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lundi 26 avril 2010

Un ange en enfer: Chapitre 9



Explications

POV Bella

Je me réveillais doucement sentant un poids au niveau de mon estomac que j’identifiai rapidement comme étant un bras. Je clignai des yeux tentant de m’adapter à la pénombre de la chambre. Un rapide coup d’œil à mon compagnon m’apprit qu’Edward dormait encore profondément à mes côtés. Un sourire se dessina sur mes lèvres aux merveilleux souvenirs de cette nuit. Son toucher sur mon corps, la chaleur de sa peau et ses mots murmurés à mes oreilles, tout étaient bien présents dans mon esprit. Cette nuit avait été aussi incomparablement belle que la première.

Je soupirai et tentai de me dégager le plus doucement possible afin de ne pas le réveiller. Il était si beau dans son sommeil. Je m’assis au bord du lit, passant ma main sur mon visage.

On a fait une connerie. Mais qu’est ce qu’il m’a pris ! C’est pas vrai

Un gazouillis provenant du petit lit me tira de mes réflexions. Je me levai, enfilai un pantalon de toile traînant sur une chaise ainsi qu’un pull bleu à manche longue. Je prendrai une douche après avoir nourri mon petit mec. Je m’approchai d’Anthony, le pris dans mes bras et me dirigeai vers la salle de bain afin de lui retirer son lange. Je le lavai et le rhabillai avant de sortir sur la pointe des pieds. Je regardai une dernière fois le père de mon fils endormi dans mon lit et refermai la porte derrière moi.

Je n’eus pas trop de mal à me diriger dans la maison et à trouver la cuisine. Nous entrâmes et trouvèrent Rosalie et Emmett se chamaillant pour un pot de yaourt.

« Bonjour, vous deux. » Lançai-je en entrant.

« Bonjour Isie, coucou mon ‘tit ange. » Me répondit Rosalie en m’embrassant ainsi que son filleul.

« Chalut ! » Baragouina Emmett en terminant le yaourt.

« Maienne. » Prononça Anthony en tendant les bras vers elle. J’en profitai pour préparer un biberon de lait chocolaté. Il restait attaché à ses biberons du matin et du soir même s’il les buvait seul à présent. Dès qu’il fut prêt, je lui tendis alors qu’il se trouvait sur les genoux de Rose.

«Bien dormi, ma belle ? » Questionna Rosalie.

« Oui pas trop mal. »

La meilleure nuit depuis près de deux ans.

« Tu es sûre que tu veux repartir ce soir ? Tu as encore deux jours de congé. On aurait pu reprendre l’avion ensemble. »

« Oui Rose, je suis sûre. »

« Au fait personne n’a vu mon frangin. J’ai voulu aller l’appeler pour faire un jogging mais il n’était plus dans sa chambre. » Déclara Emmett.

« Heu…Non. » Murmurai-je très mal à l’aise.

« Ca va Bella ? T’es toute rouge ! » Remarqua Emmett. Se doutait-il de quelque chose ou voulait-il réellement savoir où se trouvait son frère.

« Oui ça va, je t’assure. Je pensais juste à quelque chose. Je peux me servir une tasse de café ?»

« Oui, bien sûr, Isie. Fait comme chez toi. Tu fais partie de la famille maintenant. » Répondit-il en me faisant un clin d’œil.

Comment devais-je interpréter cela ?

Mais je devais admettre que je me sentais bien ici. La belle famille de Rosalie était très accueillante et ils semblaient tous s’aimer beaucoup. A cette pensée, je ressentis un pincement au cœur. Moi je n’avais que mon père. Bien sûr ma bulle familiale s’était agrandie grâce à Sue et ses enfants mais ce n’était rien de comparable avec la famille Cullen. Ils avaient immédiatement ouvert leur porte et leurs bras à mon fils.

« Isie ? » M’interpela Rosalie en faisait de grands gestes devant ma figure.

« Excuse-moi. J’étais dans la lune. »

« J’ai vu. Qu’est-ce qui te tracasse, Isie. Tu sembles ailleurs ce matin ? »

« Oui, un peu. »

« Tu ne veux pas me dire. Je peux peut-être t’aider ? »

« Je crois pas. Mais… » Rosalie soupira d’exaspération et pivota sur sa chaise s’intéressant uniquement à Anthony. Sa manière d’essayer de m’ignorer me fit sourire.

Dois-je lui parler de cette nuit ?

« Ça concerne Ian. » Lâchai-je, sachant que j’attirerais directement son attention.

« Qu’est-ce qu’il a fait cet…abruti ? » Répondit Rose, intéressée comme je m’y attendais.

« Rose ! Je sais que tu ne l’aimes pas mais fais un effort, s’il te plaît ! » Suppliai-je.

« Ouais…on verra. Bon, tu me racontes ? » S’énerva-t-elle. Je posai mes yeux sur Anthony tandis que celui-ci jouait avec Emmett.

« Je ne t’ai pas dit pourquoi j’étais venue te rejoindre à l’improviste. » Commençai-je.

« Il t’a fait quelque chose ? » S’écria-t-elle.

« Mais non. Il… J’ai pris peur après qu’il m’ait parlé. »

« Il t’a parlé ? Et de quoi ? » Rosalie s’était calmée et je savais que je pouvais tout lui confier.

« Nous étions ensemble et la soirée se passait bien. Il m’a…proposé d’aller vivre avec lui où du moins quand tu viendrais vivre avec Emmett en Août. »

« Hey, c’est plutôt cool comme proposition. » Dit Emmett ce qui lui valut un regard noir de sa petite amie. Emmett préféra se concentrer sur Anthony.

« Et ? « Demanda-elle.

« Je lui ai dis que je voulais réfléchir. »

« T’as bien fait. Mais si tu es si bien avec lui, pourquoi lui avoir répondu ça ? Pas que ça me dérange. »

« Parce que j’ai un peu peur. Je suis bien à l’appartement avec toi. Mais…je ne suis pas vraiment sûre de mes sentiments pour lui. Je me sens bien avec lui mais peut-être pas suffisamment pour que l’on vive ensemble tout de suite. »

« Je te comprends. Il comprendra que tu as besoin de temps s’il t’aime. »

« Oui. Mais ce n’est pas tout. »

« Quoi encore ? »

« Il voudrait d’une relation sérieuse et m’a demandé… »

« Isie ! Arrête un peu avec ce suspense à deux balles. Accouche. »

« Il m’a proposé d’adopter Anthony. » Lâchai-je telle une bombe qui fit se lever d’un bond Rosalie et qui sortit Emmett de ses jeux avec Anthony. Son visage se décomposa en une fraction de seconde et son regard était tourné vers la porte. Je compris instantanément la raison quand un cri jaillit.

« C’EST HORS DE QUESTION ! » Cria Edward derrière moi.

« COMMENT CA, C’EST HORS DE QUESTION ? » M’excitai-je également. Je m’étais levée également faisant face à un Edward…furieux. Je n’avais jamais eu l’intention d’accepter la demande de Ian mais le voir me dicter ce que je devais faire concernant mon fils me mettait en colère.

« C’est mon fils et je ne vois pas pour quelle raison un inconnu le reconnaîtrait ? » Ajouta-t-il sur un ton plus bas.

« Parce que cet homme n’est pas un inconnu pour Anthony contrairement à toi qui a débarqué il y a deux jours dans sa vie. » Répliquai-je planté devant lui, les mains sur les hanches. Je ne voulais pas l’exclure de sa vie mais son attitude me mettait hors de moi et j’avais conscience de dire des choses horribles mais je ne pouvais m’en empêcher.

« Isie, calme-toi. » Tenta Rose mais je la fis taire d’un geste de la main. Je toisai Edward avant d’ajouter.

« Ne te mêle pas de NOTRE VIE ! »

« Isie… »

« NE CROIS SURTOUT PAS ME LAISSER EN DEHORS DE SA VIE. TU VAS DEVOIR FAIRE AVEC QUE TU LE VEUILLES OU PAS ! » Vociféra-t-il avant de quitter la cuisine en claquant la porte derrière lui. Je fixai celle-ci essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Comment avais-je pu m’énerver ainsi et surtout sur l’homme si doux et tendre avec qui j’avais passé la nuit. (N/Angh : Sacrilège ! Poor Eddy…)

Il n’avait pas à me crier dessus.

J’essayais de me résonner tant bien que mal. Après tout, c’était mon fils et j’étais seule depuis sa conception pour prendre toutes les décisions. J’étais toujours face à cette porte quand Emmett me sortit de mes pensées. Il donna Anthony à mon amie.

« Bon…je vais aller …voir s’il ne démolit pas tout. » Expliqua Emmett avant de sortir lui aussi.

Je soufflai un bon coup avant de reprendre ma place aux côtés de Rosalie qui m’observait attentivement.

« Vas-y. »

« Que veux-tu que je te dise Isie ? »

« Que j’ai merdé. Que j’ai réagi comme une conne. Que tu es fâchée. »

« Oui, tout ça et bien plus. »

« Je suis désolée Rosie mais il… »

« NON ! Tu … mais as-tu entendu tout ce que tu lui as balancé ? Comment peux-tu… préférer ce mec à Edward comme père pour Anthony. COMMENT ? » S’énervait-elle. (N/Angh : Rosalie je suis avec toi !)

« Ok, Rose. J’ai exagéré mais il n’avait pas à me crier dessus. »

« Isie ! Il s’est énervé car tu voulais le tenir loin de son fils. »

« Non ! Je …Oh Rose ! Je n’ai jamais envisagé d’accepter. Même si je suis bien avec Ian. Même si je vais vivre avec lui et faire ma vie à ses côtés. Jamais, tu entends ? Jamais je ne voudrais qu’il devienne légalement le père d’Anthony. »

« Mais alors pourquoi avoir dit … »

« Je n’ai jamais cherché un père pour mon fils. Dans ma tête, même si je ne comptais pas le retrouver, Edward était et restait son père. »

« Je ne comprends pas Isie. »

« Je pense que j’ai eu …peur. » Avouai-je, les larmes inondant mon visage.

« Oh ! Mais tu n’as aucune raison d’avoir peur de lui. Il va réellement prendre ses responsabilités vis-à-vis de son fils. Il l’a dit à Emmett.»

« Je ne sais pas. »

« Isie ? Répond-moi honnêtement. Aimes-tu Ian et vas-tu accepter sa proposition d’emménager avec lui ? »

« Je…j’aime être avec lui. Je me sens bien en sa compagnie mais… »

« Mais ? »

« Mais, non c’est pas l’amour fou. Je vais lui répondre que je veux encore attendre un peu mais je finirai par accepter. »

« Ok. Je ne vais pas te dire que tu as raison car je ne le sens vraiment pas. Ce mec n’est pas clair. Fais attention. »

« Tu exagères, voyons. »

« J’ai un pressentiment mais j’admets que je ne l’aime pas. Mais laisse une chance à Edward d’être un bon père pour Anthony. Tu as craqué une fois pour lui, c’est qu’il y a une raison. Tu dois lui faire confiance. »

« Ok, Rose. Je pense qu’il est plus que temps que j’aille prendre un bain ainsi que ce petit monstre. » rétorquai-je en regardant Anthony qui en avait profité pour manger des biscuits au chocolat se trouvant sur la table. Il était complètement barbouillé.

« C’est bon, mon cœur ? »

« Ocola. »

« Oui je vois que tu aimes le chocolat ! » Répondis-je en riant. Je le pris dans mes bras et l’embrassai sur le sommet de sa tête, évitant les traces brunes. Je me dirigeai vers la sortie.

« Isie ? Tu dois lui parler avant de partir. »

« Je sais Rose. Je sais. » Je quittai la cuisine rapidement afin de regagner la chambre. Je devais repenser à ce qui venait d’arriver. Je savais que je devrai parler avec Edward avant de reprendre l’avion dans quelques heures. Je me détendis dans un bon bain chaud avec mon fils qui jouait avec de petits jeux. Les images de notre nuit à Jalalabad me revinrent en mémoire vite remplacées par celles de la nuit dernière. J’essayais de penser à Ian mais dès qu’il apparaissait, le visage d’Edward furieux le remplaçait. Je regrettai de m’être emportée. J’étais une fois de plus perdue.

POV Edward

Je venais de quitter la cuisine en claquant la porte. Comment pouvait-elle me faire ça ? Comment pouvait-elle ne fusse qu’envisager qu’un autre soit le père de mon fils.

NON, c’est mon fils !

Comment, après la nuit que nous venions de passer pouvait-elle me faire ça ? Qu’elle ne veuille pas de moi, qu’elle regrette ce qui s’était passé, je pouvais le comprendre. Mais qu’elle veuille me laisser en dehors de la vie d’Anthony, non, je ne pouvais le tolérer.

Mes pas m’avaient conduit jusqu’au salon ou je m’installai machinalement derrière le piano. Après avoir joué « Clair de lune » de Debussy, l’un de mes morceaux préférés, mes doigts pianotèrent librement. Le morceau qui en sortit traduisait mes émotions. Quand je tapai la dernière note, quelqu’un applaudit. Je me retournai et me trouvai face à mon frère.

« Joli ce morceau. » Dit-il simplement en prenant place dans le divan face à moi. (N/Angh : Emmett mélomane ?! Mdr !) (N/Eli : Un dur au cœur tendre)

« Merci. Tu viens me faire la morale ? »

« Non. »

« J’ai fait le con, je sais. Mais je ne veux pas sortir de sa vie maintenant que j’y suis entré. »

« Je comprends mais essaye de te mettre à sa place deux minutes. Elle a toujours tout décidé pour lui et toi tu débarques et tu veux interférer dans sa vie. »

« Je veux juste qu’elle me fasse une petite place dans la vie d’Anthony. Je veux le voir grandir. Je ne veux pas être laissé de côté. »

« Je ne pense pas qu’elle te laisse hors de la vie du petit mais en la prenant de front ainsi tu l’as braquée. »

« J’en suis conscient. Je regrette mais quand je l’ai entendu dire que ce type voulait l’adopter, j’ai vu rouge. »

« Je peux te poser une question ? »

« Bien sûr. »

« C’est dans la vie d’Anthony ou … de Bella que tu veux une place ? » La question d’Emmett me désarçonna. Je fronçai les sourcils, prêt à m’énerver quand je décidai d’être franc avec lui. Il était venu m’aider.

« Dans celle d’Anthony principalement mais… »

« Mais ? » Insista-t-il un rictus au coin des lèvres.

« Tout comme il y a vingt et un mois, je… je suis attiré par elle. Comme si une force me poussait vers elle. Je sais que c’est malsain une telle attirance sexuelle mais je n’y peux rien. »

« Malsain ? Il n’y a rien de malsain à désirer une femme, surtout quand elle est jolie comme elle. »

« Emmett ! Je suis avec Jane, je l’aime… enfin je crois. Ou du moins, nous sommes bien ensemble, nous aimons les mêmes choses et nous nous comprenons. Alors c’est malsain de désirer Bella, même si elle est la mère de mon fils. J’ai encore craqué cette nuit. » Avouai-je à mon frère.

« Merde alors. C’est là que tu étais ce matin quand je te cherchais ? »

« Oui. »

« Heureusement que c’est une brune. Imagine qu’elle soit blonde comme tes conquêtes habituelles et vous seriez en train de copuler à longueur de journée ! » Ajouta-t-il hilare.

« Emmett ! Je préfère les brunes. »

« Mais… » Je soupirai avant de poursuivre.

«J’ai toujours préféré les brunes mais depuis Bella, je suis obsédé par elle. Alors je n’ai trouvé que cette solution pour l’oublier et passer à autre chose. »

« Waouw ! Et bien, ça promet pour l’avenir. Si tu dois la côtoyer régulièrement pour Anthony ! »

« Il faut que je reprenne ma vie comme avant ce week-end. »

« Ouais ! Avec Anthony en plus dans l’équation (de ta vie). Il va falloir que tu lui parles. Et rapidement car son avion décolle dans cinq heures. »

« Je sais. Je vais essayer de m’excuser et j’espère qu’elle acceptera de me laisser voir mon fils. »

« Je suis sûr que tout va s’arranger. C’est une chouette fille, Ed »

« Ne m’appelle pas Ed. » Répliquai-je en lui souriant. J’étais reconnaissant à Emmett de son aide et du réconfort qu’il venait de m’apporter. J’allais lui parler et arranger ce merdier que je venais de mettre dans notre relation de parents. Ensuite, nous verrions comment notre vie se présentait.

« Ok Edward. » Répondit-il en insistant bien sur mon prénom. « Mais n’attends pas la dernière minute. » Ajouta-t-il en me laissant seul. Je me reconcentrai sur le piano et la mélodie qui me trottait en tête. Elle m’aida à remettre mes idées en place et à avoir le courage de me rendre à la chambre de Bella pour lui parler.

Je sortis du salon et m’apprêtai à gravir les escaliers quand je tombai nez à nez avec Bella. Elle mordit sa lèvre inférieure et semblait mal à l’aise, tout autant que moi. J’essayai de la regarder dans les yeux mais son regard restait fuyant.

« Bella… »

« Edward… » Nous venions de parler en même temps. Je lui fis un petit signe afin qu’elle prenne la parole la première.

« Je pense qu’on doit parler. » Suggéra-t-elle en rougissant.

« Je suis d’accord avec toi. Viens nous allons aller dans le salon. Le reste de la famille est toujours dans la cuisine, on sera tranquille. »

« Ok, je te suis. » Nous nous dirigeâmes vers le salon et tandis qu’elle s’asseyait sur le divan, je repris ma place sur le tabouret derrière le piano. Celui-ci me donnant le courant dont j’avais besoin.

« Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je voudrais m’excuser. » Commençai-je. Je m’étais énervé et même si ce que j’avais dit restait valable, je n’avais pas à lui crier dessus.

« Merci mais c’est pas uniquement de ta faute. Je n’aurais pas dû réagir ainsi. »

« J’ai crié et tu t’es certainement sentie agressée. Je regrette, Bella. Mais je ne veux pas laisser ma place à quelqu’un d’autre même si tout ceci est très récent. »

« Je comprends ta réaction, plus que tu ne le penses. Mais je décide de tout depuis si longtemps que j’ai eu l’impression que tu voulais diriger ma vie et je… je ne l’ai pas supporté. »

« C’est entièrement de ma faute Bella. Mais sache que je ne veux pas te dicter ce que tu dois faire mais ne me laisse pas en dehors de la vie d’Anthony. »

« Je ne tiens pas à te laisser en dehors. Crois-moi. »

« Parfait. Alors si nous parlions un peu de ce qui va se passer maintenant ? » Demandai-je.

« Je vais repartir dans quelques heures. »

« Que… Que vas-tu répondre à… Ian, c’est bien ça ? »

« Oui, il s’appelle Ian. Je lui ai déjà fait comprendre qu’Anthony avait un père et que même s’il ne le connaissait pas, il restait son père. » Avoua-t-elle en mordillant une fois de plus sa lèvre. Elle le faisait dès qu’elle était stressée.

« C’est vrai ? »

« Oui, Edward. J’ai toujours cru que te retrouver relevait du miracle mais jamais je ne voudrais qu’un autre soit le père de mon fils. Si je trouve normal que Ian s’en occupe et qu’il y ait une relation entre eux mais… je ne l’ai jamais imaginé comme le père de mon fils. »

« Je vais être honnête Bella. Je ne pensais pas être père ou pas avant de longues années mais… maintenant qu’Anthony est entré dans ma vie, je voudrais vraiment prendre cette place dans sa vie. »

« Ça ne va pas être simple. Nous habitons à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. »

« On y arrivera. Je viendrai quand je le pourrai à Seattle, passer un jour ou deux et pouvoir le voir et passer du temps avec lui. Et si tu es d’accord, j’aimerais lui téléphoner régulièrement. Je sais que nous ne pourrons pas avoir de vraies conversations mais il apprendra à me connaître, à savoir qui est son père et mettre un visage sur le mot ‘Papa’. Quand penses-tu ? »

« Je pense que c’est une bonne idée. Anthony semble beaucoup t’apprécier ainsi que toute ta famille. Je pourrais revenir… peut-être de temps en temps, ou Rose pourrait l’amener avec elle en week-end. »

« J’aime bien l’idée que tu viennes nous rendre visite aussi. Je pense que ma mère et ma sœur t’aiment beaucoup aussi. »

« D’accord. Mais… ton amie va-t-elle accepter les visites d’Anthony ? » Questionna-t-elle en triturant ses doigts.

« Il va falloir qu’elle fasse avec. Je lui ai expliqué que j’avais l’intention de m’investir dans ce nouveau rôle. Donc soit elle accepte, soit elle s’en ira. » J’étais ferme dans ce que je disais. J’appréciais Jane mais ma décision était prise. Mon fils passerait toujours avant le reste. (N/Angh : J’aime cet Edward responsable aussi… ça le rend… plus sexy ! Et puis si ça permet de dégager L’autre…)

POV Bella

Edward venait-il vraiment de dire qu’il choisirait son fils à la place de sa petite amie, s’il devait choisir. Comment pouvait-il dire une chose pareille alors qu’il ne le connaissait que depuis quarante huit heures. J’étais sous le choc de cette révélation mais je décidai de la mettre de côté et de laisser sa chance à Edward. Il pourrait voir son fils quand il voudrait et lui parler, je ne m’y opposerais pas mais quand à l’idée de revenir, il allait falloir que j’en parle à Ian. Et quelque chose me disait que ça ne serait pas simple.

« Edward, tu ne dois pas te fâcher avec elle. »

« Je n’ai pas l’intention de me disputer avec elle mais elle doit comprendre que mon fils passera avant ses crises de jalousie si l’envie lui prenait d’en faire. »

« C’est ton problème après tout. »

« Oui. Je voudrais aussi te soumettre autre chose mais… promets-moi de ne pas te fâcher. »

« Pourquoi dis-tu une chose pareille ? » Il m’inquiétait.

« Je commence doucement à te connaître mais c’est quelque chose auquel je tiens. »

« Bon, vas-y je t’écoute. »

« Je… J’aimerais pouvoir participer à son éducation. »

« Heu.. . Je te demanderais ton avis pour les décisions importantes si tu veux ou pour les choses qui concernent sa santé. »

« Merci mais je pensais aussi… A participer financièrement. » Lâcha-t-il rapidement.

« QUOI ? » Je ne pus réprimer la colère qui monta en moi. Comment pouvait-il croire que je mendiais son aide.

« Calme-toi, Bella. »

« JE PEUX SUBVENIR AUX BESOINS DE MON FILS. »

« Je n’en doute pas. Bella, s’il te plaît, calme-toi. » (N/Angh : Oui calme-toi !)

« JE… Je suis calme mais… » Grognai-je en me levant et en tournant en rond dans le salon. Je respirais profondément tentant par tous les moyens de reprendre mon calme.

Edward me rejoignit près de la fenêtre et caressa mon bras. Sa caresse m’électrisa d’un coup. Comment pouvait-il me faire autant d’effet. Et surtout comment pouvais-je ressentir cela alors que j’étais en couple, heureuse et que je m’apprêtais à rejoindre Ian. Je secouai la tête afin de chasser ces idées et revenir à notre conversation.

« Bella ? Regarde-moi. Je sais que tu peux le faire mais je veux pouvoir participer. Je veux qu’il ne manque de rien. Et c’est tout ce que je peux faire actuellement. La distance nous séparant m’empêchant d’être plus présent. Je suis conscient que l’argent ne remplacera jamais ma présence. Accepte ! »

« D’accord. Je le mettrai de côté et il nous servira surtout pour venir ici. »

« Bella ! Je peux vous offrir les billets d’avion. Il suffit que tu me préviennes quand vous venez et… »

« Edward… Non. Mais je te promets que si j’ai besoin, je ferai appel à toi. »

« Je vais me contenter de cette solution pour le moment. » Accepta-t-il à contre cœur.

Je voulais encore aborder un autre sujet mais j’ignorais comment le faire. La méthode directe est souvent la meilleure. Il était toujours face à moi, sa main sur mon bras. Cette proximité ne m’aidait absolument pas. Je levai les yeux vers lui et plongeai mon regard dans le sien.

« Edward ? »

« Oui ? »

« Je voudrais aussi qu’on parle de ce qui s’est passé hier soir. » Je le vis déglutir et s’éloigner de moi. Un manque se fit immédiatement ressentir ainsi qu’une impression de froid.

Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?

« Je ne vais pas dire que je n’avais pas envie de ce qui s’est passé mais c’était une erreur. » J’observais Edward qui se trouvait près de la cheminée dos vers moi. Comment il ne disait rien je poursuivis.

« Nous voulions certainement renouveler notre nuit mais… nous avons notre vie maintenant. J’ai un ami que… J’aime et qui m’aime. Et toi aussi, tu as Jane. » Expliquai-je d’une voix tremblante. Il pivota enfin vers moi, un air fermé sur le visage.

« Ne t’attends pas à ce que je dise que je regrette. J’en avais envie depuis le moment où tu es entrée dans le salon le premier jour. Alors, non je ne regrette pas. Mais c’est vrai que nous avons nos vies. Tu dois savoir Bella…. que tu as obsédé mes nuits et mes jours durant des mois. Mais tu as raison, c’est certainement une erreur. Un besoin de revivre cette nuit pour l’exorciser en quelque sorte. »

« C’était pareil pour moi. Tu m’as hanté très longtemps. Mais maintenant, je pense que la boucle est bouclée et qu’on va pouvoir avancer. »

« Oui, sûrement. »

Nous nous observâmes quelques minutes jusqu’à l’arrivée d’une personne qui se racla la gorge afin d’attirer notre attention.

« Désolée de vous déranger mais on doit partir pour l’aéroport, Isie. » Annonça Rosalie alors qu’elle se rapprochait avec Anthony. J’acquiesçai avant de tendre mes bras vers mon fils.

« Emmett charge tes sacs dans la voiture. »

« Merci Rose. Anthony, tu vas donner un bisou à… Papa avant de partir ? » C’était la première fois que j’utilisais ce nom pour désigner Edward mais quand mon regard se posa sur lui, je compris qu’il était ému et heureux. C’était ma façon de lui donner une place dans nos vies. Edward prit Anthony dans ses bras, lui chuchotant qu’il le verrait bientôt, qu’il l’aimait. Toute la famille était réunie sur le perron pour nous faire leurs adieux. Ils m’embrassèrent tous ainsi qu’Anthony. Esmée laissa couler quelques larmes et je lui promis de lui amener son petit-fils régulièrement.

Edward me prit dans ses bras pour m’embrasser sur la joue et me murmurer un merci dans mon oreille. Quand il s’écarta de moi, mes yeux étaient humides. Il embrassa Anthony qui lui fit claquer un bisou sonore sur sa joue. Rosalie s’évertuait à essayer de lui faire dire papa, mais sans succès.

Emmett démarra pour nous emmener à l’aéroport, Rosalie à ses côtés tandis qu’Antony et moi nous nous retournions afin d’agiter nos mains pour leur dire au revoir. Je déglutis fortement afin de ravaler mes larmes. J’avais l’impression de laisser une partie de moi-même derrière moi.

C’est idiot !

2 commentaires:

  1. Ils se quittent comme ça ? Sûrs qu'ils doivent vivre une vie chacun de son côté ? C'est triste. Chapître très triste d'une très belle histoire.
    A bientôt.
    PatiwSnow.

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  2. Merci beaucoup. Mais rassure toi, ça finira par s'améliorer.
    A bientôt

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