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mercredi 24 mars 2010

Alphabet W-E: chapitre 7: Trois de moins, plus que vingt-trois.



Bella était sortie du lit le lendemain matin vers 7h. Elle avait ramassé la chemise d’Edward qu’elle avait enfilée sur des sous-vêtements propres. Elle n’avait pas très bien dormi cette nuit-là, mais ce n’était pas étrange ces derniers temps. Depuis quelques temps, elle rêvait beaucoup. Cette nuit, elle n’avait eu que trois heures de sommeil. Elle s’était tournée et retournée dans son lit le reste du temps. Son esprit était rempli de tas de choses et elle ne pouvait même pas dire ce qui l’embêtait.




Ou plutôt si, elle pouvait le dire.



C’était ce rêve, ce putain de rêve. Cela avait commencé il y a plus ou moins un mois. Elle se voyait danser dans une robe bleu roi, ce qui était étrange car Bella ne savait pas danser, mais elle savait le faire dans son rêve. Elle glissait sur un sol en bois de cerisier, ses pieds touchant à peine le plancher, soutenue par un mystérieux inconnu avec qui elle valsait.



L’homme était tiré à quatre épingles, habillé d’un smoking mais il n’avait pas de visage. Elle ignorait qui il était. C’était la deuxième fois qu’elle faisait le même genre de rêve. L’homme avait une forte mâchoire mais nombreux étaient ceux qui en possédait de semblables.



L’homme ne parlait jamais, il ne respirait même pas. Il la tenait très fort et il la faisait danser. Le rêve se terminait toujours de la même manière. L’homme sans visage se penchait et l’embrassait. Un baiser si intense que Bella se réveillait, le sentant toujours.



Cela n’avait aucun sens pour elle. Elle ne possédait même pas de robe bleue, ni même de robe du tout et elle ne comprenait pas comment il était possible d’embrasser un homme sans visage. Mais dans son rêve, elle pouvait sentir ses mains chaudes sur son visage, ses lèvres de velours bouger avec les siennes et sa langue lisse découvrir sa bouche.



Ce baiser, elle pouvait en ressentir les effets jusque dans ses orteils. C’était un baiser parfait. Il n’y avait pas moyen de mieux le décrire.



Parfait.



Qui était cet homme mystère ? Pourquoi continuait-elle à rêver de lui ? Pourquoi n’avait-il pas de visage ?



Ce rêve l’avait tracassée pendant des semaines et il continuait à surgir avec ferveur alors qu’elle essayait de penser à autre chose. Dès qu’elle se mettait au lit, il apparaissait et elle en rêvait maintenant lorsqu’elle travaillait.



Même à cet instant, assise sur le canapé en mangeant ses céréales, le rêve se déroulait devant ses yeux comme un film.



Elle fut sortie de sa rêverie par Edward qui arriva d’un pas lourd.



« Bonjour. » Déclara-t-il en se frottant les yeux. Bella était impressionnée par sa facilité à se déplacer dans l’appartement alors que sa vue était brouillée. Elle, se serait cognée le genou sur un meuble.



« Hey ! » Répondit Bella, en prenant une autre bouchée de sa préparation sucrée.



« Que manges-tu ? » Demanda Edward en prenant place à côté de Bella.



« Céréales. »



« C’est presque 100 % de sucre, Bells. Pourquoi manges-tu ça ?



« Je ne peux pas résister à la caricature du saut de lapin à la télévision. C’est de ta faute. C’est ta campagne publicitaire. Donc, je mange du sucre à cause de toi. »



« Sotte. » Murmura-t-il en attrapant la télécommande sur la table. Il commença à parcourir les canaux. Il était tôt ce dimanche matin et il n’y avait rien à la télévision.



« Choisis un programme ! » Gémit Bella, en terminant son petit déjeuner.



« Grincheuse aujourd’hui. »



« Désolée. Je n’ai pas bien dormi la nuit dernière. »



Immédiatement, le corps d’Edward se tendit. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Demanda-t-il, inquiet. Il détestait que Bella ne dorme pas. Cela lui rappelait l’époque après l’incident avec James. Pendant des semaines, Bella l’appelait en pleurs vers quatre heures du matin. Elle lui décrivait ses cauchemars et il essayait de la consoler en lui disant que ce n’était pas réel. Après une semaine d’appels, Edward était allé la voir dans sa chambre. Ce qui n’était pas un exploit facile, même pour un gars musclé comme lui car il fallait escalader un arbre à l’écorce effritée puis sauter tel spiderman sur le rebord de la fenêtre. Bella s’était souvent moquée de lui à propos sa technique. Pour Bella, Edward aurait escaladé l’Himalaya si cela avait été nécessaire. Il lui tenait la main pendant qu’elle dormait et au matin, il la quittait. Il ne vivait que pour son bonheur.



« Rien de grave, Edward. » Le rassura-t-elle.



« Ok. Bien. Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu n’es jamais levée avant moi ! » Plaisanta-t-il, cognant son épaule nue contre la sienne. Elle portait sa chemise. Il s’était demandé pourquoi il ne la trouvait pas sur le plancher.



« Je continue à faire des rêves bizarres… » Commença à dire Bella mais Edward la coupa.



« Tu m’avais dit que tu n’en faisais plus ! »



« C’est pas ça. C’est juste bizarre. Mais c’est un rêve agréable. Je ne comprends pas. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il signifie. Ça m’agace. Je suis même tentée, tellement tentée de demander à ton charlatan de frère de l’analyser. »



Edward rit de bon cœur. « Je ne pense pas que ce soit sage. De un, il ne s’occupe que des athlètes et de deux, il serait capable de te faire du chantage pendant des années. »



« C’est pourquoi j’y ai seulement songé et que je ne l’ai pas fait. »



« Bien. »



« Comment vas-tu ? » Demanda Bella avec regret.



« Je vais bien. Très bien même. » Répondit-il, agitant ses cils. « Une jeune fille sexy a passé la soirée avec moi, hier soir. Un pur régal. On peut même dire que c’était …orgasmique ! »



« De rien ! » Plaisanta-t-elle, son humeur retrouvée.



« Ouais, ouais, merci ! Attend un peu. Je serai le meilleur. Oh, je serai le meilleur ! » Déclara-t-il.



« Comment ? Tu sais, tu as déjà reconnu que j’étais la gagnante ! » Dit-elle d’un air suffisant, inclinant la tête et se léchant les lèvres en toute confiance.



« Nous allons voir ça. Nous allons devoir analyser cela. »



« Il n’y a aucune chance pour que tu fasses mieux que moi. Jamais. »



« Est-ce un défi, Mademoiselle Swan ? Est-ce une compétition, officielle, ma lady ? » Edward et Bella se sourirent réciproquement, s’efforçant de ne pas rire.



Le défi formel, chantait Bella dans sa tête, en essayant de ne pas rire.



Le défi formel ou LDF, comme Edward le qualifiait en première année de l’école secondaire, était ce que Emmett et lui avaient évoqué lors d’un match de basket-ball dans leur jardin. Bella les regardait souvent jouer, encourageant Edward. Mais ce jour-là, elle constata qu’ils jouaient plus dur que jamais. Ils se cognaient l’un l’autre, contrôlant l’autre et ne comptant pas les fautes. Lorsqu’Edward gagna, il rugit, rugit littéralement de bonheur alors qu’Emmett ricanait. C’est à ce moment qu’ils définirent les règles du défi formel.



Emmett avait défié son frère à un jeu de cerceaux la nuit précédente, affirmant qu’il ne pourrait pas y arriver, oubliant qu’Edward était plus agile que lui.



La semaine suivante, après le jeu, Emmett dût faire tout ce qu’Edward lui demandait, y compris se couper les cheveux ce qui ne plut pas à sa copine de l’époque. Une fois que Bella remporta un défi, Edward dût se promener avec une crête iroquoise bleue pendant un mois. Ses parents n’étaient pas contents.



Bella rit de la scène qui se rejouait dans sa tête avant de se prononcer.



« Oui, c’est un défi formel. »



Les yeux d’Edward s’étaient illuminés alors qu’il sprintait jusqu’à sa chambre pour récupérer le chapeau, l’agitant comme un fou en revenant dans le salon.



Bella rit de lui quand il s’assit sur le canapé, sautillant comme un gamin.



« Toujours aussi pressé ! »



« Tout homme serait impatient s’il avait la chance que j’ai. Maintenant, tiens le chapeau que je tire ma lettre et fasse ma demande. »



Bella prit le chapeau, le secoua et le tendit à Edward. Lentement, il plongea sa main dans le bonnet de ski et prit son temps pour attraper un papier. Il le déplia et se retourna pour le lire. Dans la fenêtre, Bella vit son reflet et le sourire sournois qui apparaissait sur son visage tandis qu’il pliait le papier et pivotait pour lui faire face.



« Quoi ? » Demanda Bella, notant le sourire sournois sur son visage et la lumière dans ses yeux.



« Oh, Bella. Tu n’aurais pas dû relever le défi formel. »



Les yeux de Bella exprimaient la peur tandis que tous les scénarios possibles défilaient dans sa tête.



« Quelle est ta revendication, Edward ? »



« Je vais te faire jouir, Bella comme tu n’as jamais joui auparavant. Tu vas frémir, trembler et tu ne t’arrêteras pas. Tu le ressentiras partout, des orteils au bout des doigts et jusqu’à la racine de tes cheveux. Et si …non, lorsque je gagnerai … tu renonceras à ta lettre la semaine suivante. » Dit-il de sa voix rauque et basse.



Bella avait le souffle coupé, un éventail d’émotions passait en elle. L’une était définitivement l’excitation. L’autre était le scepticisme et la dernière était la peur parce que quatre vingt dix pourcent du temps, Edward avait remporté le défi.



« Ok, Edward. Mais si tu perds, c’est toi qui perds ta lettre. »



« Marché conclus ! » Répliqua Edward, en toute confiance.



« Marché conclus. » Répondit Bella en lui secouant la tête. Edward accepta en bon sportif, un sourire arrogant sur le visage.



« Je vais prendre une douche ! » Annonça Bella, debout, la peur bien visible dans sa façon de marcher. Edward riait doucement.



« Fais bien tes exercices de Kegel(*) cette semaine ! » Ajouta-t-il en souriant largement. Bella leva les sourcils, souriant avec lui.



« As-tu lu mon cosmo ? » Demanda-t-elle, taquine.



« Non ! » Répondit-il trop vite.



« Bien sûr, Edward. C’est normal de chercher des conseils dans mon magazine. C’est bien. Je ne le dirai à personne. »



« Très drôle, Bella. Je savais ce qu’étaient les exercices de Kegel, bien avant que je le lise dans ton magazine. Je te rappelle que mon père est médecin ! »



« Il est généraliste, pas gynécologue ! »



« C’est pareil ! »



« Grrr ! » Dit-elle en commençant à marcher.



« Hey ! » Appela Edward.



« Et maintenant ? » Demanda Bella, impatiente.



« Trois de moins, plus que vingt trois, ma lady. »



« Prépare-la bien, Mon bon monsieur. »

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