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mercredi 19 mai 2010

Alphabet WE: Chapitre 26: K comme Kismet (Destinée)

Chapitre 26 : K comme Kismet.

Les bâtons et les pierres peuvent casser mes os, mais les mots peuvent blesser. Edward était incapable de compter le nombre de fois où ces mots étaient sortis de sa bouche durant sa vie. Ou le nombre de fois où Bella les avait prononcés. Que ce soit à propos des drôles de pyjamas de Bella ou des débuts d'Edward avec une moustache qui poussait, les mots avaient rapidement été sortis et ils en riaient ensemble.

Les insultes étaient si faciles quand ils étaient enfants. Elles n'avaient pas vraiment de sens mais ils étaient des enfants. C'était de toutes petites insultes.

Emmett avait toujours été celui qui poussait les insultes et les remarques trop loin. A l'école primaire, il avait raconté de petites choses stupides comme Edward faisant encore pipi au lit à dix ans alors que c'était totalement faux. Ensuite, il s'en était pris à Bella en se moquant de son manque d'interaction avec les autres enfants. L'appelant même la paria sociale.

Quand ils furent plus âgés, Emmett les taquina sur les liens étroits qui les unissaient. Il faisait des remarques obscènes alors que comme tout le monde, il savait qu'ils n'étaient qu'amis. Ils s'en moquèrent car il savait que tout ce qu'il disait était aussi faux que les seins d'une star de porno.

Mais il existait une personne qui pensait autrement d'eux : Angela Weber. Plusieurs fois elle avait fait des commentaires sur le fait qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Que c'était le destin qui les avait réunis, que c'était écrit dans les étoiles. Elle faisait des remarques sur la manière dont l'un savait juste par un regard, ce que l'autre voulait. Quand ils disaient qu'ils étaient simplement les meilleurs amis du monde, Angela levait les yeux au ciel en disant qu'ils se cachaient la face.

Quand Angela avait entendu l'histoire de leur rencontre au supermarché, elle avait ri très fort et s'était écrié : « Tu vois que c'est le destin. » Edward n'avait jamais oublié le regard d'Angela ce jour-là quand elle avait ajouté : « C'est votre destinée, les gars. Un truc comme ça n'arrive pas sans raison. Vous deux, vous êtes destinés à être ensembles. »

Ces mots résonnaient toujours dans l'esprit d'Edward mais il n'y avait jamais vraiment réfléchi avant aujourd'hui, alors qu'il regardait Belle arpenter la chambre.

« Nous avons besoin de parler. »

Edward ne cessait de se répéter ces quatre mots dans sa tête en trébuchant, en reculant contre lit. Les quatre mots les plus redoutables et les plus inquiétants de toute sa vie. Dans sa tête, il les entendait comme une symphonie obsédante. Il regardait Bella qui vint s'assoir à côté de lui.

« Nous avons besoin de parler de nous. »

Il n'arrivait même plus à envisager toutes les possibilités de cette discussion, toutes les directions qu'elle pouvait prendre, tout ce qui pouvait être dit. Il ne pouvait penser qu'à eux et uniquement à eux. La fin, pensait Edward. C'est la fin. Je l'ai perdue à tout jamais.

La tension dans la chambre était lourde, palpable. Il étouffait et pensait que ça ne touchait que lui. Il sentait presque un nuage sombre s'abattre sur eux.

Il ne s'était jamais senti aussi nerveux. Il n'arrivait même pas à se rappeler d'un jour où il aurait été aussi anxieux. Il pouvait également voir la nervosité consumer Bella.

Tout son corps était tendu dû à l'agitation sous jacente. Il se sentait tremblant comme ses mains posées sur ses genoux. Son genou gauche rebondissait nerveusement sur le sol de manière incontrôlable. Il avait aussi une boule dans la gorge qui pouvait exploser à tout moment, libérant une douleur qui ne le calmerait pas.

Il baissa les yeux, nullement dérouté par le fait qu'il soit toujours nu tandis que Bella portait un top minuscule sur un short de garçon. Il se rappelait leurs retrouvailles quelques heures plus tôt avant que tout ne vole en éclat.

Même maintenant à bout de nerf, Bella restait la plus belle. Ses cheveux étaient emmêlés, signe qu'elle les avait trituré. Son visage était rouge et sa posture était atroce. Elle était recroquevillée sur elle-même, ses épaules affaissées de découragement mais elle restait magnifique pour lui.

Pendant cinq minutes, tous deux se regardèrent. Et comme s'ils avaient été pris en faute, reportèrent leur attention sur l'un des meubles de la chambre ou pour Edward sur le short des Mariner's, jeté sur la commode. Il se demanda si Bella l'avait porté durant son absence, ce qui le fit sourire mélancoliquement un bref instant.

Les rares fois où Edward put observer Bella sans qu'elle ne s'en rende compte, il avait vu de l'inquiétude dans ses yeux. Elle était nerveuse.

Son instinct naturel était de la consoler, de lui demander ce qui n'allait pas, de l'envelopper de ses bras afin qu'elle se sente mieux, pour la faire rire, lui faire oublier ce qui n'allait pas, mais il devait parler. Et il savait qu'il ne pouvait pas. C'était la raison de sa détresse et de son inquiétude se lisant sur son visage. C'était la raison de sa douleur.

Et ça le tuait.

« Que sommes-nous ? » Demanda Edward, en déglutissant. Il avait rassemblé tout son courage. Les paroles résonnant dans le silence de la pièce, effrayèrent Bella.

Encore une fois, son instinct naturel pour la réconforter apparu mais il ne pouvait pas. C'était de sa faute.

« Bella, s'il te plaît, dis quelque chose. » Supplia-t-il tandis qu'elle restait stoïque. Des larmes silencieuses coulaient sur ses joues. Il regarda une larme accrochée à son menton avant de s'écraser sur sa cuisse.

« Je ne sais pas quoi dire… par où commencer. » Répondit-elle. Le nœud dans la gorge d'Edward s'agrandit subitement.

« Prend ton temps. » Bégaya Edward, d'inconfort. Son corps le démangeait tellement il était mal à l'aise. Il ramassa ses sous-vêtements et les enfila.

« Nous… » Commença Bella. Cet arrêt rendait Edward plus nerveux. Un sanglot sortit de la bouche de Bella et cette-fois, Edward lui saisit la main. De son pouce, il caressa le dos de sa main, profitant de sa douceur.

« Nous…? Nous quoi, Bells ? » La pria-t-il frénétiquement, raffermissant sa prise sur sa main. Bella la serra également plus fort.

« Ca fait juste trop mal. » Avoua-t-elle. Edward la regarda choquée. Il ne comprenait pas et était effrayé. Il avait toujours su démêler ses émotions mais là, il était confus.

« Qu'est-ce qui te blesse, Bella ? Quoi ? Tu ne me dis pas n'importe quoi ? » Gémit-il en tombant à genoux. Il était maintenant face à Bella qui était toujours assise au pied du lit. Ses deux mains étaient à présent entre les siennes, reposant sur ses genoux. Edward avala difficilement et sentit des vibrations dans ses mains. Les genoux de Bella tremblaient plus fortement que les siens plus tôt.

« Ceci. » Expliqua-t-elle en faisant un geste circulaire montrant la chambre. Mais jamais elle ne lâcha les mains d'Edward avec son autre main. « Nous ne pouvons plus le faire, Edward, ce jeustupide. Nous n'aurions jamais dû commencer. »

« D'accord. » Répondit-il, tenant toujours Bella, mais il se redressa sur ses talons. « Mais dis-moi pourquoi ? Donne-moi une bonne raison pour arrêter ? » Le poids qu'il avait au niveau de la poitrine s'intensifia et soudain, il se transforma en douleur. Edward avait l'impression que son monde s'écroulait et qu'il ne pouvait rien y faire. Il avait besoin d'elle, de tout d'elle. Il avait besoin de se réveiller à ses côtés, de voir son visage et de sentir son corps contre le sien.

« Parce que ça fait mal. » Expliqua Bella en se dégageant de lui. Elle se leva et se réfugia dans un coin de la pièce. « Ca fait foutrement mal. Je ne peux plus le faire. »

Edward se leva précipitamment, bondissant du lit pour se rendre auprès de Bella. Il la saisit par les épaules et la pivota pour qu'elle soit face à lui. Ses bras s'enveloppèrent autour d'elle. Les bras de Bella pendant mollement le long de son corps.

« Bella. Pourquoi ? » Insista-t-il, voulant absolument une réponse. Il lui chuchotait que tout allait bien se passer mais Bella l'ignora.

« Tout ne se passera pas bien ! » Cria-t-elle comme elle s'extirpait des bras d'Edward. « Tu ne l'obtiendras pas, Edward. Bien sûr que non. Je savais que tu ne le serais pas. »

« Obtenir quoi, Bella ? » S'énerva Edward en tirant sur ses cheveux. « Je ne sais pas ce que tu veux dire. Pourquoi devons-nous arrêter ? »

« Parce que c'est trop. » Concéda-t-elle en glissant à terre près du lit.

« Qu'est-ce qui est trop ? Dis-moi ! Explique-moi. »

Edward se laissa tomber au sol face à Bella, saisissant à nouveau ses mains.

« Je ne peux pas le faire… Je ne peux pas savoir ce qui se réveille… » Gémit-elle, doucement. Edward tenta de la consoler en frottant ses mains.

« Tu ne peux pas savoir ce qui se réveille, Bella ? Permet-moi mon amour. Laisse-moi comprendre. Dis-moi ce qui ne va pas ? »

Bella le regarda, les yeux rougis de larmes avant que sa tête ne tombe en avant emportée par un nouveau sanglot qui secoua tout son corps svelte. Cette épreuve était pénible pour Edward, la regardant sans pouvoir rien faire. C'était uniquement de sa faute et il ne pouvait rien faire pour arrêter ses larmes de tomber ni empêcher sa douleur de croître.

« Ne m'appelle comme ça. » Dit-elle à voix basse. Edward inclina la tête, confus.

« Je dois t'appeler Bella ? »

« Bien sûr. Tu ne réalise même pas ce que tu fais. » Gémit-elle. « Ne m'appelle pas mon amour alors que cela ne signifie rien. »

« Mais je veux le dire. » Répliqua Edward ce qui attrista encore plus Bella.

« Je ne peux pas…. Je ne veux pas que ça réveille… quand cette mascarade sera terminée, nous allons revenir à être simplement des amis. C'est tout ce que nous serons jamais, juste des amis. N'est-ce pas ? » Murmura-t-elle très bas mais Edward réussit à l'entendre.

« Juste des amis. » Répéta-t-il à voix haute. Edward ressentit immédiatement une profonde douleur dans la poitrine. C'était presque insupportable. Ces deux mots déchirèrent son cœur comme un coup de poignard.

« Ouais, Edward. » Répliqua-t-elle timidement. Le silence se fit dans la chambre. Aucun mot, aucun bruit ne se fit entendre jusqu'à ce qu'Edward rampe jusqu'aux papiers éparpillés au sol près du chapeau. Rapidement, il se leva et se dirigea vers Bella tenant le chapeau. Il lui tendit sous son regard apeuré.

« Choisis une lettre, Bella. » Chuchota Edward. Bella secoua la tête.

« Choisis une lettre, Bella. » Répéta-t-il à nouveau. Mais elle continua à secouer la tête. Cette fois, elle se mit même à pleurer. Edward s'agenouilla à ses pieds.

« Choisis une lettre mon amour. »

« Ne m'appelle pas comme ça, Edward ! » Hoqueta Bella à travers ses larmes.

« S'il te plaît, choisis une lettre, Bells. » Insista Edward en plaçant le chapeau sous son nez. Mais Bella le dégagea le poussant de la main.

« Je ne peux pas, Edward. N'as-tu pas écouté tout ce que je t'ai dit ? Je ne peux plus jouer à ce jeu stupide. »

Edward baissa la tête et regarda Bella au travers de ses cils un bref instant avant que son regard ne se pose sur le chapeau dans sa main. Il se redressa face à elle et tira une lettre.

« Je suppose que ce sera mon tour alors. » Annonça-t-il tandis que la mâchoire de Bella tombait.

« Edward, je ne peux… » Commença-t-elle mais les lèvres d'Edward la coupèrent. Il plaça ses mains sur ses joues et déposa un chaste baiser sur ses lèvres. Ses intentions étaient de l'embrasser mais Bella le repoussa un peu.

« Pourquoi me fais tu mal ainsi, Edward ? » Demanda-t-elle.

« Crois-tu sincèrement que je ne suis pas dans le même état, Bella ? Penses-tu vraiment que j'ai un tel sang-froid ? Ce n'est plus du jeu pour moi. Et ça ne l'ai plus depuis un certain temps. Ne l'as-tu pas remarqué ? J'ai essayé de briser ton unique règle aussi vite que j'ai pu. Bella Swan, je t'aime. » Avoua Edward en la regardant. Il vit une lumière briller dans ses yeux.

« Qu..Quoi ? » Demanda-t-elle dans un souffle.

« Je t'aime, Bella. »

« Vraiment ? »

« Penses-tu vraiment que tu doives poser cette question ? »

Edward regarda le coin de ses lèvres se soulever dans un faible sourire. Ses yeux commencèrent à s'éclaircir et sa respiration reprit un rythme régulier.

« Donc, pas de raison ? Et maintenant ?» Demanda-t-elle. Edward sourit franchement mais une pointe de tristesse restait derrière. Bien qu'il lui ait avoué, elle ne l'avait pas fait en retour. Oui, Bella avait avoué vouloir plus de leur relation mais elle n'avait pas dit qu'elle l'aimait. Il pouvait supposer que c'était réciproque mais aussi égoïstement que cela puisse paraître, il voulait l'entendre.

« Je ne sais pas. Nous allons continuer le jeu jusqu'à la fin et puis nous verrons jusqu'où cela nous mènera. »

« Je pense que tu veux juste continuer à avoir du putain de sexe ! » Le taquina Bella, citant un des commentaires d'Emmett un peu plus tôt. Edward rit s'asseyant près d'elle et l'entourant de ses bras. Il était heureux qu'elle se sente mieux, mais Edward ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'amertume de ne pas avoir entendu Bella lui dire « je t'aime ». Il ne voulait pas lui demander de le dire alors il resta calmement près d'elle.

« Suis-je à blâmer ? Je suis habitué à avoir les plus hallucinantes parties de sexe maintenant. C'est de ta faute, tu sais. » Plaisanta-t-il. Bella rit et il s'en réjouit en silence. Elle était belle ainsi.

« Mais sérieusement, Edward. Où en sommes-nous ? Que sommes-nous ? »

« Nous sommes deux amis qui ont été trop stupides pour voir ce qu'ils avaient juste devant eux depuis vingt ans. » Déclara-t-il. Mais cela sonnait plus comme une question que comme une affirmation.

« Mais quoi maintenant ? »

« Je ne sais pas. » Répondit-il. « Disons simplement que nous allons voir où cela nous mène. D'ailleurs, j'ai toujours ce beau morceau de papier qui promet d'être amusant. » La harcela-t-il en l'agitant sous ses yeux suggestivement. L'ambiance dans la chambre était plus légère maintenant mais un soupçon de tension était encore présente.

« Donc, nous allons aller jusqu'au bout ? » Questionna Bella en se tournant vers lui. Edward hocha la tête. « Respecte-t-on les règles ? »

« Quelles règles ? » répondit Edward avec suffisance. « Tu as dit au diable les règles et je me souviens que tu as dit, toutes les règles. »

« Je savais que j'allais m'en mordre les doigts ! » S'amusa Bella dont les yeux n'étaient plus rouges. Edward sourit à la douce musique de son rire alors qu'il était toujours en colère contre lui-même.

« Veux-tu revenir à la façon dont c'était au début du jeu ? »

« Non ! » Rugit Bella rapidement. Non, jamais. »

« Bon, parce que la règle du baiser me tuerait. Tu n'as pas idée ! » Gémit Edward en se penchant vers l'avant, tirant Bella dans un doux baiser.

« Moi aussi… » Murmura-t-elle contre ses lèvres tandis que ses doigts glissaient dans les cheveux d'Edward.

« Quelle lettre as-tu ? » Questionna-t-elle en brisant leur baiser.

« K. » Répondit-il la regardant dans les yeux. « Bien que pour être juste, K est ta lettre puisque c'est ton tour. »

« Et bien, je pense que je vais prendre le K. Je sais déjà ce que je veux faire. » Rétorqua-t-elle en riant. Le cœur d'Edward loupa un battement. Bella était heureuse ou du moins elle semblait l'être et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour qu'elle le reste. Il ne voulait plus jamais voir la douleur de cet après-midi.

« Qu'est-ce donc ? » Demanda-t-il, sentant Bella le chevaucher et le pousser contre le lit en appuyant sur ses épaules. Il était à présent couché, la regardant en souriant. C'était tout ce qu'il demandait. C'était son destin, sa destinée et il était heureux.

Bella ne dit rien mais dégagea les cheveux du front d'Edward et se pencha pour l'embrasser sur le front. Elle déplaça ensuite ses lèvres sur sa joue et le long de sa mâchoire avant finalement de l'embrasser.

« Cela. » Parla-t-elle contre ses lèvres. « C'est tout ce que je veux faire. » Edward sourit la tirant plus près de lui, verrouillant ses bras autour de sa taille et la serrant contre lui pour l'embrasser.

Il savait qu'il devrait se préoccuper de leur relation, de voir où elle les dirigerait. Qu'étaient-ils ? Ils étaient dans une relation, mais laquelle ? Etaient-ils toujours des amis avec des avantages supplémentaires ? Il ne savait pas.

Il savait qu'il devrait s'inquiéter de la façon dont Bella se sentait. Mais il devrait aussi s'inquiéter de comme il se sentait lui. Mais pour l'instant, tout ce qu'il voulait, c'était les lèvres de Bella se déplaçant contre les siennes.

Ce moment était parfait. Que demander de plus.

Parfois, le destin est à portée de main, pensa Edward tandis que ses mains serpentaient le long de la colonne vertébrale de Bella, ne voulant pas arrêter de l'embrasser de peur que cela s'arrête pour de bon.

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