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jeudi 25 mars 2010

Alphabet W-E: Chapitre 20: Dix de moins, plus que seize.



Quatre heures.




C’est le temps qu’il fallut à Bella pour s’endormir ce soir-là.



Edward et elle avaient quitté le parc vingt minutes plus tard suivant leur expérience d’adolescent. Ils étaient restés sur la tour jusqu’à la tombée de la nuit avant de repartir vers leur appartement. Edward parla de l’humidité de l’air qui augmentait et Bella proposa de rentrer avant qu’il ne pleuve. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle serait certainement restée toute la nuit.



Le retour fut quelque chose qu’elle ne pourrait jamais oublier. Elle ne pouvait se souvenir d’un jour où elle avait ri autant. Elle riait nerveusement en voyant Edward essayer de régler le désordre dans son pantalon. Il se plaignait du fait que la partie supérieure de son boxer collait à ses poils pubiens. Les passants le regardaient en chemin comme sa main se portait à son jeans. Il vola presque jusqu‘à son appartement et voulu retirer prestement son pantalon.



Le meilleur moment fut quand Edward s’affala sur le divan, une jambe coincée dans son jeans. Bella lui fit remarquer qu’il aurait été plus facile pour lui de retirer ses chaussures d’abord. Ils éclatèrent de rire tous les deux. Le regarder perdre l’équilibre était une chose très rare.



Après qu’il eut fini par se relever, il se précipita vers la salle de bain pour se doucher. Moins de cinq minutes plus tard, il l’appela pour qu’elle rejoigne mais elle avait répondu qu’elle était occupée. Elle l’entendit crier « tu as tort » avant de refermer la porte.



Elle avait menti.



Durant les quinze minutes où il prit sa douche, elle ne pus s’empêcher d’entendre sa voix et de se rappeler ce qu’il s’était passé à la plaine de jeux. Avait-elle bien entendu ? Elle avait pensé qu’il avait murmuré « je t’aime » mais quand elle lui avait posé la question, il avait répété « waouw ».



Ces trois petits mots avaient fait batte son cœur mais de les avoir seulement imaginés, lui donnait un coup à l’estomac. Ca l’avait choqué terriblement mais le pire était de ne pas savoir pourquoi elle avait si mal de les avoir seulement imaginés.



Alors qu’elle prenait une douche ce soir-là, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ces trois petits mots « je t’aime ». Elle jurait les avoir bien entendu au creux de son cou.



« Je t’aime,» avait-il dit. Elle en était presque sûre.



Son cœur les avait entendus. Celui-ci frappait plus vite que jamais. Il avait battu dans sa poitrine si violemment qu’elle ne pouvait comprendre comment son imagination lui avait joué ce tour.



Mais il l’avait fait.



Son cœur se serra de la pire des manières. Elle n’avait jamais rien ressenti de tel même quand elle avait rompu avec son petit ami. Elle se demandait toujours pourquoi si une jeune fille n’avait pas de rendez-vous, tous supposait qu’elle pleurait toujours son amour perdu. Cette nuit-là, elle avait fini par appeler Edward et elle s’était sentie mieux ensuite. Le lendemain avait été une meilleure journée. Mais avoir imaginé qu’Edward, son meilleur ami, ait dit ces trois mots là, lui causait plus de douleur qu’elle ne l’aurait pensé.



Elle ne comprenait pas pourquoi.



Pendant quatre heures, elle resta couchée sur son lit, les yeux fixant le plafond blanc, à s’interroger sur ce qui se passait, rejetant toute supposition. Chaque fois qu’elle essayait de dormir, elle ne pouvait s’empêcher quand elle fermait les yeux de revoir ce qui s’était passé. Elle ressentait tout et le pire, c’est qu’elle pouvait toujours tout entendre.



Dans sa tête elle pouvait entendre le bruit des chaînes de la balançoire, de la brise et le balancement du petit pont à leurs côtés. Elle pouvait encore sentir la chaleur du corps d’Edward, bougeant en harmonie avec le sien. Elle pouvait encore sentir son pouls au travers de sa chemise tandis qu’elle s’accrochait à lui arrivant à son apogée. Elle pouvait voir son visage, quand il était venu à son tour, se contorsionnant comme s’il souffrait au moment de son orgasme. Elle pouvait sentir son souffle contre sa nuque comme il tentait de redescendre de son extase. Elle sentait ses lèvres bouger contre son cou alors qu’il disait « je t’aime » ou qu’elle croyait qu’il le disait.



Ils avaient à nouveau brisé les règles et surtout, ils avaient brisé la plus importante. Toutes ses questions hantèrent sa nuit. Même dans son sommeil, elle avait rêvé de ce moment-là.



Pourquoi le fait qu’il ait répété « waouw » quand elle lui avait posé la question, lui avait fait si mal ? Pourquoi cela avait-il transpercé si fort son cœur quand il lui avait dit qu’elle allait lui manquer ?



Pourquoi avait-elle dit non ? (N :Eli : Et bien, on se pose toutes la même question ?)



C’était la pensée qui la dérangeait le plus. Elle avait voulu qu’il l’embrasse. Elle avait voulu ce baiser de tout son être. (N/Eli : Elle a vraiment déconné là !-) Elle avait dû lutter physiquement pour ne pas se pencher et voler elle-même ce baiser.



Elle n’était pas prête à risquer vingt ans d’amitié. Ce que Rosalie lui avait dit était gravé dans sa mémoire depuis plusieurs jours. Cela la consumait littéralement depuis dimanche. Edward était son rocher, il était son tout et si elle devait le perdre un jour, ça la tuerait.



Les relations de Bella ne fonctionnaient jamais. C’était sa chance et elle assumait. Elle n’avait jamais eu de longue relation. La plus longue avait duré un peu plus d’un an et demi et c’était toujours elle qui y mettait fin.



Appelez ça une auto-estime de soi, un manque de confiance en soi mais elle ne s’était jamais sentie à l’aise avec la personne avec qui elle était. Généralement, ils étaient compatibles physiquement et parfois le sexe était bien. D’autres fois, le sexe était carrément catastrophique. Il manquait toujours un quelque chose sur lequel elle ne pouvait pas mettre le doigt …jusqu’à aujourd’hui.



Pendant des années, elle avait arrêté d’y penser mais c’était vain. Elle aspirait à trouver un cœur et une âme sœur.



Bella Swan était amoureuse de son meilleur ami depuis des années. Depuis ses seize ans.



= X =



Bella fut réveillée le lendemain matin par le bruit de la préparation du café dans la cuisine. Elle avait eut une nuit horrible avant d’arriver à s’assoupir.



« Bonjour, Bella. » La salua Edward. Bella sourit tristement.



« Bonjour. » Répondit-elle doucement en prenant place à la table. Son humeur sombre ne passa pas inaperçu.



« Qu’est-ce qui ne va pas ? » Demanda-t-il en servant une tasse de café et prenant place à ses côtés.



« Je n’ai pas bien dormi cette nuit. » Murmura-t-elle. Edward passa un bras autour de ses épaules.



« As-tu fait un cauchemar ? » Edward rapprocha Bella de lui. Elle se délecta de l’odeur de sa lotion après-rasage.



« Pourquoi n’es-tu pas venue me réveiller ? » Demanda-t-il, l’inquiétude perceptible dans le ton de sa voix.



« Tu as une longue journée aujourd’hui et je ne voulais pas te la gâcher. Tu avais besoin de repos. Tu pars ce soir pour New York. »



« Qui s’en soucie, Bella ? Tu sais que tu peux toujours venir me voir. »



Bella renifla tandis que les images de son cauchemar lui revenaient en tête.



« Qu’est-ce qui ne va pas ? » Questionna-t-il mais Bella secoua la tête pour signifier qu’elle ne voulait pas en parler. Edward la serrait toujours, posant son front contre le sien. Elle l’observait du coin de l’œil.



« S’il te plaît ? » Plaida-t-il. Bella céda. Elle savait que son cauchemar était ridicule mais il lui avait fait peur.



« Je …Je viens d’avoir un rêve au sujet de ton avion qui s’écrasait quelque part au Kansas près d’un bled du nom de Podunk. » Bégaya-t-elle déclenchant l’hilarité d’Edward.



« Ce n’est pas drôle, Edward. » Ça semblait si réel. Je ne sais pas ce que je ferai si ça devait arriver ! »



« Rien ne va se passer. » Assura-t-il, l’embrassant sur le front avant de se lever. Ce fut à se moment-là qu’elle remarqua qu’il était déjà habillé, ce qui n’améliora pas son humeur.



Elle ne voulait pas qu’il s’éloigne si longtemps. Trois jours, c’était trop long. Vivant avec lui et le voyant tous les jours, être séparés trois jours semblait être une éternité. Ce qui la fit rire ; ils avaient été loin l’un de l’autre pendant des semaines quand ils étaient au collège et ça ne lui avait pas fait cet effet.



« S’il te plaît, appelle-moi quand tu seras arrivé. » Plaida Bella tandis qu’Edward transportait ses bagages dans l’entrée.



« J’appellerai quand ce sera le matin, ici. »



« Non ! » Cria-t-elle. « Appelle-moi quand tu arrives. A la minute où tu entres dans l’aérogare de LaGuardia. »



« Bells, tu dormiras probablement. » Soutint-il. Elle croisa les bras sur sa poitrine et bouda.



« S’il te plaît ! » Supplia-t-elle à nouveau en levant les yeux vers lui.



« Dieu, ces yeux. Pourquoi ? » Gémit-il tandis qu’elle souriait tristement. « Je ne peux pas résister à ça. Je vais appeler, d’accord ? Branche la boite vocale car il sera tard ici. »



« Merci. » Dit Bella.



« Pourquoi veux-tu tant que je t’appelle ? » Demanda-t-il, curieux d’entendre sa réponse.



« Je veux m’assurer que tu es en sécurité. »



« C’est juste un cauchemar, Bella. Il ne va rien se passer. » La rassura-t-il en amenant le panneau de sa présentation à côté de ses bagages.



« Maintenant, je vais faire le petit déjeuner et ton âme paresseuse va retourner dans sa chambre se préparer pour aller travailler sauf si tu envisages d’y aller avec ce tee shirt de Darkwing Duck et une paire de mes vieilles baskets. » La taquina-t-il.



« Ouais, tu as raison. Peux-tu faire quelque chose de gras, s’il te plaît ? J’ai envie de lard. » Demanda-t-elle en s’éloignant vers la salle de bain. Arrivé à la porte, Edward cria qu’il allait « faire quelque chose pour elle. » Bella sourit, sentant une douce chaleur monter sur ses joues.



Il n’était jamais arrivé à son cœur de sauter un battement.



Vingt minutes plus tard, Bella revint dans la cuisine, prête pour partir travailler et trouva des œufs au bacon ainsi que des fruits qui l’attendaient sur la table.



« C’est bien. » Lui dit-elle en prenant place. Il lui sourit quand elle prit une grande fourchée de lard dans son assiette.



« Tu as l’air mieux maintenant. » Constata-t-il.



« Merci. Essaierais-tu de me dire que je ne ressemblais à rien avant ? »



« Non. » Rectifia-t-il. « Je voulais dire que tu te sentais mieux. »



« Pas vraiment. » Murmura-t-elle, prenant un morceau de lard.



« Bella ! Tout va bien se passer. Ok ? Je vais te laisser un message lorsque j’arriverai là-bas. Alors, s’il te plaît, ne t’inquiète plus. D’accord ? » Essaya-t-il de la réconforter une dernière fois. Mais cela ne fonctionnait pas.



« Si tu le dis. » Chuchota-t-elle, perdant subitement tout appétit. Elle n’était plus d’humeur à faire quoi que ce soit.



Ils mangèrent en silence pendant quelques minutes avant qu’Edward ne déclare qu’il avait trop mangé et qu’il devait partir, ce qui rappela à Bella qu’elle ne le verrait plus durant trois jours. Cette pensée lui causa une douleur dans la poitrine.



Edward débarrassa la table, voulut commencer la vaisselle mais elle le stoppa.



« Je nettoierai quand je rentrerai. » Dit-elle en le poussant loin de l’évier. Il lui sourit en acquiesçant et se dirigea vers la porte.



Ils marchèrent ensemble vers le garage pour trouver leur voiture, une Audi et une Mercedes, sur leurs places, côte à côte.



« Tu te souviens de ma Volvo ? » Demanda-t-il se tenant près de sa voiture.



« Cette voiture était mon premier amour. » Plaisanta-t-il, un air nostalgique dans les yeux. « J’ai vécu de bons moments dans cette voiture. » Lançant un clin d’œil à Bella qui ricana.



« Je n’en doute pas. »



« Je ne suis pas le seul si je ne me trompe pas. Je crois qu’une certaine personne ici présente, a emprunté ma voiture pour avoir du plaisir avec son petit ami. » Ajouta-t-il sarcastiquement.



« Rien ne s’est passé ! Nous n’avons fait que nous découvrir ? » Répliqua-t-elle. Edward regarda son portable qui sonnait, le rappelant à l’ordre.



« Je dois y aller. » Dit-il tranquillement tandis que Bella hochait la tête. « Ne me manque pas de trop. » Plaisanta Edward en tirant Bella dans ses bras pour un câlin. Ses mains trouvèrent rapidement leur place autour de sa taille.



« Ca va être dur. » Murmura Bella contre sa poitrine. Il rit en déposant un baiser plein de désir sur son front.



« Tu crois que ce n’est pas difficile pour moi ? Tu crois que tu ne me manqueras pas ? » Ajouta-t-il en se dégageant.



Bella sentit son cœur faire un soubresaut à ces paroles. Elle regarda Edward monter dans sa voiture, reculer de sa place tandis qu’elle lui faisait un signe d’adieu.



Il s’arrêta devant elle, ouvrit la fenêtre.



« Tu vas me manquer, Bells. » Ajouta-t-il en souriant.



« Tu vas me manquer aussi, Cullen. » Répliqua-t-elle comme il démarrait.



Après quelques instants, Bella finit par entrer dans sa voiture et partit au bureau. En démarrant, elle se demanda pourquoi les radios jouaient des chansons tristes quand elle avait envie de pleurer.

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