable et je m'en voulais terriblement.



Il bascula à mes côtés et me prit dans ses bras. Il m'embrassa sur le front. Mon mal être ne passait pas et je n'avais qu'une envie c'était de fuir de cette chambre tant je me détestais pour ce que je venais de faire.



Non contente d'avoir trompé mon petit ami, je rêvais de mon amant d'un soir dans le pire moment qui soit. Notre seconde nuit m'avait marqué plus que de raison et j'allais devoir apprendre à effacer ce souvenir de ma mémoire pour ma santé mentale et la survie de mon couple.



Dès que Ian s'endormit, je m'extirpai du lit pour me rendre dans la cuisine. Je me préparai une tasse de café avant de m'installer sur le divan où je passai la nuit à ruminer la dernière heure.



= X= X =



Voilà trois semaines que j'avais été rejoindre Rosalie à Chicago. Trois semaines où j'essayais tant bien que mal de reprendre ma vie où je l'avais laissée avant ce 19 juin. Rose était revenue le lendemain de ma soirée avec Ian mais j'avais omis volontairement de lui raconter nos retrouvailles. Elle me parlait énormément de sa belle-famille afin que je la connaisse puisque d'après elle, elle était un peu la mienne aussi.



Ian venait me voir régulièrement et nous avions pris l'habitude de passer le week-end ensemble au grand dam de Rosalie. Il restait chez moi lorsqu'elle se trouvait avec Emmett et je logeais chez lui quand elle restait à Seattle. C'était le compromis que j'avais trouvé pour satisfaire les deux partis. Ian avait même aménagé la chambre d'ami de son appartement pour Anthony afin qu'il s'y sente bien.



J'avais également repris mon service au dispensaire et c'était avec plaisir que j'avais constaté que mon roulement correspondait à celui de Derek et non celui de Ian. Travailler avec son homme, n'était pas à mon sens une bonne solution. J'avais trouvé une nouvelle gardienne dans l'immeuble à côté du nôtre. C'était une femme dans la cinquantaine qui se prénommait Cornélia. Elle était très douce et avait un accent germanique. Anthony l'adorait car elle lui préparait régulièrement des pâtisseries maison et jouait volontiers avec lui. Cornélia était veuve et avait un fils qui était dans la Navy. Elle ne le voyait que très rarement et elle désespérait qu'il trouve chaussure à son pied. Elle considérait donc mon fils un peu comme le petit fils qu'elle n'aurait pas de si tôt.



La routine avait donc repris ses droits. Seule nouveauté dans notre vie à Anthony et moi étaient les coups de téléphone d'Edward ou nos conversations via le net. J'avais acheté une webcam afin qu'Anthony qui ne comprenait pas trop que son papa lui parle dans le téléphone, puisse le voir. De cette manière, ils pouvaient communiquer librement et se voir. Vive la technologie !



Anthony était toujours heureux de voir Edward qui lui racontait des histoires ou trouvait des jeux à faire via la caméra. Ces conversations pouvaient durer près d'une heure et régulièrement je devais y mettre fin. J'avoue que moi aussi j'étais friande de ses échanges.



Il m'arrivait encore parfois de rêver d'Edward mais, heureusement, plus lors de nos ébats à Ian et moi. J'avais beau me résonner, il était très présent dans mon esprit. Je dirais presque autant que lors de mon retour d'Afghanistan. Je n'en avais pas parlé à Rose qui aurait vu certainement un signe là où il n'y avait rien à voir.



POV Edward



« Bonsoir, mon bonhomme. Bisous. »



« Choir ! » Me répondit Anthony via la webcam. J'adorais ces moments entre lui et moi. Malgré la distance, ce système me permettait d'avoir un contact visuel quotidien avec lui mais aussi d'apprendre à le connaître et surtout que lui sache qui j'étais.



« Bonsoir Edward. » Me salua Bella qui était aux côtés de mon fils. J'étais content également d'avoir un contact avec elle. Car bien que je ne sois pas hanté par son image comme lors de mon retour, elle était fréquemment dans mes pensées.



« A demain, Bella. J'envisage de venir ce week-end en même temps qu'Emmett.»



« Oh ! Ok pas de problème. Je pense qu'Anthony sera heureux de te voir en chair et en os. » Répondit-elle en riant.



« Parfait alors. Bonne nuit. »



« Anthony ? Envoie un bisou à papa. » Mon cœur se gonflait chaque fois que j'entendais qu'on m'appelait ainsi.



* Smack* fut le bruit que j'entendis lorsqu'il embrassa l'écran de l'ordinateur.



« Pa...pa. » Ajouta-t-il. Mon cœur explosa cette fois-ci. Anthony venait de m'appeler papa pour la première fois. Mes yeux s'humidifièrent et lorsque mon regard se posa sur Bella, ce fut pour voir deux larmes couler le long de ses joues.



« Bonne nuit mon bonhomme. »



« Bonne nuit Edward. Téléphone-moi pour confirmer ta venue que je m'organise. »



« Je le ferai demain ou jeudi. Je vous embrasse. » Répliquai-je avant de fermer la fenêtre de discussion.



J'éteignis mon PC portable, le posai sur la table basse et me décidai à me rendre dans la cuisine afin de trouver un petit quelques chose à manger. J'avais fini par emménager dans mon appartement que ma mère avait décoré. Je lui avais laissé carte blanche et je devais reconnaître qu'elle avait énormément de goût et qu'il me correspondait bien. Les murs étaient tous blanc cassé mais elle avait surtout misé sur les accessoires de décoration. Le salon tendait vers le brun et orange, la salle de bain avait une touche de bleue, le jaune prédominait dans la cuisine et ma chambre était un mélange de gris et violet. Il restait une pièce qui serait ultérieurement aménagée en bureau mais j'avais insisté pour m'en charger moi-même. (N/Anghju : Cette Esmée… Je veux la même !)



J'ouvris donc le frigo pour me rendre compte qu'il était… vide. Je soupirai en réalisant que comme toujours j'avais omis d'aller faire des courses. En deux semaines de vie en célibataire ici, ce serait le douzième repas que je prendrai à l'extérieur. J'alternais entre resto, squatter chez ma sœur ou m'inviter chez mes parents. (N/Anghju : Check Edward !)



Bizarrement, je n'avais passé que peu de soirées avec Jane durant ces deux semaines. Nous nous téléphonions quotidiennement mais nos occupations professionnelles ne nous laissaient que peu de temps à partager ensemble. Elle voyageait actuellement à New York. Notre entente était au beau fixe, quoique sans se voir, ce serait quand même malheureux de s'engueuler au téléphone.



Je décidais ce soir de me rendre chez mes parents. J'attrapai ma veste et sortis de chez moi lorsque je rentrai de plein fouet dans ma petite amie qui entrait dans l'immeuble.



« Désolé… » M'excusai-je en laissant le passage.



« Edward ! » s'exclama-telle en me sautant au cou. Automatiquement, mes bras se refermèrent autour de sa frêle taille. (N/Anghju : Grrrr…)



« Quand es-tu rentrée ? »



« Je suis arrivée cet après-midi et je voulais te faire une surprise. Tu sortais ? »



« Je pars chasser. Mon frigo est une fois de plus vide. Tu m'accompagnes ? » Proposai-je galamment.



« Si tu veux bien de moi. »



« Evidemment. Allez, viens, je meure de faim. » Dis-je en lui prenant la main.



« Tu m'as manqué, Edward. » Je lui souris en arrêtant ma marche. Je passai mon bras autour de ses épaules.



« Toi aussi tu m'as manqué. » Lui répondis-je avant de reprendre le chemin du petit restaurant situé à l'angle de ma rue. Oui, j'avais pensé à elle durant notre séparation mais je devais avouer que comparer au nombre de fois où j'avais pensé à Anthony et sa mère, c'était une goutte dans l'océan mais je ne voulais pas qu'elle s'en rende compte.



Nous arrivâmes rapidement et nous nous attablâmes autour d'une table dans un coin calme. Jane me raconta en détail son séjour à New York, les défilés auxquels elle avait assisté ainsi que les spectacles. La soirée se passait bien jusqu'au moment où elle voulut aborder le sujet délicat d'Anthony.



« As-tu… As-tu des nouvelles de ton… fils ? » Demanda-t-elle, nerveuse.



« Je lui ai parlé ce soir. »



« Oh. Ils sont ici ? » Jane triturait sa serviette sans trop oser me regarder.



« Non. Je téléphone de temps en temps ou nous discutons via une webcam comme ce soir. » Je vis Jane déglutir avant de poursuivre.



« De temps en temps dis-tu. Mais à t'entendre c'est assez souvent. »



« Au moins un jour sur deux, oui. Pourquoi ? » Questionnai-je, ma mâchoire se crispant légèrement.



« Et tu LUI parles aussi ? » Ajouta-t-elle. Elle n'avait pas prononcé son nom mais je savais de qui elle parlait. Je ne lui en voulais pas d'être jalouse mais je n'aimais pas du tout le ton qu'elle employait pour parler de Bella.



« C'est nécessaire si je veux parler à mon fils, Jane. Arrête un peu de réagir ainsi. Je pensais que tu avais compris avant de partir. » Répondis-je sèchement. Je crispai les poings afin de garder mon calme mais je me souvenais de notre dernière soirée ensemble et elle avait dégénéré car Jane n'arrivait pas à comprendre que Bella n'avait pas d'importance pour moi en dehors du fait qu'elle était la mère de mon fils. Ce qui nous était arrivé resterait à jamais un souvenir merveilleux mais qui appartenait au passé. (N/Anghju : Snif…)



« Si je comprends. Mais j'ai si peur. » Répliqua-t-elle, les larmes aux yeux. Je me déplaçai sur la chaise à ses côtés afin de la prendre dans mes bras.



« Ne gâche pas tout, ma puce. Tout va bien entre nous. Ne laisse pas ta jalousie tout détruire. Je t'ai expliqué que je voulais connaître mon fils et jouer un rôle dans sa vie. Et je dois avoir des contacts avec sa mère et autant qu'ils soient les plus cordiaux possibles afin de ne pas aller au devant d'ennuis. »



« Je sais et je n'arrête pas de me dire que j'ai tort mais dès que tu parles d'elle, je… »



« Je ne parle pas d'elle mais d'Anthony. »



« Excuse-moi. Elle est si belle, si attachante d'après Alice et tes parents que je me sens insignifiante. »



« Tu es loin d'être insignifiante mais il va falloir que tu acceptes cette situation une bonne fois pour toute. D'accord ? »



« D'ac… D'accord. » Acquiesça-t-elle en ravalant ses larmes.



« Bon. Il faut aussi que je te dise que j'accompagne Emmett à Seattle ce week-end pour aller passer un peu de temps avec lui. » Autant lui balancer maintenant car si elle voulait faire une scène, autant que ce soit maintenant plutôt qu'au moment où j'embarquerai me gâchant ainsi le voyage.



« Oui, bien sûr. »



« Si nous rentrions, il se fait tard. » Dis-je en me levant et en attrapant nos vestes sur le porte-manteau derrière moi.



« Edward ? »



« Oui ? »



« Accepterais-tu que… que je t'accompagne. »



« A Seattle ? »



« Oui. Il serait peut-être bien que j'apprenne aussi à le connaître. » Je ne m'attendais absolument pas à cette demande et elle me prenait au dépourvu. Si je refusais, elle continuerait à se faire des idées mais si j'acceptais, j'allais m'attirer les foudres de Rosalie. Je soupirai face à ce dilemme puis je lui répondis.



« Oui, bien sûr. » Je verrai avec Rosalie en temps voulu.



Jane passa la nuit avec moi et me quitta au petit matin afin de regagner son appart et pouvoir se rendre à son travail. Je me préparai en repensant à son idée de m'accompagner. Avec le recul, je ne trouvais plus que c'était une si bonne idée. En plus de devoir subir la mauvaise humeur de Rose, je n'allais pas pouvoir discuter avec Bella comme je le voudrais. Car je devais admettre que je me réjouissais de ce week-end autant pour voir et passer du temps avec mon fils que de me rapprocher de sa mère.



J'étais installé à la table de la cuisine, une tasse de café fumant devant moi. Je pris ma tête entre mes mains, comme si ce geste allait m'aider à remettre mes idées en place. J'avais l'impression depuis trois semaines, depuis qu'un petit garçon aux cheveux roux et au regard émeraude était entré avec grand fracas dans ma vie que mon corps et surtout mon esprit était coupé en deux.



La partie raisonnable de ma personne voulait que j'essaye d'approfondir ma relation avec ma petite amie, aménageant un espace pour mon fils. Que je m'assagisse enfin. Mais la seconde partie, la partie folle et déraisonnable, me repassait en boucle nos ébats, les sensations que sa présence déclenchait et ne réclamait qu'une chose : recommencer. (N/Anghju : Yahou !)



J'étais tiraillé et je comptais un peu sur ce week-end pour éclaircir la situation. Je reviendrai certainement lundi en ayant compris que l'attrait que j'avais pour elle était uniquement lié au souvenir et que rien de concret ne justifiait cette attirance.



Je reviendrai en homme libre et prêt à m'investir dans une relation sérieuse avec Jane. (N/Anghju : Compte là-dessus tiens…)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un avis, un message, un encouragement...hésitez pas à laisser une trace de votre passage.