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lundi 12 avril 2010

7- Un ange en enfer: Chapitre 7




Pris de panique, je courus vers elle et m’arrêtai dans l’embrasure de la porte, fixant le spectacle qui était sous mes yeux. Je sentis le sang quitter mon visage, la tête me tournait et des sueurs froides se manifestèrent.

Mon regard était happé par quatre pupilles du même vert émeraude. Le spectacle devant moi était irréel mais il ressemblait au plus beau de mes rêves. Mon fils était dans les bras de son père et tout deux arboraient le même sourire en coin qui me faisait craquer.


POV Bella : (Chicago – le 19 juin 2011)



Le miracle dont j’avais rêvé des centaines de fois, mon fantasme le plus récurent était devant mes yeux, tenant mon fils, son fils dans les bras. Depuis vingt et un mois, j’imaginais le jour, peu probable, où je me retrouverais devant lui. Ce que je lui dirai ou ferai. Et là, ce jour est arrivé et je reste prostrée sans pouvoir ouvrir la bouche tant le spectacle qui est devant mes yeux me subjugue.



Je ne pouvais détourner mon regard d’eux. Il était encore plus beau que dans mon souvenir. Ses cheveux savamment décoiffés identiques à ceux d’Anthony, ses pupilles vertes émeraude que j’aimais observer chez mon fils, mais aussi sa musculature que je devinais sous son tee-shirt noir, sa mâchoire carré et son inoubliable sourire dont Anthony avait hérité. (N/Angh : *bave*)



Si j’avais eu un doute sur l’identité du père de mon fils, il se serait envolé en cet instant tant la ressemblance était frappante.



Comment Rosalie avait-elle pu passer à côté ? Evidemment, elle n’avait pas toutes les informations nécessaires pour faire le rapprochement entre Edward et moi. J’osai un regard vers elle et le petit sourire narquois voulait clairement dire que je ne couperais pas court aux explications. Je lui fis une faible grimace en guise de sourire avant de revenir vers mon petit homme et son père.



Avant d’envisager toute discussion avec ma meilleure amie, une explication s’imposait avec le géniteur de mon fils. Je déglutis face à cette perspective. J’étais peu rassurée de l’issue de cette confrontation n’y étant pas préparée du tout. Jamais au grand jamais, je n’avais espéré le revoir un jour.



« Vous l’avez retrouvé ! » Cria Emmett en s’approchant de nous et en s’arrêtant auprès de Rosalie.



« Oui. » Murmurai-je avec peine.



« Je suis vraiment désol…..La vache ! » S’écria Emme en reportant enfin son attention sur le centre de la pièce. Je vis ses yeux agrandis par la surprise, son regard alternant entre Anthony son frère et moi.



« Merde… Et bien mon coco, heureusement que t’es allergique aux brunes… ! » Dit-il avant d’éclater de rire ce qui lui valut une claque sur la nuque par sa moitié. « Hey ! ... »



« Tais-toi, Emmett. » Répliqua Rosalie.



Mon regard était toujours posé sur Edward et je redoutais les premiers mots qu’il allait prononcer. Allait-il être furieux ? Allait-il accepter ou rejeter son fils ? Allait-il….des tas de questions envahissaient mon esprit.



Edward reporta son attention sur Anthony aux paroles de son frère et subitement son sourire se fana quand il prit enfin connaissance de la ressemblance entre lui et le petit bout qu’il portait dans ses bras. Il pivota à nouveau vers moi et son regard suspicieux s’ancra au mien, y cherchant les réponses aux questions qui devaient lui venir en tête. Je sentis alors la peur s’insinuer en moi et les larmes affluer dans mes yeux.



POV Edward



J’avais un dîner d’affaire avec un client potentiel prévu pour ce soir. Je représentais notre société à la place de mon père qui assistait à un gala de charité et Emmett désirait passer le week-end avec sa chérie venue de Seattle ainsi que l’amie de celle-ci, la fameuse Isie dont elle nous rabâchait les oreilles à chaque visite.



C’était donc moi qui me coltinais cette corvée et j’avais invité Jane à m’y accompagner. J’avoue que j’étais même assez heureux d’éviter la soirée avec Em, Alice et leur conjoint. Connaissant Alice, elle essaierait encore une fois de me caser avec cette fille comme elle avait essayé de le faire avec Rosalie lors de sa première visite. C’est vrai que pour Rose, j’aurais bien craqué mais quand j’avais vu les regards tant de mon frère que d’elle, mon choix était fait.



Mais je commençais à m’assagir doucement : cela faisait quand même deux mois maintenant que je voyais exclusivement Jane. Sa compagnie était plaisante car elle était belle, intelligente et ce qui ne gâchait rien, super sexy. Ella avait un corps magnifique avec de long cheveux blonds qui lui pendaient jusqu’à la taille. Et surtout, elle se défendait admirablement bien au lit. Au bout de deux mois donc, je ne m’étais pas encore lassé d’elle et même si je n’étais pas amoureux, j’envisageais sérieusement de rester fidèle. (N/Angh : il va neiger chez moi alors !)



Je venais d’arriver à la villa de mes parents afin de me changer et d’enfiler le costume du parfait fils de patron pour cette soirée avant de passer prendre ma copine. J’avais décidé de passer par le bureau dont la porte fenêtre était ouverte. J’entendais le son de la télévision me parvenir depuis le salon, certainement regardée par Emmett puisque c’était du sport. J’arrivais à la porte donnant sur le hall quand un petit bruit de pas attira mon attention. Tournant à peine la tête pour regarder par-dessus mon épaule, je vis un petit garçon aux cheveux couleur bronze et au regard vert approcher.



Ce devait être le filleul de Rosalie. Elle ne tarissait pas d’éloges sur lui et sa maman. J’enviais souvent la meilleure amie de ma belle-sœur. Rosalie était devenue une amie très proche, ma confidente et ses absences me pesaient. Je savais qu’elle restait à Seattle à cause d’Isie et je jalousais leur relation.



Je souris et m’approchai de ce garçonnet doucement afin de ne pas l’effrayer.



« Bonjour. » Dis-je en m’accroupissant devant lui.



Quel âge, Rosalie m’a-t-elle dit qu’il avait ? Ah, oui. Un an.



Il ne me répondit pas mais ne semblait pas avoir peur de moi.



« Tu es tout seul ? Veux-tu que nous cherchions ensemble ta maman ? » Proposai-je. Il me montra la porte du salon.



Je suppose que ça veut dire oui. (N/Angh : Bien Edward !)



Je tendis mes bras, lui proposant de le porter afin de partir explorer la maison à la recherche de sa mère. Je venais à peine de me redresser quand Rosalie apparut dans l’embrasure de la porte. Je la vis se figer, pousser un cri et porter sa main devant sa bouche.



Qu’est-ce qu’il lui prend ? Elle devient folle ?



Des pas précipités, Isie certainement, se rapprochèrent. Une magnifique jeune femme brune apparut à son tour au côté de Rosalie. Je souriais à ce moment-là mais je pense que mon sourire s’intensifia quand je reconnus mon ange, mon fantasme depuis des mois, Bella.



Que fait-elle ici ? Comment connaît-elle Rosalie ? Pourquoi semble-telle si… perdue et … apeurée?





« Vous l’avez retrouvé ! » Cria Emmett déboulant à leur côté. Mon frère semblait inquiet. C’était rare.



« Oui. » Répondit Bella faiblement.



« Je suis vraiment désol…..La vache ! » S’écria Emme en posant son regard sur moi. Ses yeux s’agrandirent et son regard alterna entre l’enfant, Bella et moi.



« Merde… Et bien mon coco, heureusement que t’es allergique aux brunes… » Dit-il avant d’éclater de rire. Je vis Rose lui assener une tape à l’arrière du crane. « Hey ! ... » Râla-t-il en frottant l’endroit.



Mais qu’est-ce qu’il raconte, ce con ?



« Tais-toi, Emmett. » Répliqua Rosalie.



Bella me regardait toujours et semblait se poser de plus en plus de questions. Quelque chose clochait et je ne savais pas ce que c’était. J’avais toutes les peines du monde à m’empêcher de la regarder. J’avais besoin de vérifier si elle correspondait bien à mon souvenir. Mais les voyant tous les trois nous observer bizarrement, je me tournai vers le petit pour voir s’il allait bien.



Quand mes yeux se posèrent sur lui, les paroles d’Emmett me revinrent en mémoire. Et bien mon coco, heureusement que t’es allergique aux brunes… Je vis son regard qui me rappelait étrangement ….le mien ainsi que ses cheveux ébouriffés mais si semblables aux miens.



Quand Rosalie a-t-elle dit qu’il était né ? En juin !



Un rapide calcul dans ma tête et …..Putain ! Juin moins neuf et ça nous ramène en septembre de l’année précédente. Les pièces du puzzle s’emboitèrent. Mon sourire s’effaça. Je devais avoir un air à faire peur car je vis Bella pâlir. Ses yeux s’embuèrent aussitôt.



Non, Bella !



« Bella ? » Prononçais-je difficilement. Ma gorge était sèche et je peinais à parler. Je m’approchai d’elle avec appréhension car j’avais peur de comprendre mais je voulais aussi me rapprocher d’elle, de mon rêve, de mon ange. Elle semblait si triste, si désemparée.



Serait-ce à cause de moi ?



Je n’étais plus qu’à quelques pas d’elle. J’étais tiraillé entre mon envie de la toucher, de vérifier si elle était bien réelle et que mon esprit ne me jouait pas un mauvais tour, et le besoin d’avoir une explication au sujet de cet enfant.



De son fils ? Ou ….du …mien ?



Je reportai une fois de plus mes yeux sur le petit mec qui se trouvait dans mes bras et lui sourit. Lui ne semblait absolument pas tracassé par cette situation. Il nous regardait avec curiosité. J’avais l’impression que le temps s’était arrêté depuis que je l’avais vu. Personne n’osait prononcer un mot.



« Je… je vais emmener… Anthony pour…. pour vous laisser discuter. » Proposa Rosalie en tendant ses bras vers l’enfant.



Il s’appelle Anthony.



Rosalie le prit dans ses bras et attrapa Emmett pour l’emmener à sa suite. Je la regardai s’éloigner avant de me décider à revenir vers Bella. Nos regards se trouvèrent rapidement. J’allais parler quand Emmett revint en courant.



« Je veux pas vous presser mais maman et Alice arrivent. Alors, moi je suis certainement le plus grand aveugle du monde mais je doute que notre mère ne trouve pas de ressemblance au premier regard. Alors magnez vous le train pour savoir comment c’est arrivé mais ça, je ne pense pas que vous ayez besoin d’un dessin. » Lâcha Emmett en rigolant. (N/Angh : Merci Emmett pour la pertinence de tes propos !)



Je regardai Bella qui rougissait.



C’est toujours aussi adorable.



Rosalie cria du hall qu’elle montait dans sa chambre et nous attendait pour redescendre avec Anthony. Mon frère la rejoignit mais avant, il ajouta une réflexion qui fit s’empourprer encore plus Bella.



« Et n’en profitez pas pendant qu’on fait du baby-sitting. J’aimerai apprendre à connaître mon premier neveu avant l’arrivée du suivant. » Je claquai la porte derrière lui sans m’empêcher de sourire. Mon frère prenait toujours tout à la rigolade. Je reportai mon attention sur Bella, lui pris la main délicatement et nous mena jusqu’au divan installé face à la porte fenêtre.



Commençons par le début.(N/Angh : Oui, un peu d’organisation que diable !)



« Bonjour, Bella. »



« Bonjour…Edward. » (N/Angh : ça c’est fait…)



« Je… » Nous venions de parler tous les deux en même temps.



« Toi d’abord. » Proposai-je. Je préférais qu’elle me raconte sa vie depuis l’Afghanistan et tout ce qui concernait son fils. Autant me l’avouer, j’appréhendais un peu ces révélations et surtout n’arrivant pas vraiment à croire ce qui était sous mes yeux, je ne savais pas comment j’allais réagir.



« Je suis désolée, Edward. »



« Désolée ? Mais…pourquoi ? »



« De … de cette situation. »



« Bella, ne sois pas désolée. Je … je suis un peu perdu et je voudrais comprendre. Raconte-moi, s’il te plaît. » Répondis-je. J’avais gardé sa main dans la mienne. Bella regardait ses pieds, se mordant la lèvre inférieure.



POV Bella



J’étais face à Edward et je paniquais. J’avais imaginé cette rencontre des dizaines de fois mais aucun scénario ne ressemblait à celui-ci. J’étais assise à côté du père de mon fils et je devais lui expliquer comment cela s’était produit. Pas comment nous l’avions fait car comme nous l’avait si bien dit Emmett, ça nous le savions. Mais comment et surtout pourquoi Anthony faisait partie de ma vie.



Comment allais-je lui dire que ne pouvant l’oublier malgré notre courte rencontre j’avais décidé de garder mon fils. Il allait me prendre pour une folle. J’étais complètement perdue. Si j’avais été préparée à cette rencontre, j’aurais pu trouver les mots justes et surtout, j’aurais pu en discuter avec Rosalie auparavant. Elle aurait su m’aider.



Mais plus je réfléchissais et plus je me disais que Rosalie n’avait été si surprise par la découverte du père de son filleul. Avait-elle eu des doutes en côtoyant Edward ? Car il faut reconnaître que la ressemblance était spectaculaire. Il faudra vraiment que j’aie une discussion avec elle.



Mais pour l’instant c’est avec Edward que je devais avoir cette discussion. Et j’étais perdue, paniquée voir même affolée face à lui.



Perdue dans la contemplation de mes chaussures, j’inspirai profondément pour me donner un semblant de courage et je relevai les yeux vers lui. Il attendait patiemment que je commence mes explications.



« Tu te souviens de cette nuit-là à Jalalabad. »



« Comme si c’était hier, Bella. »répondit-il. Moi qui pensais avoir oublié, je me trompais lourdement. Le revoir avait ravivé tous mes souvenirs et sensations de ne jour-là.



« D’abord, le lendemain matin quand je me suis réveillée, j’ai été déçue de ne pas te trouver à mes côtés. J’aurais aimé pouvoir te dire au revoir. »



« J’aurais aimé pouvoir rester auprès de toi. Mais nous devions reprendre la route et tu étais si belle endormie que je n’ai pas eu le cœur de te réveiller. »



« Alors en préparant mes sacs, j’ai constaté que nous avions oublié d’utiliser un préservatif. Malheureusement, je ne prenais plus la pilule depuis mon départ en Afghanistan. Dès mon retour à Forks, j’ai essayé de faire ce qu’il fallait mais un mois plus tard, le test de grossesse a été catégorique. J’étais enceinte. » Durant mon récit, j’avais fixé un point au loin par la fenêtre et je risquai un coup d’œil vers lui. Son visage était impassible ne laissant rien transparaitre de ses états d’âmes. Il ne dit rien et je décidai donc de poursuivre.



« J’ai pris un rendez-vous auprès d’un gynécologue de l’hôpital où je travaillais. Celui-ci fut très compréhensif et m’expliqua mes options. Je … Je devais le garder. Je suis désolée…mais je ne peux pas vraiment m’expliquer pourquoi mais je …voulais ce bébé, même seule. » Je ne m’étais pas rendue compte que je pleurais jusqu’au moment où des larmes atterrirent sur nos mains.



Il approcha ses doigts de mes yeux et les essuya. Ce simple toucher déclencha de petites décharges électriques le long de ma colonne vertébrale qui me firent frissonner.



« Ne pleure pas, Bella. » Chuchota-t-il en m’attirant dans ses bras. Je me sentis mieux instantanément, comme si j’étais… chez moi. Je ne savais pas combien de temps cela durerait mais je voulais en profiter avant qu’il ne se fâche ou me dise que nous ne ferions jamais parti de sa vie.



« C’est le stress, c’est rien. » Répondis-je.



« C’est moi qui suis désolé, Bella. J’aurais aimé être là pour t’aider et te soutenir. Mais je suis heureux que Rosalie ait été à tes côtés. »



« Elle est merveilleuse avec moi et Anthony. C’est la meilleure amie qu’on puisse avoir. C’est sa marraine. »



« Oh ça je sais. Elle n’arrête pas d’en parler quand elle vient. Elle parle de vous deux en réalité mais je n’ai jamais fait le rapprochement. Elle t’appelle Isie et pas Bella. »



« Oui. » Répondis-je en souriant à cette remarque. « Elle veut être unique pour nous. »



« Ouais. Mais si elle avait dit une seule fois que tu t’appelais Bella, j’aurais posé des questions. Je savais que tu étais infirmière. »



« Pourquoi aurais-tu questionné Rose ? » Répliquai-je d’une voix tremblante. Avait-il pensé à moi durant ces longs mois ?



« Bella ! Si tu savais comme j’ai regretté de ne pas t’avoir posé plus de questions cette nuit-là. De ne pas avoir demandé où tu habitais. Mais à ce moment-là, je n’étais pas certain de revenir aux Etats-Unis. »



« Tu as… Tu as pensé à moi ? » J’avais à peine posé ma question qu’Edward se mit à rire.



« Si j’ai pensé à toi ? Je pense que tu n’as pas quitté mes pensées durant plusieurs mois. Tu m’obsédais tellement que je n’ai pas rempilé à l’armée et que…qu’après mon retour, j’ai contacté les bureaux de MSF pour essayer d’avoir ton adresse. Mais malgré le fait d’être tombé sur une employée compréhensive, ça n’a rien donné. »



« Oh ! C’est parce que… Je t’ai dit que j’habitais dans l’Etat de Washington mais je me suis engagée à MSF avec l’adresse de ma mère à Phoenix. Comme j’étais en colère avec mon père, je ne voulais pas qu’il me trouve trop facilement. Et comme je ne vois plus ma mère, il ne pouvait pas penser que je donnerais son adresse. »



« Tout était contre nous. Mais j’ai enfin pu te revoir et découvrir que j’avais un fils. Il est magnifique Bella. Je peux te poser une question ? »



« Oui, bien sûr. »



« Comment savais-tu que mon deuxième prénom était Anthony ? »



« Je ne le savais pas. Je lui ai donné ce nom car le matin de mon accouchement, je regardais un épisode de NCIS et j’aime bien ce personnage là. Et son deuxième prénom est Edward. Je voulais qu’il ait un petit quelque chose de toi. » Avouai-je. (N/Angh : Comme c’est chou !)



« Anthony Edward ! Hum… Et moi c’est Edward Anthony Cullen. Drôle de coïncidence. »



« Edward ? »



« Oui ? »



« Je ne veux pas que tu te sentes obligé… vis-à-vis d’Anthony….enfin je comprendrais que tu ne… » Edward stoppa mon flot de paroles, saisit mes épaules et ancra son regard dans le mien d’un air grave.



« Bella ! Je veux apprendre à vous connaître, tous les deux. J’avoue ne jamais avoir pensé à la paternité mais je veux vraiment faire partie de ta… de sa vie. » Annonça-t-il d’un ton ferme. Je déglutis face à son ton autoritaire.



« D’a…D’accord. »



« Bon. Je pense qu’il est temps d’aller te présenter à ma famille ou du moins au reste. »



« J’espère qu’ils ne vont pas être fâchés ? »



« Honnêtement, je doute que ce soit une nouvelle qui fâche qui que ce soit. Surtout avec tout ce que Rosalie a raconté sur toi. » Répondit-il en se levant. Il me tendit la main pour m’aider. Nous nous dirigeâmes vers le hall. Derrière la porte se tenait Emmett.



« Tu nous espionnes ? » Demanda-Edward à son frère.



« Non mais le petit s’impatiente. Il réclame sa maman et Rose m’a envoyé voir si vous en aviez encore pour longtemps. Mais j’ai pas osé entrer pour ménager mes chastes petits yeux. » Rétorqua-t-il. (N/Angh : Chastes ? Emmett enfin…)



« Emmett ! On discutait ! » S’énerva-t-il. Des pas dans l’escalier attirèrent notre attention. Rosie descendait avec Anthony qui gigotait sur ses bras en me voyant.



« Tu viens sur maman, mon amour. »



« Ouais. Si vous entrez tous les trois, maman fait une crise cardiaque. » Annonça Emmett.



« Et que proposes-tu, monsieur je sais tout ? »



« Bin, tu devrais y allait d’abord et tâter le terrain puis les faire entrer ensuite. »



« Em n’a pas tort Edward. » Acquiesça mon amie.



« Ok, j’y vais. Rosalie tu m’accompagnes ? » Proposa-t-il. Je les observai pénétrer dans la cuisine et j’attendis dans le hall avec Emmett. J’étais inquiète même si Em tentait de me rassurer au mieux.



POV Edward



J’entendais les voix de ma mère et ma sœur, lancées dans une grande discussion sur la mode et les prochains défilés. Je lançai un regard à Rose.



Quelle chance de l’avoir pour amie !



Elle me sourit pour m’encourager et nous pénétrâmes dans la cuisine. Ils étaient tous les quatre, mes parents Alice et son mari, attablés et discutant en prenant un café. J’étais légèrement nerveux.



J’ai l’impression de revenir de l’école adolescent et de devoir avouer que j’ai de mauvaises notes.



Non, c’est encore pire que ça. (N/Angh : Tu trouves Edward ?! Quand même pas !)



« Bonjour tout le monde. »



« Bonjour, mon chéri. Ca va ? »



« Oui, pourquoi ? »



« Pour rien. Tu … Tu sembles nerveux. »



Et c’est peu dire maman... Comment fais tu pour toujours sentir ces choses-là ?



« Et bien… »



« Tu n’as pas oublié ton dîner ce soir, Edward ? »



« Non, papa. Je vais y aller mais j’ai une chose importante à vous dire. » Je sentis mes mains devenir moites sous leurs regards et je cherchai un soutien auprès de Rose. Elle fit un petit signe de tête et je balançai tout.



« J’ai quelqu’un que je voudrais vous présenter. Enfin non, c’est Rosalie. Mais c’est avant… Je ne savais pas avant ce soir….Je sais que ça surprend mais… »



« Holala, stop Edward ! » Cria mon père. Je le dévisageai surpris.



« Quoi ? » dis-je en haussant le ton. (N/Angh : ça commence…)



« Du calme, mon chéri, » répondit ma mère. « Ce que ton père veut essayer de te dire. C’est que nous ne comprenons rien… absolument rien à ce que tu veux nous dire. » Je vis Alice rire ainsi que Rosalie. Je me détendis immédiatement.



« Désolé mais j’avoue que je ne sais pas comment dire les choses. Rose, aide-moi. » Suppliai-je en me tournant vers elle.



« Merci Edward. Mais c’est à toi d’annoncer cette …bonne nouvelle ! » Railla-t-elle en me poussant. (N/Angh : Lâcheuse…)



« Ok, ça va ! » Râlai-je.



« Tu ne vas pas te marier ? » Lâcha ma sœur. Rosalie lui décrocha un regard meurtrier qui me fit sourire. Elle détestait vraiment Jane et maintenant, elle avait une raison de plus. Jamais elle n’accepterait que ma …copine approche son filleul. Subitement, l’idée que Jane soit ma copine et qu’en plus j’allais la rejoindre après me fit frissonner. (N/Angh : Encore heureux !)



« Non… Je ne vais pas me marier… mais la famille…va s’agrandir quand même. »



« Comment ? » demanda mon père en fronçant les sourcils.



« C’est … »



Putain que c’est difficile. Autant aller droit au but.



« Voilà, je suis père. »



Attention, l’orage va éclater !


Mais personne ne dit rien. Je les regardai à tour de rôle et je lisais sur leur visage, stupeur, doutes, incrédulité et même …un peu de peur chez ma mère.



Bon passons à l’étape suivante.



« Tu veux dire… que tu as mis enceinte une fille ? » Questionna mon père d’une voix ferme ou pointait la colère.



« Oui mais… il y a un plus d’un an et demi. »



« Comment peux-tu être certain qu’il est de toi ? Cette fille veut peut-être de l’argent ou… » Argumenta mon père en se levant. J’allais riposter et défendre Bella mais Rosalie me devança.



« Elle ne ferait jamais cela. De plus elle ignorait qu’Edward était ici avant de le voir. Je vous interdit d’insulter mon amie ! » S’énerva Rose en se postant face à Carlisle. Celui-ci recula d’un pas. Personne n’avait jamais vu la fiancée de mon frère en colère avant aujourd’hui.



Je savais qu’il valait mieux l’avoir avec soi que contre soi !



Emmett, alarmé par les cris de sa dulcinée, entra en trombe dans la pièce. Il portait Anthony et Bella le suivait de près.



« Oh mon Dieu ! » S’exclama ma mère, sa main sur la bouche et les yeux grands ouverts.



Emmett avait raison. Ma mère a vu directement la ressemblance.



« Carlisle ! Regarde. C’est Edward tout craché au même âge. » Mon père s’approcha de ma mère, le visage se détendant doucement à la vue de mon fils. Je fis quelques pas pour me positionner à côté de mon frère autour duquel Rose et Bella s’étaient rapprochées.



« Maman, papa. Je vous présente Anthony, mon fils et Bella sa maman. Où si vous préférez, Isie. »



« Isie ? Comme ta colocataire, Rose ? « Souligna Alice.



« Oui. » Acquiesça-t-elle.



« Isie… » Commença ma mère.



« Bella. Je m’appelle Bella. Il n’y a que Rose qui me donne se surnom. »



« Et bien Bella. Je… Nous sommes surpris, c’est le moins qu’on puisse dire mais… soyez la bienvenue chez nous. » Lui dit ma mère en s’approchant d’elle et en lui serrant la main.



« Merci Madame. »



« Oh non. Pas Madame. Je m’appelle Esmée. Et cette homme qui crie fort mais est très gentil au final, est mon mari, Carlisle. »



« Enchantée. » Répondit Bella toujours sur la défensive.



« Je peux ? » Demanda ma mère en s’approchant d’Anthony.



« Oui, bien sûr. »



« Bonjour, Anthony. Tu viens sur moi ? » Mon fils lui sourit et accepta de changer de bras sans protester. Il était vraiment très sociable avec les inconnus que nous étions. Bella restait en retrait. Je m’approchai d’elle et lui passai la main sur son bras pour la rassurer.



« Tout va bien aller. » Lui dis-je. Anthony était déjà le centre des attentions de ma mère et Alice. Quand à mon père, même s’il restait en retrait, regardait mon fils avec une pointe de … fierté dans le regard.



« Edward. Tu peux nous expliquer un peu ? » Demanda-t-il après minutes. Je relatai alors notre rencontre, notre nuit en évitant les détails. Bella poursuivit l’histoire par la découverte de sa grossesse. Ils furent très surpris de la situation et du fait que nous nous étions tournés autour sans jamais nous voir durant cette dernière année.



« Mais je comprends maintenant ! » S’écria Emmett tout à coup surprenant tout le monde.



« Quoi, Em ? » demanda Jasper.



« Le string que tu conserves religieusement dans ta commode. C’est un souvenir de Bella ! » Je vis l’intéressée s’empourprée fortement aux paroles de mon frère. (N/Angh : Hourra pour Emmett !)



« Ca va Em. Pas besoin d’en rajouter. »



« Ouais mais je me souviens de la crise que tu m’as faite ce jour-là parce que j’avais osé le prendre. »



« Ok, on a compris ! » M’énervai-je pour le faire taire.



Nous discutâmes tous ensemble d’Anthony, de sa naissance, de ses premiers mois. Il était déjà accepté par tous et plus personne ne mettait en doute le fait qu’il soit mon fils. Il me ressemblait beaucoup trop.



Dring, dring.



La sonnerie rétro de mon portable nous tira de notre discussion. Je le sortis de ma poche et regardai le nom du correspondant.



Jane.



Je n’avais pas vraiment le choix. Je devais répondre car elle devait m’attendre pour ce satané rendez-vous.



« Allo ? »



« … »



« Oui je sais. Je vais arriver. »



« … »



« Je viens de te dire que j’arrivais ! » Je commençais à m’énerver. Elle n’en pouvait rien.



« … »



« Je suis là dans une heure. Sois prête. »



« … »



« C’est ça. A tout à l’heure. »



Je raccrochai et soufflai un bon coup. Il y a quelques heures, j’étais impatient de participer à cette soirée. Un dîner avec un nouveau client, ce qui représentait une bonne affaire pour l’entreprise. Et surtout une après soirée avec Jane, qui il faut avouer n’était pas mal au pieu et avec qui j’appréciais être jusqu’à ce soir. J’avais même décidé de lui montrer l’appartement que je venais tout juste d’acquérir et où j’emménagerai la semaine prochaine. Je voulais le tester cette nuit. (N/Angh : Histoire de voir s’il a de bonne vibes ? Toujours s’envoyer en l’air dans le bien avant de l’acheter…)



Et maintenant, je n’avais qu’une envie. Rester ici, auprès de ma famille. Apprendre à connaître ce fils qui venait d’entrer dans ma vie ainsi que sa maman. Mais j’avais des obligations et je devais les respecter.



« Bon, je vais devoir aller m’habiller. »



« Tu veux que j’y aille à ta place ? » Proposa Emmett alors que c’était à sa demande que je me coltinais ce repas pour qu’il puisse passer la soirée avec Rose.



« Merci Emmett mais je vais y aller. On m’attend et puis j’aurai le reste du week-end pour faire connaissance. » Répondis-je en me dirigeant vers la sortie de la cuisine.



Je m’apprêtai rapidement et après un rapide passage par la chambre de Bella pour lui souhaiter bonne nuit ainsi qu’à Rose et Anthony qui étaient avec elle. Il était tard et mon fils tombait de sommeil. Je déposai un baiser sur son front avant d’hésiter et de m’approcher de sa mère pour l’embrasser sur la joue.



Je partis chercher Jane qui fulminait de mon retard et surtout de ma façon de lui répondre au téléphone. Nous ne nous adressâmes pratiquement pas la parole durant la soirée mais dès que nous rejoignîmes mes invités, l’entente s’améliora. La soirée au niveau professionnelle fut un vrai succès. Monsieur Banner passerait lundi au bureau rencontrer Carlisle afin de finaliser la transaction. Je ramenai Jane à son appartement et elle essaya de me convaincre de rester avec elle pour la nuit comme d’habitude mais je n’en avais pas envie. Je n’avais pas su ôter Bella de mes pensées durant toute la soirée. J’avais vraiment eu l’impression d’être revenu à l’époque de mon retour d’Afghanistan où elle occupait mon esprit tout le temps. Avec en plus maintenant des images d’Anthony avec elle.



Je laissai donc une Jane furieuse chez elle mais je n’en avais cure. Je repris le chemin de la villa de mes parents. Il faisait calme à mon arrivée. La maison était plongée dans l’obscurité. Mes parents n’étaient pas rentrés de leur gala de charité et les autres semblaient être partis dormir.



Je grimpai les escaliers et avant d’enter dans ma chambre, je me dirigeai vers la chambre d’ami. Je poussai la porte et vis dans le coin gauche de la pièce, un lit d’enfant pliable. Anthony y dormait profondément. Je souris à cette image. Regardant à l’intérieur de la pièce, je vis Bella allongée sur le lit. Son sommeil était agité mais elle était toujours aussi belle que dans mon souvenir. Je me rappelais le plaisir que j’avais eu à la regarder dormir dans le baraquement. C’était toujours aussi agréable. Ne voulant pas être surpris en train de la regarder, je refermai la porte derrière moi et me dirigeai vers ma chambre.



Demain, j’apprendrai à connaître mon fils. Demain, je fêterai mon anniversaire avec ma famille. Oui ma famille, mais élargie. Je ne savais pas ce qu’envisageait Bella mais ce que je savais, c’était que je ne voulais plus qu’elle disparaisse de ma vie. J’avais été trop obnubilé et hanté par son souvenir pour la laisser s’éloigner sans comprendre ce qui me fascinait chez elle.



Cette nuit-là, je rêvai à nouveau de Bella, après plusieurs mois.

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