Découvrez la playlist Le monde d'Eliloulou avec Various Artists

jeudi 25 mars 2010

Alphabet W-E: Chapitre 17: Restaurer les règles.



Hébétée.




C’est la meilleure manière de décrire Bella ce jeudi matin alors qu’elle regardait Edward dormir à ses côtés. Ses lèvres affichaient un sourire et la moue made in Cullen qu’il avait toujours eue. Son bras la tenait fermement contre lui. Son bras était lourd mais réconfortant et elle ne pouvait s’empêcher de laisser courir ses doigts sur sa peau lisse.



L’envie de se pencher et de l’embrasser la prit par surprise tandis que son regard se posait sur ses lèvres roses. Depuis hier, elle ne savait plus quoi penser concernant son meilleur ami. Elle avait été impressionnée par son attitude la nuit précédente. Le fait qu’il soit la personne qui lui demandait pardon amenait des larmes aux coins de ses yeux. C’était quelque chose qu’elle ne pourrait jamais oublier, surtout ces derniers temps où tout ce à quoi elle pensait la ramenait à Edward.



Dernièrement, elle avait gardé à l’esprit ce « presque » baiser qu’il avait failli lui donner. Lundi à une réunion où elle parlait d’un roman policier, elle avait appelé le personnage principal Edward. Heureusement pour elle, personne n’avait lu le livre et le lapsus passa inaperçu. C’était inexplicable. Mais elle savait que c’était en relation avec leurs jeux.



Elle continua à regarder le visage paisible d’Edward, ses doigts effleurant ses pommettes avant de les retirer. Elle devait aller travailler. Elle ne pouvait se permettre de flemmarder plus longtemps à la maison.



Lentement, elle se dirigea vers la salle de bain, la pression de sa vessie se faisant plus forte.



« Merde, » cria-t-elle en frappant sur la chasse d’eau.



« Quoi ? » Demanda Edward en faisant irruption dans la salle de bain.



« Putain, Edward. Connais-tu beaucoup de personne qui déboulerait ainsi dans la salle de bain, » le taquina-t-elle en posant le pied dans la douche. Elle siffla au contact de la céramique froide.



« Tu as crié ! » Dit-il, d’une voix ensommeillée. Il frotta ses yeux, essayant de se réveiller.



« Désolée mais c’est ma mauvaise période. »



Edward fronça les sourcils en poussant un soupir agacé. « Comment ? Tu as poussé un cri parce que tu avais tes règles ? Je croyais que tu étais tombée et t’étais blessée. Doux Jésus, j’ai presque eu une crise cardiaque. Pourquoi est-ce une telle affaire que d’avoir ses règles ? » Protesta-t-il suivant Bella sous la douche.



« Hey, Edward. Sors, » ordonna Bella, appliquant ses mains sur son torse. Bella mordit sa lèvre en gémissant légèrement car elle aimait la sensation de son corps sous ses doigts.



« Pourquoi ? »



« Je viens de te le dire. J’ai mes règles et tu veux venir avec moi sous la douche. Ça ne va pas ! »



Edward répondit, haletant. « Je m’en fous. D’ailleurs, je me souviens que tu m’as dit plus jeune que sous la douche, les écoulements s’arrêtaient. Donc, passe-moi le savon. Je dois aller travailler. »



« Mais …Je n’aime pas, » dit-elle en lui donnant le savon. Edward sourit car il aimait quand elle était énervée.



« Ainsi tu es dans ta mauvaise période, Mme Tomate, » répliqua-t-il en se rinçant.



Bella gronda et le poussa à l’écart pour se laver les cheveux.



« Alors, quel était réellement le problème concernant l’arrivée de tes règles ? » Questionna-t-il.



« Samedi sera MA journée puisque tu as brisé les règles et que tu as utilisé TA journée hier. Mais cette semaine, nous ne pourrons pas avoir de week-end de baise. J’ai eu de la chance les deux derniers mois. Ma période commençait en début de semaine et était donc terminée le samedi. » Bella sortit de la douche et s’essuya.



« On peut reporter à dimanche, pas vrai ? Tes écoulements ne durent que trois jours donc je ne comprends pas tout ce remue-ménage, » répondit-il, s’approchant de l’évier pour se brosser les dents.



« Tu ne comprends pas ? Nous avons établi des règles au début du jeu pour une raison, Edward. Nous avons convenu de jouer uniquement le samedi. Et que fais-tu ? Tu ne tiens compte d’aucune règle comme toujours. Tu es un anarchiste. »



Edward s’étouffa presque en riant pendant qu’il gargarisait sa bouche pour la rincer.



« Tu ne vas pas te plaindre, Bella. Ne fais pas ta mauvaise tête. Tu as participé autant que moi. »



Bella leva les yeux au ciel en notant le ton qu’utilisait Edward.



« Détends-toi, » lui-dit-elle. « Hier c’était très bien, Edward. Vraiment. Je ne suis pas en colère pour ce que tu as fait. Ce fut de loin la plus belle chose que quelqu’un ait fait pour moi. C’est juste que tu as choisi le mauvais jour. La règle stipule qu’on ne joue que le samedi, Edward. »



« Ok, Bella. Je peux respecter cela mais je ne peux pas mentir. Ca devient très difficile de me contrôler près de toi. Je n’y peux rien, » répondit-il honnêtement. Bella rougit et se détourna. Elle ne lui dit rien mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il n’était pas le seul à perdre son contrôle.



« Merci, » marmonna-t-elle. Ils étaient autour de la table de la cuisine, prenant leur petit-déjeuner.



« Pas de problème, » répondit-il distraitement. Bella se sentait fautive.



« Qu’est-ce qui te tracasse ? » Demanda-t-elle en posant sa tasse sur la table et en croisant les bras.



« Rien, » fut sa seule réponse. Il ne la regardait pas et Bella avait horreur de ça.



« Regarde-moi. » Elle saisit son visage entre ses mains . « Qu’est-ce qu’il y a ? »



« Rien, » répéta-t-il, la fixant dans les yeux.



« Pourquoi me mens-tu, » dit-elle incrédule.



« Bella ! Il n’y a vraiment rien. Je pensais juste à une chose qu’Alice m’a dite. »



« Qu’est-ce que le petit diable a pu te dire ? » plaisanta Bella en lâchant son visage.



« Pas grand-chose, » répondit-il. « Elle a mentionné une chose à propos de moi et je n’arrive pas à le sortir de ma tête pour le moment. Tu sais comment elle est. Elle veut que tout le monde se marie. »



« Elle est dingue, » répondit Bella taquine mais elle avait eu droit au même discours deux ans plus tôt.



« C’est rien mais je ne peux m’empêcher de me poser des questions. »



Un étrange silence s’installa entre eux. Il n’était pas rare qu’ils soient silencieux ensemble mais c’était la première fois que ce silence était lourd…dérangeant. Aucun des d’eux ne savait quoi dire.



« Je vais y aller, » dit Edward rompant le silence en se levant. Mais Bella l’arrêta.



« Attends ! » l’appela-t-elle. Il se stoppa et revint sur ses pas. Elle courut jusqu’à la chambre et récupéra le chapeau. Elle revint vers lui mais en passant au salon, son talon s’accrocha sur le tapis.



Edward s’élança pour l’attraper et de justesse, la récupéra par le bras. Il la tira près de lui et Bella soupira.



La situation n’était pas ordinaire. Ils avaient été ainsi d’innombrables fois mais il y avait quelque chose de différent dans la manière dont il la tenait et la regardait.



« Merci, » murmura-t-elle, ses mains tenant solidement ses avant-bras. Il hocha la tête avant de la lâcher et de ramasser le chapeau.



« Essaierais-tu de te tuer prématurément ? » plaisanta-t-il, faisant redescendre la tension ambiante. Bella lui en était reconnaissante.



« Très drôle. Tu sais que j’ai des facultés affaiblies de ce côté-là. »



Edward ricana légèrement et secoua le chapeau avant de l’ouvrir largement pour elle.



Bella glissa sa main dedans et la ressortit … vide. Edward la dévisageait, confus.



« Tricheur ! » l’accusa-telle en lui arrachant le chapeau des mains.



« Pourquoi dis-tu ça, » balbutia-t-il en évitant son regard.



« Tu as triché ! J’ai plié les papiers exactement de la même manière et là, je sens que certains morceaux sont différents. Tu as triché ! Tu as cherché après la lettre S, » gronda-t-elle pointant son doigt vers lui.



« Désolé. »



« Menteur. Tu n’es pas désolé. Tu as regardé les lettres. Tu m’as menti. Tu as dit que tu avais tiré ta lettre mais en réalité tu es venu chercher après celle que tu voulais, » s’énerva-telle.



« Tu as raison, » concéda Edward en haussant les épaules. « Je ne m’excuse pas cependant. Je ne regrette pas car j’ai enfin réussi à te faire accepter mes excuses après toutes ces années. Tu ne sais pas depuis combien de temps j’attendais cela. Je sais que c’est moche mais le lendemain de ton réveil à l’hôpital, tu n’as pas…tu ne m’as rien dit à ce propos. Je me sentais tellement coupable et hier, j’ai finalement pu m’excuser. Je suis désolé d’avoir cassé une autre règle mais je ne suis pas désolé de l’avoir fait, » répondit-il d’un ton sévère sans regarder Bella.



Les images et les sons de la nuit dernière résonnèrent dans l’esprit de Bella et les larmes commencèrent à couler.



« Ne pleure pas, Bella, » dit Edward en essuyant ses larmes.



« Je suis désolée. Je n’ai jamais réalisé à quel point tu te sentais coupable pendant toutes ces années. Je me sens très mal aujourd’hui, » souffla-t-elle entre deux sanglots.



« Bella, faut pas, » essaya de la rassurer Edward en se baissant pour amener son visage au niveau du sien. Le souffle de Bella devint erratique.



« Jamais. Je ne veux pas que tu te sentes coupable de cela. Ok ? C’est de ma faute et ça toujours été de ma faute. »



Bella renifla tandis qu’Edward l’embrassait sur le front comme tous les matins. Son cœur eut pourtant un soubresaut.



« Maintenant, choisis une lettre. Tu es foutrement émotive pour le moment, » plaisanta-t-il en lui tendant à nouveau le chapeau.



« Connard ! » Répliqua-t-elle à travers ses reniflements tout en pêchant un papier.



« Tu es sûre que ça va, Bella ? » demanda-t-il en déposant le chapeau sur le divan et s’approchant d’elle.



« Ouais. Je ne sais pas ce qui cloche ce matin. »



« C’est Parfait, Bella. Tout le monde à droit à un jour de congé. »



« Bien, Noam. Huit de moins plus que dix-huit à faire. »



« Viens-tu de m’appeler Noam ? Comme Noam Chomsky, l’anarchiste ? » Demanda Edward en verrouillant la porte derrière eux comme ils se dirigeaient vers la sortie.



« Ouais. C’est trop fort ? T’ai-je froissé ? Ne trouves-tu pas que tu ressembles à un anarchiste ? » Le taquina-t-elle en lui souriant, contente que la tension présente plus tôt ait disparue.



« Non. Je pourrais t’appeler le Che mais il était plus radical qu’un anarchiste donc je vais plutôt dire Franco. »



« Franco était un dictateur ! »



« Ouais et il croyait aux règles. Je pense que c’est très approprié pour toi. ! » Cria Edward en approchant de sa voiture. Comme il allait fermer sa portière, il cria à Bella, « Prépare-là bien Franco ! »



« Va te faire foutre, Chomsky ! » Cria-t-elle en montant dans sa propre voiture. Elle sourit pour elle-même face à leurs plaisanteries. Mais quelque chose avait changé et elle ne savait pas mettre un nom dessus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un avis, un message, un encouragement...hésitez pas à laisser une trace de votre passage.