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jeudi 15 avril 2010

Alphabet WE: Chapitre 22: Onze de moins, reste seulement quinze



Il avait dix ans quand il s’était réveillé ce samedi matin. Le soleil entrait furtivement entre les tentures à demi-fermées. Il n’avait pas eu le cœur de les fermer complètement hier, fasciné par les lumières du Madison Square Garden de l’autre côté de la rue. De sa chambre d’hôtel, il pouvait entendre les bruits de la circulation, quinze étages plus bas.

Il se sentait bien reposé, détendu. Tout en étant allongé, il ne put s’empêcher de sentir l’exaltation monter en lui, une douce chaleur se propageant le long de ses jambes tendues. En regardant le plafond, il ne pouvait penser à autre chose qu’à la communication téléphonique de la veille.

La nuit dernière avait été incroyable. Il avait détesté le fait de ne pas pouvoir voir Bella se toucher, se tordre de plaisir sur le lit quand il avait pris les commandes au téléphone. Mais il avait adoré l’entendre.

Il savait qu’elle devait être magnifique en criant son nom. Sa voix avait été rauque et sensuelle. Elle était incroyablement sexy. Edward aimait la manière dont sa voix devenait brute lors de leurs rapports sexuels. Il n’y avait rien de plus sexy ou provoquant.

La voix de Bella descendait toujours d’un octave ou deux. Et le nom d’Edward ne sonnait jamais aussi doux que dans ces moments-là. Il se sentait comme un adolescent bourré d’hormones. C’était scientifique. Dès que les premières syllabes de son nom sortaient de sa bouche, le sang affluait à sa queue. Il se souvenait de chaque son entendu cette nuit et serait capable de s’en souvenir tout au long de la journée.

Même les bourdonnements du vibro-masseur, bien que légers, dans le téléphone avait failli le faire venir. Le bruit qu’il fit lorsqu’il avait glissé entre ses plis humides le rendait fou car ce n’était pas lui qui était entre ses cuisses. Il pouvait sentir l’incendie dans ses reins et le désir monter en lui, souhaitant pouvoir se pousser loin en elle.

Les images de ce à quoi elle avait dû ressembler hier l’envoyèrent au bord de l’explosion. Juste penser à ce corps nu se tordant de plaisir suffisait à l’exciter.

Avec sa main placée étroitement autour de lui, la nuit dernière, gardant les yeux fermés, il avait su l’imaginer à son paroxysme.

Il voyait la sueur sur sa poitrine, son dos s’arquant sur le lit. Il pouvait voir son corps rougir, ses cheveux s’emmêler sur son front, ses orteils s’incurver et ses yeux rouler en arrière. Il pouvait imaginer sa bouche entrouverte pouvant à peine bégayer.

Il ne connaissait rien de plus beau que Bella perdant le contrôle, emportée par son orgasme.

Mais la chose la plus étonnante, c’était cette proximité.

Le simple fait de l’avoir si proche de lui était incroyable. Le fait d’être en mesure de la retenir, de sentir sa peau sur la sienne, son corps chaud contre le sien, était des plus étonnants et mieux que tout ce qu’il avait pensé.

Ses lèvres sur le coin de ma bouche… La chaleur accablante qu’il avait ressentie… Ce presque baiser…. Et ce sentiment tellement incroyable.

Il était tellement confus à ce moment-là qu’il n’avait pas réagi. Quand il y repensait maintenant, il aurait suffit qu’il tourne légèrement la tête sur le côté. Ses lèvres auraient rencontré les siennes.

Ces trois dernières semaines, l’envie d’embrasser Bella avait été de plus en plus forte. Il y avait une force invisible. Une force qu’il ne pouvait combattre et franchement, il n’avait pas envie de se battre.

Le jeu avait évolué. Edward croyait du fond du cœur que le jeu avait fait changé les choses. Les règles s’étaient effacées lentement mais sûrement.

Un rapprochement s’était opéré et Edward avait eu du mal à l’admettre. Il essayait toujours de surpasser Bella, tentant de l’amener à la félicité. Il était conscient d’un magnétisme entre eux, une connexion inexplicable. Il savait ce qu’il voulait qu’ils soient. Il devait être ça. Mais Edward écarta cette idée, décidant qu’elle était hors propos pour le moment.

Vingt minutes après sa révélation, Edward sortit enfin de son lit et tira les rideaux. Il regarda quelques minutes Madison Square Garden. Il admira les piétons marchant sur le trottoir ainsi que les véhicules manœuvrant sur les grandes avenues.

C’était ce genre de moment qu’Edward voulait partager avec Bella. Elle aurait aimé l’agitation de la grande ville.

Il s’installa dans un fauteuil pour regarder un film quand son portable vibra.

« Edward ! » Cria Emmett dans le téléphone. Edward, surpris par le bruit, éloigna le portable de son oreille.

« Était-ce nécessaire de crier ? » Demanda Edward alors qu’Emmett s’esclaffait au bout du fil.

« Bien sûr. Tout ce que je fais à toujours un but. » Expliqua-t-il. Edward grogna de mécontentement.

« Ok. Peux-tu m’éclairer ? »

« Oh, je connais quelqu’un qui s’est levé du pied gauche ! » Commenta Emmett. Edward grogna à nouveau pour lui faire comprendre qu’il n’était pas de bonne humeur et qu’il devait se dépêcher.

« Emmett. Dis-moi ce que tu veux me dire et laisse-moi. »

« Bien. C’est parce que Rose m’a parlé de Bella et toi. »

Edward fut stupéfait et resta sans voix. Il était tellement surpris qu’il faillit s’asseoir à côté du lit.

« Que veux-tu dire ? » Questionna-t-il avec appréhension. Il ne voulait pas risquer d’en dire trop si Emmett ne connaissait pas toute la vérité.

« Ne joue pas avec moi, petit frère. Tu sais très bien de quoi je veux parler. Depuis quand êtes vous ensemble vous deux ? »

Edward n’aurait pas dû être choqué par cette révélation mais il l’était.

« Que t’a-t-elle dit exactement ? »

Edward entendit son frère soupirer. Il comprit tout de suite qu’il venait de confirmer à son frère ce qu’il disait.

« Alors c’est vrai ? Vous deux…vraiment. » Edward acquiesça par un simple « oui ».

« Waouw. Je n’arrive pas à croire que vous avez enfin ouvert les yeux et réalisé à quel point vous êtes presque mariés. »

« Que racontes-tu, Em ? » Demanda-t-il en réfléchissant aux paroles de son frère.

« Pour le plaisir de baiser ! » Gémit Emmett.

« Je ne sais pas ce que tu veux dire par là. »

« Qui l’a décidé, Edward ? » Questionna Em. Au son de sa voix, Edward sut que son frère savait pour le jeu.

« C’était d’un commun accord. » Répondit-il.

« Putain ! » L’injuria Emmett. « Sois honnête avec moi, Edward. Qui a lancé ce jeu ? Qui a eu cette idée ? »

Edward ne put s’empêcher de rire en abaissant la tête. Il se sentait comme un petit garçon réprimandé par ses parents. A la différence que cette fois c’était son frère qui jouait ce rôle là.

« Pourquoi ris-tu ? »

« Pour rien. » Répondit Edward qui s’étouffait, mort de rire.

« C’est donc toi ? » Demanda Emmett.

« Pourquoi poser une question dont tu connais déjà la réponse ? »

« Parce que je veux t’entendre le reconnaître. » Répliqua Emmett. Le ton de sa voix devint sévère, un peu comme après une séance avec l’un de ses patients.

« Il n’y a rien à en dire. Oui, c’est moi l’instigateur de ce jeu. Mais c’est Bella qui a décidé des règles. » Admit-il tandis que la voix joyeuse d’Emmett retentissait.

« Alors vous deux, vous avez réellement des relations sexuelles chaque week-end en utilisant l’alphabet ? »

« Oui. » Marmonna Edward. « Et parfois la semaine aussi. »

« Waouw. Et combien de lettres avez-vous fait ? »

« Onze. Pourquoi ? »

« C’est ce que vous avez fait depuis trois mois ! » S’esclaffa Emmett au téléphone. Edward savait qu’il y en avait encore trois de passé mais il n’avait pas envie de corriger son frère, il aurait analysé plus en profondeur les rendez-vous de la semaine.

« Oui. Et maintenant que veux-tu savoir ? » Demanda-t-il agacé.

« Je n’ai plus qu’une chose à te demander. » Riposta Emmett.

« Vas-y. »

« Te rappelles-tu ce que je t’ai dit il y a dix ans quand tu m’as parlé de perdre ta virginité ? » Questionna-t-il.

« Tu m’as dit de ne pas l’embrasser quand nous aurions notre relation sexuelle. » Déclara Edward. Emmett haleta de surprise.

« Tu ne l’embrasses quand vous couchez ensemble ? Qu’elle est le problème avec toi ? »

« Tu m’as dit quand j’avais seize ans de ne pas embrasser une fille avec qui je n’envisage pas de relation ! » Protesta Edward incrédule tandis qu’Emmett se moquait de lui.

« Tu es un idiot. Je t’ai demandé si tu étais prêt à risquer ton amitié pour elle et d’aller de l’avant. Si ce n’était pas le cas, d’éviter de l’embrasser. »

« Alors, maintenant veux tu dire que je dois l’embrasser ? »

« Oui. » (N/Eli : Bravo Emmett.)(N/Angh : Hum un grand génie que cet homme !)

Il s’agissait d’une simple déclaration, un simple mot qui fit battre le cœur d’Edward provoquant une chaleur torride le long de son échine.

« Pourquoi dire oui aujourd’hui ? Pourquoi pas, il y a dix ans ? »

« Parce qu’il y a dix ans, je ne pense pas que tu savais tout ce que tu sais maintenant. » Répondit laconiquement Emmett.

« Quand tu as proposé le jeu, lui as-tu demandé parce que tu savais qu’elle allait dire oui ou parce que tu voulais qu’elle dise oui ? »

Edward réfléchit à cette question. Il était sûr de la réponse il y a dix ans mais maintenant, il ne savait pas.

« Alors ? » Insista son frère tandis qu’Edward restait silencieux.

« Je ne sais pas. »

« Si Edward tu sais. Tu l’as toujours su. Tu l’aimes. Tu es amoureux de Bella. »

« J’aime Bella. Je suis amoureux de Bella. » Répéta-t-il pour tester la manière dont ça sonnait à l’oreille.

« Je sais. » Acquiesça Emmett comme si c’était la chose la plus évidente au monde. Edward répéta encore ses paroles quelques fois.

« J’aime Bella. Je suis amoureux de Bella. »

« Il était temps que tu t’en rendes compte. Je dois te laisser, Edward. Je te vois dès ton retour. A plus. » Edward était dans un état second et ne remarqua même pas que son frère avait raccroché.

« Je suis amoureux de Bella. » Reprit-il dans la chambre d’hôtel. « Je suis amoureux de Bella. » Chantonna-t-il.

Se reprenant après sa découverte, Edward envoya rapidement un message à Bella.

Bonjour, ma belle.

Onze de moins, il n’en reste seulement que quinze.

Même par écrit, cette phrase lui fit ressentir une douleur dans la poitrine. Il ne restait plus que quinze lettres et puis quoi ?

Comme il attendait le retour de la réponse, il repensa à sa conversation.

Quand était-il tombé amoureux d’Isabella Swan.

Depuis quand était-il amoureux de sa meilleure amie.

Et pourquoi, ne s’en était-il jamais rendu compte ?

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